Rūaumoko
Rūaumoko | |
Māori | |
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Caractéristiques | |
Autre(s) nom(s) | Rūamoko |
Fonction principale | Dieu des tremblements de terre, des volcans et des saisons |
Région de culte | Nouvelle-Zélande, Îles Cook |
Famille | |
Père | Ranginui (Rangi) |
Mère | Papatūānuku (Papa) |
Fratrie | Haumia, Rongo, Tāne, Tangaroa, Tāwhirimātea, Tūmatauenga, Whiro |
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Rūaumoko (également connu sous le nom de Rūamoko) est le dieu des tremblements de terre, des volcans et des saisons dans la mythologie maorie. Il est le plus jeune fils de Ranginui (le père du ciel) et de Papatūānuku (la mère de la terre), communément appelés Rangi et Papa. Pour se venger du comportement de ses frères alors qu'il était encore un nourrisson, il a fait trembler le monde de l'intérieur en créant des tremblements de terre et des volcans.
Dans certaines traditions, Rūaumoko crée le champ volcanique d'Auckland (en) aux côtés de son frère Mataaho (en), en représailles d'une guerre entre deux tribus rivales de patupaiarehe (en)
Mythe créateur des Maoris
[modifier | modifier le code]Après que Rangi et Papa sont séparés par Tāne, Rangi est projeté vers les cieux, pleure et ses larmes inondaient la terre. Pour arrêter cela, Tāne pense qu'il serait judicieux qu'ils ne se regardent pas souffrir mutuellement et retourne sa mère face à Rarohenga (en) (le monde souterrain des Maoris). Rūaumoko, dernier né de la fratrie, est cependant encore en train de têter le sein de sa mère, et est transporté dans le monde d'en bas[1],[2]. Ses frères (ou Tama-kaka) lui donnent le feu pour le réchauffer ainsi qu'à sa mère, et ses mouvements sous la terre provoquent des tremblements de terre et des volcans[1],[2],[3],[4]. Rūaumoko tire sur les cordes qui contrôlent la terre, provoquant l'effet chatoyant de l'air chaud, appelé haka de Tane-rore, et dans certaines versions, des tremblements de terre[2],[3].
Selon certaines versions, c'est par colère et pour se venger de ses frères, que Rūaumoko fait trembler le monde de l'intérieur en créant des tremblements de terre et des volcans[1]. Une autre version raconte qu'il reste dans le ventre de Papa, certaines variantes affirmant que c'était pour tenir compagnie à Papa après sa séparation d'avec Rangi. Dans ces versions, ses mouvements dans l'utérus provoquent des tremblements de terre[3].
Quoi qu'il en soit, les tremblements de terre provoqués par Rūaumoko sont à leur tour responsables du changement des saisons. Selon la période de l'année, les tremblements de terre provoquent la remontée de la chaleur ou du froid de Papa à la surface de la terre, ce qui entraîne le réchauffement ou le refroidissement de la Terre[3],[5].
Mythe de Mataaho
[modifier | modifier le code]Selon la légende des Māori Tāmaki (en), le territoire situé entre les chaînes Waitakere et Hunua (en), Tāmaki, est dans les temps anciens très plat, sans volcans, et aucun humain ne vit là : seulement les Patupaiarehe (en). Ceux-ci sont quelque peu belliqueux et deux iwi (tribus) se tiennent éloignées l'une de l'autre, chacune dans sa chaîne de montagnes[6],[7].
Cependant, lors des nuits très sombres, les jeunes hommes des deux iwi jouent à un jeu appelé « course dans l'obscurité », qui consiste à sortir furtivement de leur maison pour ramener une preuve d'avoir atteint le territoire de l'autre iwi. Hui, l'un des fils de Waitakere, échoue à ramener sa preuve et devient la risée de sa tribu ; la fois suivante, il ne revient pas, inquiétant le reste de sa tribu. Alors que le chef de la tribu est sur le point de lancer une attaque contre la tribu ennemie, Hui rentre à Waitakere avec une jeune fille de Hunua, Wairere, et annonce qu'elle sa preuve — et sa fiancée[6],[7].
