Résistance anticommuniste roumaine
La résistance anticommuniste roumaine est un mouvement populaire roumain de lutte contre la dictature du Parti communiste roumain (-). Elle fut active à partir de 1944 et dura pendant plus de trente années, certains combattants isolés subsistant en effet jusqu'au milieu des années 1970[Notes 1]. En Roumanie, l'opposition armée fut la première forme de résistance et l'une des plus organisées contre la terreur rouge du régime communiste à ses débuts. Ce n'est qu'après la chute, fin 1989, du dernier dirigeant communiste Nicolae Ceaușescu que les détails de ce mouvement, jusque-là scellés par le secret d'État, furent rendus accessibles aux historiens et aux familles, qui tentent de les porter à la connaissance du public. Les Roumains connaissaient déjà l'existence de « bandes armées fascistes manipulées par les impérialistes étrangers »[1] via la propagande communiste qui les évoquait de temps en temps, notamment pour expliquer ses échecs. Les faits étaient déformés par ces récits faisant passer les résistants pour de vulgaires bandits.
Dispersés mais relativement nombreux, de petits groupes armés, se dénommant parfois eux-mêmes « haidoucs », essentiellement réfugiés dans les Carpates, se cachèrent pendant des années des autorités. L'un des derniers combattants fut éliminé dans les montagnes du Banat en 1962, tandis qu'un autre maquisard des monts Făgăraș fut capturé en 1976. La résistance roumaine fut l'un des mouvements de résistance les plus durables au sein du bloc de l'Est[2]. Il est important de souligner que le sujet est une découverte relativement récente en Roumanie, grâce à l'ouverture partielle des archives de la Securitate, la police politique secrète roumaine, qui a permis d'examiner des faits historiques précis, parfois inconnus des historiens avant 2005[Notes 2]. Ce processus est bien avancé en 2017, cela malgré une quantité considérable d'archives à analyser, ainsi que la disparition d'une partie des dossiers[3]. De nouvelles recherches et découvertes apporteront probablement d'autres perspectives et éclairages sur le sujet.
Genèse
[modifier | modifier le code]En mars 1944, l'Armée rouge envahit la Bucovine septentrionale, alors province du royaume de Roumanie, allié du Troisième Reich. Le premier acte de résistance est officiel et organisé par le grand état-major roumain : un bataillon spécial, unité territoriale de l'Armée roumaine est créé[4] et entraîné pour lutter contre l'envahisseur soviétique[5] et le NKVD : le Bataillon fixe régional de Bucovine (ro).
Des centaines de Roumains fuient alors la terreur soviétique et les déportations[6] pour se réfugier dans les forêts. Ils constituent des guérillas antisoviétiques par groupes de 15 à 20 personnes. Les premiers groupes de maquisards se développèrent ainsi au nord de la Bucovine, parfois encadrés et soutenus par le commandement militaire allemand, mais toujours dirigés par des Roumains. Constitué uniquement de volontaires locaux, ce bataillon atteindra l'effectif de 1378 combattants réparti en trois compagnies. Un officier de réserve était chargé de l'instruction militaire des volontaires.
Le , la Roumanie rejoint les Alliés et déclare la guerre à l'Allemagne nazie. Toutefois les Alliés attendent jusqu'au date pour signer l'armistice avec la Roumanie, période durant laquelle l'Armée rouge agit comme en pays conquis, se livrant au pillage et à de nombreuses exactions. Une fois les dernières forces allemandes chassées du pays, les forces soviétiques disposent de toute liberté en Roumanie. Le gouvernement roumain n'a alors plus aucune autorité sur la Bessarabie et la Bucovine septentrionale, régions officiellement cédées à l'URSS en [Notes 3]. Dans ce contexte, la plupart des groupes de volontaires de Bucovine sont dissous, certains se maintinrent cependant dans les montagnes où ils restèrent actifs. Traqués par le NKVD, ils sont exécutés ou déportés au Goulag. On retrouve des traces d'existence de cette première résistance jusqu'en octobre 1944[7]. La Bucovine sera finalement le berceau de la résistance anticommuniste, déclenchée par la persécution soviétique systématique de la population roumaine[8].
En mai 1946, le général Aurel Aldea, ancien ministre de l'Intérieur du gouvernement Sănătescu, est arrêté et accusé d'avoir réuni sous son commandement plusieurs groupes « subversifs ». En réalité, le Mouvement national de résistance (MNR) embryonnaire[9],[10] qu'il tentait de coordonner, ne représentait qu'une faible menace[11],[12],[13],[14] face à l'établissement du régime communiste.
Les élections législatives roumaines de 1946, largement entachées de fraudes et d'intimidations, dans un pays entièrement occupé par les troupes soviétiques, favorisèrent la fusion des forces anti-totalitaires. Un Comité national roumain installé à Paris en 1948[15],[16] chargé, dans l'espoir d'une intervention de l'Ouest, d'informer les gouvernements occidentaux sur la situation roumaine, est aussi en contact avec quelques résistants sur le sol roumain. Cependant aucune structure de coordination, ni un commandement central ne verra jamais le jour.
Début du mouvement de résistance armée
[modifier | modifier le code]Au début de l'automne 1948, de petits groupes, parfois de simples individus, passèrent dans la clandestinité dans les Carpates. Ils constituèrent ainsi des points de résistance armés divers, dans ce qui fut un mouvement totalisant plusieurs milliers de personnes. Les rebelles venaient de toutes les couches sociales et de toutes les régions du pays. Ces groupes sont indépendants mais communiquent parfois entre-eux par messages. Il est possible d'identifier trois formes différentes[17] de manifestation de la résistance : des tentatives d'une résistance armée organisée et conduite par des officiers mis en réserve (tels le colonel Uță, le lieutenant-colonel Arsenescu et le major Dabija), des actes de désobéissance civile concrétisés par des mouvements de réfugiés dans les montagnes et la création de dépôts d'armements comme de centres de résistance et d'abris pour ceux recherchés par la police politique.
Pour la quasi-totalité de ces résistants[18], l'intervention des Américains était la suite logique d'une situation dramatique qui plongeait le pays dans la terreur et des bouleversements sociaux et économiques sans précédent. Leur foi dans la venue imminente des Américains[19] était un élément majeur dans leur motivation[20]. Les chefs de groupes étaient d'ailleurs lucides quant au fait que leur action ne pouvait donner des résultats qu'en soutien à une attaque américaine[21] contre les forces d'occupation soviétiques en Roumanie. L'absence d'une réaction militaire de l'Ouest, conjuguée à des conditions de subsistance extrêmement dures[22] tout en affrontant un ennemi utilisant des forces disproportionnées pour les combattre, aboutira à leur destruction dans les années cinquante.
Facteurs déterminants
[modifier | modifier le code]Mise en place brutale d'une politique communiste
[modifier | modifier le code]Un ensemble de mesures radicales bouleversant la société, laisse de côté des pans entiers de la population active ou oblige les roumains à une adaptation nécessitant une obéissance totale. Ce cadre inflexible a évidemment abouti à un rejet du régime et à un refus de participation à une démolition de la société existante par de nombreux citoyens. La position constitutionnelle de jure du Parti communiste roumain comme « parti unique et organe dirigeant de l’État », interdit de facto la constitution d’associations, syndicats ou autres structures sociales indépendantes du pouvoir, et impose une autorité totale du parti communiste, allant du sommet (le Comité central) vers la base (les autres structures du parti, les citoyens). Il faut ajouter à ce sombre tableau la présence massive des organes de sécurité de la police politique Securitate dans la société, active par la censure ainsi que la mise en route d'une politique de surveillance à large spectre, sans contrôle judiciaire[Notes 4]. Sur le plan économique, une stricte planification d’état, affecte non seulement les orientations macro-économiques, mais aussi tous les aspects de la production, de la distribution et de la consommation, au mépris des ressources disponibles, des possibilités techniques, de l'environnement et des besoins de la population. Enfin, un contrôle total des activités culturelles[23], sportives[24], des médias, la fin de la liberté d'expression et la restriction des déplacements[Notes 5] empêche toute respiration culturelle et interdit toute espace de liberté.
Vagues massives d'arrestations et d'épurations
[modifier | modifier le code]Un nettoyage profond et systématique dans les administrations frappe le pays après la prise de pouvoir sans partage par les communistes à la veille de 1948. L'armée subit une épuration complète, l'immense majorité des cadres formés avant le communisme sont mis à la retraite ou en réserve. L'épuration de l'armée royale a eu lieu entre 1945 et 1949 au travers de plusieurs décrets[25]. Ils visaient à écarter de l'armée non seulement tous les cadres n'ayant pas manifesté clairement leur soutien au régime communiste ou à l'Union soviétique, mais aussi ceux dont l'origine sociale était « non sûre ». La police fut transformée en milice et la gendarmerie en troupe de la police politique (Securitate). Parallèlement, des mesures politiques et économiques ayant pour but d'éliminer toutes les professions libérales[Notes 6],[Notes 7] et toute autonomie professionnelle ou paysanne, privèrent la paysannerie et toute la classe moyenne de leurs moyens de survie[26]. Il s'agit là des leviers les plus forts de l'émergence d'une résistance armée. Ruinées, les victimes économiques du nouveau régime pouvaient être des paysans privés de leurs moyens de production car étiquetés « koulaks » (en roumain : chiaburi), des artisans privés de leurs échoppes tout comme des commerçants privés de leurs boutiques par les premières nationalisations. La longue liste comprend aussi d'anciens fonctionnaires ou agents de l'état ou des grandes institutions, privés de leurs emplois car jugés politiquement non fiables, ainsi que les anciens membres des gouvernements et des parlements passés, les policiers, juges, prêtres, qualifiés de « laquais du capitalisme », comme les anciens membres des classes dominantes : professions libérales, chefs d'entreprise, actionnaires, banquiers, aristocrates, considérés par le régime comme « exploiteurs du peuple ». Nombre d'entre eux risquent aussi la détention voire l'élimination physique, du simple fait de leur appartenance sociale ou politique passée. Enfin, s'ajoutent à cette cohorte ceux qui entrent dans la clandestinité pour échapper à une arrestation imminente. De façon significative, des familles entières prirent le maquis fin 1948 et début 1949. Ainsi, un fonctionnaire consulaire du consulat britannique de Cluj témoigne par écrit, le , au sujet de la situation de partisans en Transylvanie :
« On manque de vêtements et de médicaments et cela est probablement vrai car leur nombre s'est accru par une proportion considérable de femmes et d'enfants depuis l'expropriation des terres au . On m'a communiqué un chiffre de plus de 20 000 personnes ayant rejoint la Résistance depuis l'expropriation(…) L'augmentation du nombre de femmes et d'enfants va créer des problèmes de survie pour le prochain hiver(…) On me dit maintenant que des camions entiers d'approvisionnement de l'armée sont envoyés vers les partisans, parfois par capture parfois par désertions, mais je ne puis dire dans quelle échelle…[27]. »
Opposition paysanne à la collectivisation
[modifier | modifier le code]C'est l'élément essentiel de la révolte contre le pouvoir communiste. La Roumanie étant un pays rural à 80 % en 1945, le démantèlement de la propriété privée fut un choc pour le monde paysan. Rejetée par ce dernier, la collectivisation fut considérée comme un vol avec violence et vivement combattue par des paysans attachés à leur terres. Refus d'obéir aux nouvelles lois, manifestations et désobéissance civiles se multiplièrent. Durement réprimées par la Securitate, n'hésitant pas à emprisonner ou à exécuter les meneurs des protestations[28],[29], les campagnes ont constitué le creuset d'une résistance et aussi son soutien logistique durable. La résistance des paysans à la collectivisation forcée et brutale[30] est un phénomène peu connu aussi bien en Europe de l'Ouest qu'en Europe centrale. Dans un pays connu d'une part pour la férocité de sa police politique, la redoutée Securitate, et d'autre part pour la passivité ou l'indifférence de son peuple face à la domination communiste, l'intensité de l'opposition paysanne contre le régime stalinien est un fait remarquable[31]
Mouvement légionnaire
[modifier | modifier le code]En 1937, les résultats affichaient 15,58 % des votes pour le parti légionnaire Totul pentru Țară, soit 478 000 votes. En 1938, le mouvement légionnaire comprenait plusieurs centaines de milliers de membres[Notes 8], dont une force paramilitaire considérable. Très actif, organisé et ayant accédé au pouvoir entre septembre 1940 et janvier 1941, ce mouvement était devenu illégal mais restait politiquement « intéressant » en 1944-1945, notamment pour les communistes[Notes 9] qui, oubliant son passé anticommuniste et parfois violent, ont tout fait pour recruter ses anciens membres[32] jusqu'en 1948. Il fallait à ce moment éviter un risque d'opposition massive aux réformes profondes de la société, sachant que le PCR ne disposait que d'un nombre très limité de militants[Notes 10] alors que les légionnaires étaient des dizaines de milliers, organisés et pour certains d'entre-eux armés et entraînés. D'importants effectifs de jeunes entraînés militairement ayant appartenu au mouvement légionnaire, entrés dans la clandestinité à la suite de leur coup d’État manqué de 1941, et ainsi devenus des adversaires déterminés du régime fasciste Antonescu, se sont vus tendre la main par leurs ennemis d'avant-guerre : les communistes. Un certain nombre de légionnaires, notamment ceux issus du prolétariat et haïssant les élites d'avant-guerre, ont saisi cette main tendue[Notes 11], d'autant que l'alternative était la prison. D'autres légionnaires, tel Ion Gavrilă Ogoranu (en) ont choisi la clandestinité en prenant le maquis et les armes contre les communistes et l'occupant soviétique. Pendant la guerre froide, l'Occident, et en particulier la France et les États-Unis, a lui aussi exploité les légionnaires réfugiés à l'Ouest et prêts à se battre[33] pour épauler avec eux la résistance anticommuniste en Roumanie[34], l'opposition démocratique roumaine en exil étant dans l'incapacité de fournir des cadres pour un tel objectif.
