Ri Sol-ju
Ri Sol-ju | |
Ri Sol-ju en 2018. | |
Première dame de Corée du Nord | |
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Depuis le (6 ans, 7 mois et 8 jours) |
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Prédécesseur | Kim Jong-suk (indirectement) |
Biographie | |
Date de naissance | |
Lieu de naissance | Hamgyong du Nord (Corée du Nord) |
Conjoint | Kim Jong-un |
Enfants | Trois dont Kim Ju-ae |
Université | Université Kim Il-sung |
Profession | Chanteuse |
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Ri Sol-ju (hangeul : 리설주 ; hanja : 李雪主 ; McCune-Reischauer : Ri Sôl-ju ; romanisation révisée : Ri Seol-ju ; parfois retranscrit Lee Seol-ju), née en 1989 dans le Hamgyong du Nord, est l'épouse du dirigeant suprême nord-coréen Kim Jong-un. Les médias officiels nord-coréens annoncent leur mariage le , après l'apparition du couple en public au cours des semaines précédentes. Elle devient formellement Première dame de Corée du Nord le .
Biographie
[modifier | modifier le code]Origines et études
[modifier | modifier le code]Selon le service de renseignement sud-coréen, Ri Sol-ju serait née en 1989[1],[2]. Elle serait la fille de parents originaires de la province du Hamgyong du Nord[3] ; le père étant professeur d'université et la mère chef d’un service de gynécologie[4].
Elle étudie au collège 2 de Pyongyang avant de partir en Chine pour suivre des cours de chant[1]. Elle aurait visité la Corée du Sud, en 2005, en tant que membre de l'équipe de pom-pom girls de Corée du Nord, dans le cadre des championnats d'Asie d'athlétisme[1],[5]. Elle fait partie des 90 pom-pom girls qui chantent « Nous sommes un [seul et même pays] ! »[1]. Ri Sol-ju aurait dit, à une enseignante sud-coréenne, pendant le voyage : « Nous voulons avoir des cours donnés par des enseignantes du Sud le plus vite possible, dès que la réunification aura eu lieu[5],[6]. »
Selon le journal sud-coréen Chosun Ilbo, elle s'est produite devant Kim Jong-il et son fils lors d'un concert du nouvel an en 2010, lors duquel elle aurait attiré l'attention de ce dernier. Elle aurait ensuite suivi une formation de six mois pour se préparer à ses fonctions, au sein de l'université Kim Il-sung, établissement le plus prestigieux du pays[7].
Épouse puis Première dame de Corée du Nord
[modifier | modifier le code]En 2012, Ri Sol-ju fait plusieurs apparitions publiques aux côtés du dirigeant nord-coréen, Kim Jong-un, donnant lieu à différentes rumeurs sur son identité. Les services de renseignement sud-coréens l'ont dans un premier temps identifiée comme étant Hyon Song-wol, une ancienne chanteuse de Pochonbo Electronic Ensemble, un groupe de musique populaire en Corée du Nord[8],[9]. Cependant, le , les médias officiels nord-coréens annoncent qu'elle s'appelle Ri Sol-ju et qu'elle est l'épouse de Kim Jong-un[10],[11],[12]. Sa première mention dans le cadre officiel du régime nord-coréen est un commentaire de la télévision d’État : « Alors que retentit l'hymne lui souhaitant la bienvenue, le maréchal Kim Jong-un est apparu avec son épouse, la camarade Ri Sol-ju ».
La BBC, citant un analyste du journal sud-coréen The Korea Times, a affirmé que Kim Jong-il, le père de Kim Jong-un, aurait arrangé le mariage de son fils à la hâte après avoir subi une attaque cérébrale en 2008. Selon le quotidien conservateur sud-coréen Dong-a Ilbo, le mariage a eu lieu en 2009 et Ri Sol-ju aurait donné naissance à un fils en 2010[7],[12]. Elle accompagne dès lors son époux dans l'essentiel de ses déplacements et visites officielles : visites d’écoles, réunions du parti ou célébrations militaires[4].
En 2012, à un concert de gala réservé à l'élite du régime, elle apparaît vêtue d'« un tailleur noir de style Chanel », ce qui est peu courant dans la société nord-coréenne, où les femmes apparaissent le plus souvent dans des robes flottantes ou dans des vêtements de « style Mao »[13]. Le mariage de Kim Jong-un, ainsi que d'autres changements — tels que le renvoi du vice-maréchal Ri Yong-ho —, est considéré par les analystes comme « faisant partie soit d'un changement de politique, soit d'une campagne de propagande, soit des deux »[13],[14].
Spécialiste de la Corée à l'université de Genève, Pauline Plagnat note : « Ri Sol-ju permet à son mari d'adoucir son image de dur sur le plan idéologique, de montrer qu'il est un homme moderne, ouvert sur le monde, qui a fait une partie de ses études en Suisse. Il n’est pas le clone de son père, austère et fermé. Dans le même temps, il s’inscrit dans le respect des valeurs familiales, très importantes en Corée ». Philippe Pons, correspondant du Monde dans la région, note que « Ri Sol-ju a un rôle plus important que celui de simple poupée. Elle participe directement à cette stratégie d’ouverture. Elle reflète aussi une certaine élite qui a accès à des produits de luxe, des 4×4, des BMW, des vêtements de marque, des cosmétiques, du whisky. À Pyongyang, une économie parallèle commence à fleurir, et des boutiques ouvrent pour cette clientèle. Dans les rues, on croise des élégantes, les cheveux colorés ou ondulés, alors que les Nord-Coréennes ont toujours été coiffées en chignon »[4].