Mais tandis qu'elle est bien accueillie par les Waitakere, le Hunua sont furieux de savoir l'une des leurs dans le camp d'en face et lui déclare la guerre. En représailles, le grand prêtre de Waitakere puisa à plusieurs reprises de la magie cachée dans les profondeurs de la terre des montagnes pour lancer des sorts de plus en plus dévastateurs, jusqu'à tuer la totalité des Hunua[8],[7].
C'est alors que la terre de Tāmaki se met à trembler et un grand orifice se forme, dans lequel le grand prêtre tombe. D'énormes rochers sont projetés en l'air et Mataaho (en), le gardien des secrets cachés dans la terre, en sort, très en colère. Il réveille son frère Rūaumoko, gardien des tremblements de terre et des volcans, et lui raconte ce qu'a fait le grand prêtre. Dans la foulée, Rūaumoko enrage à son tour et fait fondre le grand prêtre dans la terre et, avec l'aide de son frère, crée des nuées noires cachant le soleil et continuent de lancer des rochers en l'air, tandis que Patupaiarehe fuient[9],[7].
Devenus vieux, Wairere et Hui sont les derniers Patupaiarehe en vie. La légende veut que les montagnes de Mataaho, sous lesquelles gisent Wairere et Hui, sont visibles depuis l'actuelle ville d'Auckland, en Nouvelle-Zélande, dans le champ volcanique d'Auckland (en)[9],[7].
Postérité
[modifier | modifier le code]Des cérémonies ont été organisées par les Māori Tāmaki (en) dans le cratère du Maungawhau/Mont Eden, afin d'apaiser Mataaho (en) et de l'empêcher de libérer des forces volcaniques[10].
Ruaumoko Patera, nommé d'après ce dieu, est l'un des nombreux paterae (cratères peu profonds) sur Io, l'une des lunes de Jupiter[11].
Notes et références
[modifier | modifier le code]- Pegman 2007, The Story of Creation, p. 4.
- (en) Eileen McSaveney, « Historic earthquakes - Earthquakes in Māori tradition », dans Te Ara: The Encyclopedia of New Zealand, Wellington (Nouvelle-Zélande), Manatū Taonga / Ministry for Culture and Heritage, (lire en ligne) (consulté le ).
- (en) Museum of New Zealand Te Papa Tongarewa, « Ruaumoko - God of Earthquakes », sur eq-iq.co.nz, via Internet Archive, Wellington (Nouvelle-Zélande), Earthquake Commission (consulté le )
- (en) B. G. Biggs, « Maori Myths and Traditions », dans A. H. McLintock (dir.), Encyclopaedia of New Zealand, vol. 2 : H – P, Wellington, Owen, , p. 447–454.
- (en) Elsdon Best, « Art. XV.—Maori Forest Lore: being some Account of Native Forest Lore and Woodcraft, as also of many Myths, Rites, Customs, and Superstitions connected with the Flora and Fauna of the Tuhoe or Ure-wera District.—Part I », Transactions and Proceedings of the New Zealand Institute, Wellington (Nouvelle-Zélande), John Mackay, Government Printing Office, vol. 40, , p. 185–254 (lire en ligne, consulté le ).
- Pegman 2007, Mataaho, p. 3.
- (en) « Mataaho », maori.org.nz, via Internet Archive (consulté le ).
- Pegman 2007, Mataaho, p. 3-4.
- Pegman 2007, Mataaho, p. 4.
- (en) Ngāti Whātua-o-Ōrākei, « Balmoral & Sandringham Heritage Walks » [PDF], sur aucklandcouncil.govt.nz, Conseil d'Auckland, (consulté le )
- (en) International Astronomical Union (IAU) Working Group for Planetary System Nomenclature (WGPSN), « Ruaumoko Patera », sur planetarynames.wr.usgs.gov, Planetary Geomatics Group, USGS Astrogeology Science Center, (consulté le )
Bibliographie
[modifier | modifier le code]: document utilisé comme source pour la rédaction de cet article.
- (en) David M. Pegman, The Volcanoes of Auckland, Mangere Mountain Education Centre, (lire en ligne [PDF]).
Liens externes
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- (en) Sculpture représentant Rūaumoko près de l'entrée de l'exposition « Awesome Forces » au musée de Nouvelle-Zélande Te Papa Tongarewa.