Refus de la dictature communiste
[modifier | modifier le code]Un autre élément important de la résistance armée est la motivation d'individus et de groupes persuadés que seul un engagement armé pourrait contenir une terreur croissante et empêcher une prise de pouvoir définitive par les communistes. Les groupes de résistance dirigés par d'anciens officiers mis à la retraite ou en disponibilité, agissaient d'une manière plus coordonnée et planifiée. Il semble qu'ils mettaient leur espoir dans l’incitation à l'insurrection armée générale, à une révolte massive, évènements qui ne se sont jamais produits. Lors du début de la guerre froide, une catégorie plus réduite d'insurgés désireux de lutter contre le totalitarisme était constituée de réfugiés roumains recrutés en Europe par l'Office of Policy Coordination (en) (OPC)[35], entraînés en France, en Italie et en Grèce puis parachutés dans les Carpates. La plupart d'entre eux n'ont pas réussi à créer des contacts locaux, indispensables pour leur survie. Ils furent rapidement capturés, et pour la plupart jugés par des tribunaux militaires puis exécutés[27].
Persécution des Églises
[modifier | modifier le code]Jugées « réactionnaires » par nature, les Églises institutionnelles ainsi que les mouvements religieux pacifistes furent tous épurés et étroitement surveillés, mais la politique du PCR à leur égard fut différente selon les cas[36]. L'Église orthodoxe roumaine, n'ayant ni attaches à l'étranger ni réseau scolaire propre[Notes 12], fut seulement l'objet d'un remplacement rapide de ses cadres (les anciens étant emprisonnés, ainsi que tous ceux qui protestèrent), et d'une surveillance rapprochée de son clergé. Nul prêtre ou moine ne put par la suite accéder à des responsabilités ecclésiastiques, s'il n'était agréé par la police politique communiste. Il est ici intéressant de rapporter un dicton populaire : « Si tu veux dénoncer quelqu'un sans te dévoiler comme délateur, va à confesse ! »[37],[38]. En revanche, les Églises catholiques, qu'elles fussent de rite latin ou bien de rite grec, ainsi que les Églises protestantes, le Judaïsme et l'Islam, disposaient d'écoles confessionnelles et de solides liens avec l'étranger, dans des pays considérés comme « impérialistes »[Notes 13] : par conséquent, leur persécution fut plus ciblée. Leurs écoles furent systématiquement fermées, de nombreux monastères et lieux de culte durent aussi fermer, nombre de leurs clercs fut jeté en prison ou assassiné, et la confiscation de leurs biens décrétée. Ces derniers furent la plupart du temps attribués à l’Église orthodoxe. Ainsi, fin , soucieux de détacher de l'Occident et de l'influence de Rome tous les catholiques roumains[Notes 14], les communistes poussent fidèles et clergé à passer à l'orthodoxie. Le régime communiste roumain, suivant le modèle imposé par Joseph Staline[Notes 15], déclare finalement illégale l'Église grecque-catholique roumaine le , et en profite pour confisquer tous ses biens[Notes 16]. Le pouvoir ouvre alors la voie à une répression brutale et systématique qui durera jusqu'en 1964[39],[40]. Tous les évêques catholiques (mais aussi quelques catholiques roumains, comme Anton Durcovici) seront envoyés en prison où une partie d'entre-eux mourront à cause de mauvais traitements. De nombreux prêtres seront torturés, envoyés en camp de travail ou tout simplement assassinés. On retrouvera par conséquent dans plusieurs mouvements de résistance des prêtres catholiques et de nombreux membres de cette Église, particulièrement implantée en Transylvanie.
Tentatives de réseaux soutenus par l'extérieur
[modifier | modifier le code]Estimés à 70 000 par les services occidentaux, les Roumains réfugiés dans les pays d'Europe de l'Ouest[41] et désireux de lutter contre la dictature communiste[42], représentaient une manne pour les services de renseignement du monde libre. Une majorité de ces réfugiés, étaient, tel Virgil Ierunca, démocrates, mais cette majorité n'avait en général aucune formation militaire ou dans le renseignement. Les anciens légionnaires, en revanche, avaient reçu une formation paramilitaire et étaient prêts au combat[33]. La CIA y vit l'opportunité de constituer un réseau d'agents infiltrés dans le bloc de l'Est en recrutant certains d'entre eux, réfugiés le plus souvent dans des camps en Allemagne, Autriche et Yougoslavie[43],[44] et prêts à s'engager contre les communistes[42]. La décision fut prise conjointement par le Président américain Harry S. Truman et le président français Vincent Auriol[45]. Déjà organisés, solidaires, les légionnaires furent particulièrement appréciés dans ce contexte, leur passé violent et antisémite étant mis entre parenthèses devant la volonté de combattre le communisme. Acceptant l'offre américaine[Notes 17], des chefs légionnaires[Notes 18] jouèrent un rôle important dans le recrutement et la coordination des futurs agents.
En 1949, informé par le Foreign Office que la résistance roumaine s'intensifiait et bénéficiait d'un soutien populaire dans les campagnes, les services de renseignement occidentaux investirent dans ce projet. Cent agents furent choisis, dont 50 destinés à être parachutés à l'intérieur du pays, et 50 autres pour les soutenir hors des frontières roumaines. Les combattants furent préparés et entraînés en France et en Allemagne. Cent autres volontaires furent entraînés en Italie et en Grèce. Le chef des opérations secrètes de la CIA à cette époque, Gratien Yatsevich, déclara que les actions réalisées en Roumanie n'étaient surpassées, tant en nombre d'agents qu'en termes de ressources allouées, que par celles menées pour l'Albanie, les plus importantes réalisées pendant la guerre froide en Europe de l'Est[46]. Parmi les volontaires roumains recrutés par la CIA au début de 1951 figurent : Constantin Săplăcan, Wilhelm Spindler, Gheorghe Bârsan, Matias Bohm, Ilie Puiu[Notes 19]. Ils seront les premiers parachutés au pays, dans la nuit du 18 au , dans les Monts Făgăraș[47]. La Securitate les capturera et découvrira qu'ils avaient été recrutés en Italie. Le gouvernement roumain enverra une note de protestation aux Américains les accusant d'interférer dans les affaires internes du pays et soulignant que ces agents de la CIA capturés avaient été envoyés « pour mettre en œuvre des actes de sabotage et d'espionnage contre l'armée roumaine »[46].
Les combattants suivants furent envoyés au pays en . Ion Samoilă, Ion Golea et Ion Tolan formaient le groupe « Jacques », lâché près d'Agnita. Puis dans la nuit du au [48] le second groupe sous le nom de code « Robert » : Mircea Popovici et Alexandru Tănase, fut envoyé dans une zone proche de Calafat, près de la frontière bulgare. Suivront les groupes « Pascal » : Gheorghe Gheorghiu, Constantin Gigi et Făt Savu, parachutés le dans les Monts du Bihor, et « Fii Patriei » (« Fils de la patrie »): Sabin Mare, Ilie Rada et Gavril Pop, parachutés en juillet 1953 dans une zone boisée entre les județe de Satu Mare, Sălaj et Bihor[49].
D'autres agents seront envoyés depuis la Grèce, dont Toma Bebi pris par la Securitate à son atterrissage. Il collaborera avec cette dernière et permettra la capture de 12 autres parachutistes, légionnaires.
Selon Gordon Mason[50], le chef du bureau de la CIA de Bucarest de 1949 à 1951, la mission des agents parachutés consistait à contacter les groupes de résistants dans les montagnes, les informer de l'intérêt que leur portait l'Occident, les approvisionner en armes, munitions, médicaments et argent. Il était aussi prévu de remettre des stations radios aux maquisards afin qu'ils puissent renseigner l'Occident. Les objectifs essentiels étaient, toujours selon Gordon Mason, de connaître les forces des mouvements de résistance, d'obtenir des informations sur l'activité des armées roumaines et soviétiques, et d'encourager les combattants de la résistance à agir contre les troupes soviétiques en cas de guerre.
La plupart des opérations de parachutage ont peut-être échoué en raison d'infiltrations par les soviétiques des services occidentaux, de fuites d'informations dans ces services, mais aussi et surtout à cause d'une organisation médiocre[Notes 20]. L'hypothèse de fuites internes d'informations venant du renseignement britannique (le contre-espionnage MI-6), et en particulier celles concernant l'espion Kim Philby[Notes 21], qui était à la solde des Russes et informait directement le NKVD, n'est pas confirmée par les sources documentaires disponibles en 2024. Ainsi, trois agents formés par les Américains et envoyés en juin 1953 dans les Monts du Bihor furent capturés sans être exécutés, les autorités communistes souhaitant en faire des agents doubles. Dans les régions d'Oradea et de Satu Mare, trois agents parachutés furent tués, l'un d'entre eux lors d'une fusillade et les deux autres exécutés[51]. La même année, un groupe de 13 légionnaires envoyés par le CIA en Roumanie est capturé, puis jugé par un tribunal militaire[52],[33],[34]. Un procès retentissant des 13 combattants eut lieu en octobre 1953. Les 13 prévenus furent condamnés à mort et exécutés le à la prison de Jilava[Notes 22].
Groupes de résistance
[modifier | modifier le code]Les groupes de maquisards roumains ont été nombreux mais ils ne sont ni organisés, ni coordonnés au niveau national, et rarement au niveau régional. Dispersés dans tout le pays, leur longévité est limitée à quelques mois à quelques années au mieux, même si certaines formations ont perduré de 5 à 10 ans. Le CNSAS a détaché certains groupes plus importants soit par leur nombre de membres, soit par les actions exceptionnelles entreprises, ou bien par la trace vivace qu'ils ont laissée dans la région où ils ont combattu. Ils sont au nombre de sept : Teodor Șușman (ro), Maior Nicolae Dabija (ro) - Réseau « Frontul Apărării Naționale, Corpul de Haiduci », Colonel Ion Uță (ro), Gogu (Gheorghe) Puiu (ro) - Réseau « Haiducii Dobrogei », Ion Gavrilă Ogoranu (en) - Réseau « Carpatin Făgărășan », Toma Arnăuțoiu (ro) - Réseau « Haiducii Muscelului » et Victor Lupșa - Réseau « Vlad Țepeș II ».
Les principaux autres groupes de résistance se répartissent dans tout le pays, dans les régions de Transylvanie, Moldavie, Valachie et Dobroudja.
Structure et mode opératoire
[modifier | modifier le code]La taille des groupes varie de petits groupes de moins de 10 membres jusqu'à plus de 100 combattants. Le plus grand nombre de groupes compte une vingtaine d'hommes[27],[53]. Il est trop tôt pour avoir un inventaire précis et fiable des effectifs de la résistance dans son ensemble. En 2017, on compte quelques milliers de membres impliqués personnellement dans des groupes armés et dans des organisations clandestines, nombre auquel il faut ajouter quelques milliers ou dizaine de milliers de soutiens logistiques.
La dispersion, l'étendue et la durée de la résistance ont rendu les recherches réalisées après 1990 plus difficiles, en particulier pour déterminer les informations sur la structure du mouvement. Une évaluation des archives de la Securitate par le Conseil National pour l’Étude des Archives de la Securitate (CNSAS) en 2003 donne le chiffre provisoire de 1 196 groupes de résistance agissant entre 1948 et 1960[54].
Selon les témoignages de résistants survivants, corroborés par les rapports de la Securitate, il est possible de dresser un portrait assez fidèle de ces maquis.