En , elle est citée dans la presse internationale pour son éventuelle implication dans l’exécution de la chanteuse Hyon Song-wol ancienne petite-amie de son mari[15]. La Corée du Nord a démenti ces allégations[16]. D'autres sources affirment que l'exécution n'a jamais eu lieu, comme le montre par la suite la présence de Hyon Song-wol à la convention nationale des artistes nord-coréens, le [17].
Le , elle reçoit le titre de Première dame de la république populaire démocratique de Corée[18].
Généalogie
[modifier | modifier le code]KIM Bo-hyon (1871-1955) | LI Bo-ik (1876-1959) | ||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||
KIM Hyong-rok | KIM Hyong-jik (1894-1926) | KANG Pan-sok (1892-1932) | KIM Hyong-gwon (1905-1936) | KIM Gu-il | KIM Hyong-sil | KIM Hyong-bok | |||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||
KIM Jong-suk (1917-1949) | KIM Il-sung (1912-1994) | KIM Song-ae (1924-2014) | KIM Chol-ju (1916-1935) | KIM Yong-ju (1920-2021) | |||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||
HONG Il-chon (1942) | SONG Hye-rim (1937-2002) | KIM Jong-il (1941-2011) | KIM Yong-suk (1947) | KO Yong-hui (1952-2004) | KIM Ok (1964) | KIM Man-il (1944-1947) | JANG Song-taek (1946-2013) | KIM Kyong-hui (1946) | KIM Kyong-jin (1953) | KIM Pyong-il (1954) | KIM Sun-kum | KIM Yong-il (1957) | |||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||
KIM Hye-gyong (1968) | SHIN Jong-hui (1980) | KIM Jong-nam (1971-2017) | LI Hye-kyong (1970) | KIM Sul-song (1974) | KIM Jong-chol (1981) | KIM Jong-un (1984) | RI Sol-ju (1989) | CHOE Song | KIM Yo-jong (1987) | JANG Kum-song (1977-2006) | JANG Kim-song (1979) | KIM Eun-song | KIM In-kang | ||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||
KIM Kum-sol (1997) | KIM Jimmy (1997) | KIM Han-sol (1995) | KIM Sol-hui (1998) | KIM ?????? (2010) | KIM Ju-ae (2012) | KIM ?????? (2017) | CHOE ?????? (2015) | CHOE ?????? (2018) | |||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||
Notes et références
[modifier | modifier le code]- (en) Joohee Cho, « North Korea's First Lady Was Cheerleader, Ditches Drab Outfits », ABC News, (consulté le ).
- (en) « (LEAD) N. Korean leader's wife visited S. Korea in 2005 : spy agency », Yonhap News, (lire en ligne, consulté le ).
- (es) « Boda de Kim Jong-un puede tener varios años », infobae.com, 26 juillet 2012, [lire en ligne].
- David Le Bailly, « Corée du Nord - La dictature a le sourire », pages 48 à 51, Paris Match du 10 au 16 janvier 2013, n°3321.
- (en) Ju-min Park, « North Korea leader's wife can teach him about the enemy », Reuters, (consulté le ).
- En anglais : We want to take classes by the South's teachers after being reunited as soon as possible.
- « Corée du Nord : Kim Jong-Un s'est marié », Le Parisien, 25 juillet 2012, [lire en ligne].
- (en) Leo Lewis, « Mystery woman Ri Sol-ju revealed as Kim Jong-un's bride », The Australian, (lire en ligne, consulté le ).
- (en) « Kim Jong-Un married to mystery woman Ri Sol-Ju », (consulté le ).
- (en) « North Korea leader Kim Jong-un married to Ri Sol-ju », BBC News, (lire en ligne, consulté le ).
- (en) Sang-hun Choe, « North Korean Leader Marries », The New York Times, (lire en ligne, consulté le ).
- (en) « North Korea leader Kim Jong-un married to Ri Sol-ju », BBC News, (lire en ligne, consulté le ).
- (en) Choe Sang-hun, « That Mystery Woman in North Korea? Turns Out She's First Lady », The New York Times, (lire en ligne, consulté le ).
- En anglais : a continuation of what is either a policy change, or a propaganda offensive, or both..
- Wikinews, Corée du Nord : la chanteuse Hyon Song-wol fusillée par un peloton d’exécution, [lire en ligne] ;.
- L'ex de Kim Jong-un réapparaît à la télévision Tribune de Genève, 23 mai 2014.
- Maxime Bourdier, « L'ancienne petite copine de Kim Jong-un serait réapparue à la télévision en Corée du Nord », huffingtonpost, .
- Clément Daniez, « Ri Sol-ju, de camarade à Première dame », L'Express, 19 avril 2018.
- (en) Cet article est partiellement ou en totalité issu de l’article de Wikipédia en anglais intitulé « Ri Sol-ju » (voir la liste des auteurs).