La grande majorité des groupes étaient de taille restreinte[7] et leurs chefs n'avaient qu'un rayonnement local[55]. La structure sociale des bandes d'insurgés était hétérogène, comprenant une part considérable de paysans, beaucoup d'étudiants et d'intellectuels ainsi que plusieurs officiers de l'armée[27]. Sachant que les bouleversements sociaux provoqués par la dictature communiste affectèrent toutes les classes sociales (collectivisation des terres, abolition des professions libérales, nationalisation de toutes les entreprises, etc.), le spectre social du maquis roumain ressemblait à la société roumaine dans son ensemble, les paysans y représentaient 80 % des combattants. En ce qui concerne les étiquettes politiques, selon les historiens Georges Diener, Florian Banu et Dorin Dobrincu (ro), spécialisé sur le sujet de la résistance anticommuniste, l’affiliation des maquisards et de leurs soutiens est marquée par une majorité de non affiliés à un parti, le reste se partageant entre le Parti national paysan (PNȚ) de Iuliu Maniu, le mouvement légionnaire, et le Front des laboureurs[56],[Notes 23]. Il est singulier de constater qu'environ 5 % de ces résistants étaient eux-mêmes communistes, en désaccord avec le pouvoir communiste inféodé à Moscou.
La résistance recouvrait presque exclusivement les montagnes ainsi que les parties les plus densément boisées du pays, car seul ce type de géographie leur permettait de se cacher, de s'abriter et de survivre[Notes 24]. Toute résistance urbaine était très difficile en raison de la présence dissuasive de centaine de milliers de soldats russes et de l'omniprésence de la police politique et de ses informateurs dans les villes. Nombre des résistants ne pouvaient plus exercer leur activité professionnelle (souvent urbaine) à cause des interdictions ou abolitions décrétées, et étaient obligés de fuir à la campagne. Pour ces derniers, le maquis répondait au problème de leur survie face à une administration devenue hostile à leur égard, mais aussi, pour les plus courageux, au désir de se battre contre la dictature.
Forêts denses dans des paysages montagneux, vallées escarpées, plateaux difficiles d'accès, offraient aux maquisards refuge et une bonne visibilité sur les plaines environnantes. De très nombreux paysans ou forestiers des villages alentour leur apportaient un soutien logistique et de précieuses informations sur les mouvements des unités de la Securitate ou de la milice.
Les maquis se fixaient aussi dans des zones comprenant toujours quelques communautés de peuplement. Cela leur permettaient ainsi non seulement de pouvoir se cacher et se replier facilement, mais aussi d'être aidés par un nombre significatif de villageois. Ces derniers leur fournissant abris, nourriture et information. Sans un tel soutien, aucun îlot de résistance n'aurait pu exister durablement, jusqu'à une quinzaine d'années dans certains cas. Les membres de la résistance armée n'étaient d'ailleurs pas appelés « partisans » par la population, mais haiduci[57], un nom désignant des bandits généreux, considérés comme des héros populaires. Le résistant et légionnaire Ion Gavrilă Ogoranu (en) qui prit la tête d'un groupe de résistance dans les monts Făgăraș de 1948 à 1956, et ne fut jamais repéré avant 1976, décrit de façon exhaustive la vie et l'organisation de plusieurs groupes de résistants[53],[58] ,[59].
Plutôt qu'une action planifiée, le mouvement de résistance fut une réaction spontanée en réponse aux vagues de terreur initiées par les autorités après la prise du pouvoir au début de 1948[60]. Cette spontanéité explique sa fragmentation marquée et le manque de coordination entre les différents groupes. Toutefois, agir indépendamment et localement permit à ces groupes d'être multiformes et flexibles, ce qui compliqua l'annihilation de tout le mouvement et assura même une endurance remarquable pour certains groupes. En outre, dans certaines régions, les réseaux éliminés étaient remplacés par de nouveaux noyaux de résistance.
Un trait caractéristique de la résistance roumaine était son aspect principalement défensif. En effet, très peu d'actions offensives, telles les sabotages ou l'occupation de localités, ont été enregistrées[60]. Alors que les résistants ne constituaient pas une menace majeure pour les autorités, leur dangerosité pour le régime résidait dans le symbole qu'ils représentaient. Aussi longtemps que les insurgés restaient libres, ils constituaient un défi tangible pour le régime communiste qui prétendait exercer un contrôle total sur tout le pays[61]. La vie était rude pour les maquisards et la pitié n'y avait pas sa place. Le risque le plus important était l'infiltration par des sécuristes ou des informateurs que la Sécuritate faisait chanter. Les infiltrés ou les éléments douteux, une fois démasqués, étaient rapidement éliminés, parfois après avoir été jugés sommairement.
Il n'est pas exagéré de parler d'héroïsme car les conditions de la lutte pour la liberté étaient bien souvent désespérées, sans aucune aide ou soutien significatif de l'étranger[Notes 25], et cela pendant parfois 10 à 15 ans. Le parallèle avec les conditions de la résistance intérieure française est difficile à faire car cette dernière, qui n'a duré que 3 à 4 ans face à l'occupation nazie et au régime de Vichy, a bénéficié d'un large soutien des Alliés, et était pour sa plus large part coordonnée depuis l'extérieur.
Répression
[modifier | modifier le code]Les forces de sécurité roumaines ont réussi à vaincre les forces rebelles grâce à la coordination entre la police politique et la Milice, l'infiltration des groupes par l'utilisation d'informateurs, la collecte de renseignements[62], la persuasion et la manipulation[63]. Les résistants furent la cible d'actions militaires durables et systématiques déployées par les troupes régulières bien équipées de la Securitate. Les forces de cette dernière variaient de la section au bataillon et jusqu'au régiment entier. Elles incluaient des véhicules blindés, de l'artillerie et même occasionnellement de l'aviation. Les insurgés subissaient souvent de lourdes pertes, le plus souvent victimes de la trahison de leurs soutiens ou d'informateurs infiltrés.
Méthodique, la Securitate appliquait sept techniques différentes[64] :
- La mise en place d'un réseau d'information. Les informateurs étaient recrutés sous la torture mais aussi par corruption, chantage ou en utilisant leur ressentiment personnel vis-à-vis des partisans.
- La déportation des familles de maquisards.
- L'infiltration d'informateurs ou d'officiers de la Securitate au sein des groupes de résistants. Les agents infiltraient ainsi des monastères ou bien des villages de montagne déguisés en fugitifs, bûcherons, bergers ou chasseurs.
- L'envoi de groupes entiers d'officiers de la Securitate se faisant passer pour des locaux.
- L'espionnage, la surveillance physique, téléphonique et postale (écoute et interception).
- La diffamation des partisans devant la population et l'usage massif de propagande.
- L'emploi de nombreuses troupes de la Securitate pour capturer et bloquer les groupes de résistants, ce qui dans les faits, signifiait envoyer des centaines d'hommes pour combattre 5 ou 6 combattants de la liberté.
Le mélange des techniques d'infiltrations et d'attaque frontale massive était la combinaison la plus employée par la police politique. D'autre part, pendant 1945-1947, le régime communiste a employé d'anciens légionnaires pour la lutte contre la résistance. Il a ainsi existé des groupes fantômes, organisé par le NKVD et la Sûreté[Notes 26], constitués d'ex-légionnaires utilisés par les autorités pour débusquer et capturer ceux qui se trouvaient dans les montagnes (cas du groupe Mandea)[65].
Les rebelles arrêtés ainsi que leurs soutiens étaient soit tués durant les interrogatoires, soit jugés lors de procès public ou bien à huis clos. Les condamnations étaient très lourdes : la mort ou de longues années de prison voire de travaux forcés[66]. Plusieurs milliers de condamnations ont été prononcées. Certains pénitenciers ou camps de travail sont désormais connus pour leur fort taux de mortalité et la pratique courante de la torture. De très nombreux résistants sont ainsi morts d'épuisement, de torture ou de mauvais traitements dans le système carcéral communiste[67],[68] Les peines de mort étaient exécutées discrètement, les corps jetés dans des fosses communes ou dans les forêts[69], ou bien publiquement dans le but d'intimider les populations locales. Un nombre significatif de détenus qui n'ont pas été exécutés ont été abattus en dehors des prisons dans des circonstances inexpliquées et en toute illégalité[70]. Dans les zones où les rebelles étaient actifs, les villageois subissaient systématiquement l'intimidation et la terreur, orchestrées par les autorités communistes.
Adriana Georgescu-Cosmovici (ro), secrétaire particulière du Premier ministre le général Nicolae Rădescu[71] fut l'une des premières personnes arrêtées pour appartenance à un mouvement de résistance. En , la jeune femme fut interpelée à Bucarest, sévèrement battue par les inspecteurs de la police secrète et violée par ses gardiens[72],[73]. Dans une déclaration faite à Paris en 1949, elle dénonça trois enquêteurs pour l'avoir menacé avec des armes, l'un d'eux étant Alexandru Nicolschi[74],[73]. Nicolschi n'en était alors qu'à ses débuts d'une longue carrière de tortionnaire et d'assassin, comme le décrit factuellement un dossier complet publié par l'IICCMER, basé sur les archives CNSAS, des témoignages enregistrées et des travaux étayés d'historiens[Notes 27]. Considérant la justice trop « douce » à l'égard des ennemis du communisme, et particulièrement les résistants, outre la torture qu'il pratiquait couramment lors de ses interrogatoires, Nicolschi organisait des liquidations extra-judiciaires en extrayant les prisonniers de leurs cellules, prétextant un supplément d'enquête. Ces derniers étaient alors exécutés d'une balle dans la tête sur le trajet du transfert. Nicolschi n'avait pas le monopole de tels agissements puisqu'il est désormais clairement avéré que les assassinats étaient une « méthode d'élimination » employée couramment par la Securitate, en particulier pour ses débarrasser définitivement des éléments résistants ou des opposants les plus coriaces[75].
Elisabeta Rizea et son mari, deux paysans opposés à la politique du gouvernement de collectivisation forcée, rejoignirent le groupe de guérilla « Haiducii Muscelului » commandé par le Lieutenant-colonel Gheorghe Arsenescu, en leur fournissant nourriture et approvisionnements. Capturée en 1952, Elisabeta Rizea passera 12 années en prison[76], période pendant laquelle elle fut régulièrement torturée. Considérée comme une héroïne par les Roumains, elle est aussi devenue un véritable symbole national de la résistance roumaine[ER 1], grâce à un reportage de la TVR diffusé en 2006. Un projet de maison mémorielle a été lancé en 2017 par un descendant, dans le cadre de l'Asociația Elisabeta Rizea[ER 2].
Le nombre de victimes tuées du côté des insurgés peut être établi selon les données d'archives ainsi que de nombreux mémoires publiés après 1990. Les archives officielles révèlent plusieurs centaines de condamnations à morts, cependant un nombre bien plus important de maquisards ont été tués soit lors des combats contre les autorités, soit lors des différentes phases de leur détention[2]. On estime le nombre de morts autour de 2000.
La chasse implacable dont faisaient l'objet les maquisards par les autorités, comme le silence absolu sur l'existence même d'une rébellion, démontre la grande préoccupation du régime et la crainte qu'un symbole d'insubordination ne devienne contagieux[27]. Le célèbre résistant, et ancien légionnaire, Gavrilă Ogoranu rapporte le discours tenus à des touristes par des résistants dans les années 1950 :
« Dites à tout le monde qu'il y a toujours une place dans le royaume de Roumanie. Tant que nos têtes sont sur nos épaules, ce coin de pays sera libre. Dites aux gens de ne pas perdre la foi, pour le jour viendra où l'ensemble de la Roumanie sera libre. Priez Dieu pour elle, afin que Dieu nous aide[77]. »
Mémoire de la résistance anticommuniste
[modifier | modifier le code]Regard de la Roumanie sur la résistance et la Securitate
[modifier | modifier le code]La Securitate était l'organe essentiel du PCR. Elle assurait son maintien au pouvoir, au travers d'actions coordonnées de surveillance, d'espionnage interne dans toutes les couches de la population, et de répression. Cette répression fut particulièrement brutale jusqu'en 1964 et s'abattait sur toute forme de contestation ou de résistance. C'est pourquoi il n'est pas possible de dissocier la résistance roumaine avec cet organe de police politique du pouvoir. La Securitate a d'ailleurs été le fer de lance et l'outil principal[78] actionné par le pouvoir communiste pour contrer tous les mouvements de résistance armés, et dans la plupart des cas pour les annihiler. Le sujet de la résistance anticommuniste armée ou non est donc étroitement lié avec la Securitate. Le regard porté par les Roumains sur chacun de ces deux sujets doit donc être évoqué conjointement.
- Malgré plusieurs instituts d’État[Notes 28] créés pour faire la lumière sur les crimes du communisme, un rapport présidentiel de 2006[Notes 29],[79] condamnant sans appel les crimes du régime communiste roumain, la publication de centaines de livres et d’articles documentés et circonstanciés sur la résistance et les éliminations physiques d’opposants, l’ouverture des archives de la Securitate ainsi que les exhumations scientifiques de victimes de cette police politique, il apparaît que les instances dirigeantes roumaines ne souhaitent pas aller jusqu’au bout d'une démarche de vérité sur le passé communiste du pays. Le sujet de la résistance est souvent minimisé par les autorités et la plupart des forces politiques, principalement en raison de l'influence persistante des anciens membres du système communiste et de leurs proches. La direction de ces institutions mémorielles change d’ailleurs à chaque nouveau gouvernement et fait l’objet de vives polémiques d’une part sur la probité des personnes à leur tête, et d’autre part sur le fait que ces organismes ne soient que des outils au service de l’orientation politique du moment au pouvoir[Notes 30]. Certains remettent en cause ouvertement l’efficacité, voire la crédibilité de ces institutions, à cause de leur dépendance politique[Notes 31].
- Plus de trente-cinq ans après la chute du régime communiste et de Nicolae Ceaușescu, le faible remplacement des élites politiques, souvent issues de ce même système, et la mainmise par des ex-securistes ou communistes et leur descendants, tant sur la politique[Notes 32] que sur l'économie[Notes 33] — On parle même en Roumanie de « privatisation du communisme »[Notes 34] — sont, selon de nombreux commentateurs et analystes, les clefs de compréhension des demi-mesures, voire du semblant de mesures, qui ont été prises. Ainsi, contrairement à ce qui s’est passé dans d’autres pays de l'Est ayant subi la dictature communiste, seul un nombre très limité[Notes 27] de membres de la Securitate ou du PC, ou même de tortionnaires du régime, a été poursuivi en Roumanie et encore moins condamné[Notes 35]. Les premières enquêtes et inculpations pour crime contre l’humanité pendant la période communiste n’ont été diligentées qu'en 2014[Notes 36]. Entre 1989 et 2017, seules trois procédures pour crimes contre l'humanité ont été ouvertes en Roumanie, dont deux se sont soldées par des condamnations définitives prononcées en 2016 et en 2017[Notes 37]. Ce chiffre est à mettre en perspective avec l'énormité des crimes et des preuves disponibles, alors qu’il ne faisait aucun doute depuis 1989 de la qualification des exactions commises par le Parti communiste roumain et son bras armé : la Securitate[Notes 38]. En 2017, alors que les résistants survivants libérés de prison ont toujours un casier judiciaire rempli de mentions jugées délictuelles ou criminelles par le régime communiste, à l’opposé, les officiers de la Securitate à la retraite, anciennement responsables de persécutions ou de crimes que la justice roumaine considère jusqu’à présent comme prescrits, bénéficient de pensions plus que confortables[Notes 39] et n’ont jamais été inquiétés par la justice. Il est significatif de constater que jusqu’en [80], aucun monument majeur n’avait été érigé par les autorités nationales pour honorer la résistance roumaine[81]. En 2024, la société roumaine est toujours bloquée par la lourde pesanteur de l'héritage communiste, une caste sécuriste toujours influente, une corruption endémique et une défiance généralisée vis-à-vis des hommes politiques, tout en étant handicapée par un départ massif de sa jeunesse à l'étranger[82].
- Il semble qu'une majorité de Roumains, troublée par les polémiques et les luttes politiques incessantes sur l’héritage du communisme depuis 1990, désorientée par les changements économiques radicaux de la société roumaine et plus préoccupée par la crise économique actuelle (depuis 2007), se soit partiellement désintéressée du sujet[83]. La présence de faux rapports[84] dans les archives de la Securitate, et les techniques de manipulation des informations couramment employées par cette dernière[Notes 40] brouillent efficacement la crédibilité de cette source d’information. Les anciens sécuristes en profitent pour tenter de discréditer les historiens, enquêteurs ou journalistes trop curieux ou trop persévérants.
- Pour survivre dans une société sous surveillance permanente (écoutes téléphoniques, ouverture du courrier, délation généralisée) où une terreur sous-jacente assurait le maintien du régime communiste au pouvoir, les Roumains se sont enfermés dans le silence et l’oubli. Nombre d’entre eux ne veulent pas parler de leur passé ou de celui de leurs proches, conformément au dicton : « Un Roumain, se regardant dans un miroir, se pose des questions : - De nous deux, lequel peut bien être le mouchard ? »[37]. Cette situation restreint le nombre de témoignages sur de nombreux sujets tels que la résistance ou la Securitate, et repousse un travail de mémoire sans lequel il n’y a pas de catharsis possible[Notes 41]
- Enfin, cas particulier dans l’Europe de l'Est, selon différents sondages menés depuis plusieurs années en Roumanie, une part de la population semble encore considérer que le bilan du communisme est positif[Notes 42]. Dans le dernier sondage disponible, réalisé en septembre 2021, qui souligne une société roumaine de plus en plus nostalgique du communisme[85], l'historien Dorin Dobrincu (ro) explique les facteurs favorisant cette tendance : la masse d'informations fausses et décontextualisées disponibles dans les médias, et en particulier sur les réseaux sociaux comme Facebook, le manque d'éducation scolaire, et le fait que la découverte du passé récent est surtout faite à la maison, par les grands-parents, souvent nostalgiques du communisme et idéalisant leur jeunesse perdue. Ainsi même si les choses tendent à évoluer, une part non négligeable des Roumains regardent avec suspicion les actions des résistants et les considèrent comme des bandits, se conformant à la propagande communiste officielle de l’époque. La Roumanie est pourtant l’un des pays ex-communistes où l’épuration et les persécutions communistes ont été les plus profondes. La jeunesse de l’État (dont l’identité nationale s’est cristallisée au début XIXe siècle sur des valeurs révolutionnaires - voir renaissance culturelle roumaine) ajoutée à la brutalité du « nettoyage » des élites précédentes réalisé par les communistes appuyés par l’Armée rouge et le NKVD dans les années 1950, ont facilité une élimination quasi complète de toute opposition structurée. La force de la Securitate et son imprégnation dans la société roumaine[Notes 43], le nombre impressionnant d'informateurs[Notes 44] complète le tableau d'une société verrouillée par les communistes. La renaissance démocratique et pluraliste en Roumanie depuis 1990 a ainsi été handicapée par le fait que, d’une part, les anciens dissidents encore vivants étaient peu nombreux, et d’autre part la bureaucratie ex-communiste s’est rapidement muée en une classe d’entrepreneurs libéraux aussi prospères que peu scrupuleux, qui continua sous ces nouveaux habits à constituer le modèle dominant de réussite sociale du pays[86]. L’absence de loi de lustration, votée trop tard et sans effet[87], comme en Hongrie, en République tchèque, en Pologne ou bien en Allemagne de l’Est, en est un résultat significatif.
Jour de mémoire
[modifier | modifier le code]Il a fallu attendre 2016 pour que la Roumanie célèbre véritablement et officiellement ses résistants. Précédemment, aucune loi ou initiative parlementaire n’a pu aller à son terme pour commémorer ce mouvement. Il y a eu cependant des initiatives locales inégales pour tenter de redonner à ce mouvement sa place dans l'histoire roumaine[88]. Contrairement à la Pologne qui célèbre ses « soldats maudits » depuis 2011 ou à d’autres pays de l'ex-Bloc de l'Est qui ont voté un jour de fête nationale, en Roumanie les descendants de la bureaucratie et de la nomenklatura communiste restent crispés sur leur refus d’un devoir de mémoire[2]. Après avoir argumenté jusqu’en 2007 qu’il ne fallait pas cliver la société, et donc refusant de faire un travail de vérité sur le passé communiste, ils changèrent d'avis postérieurement à l’entrée du pays dans l’Union européenne. D'autre part, malgré une condamnation officielle du communisme en 2006[Notes 29], un « négationnisme néo-communiste » plane toujours en Roumanie[89] et reste d'autant plus tenace que les autorités politiques et morales ne parlent pas à l’unisson sur le sujet[Notes 45].
L’amalgame assimilant les résistants à des « fascistes antisémites »[Notes 46] est activement soutenu par les héritiers du Parti communiste roumain et des anciens sécuristes présents, en 2014, dans presque tous les partis politiques roumains[90]. Il joue un rôle important dans le blocage législatif[Notes 47] sur un projet de jour commémoratif, sans compter l’indemnisation des anciens résistants et détenus politiques. En fait, même si des « légionnaires » ont rejoint la résistance, ils furent, de l’avis de la plupart des historiens à ce jour[91], minoritaires au sein de celle-ci (moins de 10 % des maquisards selon des statistiques de la Securitate de 1951[Notes 48]). En 2017, il n’est d’ailleurs pas possible d’évaluer précisément leur proportion dans la résistance, car ils n’y étaient pas présents en tant que mouvement constitué et n’agissaient pas à ce titre. D’autre part, de nombreux groupes étaient mixtes, ex-légionnaires et autres, parfois de toutes tendances politiques, y compris des membres idéalistes et déçus du Parti communiste roumain, souvent de la mouvance de Lucreţiu Pătrăşcanu[92].
Il existe cependant depuis 2000, une forme de reconnaissance nationale : la « Croix commémorative de la résistance anticommuniste »[Notes 49]. En , le président Klaus Iohannis a inauguré à Bucarest un monument à leur mémoire, sis devant la maison de la presse libre, sur un emplacement où, de 1960 à 1990, se dressait une statue géante de Lénine[80]
La reconnaissance complète de l'apport, pour la société roumaine, de l'engagement combattants anticommunistes, et cela quelle que soit leur étiquette politique, n'est toujours pas, en 2024, une idée entièrement partagée par les différents partis politiques ou les autorités du pays. Le consensus est inexistant et la Résistance anticommuniste soulève encore des polémiques, comme le montre un nouvel épisode de contestation mémorielle intervenu en janvier 2024. En effet, le service de l'Inspection Scolaire de Bucarest (ISMB ou Inspectoratul Școlar al Municipiului București), branche du ministère de l’Éducation, ainsi que le préfet de Bucarest, ont interdit l'intervention de deux associations, parmi les plus importantes et actives, dédiées à la mémoire de deux des plus importants résistants roumains : Ion Gavrilă Ogoranu (ro) et Gogu (Gheorghe) Puiu (ro), arguant du fait que la proximité des deux associations avec l'extrême-droite (le mouvement légionnaire étant sous-entendu) rendait incompatible leur activité au sein du milieu scolaire. Le préfet comme l'inspecteur général de la SMB sont des élus PSD (parti « social-démocrate » issu du « front du salut national » lui-même héritier du parti communiste roumain). Les deux associations, qui officiaient depuis des années en partenariat au sein des établissements scolaires de Bucarest, ont répondu vivement par une lettre ouverte, largement diffusée dans la presse et les média, en considérant cette décision comme une calomnie et une censure abusive, alors qu'aucun prosélytisme ou défense du mouvement légionnaire n'avait été manifestée par les intervenants lors de leurs actions dans les écoles de Bucarest[93]. Il faut noter que même les historiens et spécialistes ne s'accordent pas tous sur le sujet[Notes 50].
Institutions publiques relatives à la mémoire
[modifier | modifier le code]- Institutul de Investigare a Crimelor Comunismului și Memoria Exilului Românesc - Institut de recherche sur les crimes du communisme et la mémoire de l'exil roumain ou (IICCMER) : une institution d’État dont le président est nommé par le gouvernement roumain[94].
- Centrul de Studii asupra Comunismului și Postcomunismului - Centre de recherche sur le communisme et le postcommunisme) : institution dépend conjointement de l'IICCMER et de la faculté d'histoire de l'université Alexandru Ioan Cuza de Iași.
- Consiliul Național pentru Studierea Arhivelor Securității - Conseil National pour l’Étude des Archives de la Securitate ou CNSAS : institution d’État dont le président est nommé par le gouvernement roumain.
- Arhivele Naționale ale României - Archives nationales roumaines : institution d’État dont le président est nommé par le gouvernement roumain.
- Institutul Național pentru Studiul Totalitarismului - Institut national pour l’étude du Totalitarisme) ou INST : entité de l'Académie roumaine.
Organisations non gouvernementales et initiatives privées sur la résistance ou la mémoire
[modifier | modifier le code]- (ro) Association des Anciens Détenus Politiques de Roumanie - Asociația foștilor deținuți politici din România. Fondée en , l’Association des Anciens Détenus Politiques défend la mémoire de la répression communiste et conserve les témoignages oraux de ses membres. L'association se bat aussi pour faire reconnaître l'ampleur de la persécution communiste et faire condamner les crimes et les abus du régime communiste.
- (ro) Centre de recherche sur les crimes du communisme de Roumanie) ou CICCR : institution privée indépendante de l’État roumain, soutenu par la Fondation Konrad Adenauer et développée dans le cadre de l'Association pour la mémoire des victimes du communisme - Centrul de Investigare a Crimelor Comunismului[Notes 51].
- (ro + fr + en + de) La Fondation Academia Civică administre le Mémorial des victimes du communisme et de la résistance au musée du Sighet, ainsi que le Centre international d’études sur le communisme (CIEC) de Bucarest, dédié à la mémoire des victimes du communisme et à la résistance roumaine. La page d'accueil du site décrit les objectifs de la Fondation : « La victoire la plus importante du communisme, dont on ne s’est rendu compte qu’après 1989, a été la création de l’individu sans mémoire, le soi-disant homme nouveau, qui ignore qui il était, ce qu’il possédait et ce qu’il faisait avant le communisme. Le Mémorial des Victimes du Communisme et de la Résistance se propose de contrecarrer cette victoire et de raviver la mémoire collective. Le Mémorial se compose du Musée de Sighet et du Centre International d’Etudes sur le Communisme, dont le siège se trouve à Bucarest et qui organise chaque année l’Ecole d’Eté de Sighet. Il est une institution de la Mémoire, unique en son genre en raison du fait qu’il est à la fois un institut de recherche, de muséographie et d’enseignement ».
- (ro) Fondation Culturelle Memoria Fundația Culturală MEMORIA. Créée juste après la révolution de 1989 par Banu Rădulescu, son fondateur, écrivain et ancien détenu politique. Elle vise à porter à la connaissance du public les crimes et des abus du communisme. La Fondation édite sur papier et sur internet mémoires de prison et de déportation ainsi que témoignages de résistants. La revue Mémoire, la revue de la pensée arrêtée a pour mission la dénonciation du communisme. Elle est dédiée aux témoignages des anciens détenus politiques, elle est éditée par la fondation sous l'égide de l'Union des Écrivains Roumains - Memoria ONLINE. Le premier numéro de la revue Memoria, Revista gândirii arestate fut édité en 1990.
- (ro) Le Procès du communisme Procesul comunismului, contrarevolutiei și tranzitiei criminale. Site rassemblant témoignages, livres et photographies des victimes du communisme, en préparation pour un procès du communisme en Roumanie. Cette initiative de Cicerone Ioniţoiu (ro) pour promouvoir un procès du communisme a permis de déposer une requête à la CEDH en 2013 pour reconnaitre le caractère criminel de ce régime.
- (ro) Site internet Memoria.ro, bibliothèque numérique d'interviews, mémoires, études et histoires orales ainsi que de livres et images de l'histoire récente de la Roumanie - Memoria.ro.
- (ro) Mémoire de la résistance par d'anciens détenus politiques roumains (association "Cei 40 de Mucenici") - Memoria Rezistenței.
- (ro) Série documentaire le Mémorial de la Souffrance, une suite de 250 documentaires réalisés par Lucia Hossu Longin (ro) sur les résistants qui ont survécu à la dictature communiste. Elle contient de nombreux reportages, témoignages et interviews d'opposants ou de résistants torturés et emprisonnés par la Securitate, mais aussi de tortionnaires, sécuristes et directeurs de prisons communistes : Memorialul Durerii / O istorie care nu se învață la școală. La plupart des documentaires (plus de 250) sont disponibles sur internet : Documentaires Memorial Durerii sur internet. Devenus un véritable monument d'histoire, les 120 premiers numéros ont été rachetés par le Congrès américain et sont en accès libre - Page internet "Youtube" de la TVR présentant les 120 documentaires historiques de la série Memorialul Durerii : TVR - Memorialul Durerii. O istorie care nu se invata la scoala.
- (ro + fr + en) Site internet : Toma Arnăuțoiu 1921-1959 | Memorial Toma Arnăuțoiu, Biographie, photographies et documents sur le lieutenant Toma Arnăuțoiu (ro). Le site appartient à sa créatrice Ioana Raluca Voicu-Arnăuțoiu - Toma Arnăuțoiu.
- (ro) Site internet Les Héroïnes Nucșoara, un site consacré aux femmes combattantes dans la résistance anticommuniste. Le site appartient à sa fondatrice Ioana Raluca Voicu-Arnăuțoiu - Eroine Nucșoara.
- (ro) Association Gogu Puiu, consacrée à la mémoire du combattant anticommuniste du même nom. Il a été créé par sa petite fille Elena Rădulescu - Gogu Puiu - Asociația „Gogu Puiu și Haiducii Dobrogei”. Au-delà de la mise à disposition d'informations historiques sur le combattant et son groupe, l'association est particulièrement active par le biais d'actions culturelles, d'événements commémoratifs, de lancements de livres, de projections de films, de concerts, d'événements artistiques, de camps sport-études et de projets éducatifs.
- (ro) Fondation Ogoranu, consacré à la mémoire du combattant anticommuniste Ion Gavrilă Ogoranu (ro) - Fundatia Ion Gavrila Ogoranu. La fondation organise différents évènements commémoratifs, des expositions et interventions d'anciens prisonniers politiques dans les lycées, ainsi que des visites au fort de Jilava en partenarait avec l'association Gogu Puiu și Haiducii Dobrogei.
- (ro + fr + en) Despre demnitate - Povestea unor oameni (aproape) necunoscuți - Site : Le livre sur la dignité - L'histoire de quelques hommes presque inconnus, par Alexandru Pătrașcu.
- - Une initiative originale sur la mémoire de la résistance roumaine. Dédié à ceux qui ont gardé leur dignité pendant la terreur communiste, le site a pour ambition la diffusion du savoir sur cette période auprès du grand public. Le livre qui a été publié est le résultat d'essais, d'interviews de maquisards ou de leurs proches, mais aussi d'émotions et de réactions des lecteurs sur la résistance roumaine. Plusieurs pages ont été traduites en français et en anglais. Voici l'esprit du site tel qu'il est décrit sur la page Le livre de la Dignité : Qu’en savons-nous, en dehors des idées reçues ? Assez peu de choses finalement. L’une des idées les plus malheureuses est que le phénomène de la résistance anticommuniste des montagnes roumaines est unique au monde. Pourquoi s’acharner à rechercher cette originalité ? À quoi cela sert-il ? Il a déjà été prouvé, par des moyens très simples, que cette idée d'unicité est aussi grotesque qu'une autre affirmant que tous les combattants des montagnes étaient des gens d’extrême droite. C'est faux, même si, parmi eux, il y avait aussi des légionnaires.
- - Le blog a été publié sous le titre : Cartea despre demnitate, Alexandru Pătrașcu, préface de Marius Ghilezan, Editura Virtuală, Bucarest, 2012, (ISBN 978-606-93389-1-9).
Bibliographie
[modifier | modifier le code]Sources principales
[modifier | modifier le code]Livres et chapitres
[modifier | modifier le code]- Adriana Georgescu-Cosmovici (trad. Claude Pascal), Au commencement était la fin : La dictature rouge à Bucarest, Paris, Hachette, (présentation en ligne).
- (ro) Ion Gavrilă Ogoranu (en), Brazii se frâng, dar nu se îndoiesc [« Les sapins se brisent mais ne ploient pas au vent, Vol. I »], vol. I, Timișoara et Baia Mare, Editura Marineasa puis Editura Marist, , 2e éd. (1re éd. 1993 / 1995) (ISBN 978-973-95729-4-1 et 973-95729-4-4, présentation en ligne).
- (ro) Ion Gavrilă Ogoranu (en), Brazii se frâng, dar nu se îndoiesc [« Les sapins se brisent mais ne ploient pas au vent, Vol. II »], vol. II, Timișoara et Baia Mare, Editura Marineasa puis Editura Marist, , 2e éd. (1re éd. 1996) (ISBN 978-973-9185-11-0 et 973-9185-11-8, présentation en ligne).
- (ro) Ion Gavrilă Ogoranu (en) et Lucia Baki Nicoara, Brazii se frâng, dar nu se îndoiesc [« Les sapins se brisent mais ne ploient pas au vent, Vol. III »], vol. III, Timișoara et Făgăraș, Editura Marineasa puis Editura Mesagerul de Făgăraș, , 2e éd. (1re éd. 1999) (ISBN 978-973-85045-8-5 et 973-85045-8-9, présentation en ligne).
- (ro) Ion Gavrilă Ogoranu (en), Brazii se frâng, dar nu se îndoiesc [« Les sapins se brisent mais ne ploient pas au vent, Vol. IV »], vol. IV, Făgăraș, Editura Mesagerul de Făgăraș, (ISBN 973-85045-6-2, présentation en ligne).
- (ro) Ion Gavrilă Ogoranu (en), Brazii se frâng, dar nu se îndoiesc : La pas prin Frăția de Cruce [« Les sapins se brisent mais ne ploient pas au vent, Vol. V »], vol. V, Madrid, Editura Mișcării Legionare, (ISBN 973-99293-2-X, présentation en ligne).
- (ro) Ion Gavrilă Ogoranu (en), Brazii se frâng, dar nu se îndoiesc : Episcopul Ioan Suciu în față furtunii [« Les sapins se brisent mais ne ploient pas au vent, Vol. VI. L'évêque Ioan Suciu face à la tempête »], vol. VI, Cluj, Editura Viața Creștină, (ISBN 973-674-055-2, présentation en ligne).
- (ro) Ion Gavrilă Ogoranu (en), Elis Neagoe-Pleșa et Liviu Pleșa, Brazii se frang, dar nu se indoiesc. Volumul VII: Miscarea de rezistenta din Muntii Apuseni [« Les sapins se brisent mais ne ploient pas au vent. Vol. VII - La résistance anticommuniste des Monts Apuseni. »], vol. VII, Baia Mare, Editura Marist, (ISBN 978-973-8935-44-0 et 973-8935-44-X, présentation en ligne, lire en ligne).
- (ro) Ion Itu, Bancuri din iepoca odiosului [« Blagues de l'époque de l'odieux »], Brașov, Orientul Latin, (ISBN 973-95474-3-5).
- Oana Orlea, Les Années volées : Dans le goulag roumain à 16 ans, Paris, Seuil, coll. « L'Histoire immédiate », , 154 p. (ISBN 2-02-014386-0, présentation en ligne).
- (ro) Cicerone Ionițoiu, Rezistența anticomunistă din munții României, 1946-1958 [« La résistance anticommuniste dans les montagnes roumaine »], Bucarest, Gîndirea Românească, , 2e éd. (ISBN 973-95668-0-4, OCLC 636590060, présentation en ligne, lire en ligne).
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- (ro) Cicerone Ionițoiu, Cartea de Aur a rezistenței românești împotriva comunismului [« Le livre d'Or de la Résistance roumaine contre le communisme »], vol. I et II, Bucarest, Editura Hrisovul, 1995 et 1996, 365 et 347 p. (présentation en ligne).
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Filmographie
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- (ro) Memorialul Durerii, o istorie care nu se învață la școală, de TVR (prod.) et de Lucia Hossu-Longin (réal.), 1991, documentaire historique [voir en ligne] [présentation en ligne], ép. 3 (« Moșul. Film biografic al fostului șef al Rezistenței din Munții Făgăraș-Ion Gavrilă Ogoranu ») : Le Mémorial de la Souffrance - Reportage de la TVR sur Ion Gavrilă Ogoranu.
- (ro) Memorialul Durerii, o istorie care nu se învață la școală, de TVR (prod.) et de Lucia Hossu-Longin (réal.), 1991, documentaire historique [présentation en ligne], « O istorie a bravilor: Grupul din masivul Vlădeasa-Suferințele urmașilor. În fostul sediu al securității din Cluj, au fost anchetați, începând cu 7 decembrie 1957, toți membri grupului Capotă-Dejeu. » : Le Mémorial de la Souffrance - Reportage de la TVR sur le groupe Capotă-Dejeu.
- (ro) Memorialul Durerii, o istorie care nu se învață la școală, de TVR (prod.) et de Lucia Hossu-Longin (réal.), 1992, documentaire historique [voir en ligne] [présentation en ligne], « Viteaza din Nucșoara (La brave de Nucșoara) » : Le Mémorial de la Souffrance - Le fameux reportage de la TVR sur la vie d'Elisabeta Rizea, rediffusé régulièrement. L'interview a été réalisé en 1992.
- (ro) Memorialul Durerii, o istorie care nu se învață la școală, Seria Neagră, de TVR (prod.) et de Lucia Hossu-Longin (réal.), 2006, documentaire historique [voir en ligne] [présentation en ligne], « Tortionarii: Alexandru Nicolschi » : Le Mémorial de la Souffrance - Reportage et Interview d'Alexandru Nicolschi.
- (ro) Mărturia lui Gavril Vatamaniuc, de Procesul comunismului (prod.) et de Ioan Roșca / Procesul comunismului (réal.), 2008, documentaire historique [voir en ligne] [présentation en ligne] : Série d'interviews-témoignage / 55 vidéos.
- (ro) Dezbatere privind sensul Procesului Comunismului / Mărturia lui Gavril Vatamaniuc, de TVR (prod.) et de TVR Internațional / Procesul comunismului (réal.), 4 décembre 2009, documentaire historique [voir en ligne] : Emissions de TV : "Débat sur le sens du Procès du communisme / le témoignage de Gavril Vatamaniuc".
- (ro) Reportage de France 24 du 21/12/2009 sur les enquêtes archéologiques des crimes de la Securitate : Les crimes du régime communiste hantent toujours la mémoire roumaine, de France 24 (prod.) et de Mirel Bran (réal.), 21 décembre 2009, documentaire historique [voir en ligne] : Vingt ans après la chute du régime communiste, les Roumains tentent de se réconcilier avec leur passé. La nouvelle génération se plonge dans l'histoire douloureuse de son pays avec un objectif avoué : tourner la page..
- (ro) Conferință "Memoria vie a spiritualității românești cu un invitat deosebit: Gavril Vatamaniuc", de Biblioteca Academiei de Studii Economice (prod.) et de Fundația Creștină Părintele Arsenie Boca (réal.), 17 septembre 2010, documentaire historique [voir en ligne] [présentation en ligne] : organisée par la "Biblioteca Academiei de Studii Economice" et la "Fundația Creștină Părintele Arsenie Boca".
- (ro) Zilele Rezistenței Naționale Anticomuniste, Sâmbăta de Sus, 22-24 iulie 2011, Simpozion : Gavril Vatamaniuc, luptătorul în rezistența armată anticomunistă din Munții Bucovinei, de Fundația Ion Gavrilă Ogoranu (prod.) et de Fundația Ion Gavrilă Ogoranu (réal.), 22 juillet 2011, documentaire historique [voir en ligne].
- Après le silence, ce qui n’est pas dit n’existe pas ?, de NOVEMBREproductions – Les Fées Productions – mobra films (prod.) et de Vanina Vignal (réal.), mars 2012, documentaire social, disponible en français, anglais et roumain [voir en ligne] [présentation en ligne] : Vanina Vignal met en exergue les non-dits et silences même après le chute du communisme, au travers du témoignage de son amie roumaine. Il semble que le silence soit un lourd héritage transmis entre les générations. Le réflexe de survie des Roumains, qui a constitué en une bulle individuelle de protection et d'évitement, continue de structurer les mentalités et d'expliquer les comportements.
- (ro) Nascuta in grota partizanilor. Interviu cu Ioana V Arnautoiu, de TVR (prod.) et de Iuliana Marciuc (réal.), coll. « Destine ca-n filme », 23 juillet 2013 [voir en ligne] [présentation en ligne] : Témoignage vidéo. Interview de Ioana V Arnăuţoiu, fille de Toma Arnautoiu, retraçant l'épopée tragique de son père, héros des montagnes, et de sa mère Maria Plop.
- (ro) Memorialul Durerii, o istorie care nu se învață la școală : Șef al Penitenciarului de pedeapsă Maior Alexandru Vișinescu a condus închisoarea tăcerii de la Râmnicu Sărat între anii 1950-1963, de TVR (prod.) et de Lucia Hossu-Longin (réal.), 30 novembre 2013, documentaire historique [voir en ligne] [présentation en ligne], « Alexandru Vișinescu » : Reportage de la TVR sur les tortionnaires communistes.
- (ro) Elisabeta Rizea de Mihai Constantinescu, 2013, documentaire historique, 72 minutes [présentation en ligne] : Documentaire soutenu par Asociația pentru Promovarea filmului românesc / Romanian Film Promotion (APFR).
- (ro) În spatele cortinei, de Centrul de Studii în Istorie Contemporană (prod.) et de Bogdan Mustaţă (réal.), scénario de Alin Mureșan, 2013, documentaire historique, 50 minutes [voir en ligne] [présentation en ligne] : L'objectif principal du film est de familiariser le public roumain et occidental avec l'image réelle et non masquée du communisme, loin de l'idéalisme promu par les nostalgiques ou ses promoteurs actuels. Ainsi, à travers le film « Derrière le rideau », nous voulons présenter au public roumain et européen l'histoire de la communisation forcée de la Roumanie, en suivant les principaux moyens par lesquels la destruction de la société a eu lieu entre 1944 et 1951 : de l'abolition de la propriété privée, la réforme agraire, la réforme monétaire, la nationalisation des objectifs industriels et la décapitation de l'armée, à la fraude massive des élections électorales en faveur du Parti communiste, l'abolition du pluralisme politique et de la liberté de la presse, la subordination de l'économie aux intérêts de l'Union soviétique et l'abolition de la monarchie.
- (ro) Arheologia crimelor comunismului. Cazul Gheorghe Pașca și Gavrilă Rus - Năsăud (28-29.04.2014), de Gheorghe Petrov (prod.) et de Gheorghe Petrov (IICCMER) (réal.), 28-29 avril 2014, 72 minutes [voir en ligne] [présentation en ligne] : Reportage de l'IICCMER sur l'archéologie des crimes communistes. Le cas Gheorghe Pașca et Gavrilă Rus - Năsăud (28-29.04.2014).
- (ro) Memorialul Durerii, o istorie care nu se învață la școală, de TVR (prod.) et de Lucia Hossu-Longin (réal.), 2015, documentaire historique [voir en ligne] [présentation en ligne], « O istorie a bravilor. Grupul lui Ion Paragină » : Le Mémorial de la Souffrance - Reportage de la TVR sur le groupe Ion Paragină.
- (ro) Memorialul Durerii, o istorie care nu se învață la școală, de TVR (prod.) et de Lucia Hossu-Longin (réal.), 2015, documentaire historique [voir en ligne] [présentation en ligne], « Memorialul durerii: O istorie a bravilor - Victor Macoveiciuc » : Le Mémorial de la Souffrance - Reportage de la TVR sur Vladimir Macoveiciuc.
- (ro) Memorialul Durerii, o istorie care nu se învață la școală, de TVR (prod.) et de Lucia Hossu-Longin (réal.), 2017, documentaire historique [voir en ligne] [présentation en ligne], « Memorialul Durerii: Poveşti de iubire în infern - Olimpia şi Gogu Puiu » : Le Mémorial de la Souffrance - Reportage de la TVR sur le chef de la résistance en Dobroudja Gogu Puiu et son épouqe Olimpia.
- (ro) Memorialul Durerii, o istorie care nu se învață la școală, de TVR (prod.) et de Lucia Hossu-Longin (réal.), 2020, documentaire historique [voir en ligne] [présentation en ligne], « Memorialul Durerii: Figuri legendare ale rezistenței: Grupul Arnota » : Le Mémorial de la Souffrance - Reportage de la TVR sur le groupe Arnota.
- (ro) Memorialul Durerii, o istorie care nu se învață la școală, de TVR (prod.) et de Lucia Hossu-Longin (réal.), 2020, documentaire historique [voir en ligne] [présentation en ligne], « Memorialul Durerii: Figuri legendare ale rezistenței - Dobrogea eroică » : Le Mémorial de la Souffrance - Reportage de la TVR sur la résistance en Dobrouja.
Fictions et adaptations cinématographiques
[modifier | modifier le code]- Binecuvântată fii, închisoare - (ro) Binecuvântată fii, închisoare de Nicolae Mărgineanu, 08 novembre 2001, 16/9, 90 minutes [présentation en ligne] : Adaptation cinématographique du livre autobiographique de l'écrivain Nicole Valéry-Grossu „Bénie sois-tu, prison”, publié en français, ultérieurement traduit en roumain en 1997.
- Portretul luptătorului la tinerețe (ro) - (ro) Portretul luptătorului la tinerețe de Constantin Popescu, 13 février 2010, 16/9, 163 minutes [voir en ligne] : Film retraçant la vie de Ion Gavrila Ogoranu et son groupe de résistants.
- Poarta Albă (ro) - (ro) Poarta Albă de Nicolae Mărgineanu, 17 octobre 2014, 16/9, 86 minutes [présentation en ligne] : Fresque dramatique sur l'un des plus terribles camps de concentration communiste roumain, sur le canal du Danube. De nombreux résistants y ont été envoyés et y ont péri.
Références
[modifier | modifier le code]- Parmi les très nombreuses références (articles, émissions de TV ou de radio) dans plusieurs langues, voici les plus significatives sur Elisabeta Rizea :
- Ioana Raluca Voicu-Arnăuțoiu 2002, article "Torturați și torționari".
- Memorialul Durerii, o istorie care nu se învață la școală / Viteaza din Nucșoara, Lucia Hossu-Longin, 1992 (Le fameux reportage de la TVR sur la vie d'Elisabeta Rizea).
- La moartea unei femei, Alina Mungiu-Pippidi, 2003.
- Claudia Dobre 01/10/2006, article "Elisabeta Rizea de Nucșoara : un « lieu de mémoire » pour les roumains ?".
- Cristina Petrescu et Dragoș Petrescu 2007, article "Resistance and Dissent under Communism – The Case of Romania", p. 327 (note 10).
- Cristina Petrescu et Dragoș Petrescu 2009, article "Retribution, Remembering, Representation: On Romania's Incomplete Break with the Communist Past", p. 178.
- Elisabeta Rizea, Mihai Constantinescu, 2013.
- (ro) Eroinele Nucșoara / Ioana Raluca Voicu-Arnăuțoiu, « Eroinele Nucșoara / Femei lupatoare în Rezistanța anticomunistă - Elisabeta Rizea » [« Les héroïnes de Nucșoara / les femmes combattantes dans la Résistance anticommuniste - Elisabeta Rizea »], Un site consacré aux femmes combattantes dans la résistance anticommuniste. Le site appartient à Ioana Raluca Voicu-Arnăuțoiu, sur eroinenucsoara.ro (site Eroinele Nucșoara), (consulté le ).
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- (ro) Dorin Dobrincu, « „Un balon minuscul”: „Mișcarea Națională de Rezistență” (1945-1946) (II) » [« Une bulle éphémère : le « Mouvement National de Résistance » (1945-1946) (II) »], Revista Istorică, Bucarest, Institutului de Istorie „Nicolae Iorga”, no XIX 5-6, , p. 451-496 (présentation en ligne).
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- (ro) Cristina Cornilă, « S-a inaugurat monumentul partizanilor » [« Le monument des partisans a été inauguré »], 25 ans après la chute d'un régime blâmé par tout le pays, Făgăraș dispose enfin un monument de la Résistance Anticommuniste en mémoire des opposants à la dictature imposée. Il a été inauguré dimanche dernier en présence d'officiels de la ville, de prêtres des Églises de tous les cultes, d'historiens, de survivants des prisons communistes, de leur descendants, d'élèves ainsi que de simples citoyens., sur bunaziuafagaras.info (Bună Ziua Făgăraș), (consulté le ).
- (ro) Radu Petrescu-Muscel, « Unde sunt străzile cu numele eroilor anticomuniști? Dar unde este statuia Elisabetei Rizea din București, pentru care s-au strâns sute de milioane? » [« Où sont les rues aux noms des héros anticommunistes ? Mais où est la statue d'Elisabeta Rizea à Bucarest, pour laquelle a été collecté des centaines de millions ? »], Selon une déclaration publique, l'Association Civique Media se joint à la démarche de M. Radu Petrescu-Muscel et soutient l’attribution de noms de héros anticommunistes à des rues des villes roumaines. Nous rappelons dans ce contexte que l'argent rassemblé aux fins de l’érection d'une statue d'héroïne Elisabeta Rizea s'est volatilisé, après un passage éphémère sur le compte bancaire d'un escroc se faisant passer pour un journaliste. Même à ce jour, 25 ans après la "chute du communisme", il n'existe dans la capitale roumaine aucun monument aux héros de la résistance armée anticommuniste - un phénomène mondial unique par son étendue - , affirme l'Association Civique Media, lors de la présentation de l'article ici reproduit de sa page Facebook, CivicMedia.Romania., sur ziaristionline.ro (Ziariști online), (consulté le ).
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- Articles de Lavinia Stan constatant l'absence de renouvellement de la classe politique roumaine, ainsi que son imprégnation par les anciennes élites communistes :
- Lavinia Stan et Lucian Turcescu 2004, article "Intellectuals, and academic integrity in Romania", p. 12-24.
- Lavinia Stan 2006, article "The vanishing truth? Politics and memory in post-communist Europe", p. 383-408.
- Lavinia Stan 2006, article "Lustration in Romania: The Story of a Failure", p. 135-156.
- Lavinia Stan 2009, article "Truth Commissions in Post-Communism: The Overlooked Solution?", p. 1-13.
- Lavinia Stan 2009, article "Alegerile parlamentare din 2008: vin vechi în sticle noi", p. 3-13.
- Lavinia Stan 2012, article "Witch-hunt or moral rebirth? Romanian parliamentary debates on lustration", p. 274-295.
- Florian Banu 2006, article "Mișcarea de rezistență armată anticomunistă din România - între negare și hiperbolizare", p. 299-314 et Georges Diener 2001, article "Résistance populaire et maquis en Roumanie (1945-1965)", p. 137.
- (ro) Lavinia Betea, Lucrețiu Pătrășcanu : moartea unui lider comunist, éd. Curtea Veche, Bucarest 2006 - Cel mai lung proces politic din istoria comunismului mondial.
- Articles de presse et tribunes apparus au sein de diverses publications ou sites internet :
- (ro) Oana Despa, « Anticomunism - cu și fără legionari » [« L'anticommunisme - avec ou sans les légionnaires / Une discussion nécessaire alors que les activités de deux ONG dans les écoles ont été interdites »], sur cotidianul.ro (Cotidianul), (consulté le ).
- (ro) Portal Invatamant, « ISMB cere ca scolile sa interzica accesul a doua ONG-uri la intalnirile cu elevii, in cadrul Programului "Scoala Altfel" » [« ISMB demande aux écoles d'interdire l'accès aux élèves à deux ONG, dans le cadre du programme "L'école autrement" »], sur portalinvatamant.ro (Portalinvatamant.ro), (consulté le ).
- (ro) Rost Online, « Cum justifică prefectul Capitalei interzicerea activităților educative privind rezistența anticomunistă, în școlile din București: Pot genera confuzii în rândul elevilor » [« Comment le préfet de la capitale justifie l'interdiction des activités éducatives sur la résistance anticommuniste, dans les écoles de Bucarest: cela peut générer la confusion parmi les élèves »], sur rostonline.ro (Rost), (consulté le ).
- (ro) Florin Dobrescu, « INADMISIBIL: Ce bolșevici inculți conduc învățământul românesc! Într-o adresă oficială, Inspectoratul Școlar al Municipiului București i se adresează direct partizanului decedat Ion Gavrilă Ogoranu, pe care îl îndeamnă să-l întrebe pe prefectul Capitalei de ce i-a interzis memoria în licee. Komisarii lui Băluță » [« Quels bolcheviks incultes dirigent l'éducation roumaine ! Dans une lettre officielle, l'Inspection scolaire de la municipalité de Bucarest s'adresse directement au partisan décédé Ion Gavrilă Ogoranu, l'exhortant à demander au préfet de la capitale pourquoi son souvenir a été interdit dans les lycées. Les Commissaire de Băluță »], Florin Dobrescu, le Secrétaire de la Fondation Ion Gavrilă Ogoranu, se moque de l'ignorance crasse de l'inspecteur scolaire général de Bucarest, Vlad Florentin Drinceanu (député PSD), ignorant du fait que Gavrila Ogoranu est mort depuis 20 ans, lui a adressé un courrier. L'auteur souligne la notorité du résistant et le fait qu'il a écrit plus de 10 livres et a fait l'objet d'innombrables études, documentaires et même films. Enfin il critique la manière dont l'ISMB traite une affaire aussi grave, une attitude qui pour lui est révélatrice du fonctionnement des institutions dans l'Etat roumain, sur podul.ro (Podul), 36/01/2024 (consulté le ).
- (ro) Cristian-Daniel Ivănuță et Mihail Albișteanu, « Cristian Ivănuță și Mihail Albișteanu – întrebare către Ministerul Educației – Interzicerea desfășurării în cadrul liceelor capitalei a activităților dedicate memoriei Rezistenței anticomuniste » [« Cristian Ivănuță et Mihail Albișteanu - question au Ministère de l'Education - Interdiction des activités dédiées à la mémoire de la Résistance anticommuniste dans les lycées de la capitale »], Deux députés du parti conservateur et nationaliste AUR (15% des voix aux élections européenne de 2024 et 9% aux législatives de 2020), demande la position officielle du ministère de l'Education dans l'affaire de l'interdiction faites aux deux associations mémorielles de resistants anticommunistes d'invertenir dans les établissements scolaires de Bucarest. « Nous comprenons de cette action de l'ISMB qu'il existe de graves confusions et erreurs quant à la signification des faits et événements historiques concernant la résistance anticommuniste. Qualifier ces ONG d'« extrémistes » crée un précédent extrêmement grave qui conduirait inévitablement à la censure. Toute personne souhaitant présenter des informations sur cet événement historique serait qualifiée, avec une nonchalance effrayante, d'« extrémiste ». », sur partidulaur.ro (Parti politique AUR), (consulté le ).
- (ro) Redactia Ecopolitic, « Târziu: A discuta despre rezistența anticomunistă după canoanele „corectitudinii politice” este o modalitate de a reabilita totalitarismul comunist. Există libertate fără adevăr? Nu! Cînd adevărul istoric este ținut sub obroc pe motive ideologice, nu mai avem libertate » [« Târziu : Discuter de la résistance anticommuniste selon les canons du « politiquement correct », c'est réhabiliter le totalitarisme communiste. Y a-t-il une liberté sans vérité ? Non ! Lorsque la vérité historique est maintenue sous un blocus idéologique, il n'y a pas de liberté. »], Le sénateur Claudiu Târziu (AUR) a réagi aux dernières nouvelles concernant la censure de la mémoire de la résistance anticommuniste en Roumanie, expliquant qu'il s'agissait d'un réflexe dictatorial, écrit rostonline.ro., sur ecopolitic.ro (Ecopolitic Media SRL), (consulté le ).
- (ro) Mirel Bran, « Le 'chasseur de la Securitate' était trop curieux », sur lemonde.fr (le Monde), (consulté le ).
Notes
[modifier | modifier le code]- Les groupes de résistants ont survécu jusqu'en 1958, les derniers combattants isolés des montagnes étant annihilés au début des années 1960. En 1977, Ion Gavrilă Ogoranu (en) fut capturé alors qu'il vivait clandestinement depuis 1955, dans un village de la plaine de Transylvaine. En 1978, Grigore Sandu, apprenant l’amnistie concernant les résistants, se rendit auprès des autorités, cela après 33 ans de clandestinité dans la forêt.
- De nombreuses données historiques précises sont désormais connues depuis la fin des années 1990 et le début des années 2000 : Rezistența armată anticomunistă din România (1944 - începutul anilor '60), Dorin Dobrincu, 2006, Introducere, p. 2-23.
- L'ultimatum soviétique du 26 juin 1940, suite logique du Pacte germano-soviétique, somme la Roumanie d'évacuer la Bessarabie et la Bucovine septentrionale. Le Roi Carol II de Roumanie cède et les territoires sont envahis par l'armée soviétique.
- Écoute des conversations téléphoniques, ouverture du courrier, quadrillage territorial, institutionnel et professionnel systématique du pays, arrestations arbitraires.
- Des autorisations et divers visas préalables sont nécessaires pour changer d’emploi, de domicile, de résidence à l'intérieur du pays, et encore plus pour voyager hors du pays. Le passeport de chaque citoyen est conservé par la police politique.
- Deux lois emblématiques (parmi bien d'autres) assurent ainsi une épuration sociale et politique dans deux grandes professions libérales, les architectes et les avocats :
- (ro) La Loi no 3 du 17 janvier 1948, proclame la dissolution du Barreau roumain et l'instauration du Collège des Avocats de Roumanie. Il s'agit du démantèlement du barreau traditionnel et de la mise en place d'un système permettant d'empêcher tout avocat indésirable d'exercer son métier dans la nouvelle république socialiste, notamment par l’établissement d'une commission intérimaire d'épuration. Cf articles 6, 7, 9, 10, 11 et 13 - LEGE nr. 3 din 17 ianuarie 1948 pentru desființarea Barourilor și înființarea Colegiilor de Avocați din România.
- (ro) Le Décret-Loi no 627 du 31 juillet 1945 "pour la purification des cadres du Collège des architectes de Roumanie". La totalité du décret n'a qu'un objectif avoué : choisir parmi les architectes existants ceux qui pourront continuer à exercer, en appliquant des filtres de nature politique et discrétionnaires DECRET-LEGE nr. 627 din 31 iulie 1945 pentru purificarea cadrelor Colegiului arhitecților din România.
- On peut ici donner des précisions sur le sort réservé aux architectes. La plupart des architectes connus ou bien d'origine sociale aisées, ainsi que les élèves "bourgeois" de l'école d'architecture de Bucarest, ont été interdits d'exercer leur profession, ou interrompus dans leurs études. Nombre d'entre-eux ont été envoyés en prison et en camps de travail (où certains mourront), sous toutes sortes de prétextes et d'accusations sans fondement, tels activités subversives, sédition ou encore trahison. Ceux qui ont été écartés de leur métier seront le plus souvent réduits à survivre, aidés par leur famille, lorsque cela était possible Arhitecții români și detenția politică, 1944-1964. Între destin concentraționar și vocație profesională, Vlad Mitric-Ciupe, 2013.
- (ro) et (de) Les chiffres avancés par l'historien allemand, Armin Heinen, sont de 34 000 nids (la cellule légionnaire) en 1937 et de 300 000 membres en 1940.
- Legiunea „Arhanghelul Mihail” / Mișcare sociala și organizație politica / Contribuție la problema fascismului internațional, Armin Heinen, 2006, p. 256 et 425
- Pour Traian Sandu, qui utilise les mêmes données qu'Armin Heinen, les chiffres dépassent cette estimation en raison du fait qu'il corrèle le nombre de votants de décembre 1937 (478,368 votants soit 16 % du scrutin et la troisième force politique du pays) avec la sociologie et la composition du mouvement, dans lequel œuvraient de nombreuses femmes et des mineurs, une population n'ayant alors pas le droit de vote. Ainsi, il considère que le chiffre dépasse de loin de nombre de votants. Par conséquent il n'est pas improbable que qu'il y ait eu plus de 500 000 légionnaires en 1937 et très probablement beaucoup plus en 1940. Source: Un fascisme roumain / Histoire de la Garde de fer, Traian Sandu, 2014, chapitre "Sociogéographie militante et électorale : calcul de la „rentabilité militante” légionnaire", p. 16 et 297.
- En 1945, Ana Pauker, ministre des affaires étrangères et Teohari Georgescu (ro), ministre de l'intérieur, ont signé un pacte secret de non-agression avec le commandant du mouvement légionnaire clandestin Nicolae Pătrașcu. Source : Robert Levy 2002, p. 67.
- En 1945, le chiffre exact est inconnu précisément. Selon certaines sources, à la fin de 1944, ils seraient entre plusieurs centaines et quelques milliers, sans compter les sympathisants. En 1933, selon les données du Komintern, le parti, contraint à la clandestinité depuis 1294, comptait 1 665 membres. Source: (en) Ioan Chiper, « Considerations on the Numerical Evolution and Ethnic Composition of the Romanian Comunist Party, 1921-1952 », Arhivele Totalitarismului, Bucarest, Institutul Național pentru Studiul Totalitarismului (INST), nos 34-35, , p. 9-29 (ISSN 1221-6917, présentation en ligne).
- Une plaisanterie typique de l'époque raconte qu'un cuisinier, cherchant de l'embauche au début du régime communiste, passe devant les camarades du Parti communiste dirigeant l'Agence de placement et revient à son foyer tout triste d'avoir été rejeté. Son épouse le questionne : « - Que t'ont-ils demandé ? - Si j'avais travaillé pour les Légionnaires, répond-il. - Et qu'as-tu dit ? - Que oui, que pouvais-je dire ? - Mais quel empoté ! tu aurais du nier ! Peste-t-elle. - Comment aurais-je pu nier, femme ? Ils étaient tous là ! Rétorque-t-il. »
Bancurile politice în țările socialismului real: studiu demologi, Dana Maria Niculescu-Grasso, 1999. - Son catéchisme était enseigné dans l'heure hebdomadaire de religion des écoles publiques.
- Pays occidentaux, Turquie.
- Seconde Église de Roumanie, elle comptait 1,5 million de fidèles en 1945.
- Staline a mis en place en Roumanie la même politique qu'en Ukraine, en 1945-1946, afin de réduire à néant toute autre église que l'Église orthodoxe, elle-même contrôlée et totalement infiltrée par la police politique. L'Église uniate ukrainienne en a été la principale victime :
- La Croix, « Staline a voulu la fin de l'Eglise gréco-catholique d'Ukraine », sur la-croix.com, (consulté le ).
- Cyprien Viet, « L’Église gréco-catholique de Roumanie, une communauté ressuscitée », sur vaticannews.va, (consulté le ).
- En 1948, le régime communiste cherche à supprimer l’Église roumaine unie à Rome au travers de différents décrets et lois discriminatoires - Silvestru Augustin Prunduș et Clemente Plaianu 1994, Chapitre 20 « Persecuția », p. 128-142.
- Un rapport de synthèse rédigé par la Securitate le 10 novembre 1949, décrit les relations des mouvements légionnaires avec les Anglo-américains entre 1944 et août 1949.
- Après 1949, Horia Sima, réfugié en Allemagne, entrera en contact avec les services secrets militaires britanniques pour préparer des groupes de volontaires.
- Aucun d'entre-eux ne faisait partie du mouvement légionnaire.
- Au C.N.S.A.S, il existe de nombreux documents sur ce sujet, comme l'acte d'accusation de 1953 : Act de acuzare no 1343, Republica Populară Română Procuratura Militară Teritorială București, 3 octobre 1953, C.N.S.A.S., fond Penal, dossier no 1335, vol. 5, f. 1-13.
- Certaines sources d'information décrivent des liens entre l'espion soviétique et l'échec des opérations de la CIA en Roumanie, mais il ne s'agit que d'une hypothèse non corroborée. La plupart des historiens considèrent que la jeunesse et l'inexpérience des services de renseignement américains, en conjonction avec un terrain particulièrement hostile et surveillé par les autorités communistes, sont la cause de ces échecs :
- Romanian Counterinsurgency and its Global Context, 1944-1962, Andrei Miroiu, 2016, p. 40.
- Rezistența anticomunistă din munții României, 1946-1958, Cicerone Ionițoiu, 1993, Partea a V-a: Rezistența din munții Făgărașului de pe versantul nordic, p. chapitre "1953".
- Rezistența anticomunistă din munții României, 1946-1958, Cicerone Ionițoiu, 1993, Partea a X-a: Moldova pe drumul crucii. Vrancea. Parașutiștii. Berna, p. chapitre "Parașutiștii".
- Ion Buda, Aurel Corlan, Ion Coman (instituteur), Gheorghe Dincă (ingénieur), Ion Golea (étudiant), Ianos Juhasz (étudiant), Gavrilă Pop, Mircea Popovici (étudiant), Ion Samoilă, Alexandru Tănase, Erich Tartler (agriculteur), Ion Tolan (ajusteur) et Vlad Minai (étudiant) non parachuté.
- Statistiques tirées d'un rapport de la Direction Générale de la Sécurité du Peuple datant de 1951 : sur un échantillon de 804 personnes arrêtées comme membre ou soutien d'un des 17 groupes de résistance des montagnes :
- - Georges Diener 2001, article "Résistance populaire et maquis en Roumanie (1945-1965)", p. 137.
- - Florian Banu 2006, article "Mișcarea de rezistență armată anticomunistă din România - între negare și hiperbolizare", p. 299-314.
- Tous les ouvrages et articles majeurs sur le sujet de la résistance font le même constat : même si quelques réunions ont eu lieu à Bucarest et dans certaines grandes villes, aucun mouvement ne s'est implanté et développé autre-part que dans les montagnes ou les zones fortement boisées :
- Rezistența anticomunistă din munții României, 1946-1958, Cicerone Ionițoiu, 1993.
- Nicolae Ciolacu - Haiducii Dobrogei. Rezistența armată în Munții Babadagului, Dobrogea, Nicolae Ciolacu, 1994.
- Cartea de Aur a rezistenței românești împotriva comunismului, Cicerone Ionițoiu, 1995 et 1996.
- Toute la série des sept livres écrits par Ion Gavrilă Ogoranu dont le premier d'entre-eux : Brazii se frâng, dar nu se îndoiesc, Vol. I, Ion Gavrilă Ogoranu, 1995.
- Rezistența armată din Bucovina. 1944-1950. Vol. I, Adrian Brișcă et Radu Ciuceanu, 1998.
- Communist Terror in Romania: Gheorghiu-Dej and the Police State, 1948-1965, Dennis Deletant, 1999, Chapitre 10, p. 225-234.
- Rezistența armată anticomunistă din România 1944-1962, Adrian Brișcă, 1999, ainsi que les nombreux articles publiés sur les groupes de résistants.
- Lacrimi și sânge. Rezistența anticomunistă armată din munții Banatului, Atanasie Berzescu, 1999.
- Începuturile miscarii de rezistenta în România, vol. II: iunie-noiembrie 1946, Radu Ciuceanu, Octavian Roske et Cristian Troncotă, 2001.
- L'autre communisme en Roumanie - Résistance populaire et maquis 1945-1965, Georges Diener, 2001.
- O istorie a rezistenței și a represiunii : 1945-1989, Cezar Zugravu, 2002.
- Muntele mărturisitor. Anii Rezistenței / Anii Suferinței, Constantin Hrehor, 2002.
- Bande, bandiți și eroi: Grupurile de rezistență și Securitatea (1948-1968) Florica Dobre, 2003.
- Mișcarea armată de rezistență anticomunistă din Romania. 1944-1962, Gheorghe Onișoru (coordinateur), 2003.
- Rezistența armată din Dobrogea, 1945-1960, Marian Cojoc, 2004.
- Rezistența armată anticomunistă din România (1944 - începutul anilor '60), Dorin Dobrincu, 2006, ainsi que les nombreux articles du même auteur sur la Résistance par régions.
- Vladimir Tismăneanu 2009, Dorin Dobrincu: "The discovery of a historiographical subject: anti-communist armed resistance in Romania", p. 312-313.
- Pădurea răzvrătită. Mărturii ale rezistenței anticomuniste, Ștefan Bellu, 2009.
- Romanian Counterinsurgency and its Global Context, 1944-1962, Andrei Miroiu, 2016, p. 39.
- Intre mit și bagatelizare. Despre reconsiderarea critica a trecutului, Ion Gavrilă Ogoranu și rezistență anticomunista din România, William Totok et Elena-Irina Macovei.
- Hormis les opérations de parachutages de résistants organisées par l'OTAN de 1951 à 1953, d'ailleurs sans résultats.
- La Securitate a été créée en août 1948. Précédemment la police politique avait le nom de Siguranța ou sûreté.
- Ce n'est seulement qu'en 2013 (hormis quelques rares exceptions telles Nicolschi dans les années 1990), et sous la pression de la presse et des associations de défense des victimes du communisme, qu'ont été ouvertes des enquêtes sur un petit nombre de tortionnaires, des assassins en uniforme :
- Florian Banu 2003, article "„Strămoșii” Securității - structuri de poliție politică din România în perioada 23 august 1944-30 august 1948".
- Série d'articles publiés par le journal Gândul, à partir de 2013, sur les tortionnaires toujours en vie. Le journal dévoila au grand public, en association avec l'IICCMER, l'existence et les crimes de Visinescu :
- (ro) Attila Biro, « Dezbatere Gândul LIVE. 35 de torționari trăiesc printre noi. Guvernul va sesiza Parchetul pentru atrocitățile comise în perioada comunistă » [« Débat Gândul LIVE. 35 tortionnaires sont encore en vie parmi nous. Le gouvernement va poursuivre les atrocités commises par les communistes »], sur gandul.info (Gândul), (consulté le ).
- (ro) Andrei Luca Popescu, « LISTA TORȚIONARILOR CARE TRĂIESC. ALEXANDRU VIȘINESCU ESTE ACUZAT DE GENOCID » [« La Liste des tortionnaires encore vivant. Alexandre Vișinescu est accusé de génocide »], sur gandul.info (Gândul), (consulté le ).
- (ro) Biro Attila et Marian Sultănoiu, « LISTA TORȚIONARILOR. Interviu cu Ficior despre gropile comune și deținutul mort în ziua eliberării: „S-a împiedicat în drum spre poartă, a căzut cu nasul în nisip și a murit” » [« LISTE DES TORTIONNAIRES. Interview de Ficior sur les charniers et le prisonnier décédé le jour de sa libération : « Il a trébuché en se rendant à la porte, il est tombé le nez dans le sable et il est mort ». »], sur gandul.info (Gândul), (consulté le ).
- (ro) Attila Biro, « LISTA TORȚIONARILOR CARE TRĂIESC. Dosarele de penitenciar ale lui Ion Mihalache, Corneliu Coposu și Ion Diaconescu duc la torționarul Vișinescu » [« LISTE DES TORTIONNAIRES VIVANTS. Les dossiers de prison de Ion Mihalache, Corneliu Coposu et Ion Diaconescu mènent au tortionnaire Vișinescu »], sur gandul.info (Gândul), (consulté le ).
- (ro) Alina Matis, « LISTA TORȚIONARILOR. Cazurile Vișinescu și Ficior, în New York Times: Se naște speranța că România se trezește din amnezia națională a unui trecut brutal » [« LISTE DES TORTIONNAIRES. Les affaires Vișinescu et Ficior, dans le New York Times : l'espoir que la Roumanie se réveille de l'amnésie nationale d'un passé brutal. »], sur gandul.info (Gândul), (consulté le ).
- (ro) Biro Attila, « LISTA TORȚIONARILOR CARE TRĂIESC. Cinci efecte ale campaniei Gândul/IICCMER de devoalare a călăilor penitenciarelor comuniste » [« Cinq effets de la campagne Gândul/IICCMER pour dénoncer les bourreaux des prisons communistes »], sur gandul.info (Gândul), (consulté le ).
- (ro) Andrei Luca Popescu, Biro Attila et Claudiu Pândaru, « LISTA TORȚIONARILOR. Ion Ficior, al doilea călău, acuzat de GENOCID. Locul în care deținuților morți de foame li se aruncau „organele pe jos” și erau îngropați în GROPI COMUNE » [« LISTE DES TORTIONNAIRES. Ion Ficior, second bourreau, accusé de génocide. Le lieu où les prisonniers affamés avaient leurs « organes jetés par terre » et étaient enterrés dans des fosses communes. »], sur gandul.info (Gândul), (consulté le ).
- (ro) Biro Attila et Marian Sultănoiu, « LISTA TORȚIONARILOR CARE TRĂIESC: Acest „bătrânel cumsecade” este Alexandru Vișinescu, unul dintre cei mai cumpliți călăi ai României » [« LA LISTE DES TORTIONNAIRES QUI VIVENT : Ce « sympathique vieillard » est Alexandru Vishinescu, l'un des plus terribles bourreaux roumains. »], sur gandul.info (Gândul), (consulté le ).
- (ro) Biro Attila, « LISTA TORȚIONARILOR CARE TRĂIESC. Interviu VIDEO cu torționarul Florian Cormoș, cel pe care și comuniștii l-au condamnat la moarte » [« LA LISTE DES TORTIONNAIRES VIVANTS : interview vidéo du tortionnaire Florian Cormoș, l'homme qui a également été condamné à mort par les communistes. »], sur gandul.info (Gândul), (consulté le ).
- (ro) Biro Attila, « LISTA TORȚIONARILOR CARE TRĂIESC. Istoria neagră a Canalului Dunăre – Marea Neagră: „Mureau pe câmp, mureau la vagoane. Erau aruncați în gropi comune” » [« L'histoire noire du canal Danube-mer Noire : « Ils sont morts dans les champs, ils sont morts dans les wagons. Ils ont été jetés dans des fosses communes » »], sur gandul.info (Gândul), (consulté le ).
- (ro) Marian Sultănoiu, « LISTA TORȚIONARILOR CARE TRĂIESC. Constantin Teodor Istrate, zis Napoleon, „unul din marii criminali ai pușcăriei” de la Gherla, care l-a „jucat în picioare” pe Paul Goma » [« LA LISTE DES Tortionnaires qui vivent : Constantin Teodor Istrate, alias Napoléon, « l'un des grands criminels de la prison de Gherla », qui « jouait avec Paul Goma debout ». »], sur gandul.info (Gândul), 08/07/2014, (consulté le ).
- (ro) Loredana Voiculescu, « Lista torționarilor care trăiesc » [« Liste des tortionnaires toujours vivants »], sur gandul.info (Gândul), (consulté le ).
- (ro) Loredana Voiculescu, « În iulie 2013, Gândul îl descoperea pe „cel mai mare criminal român în viață”. Vișinescu a fost condamnat azi la 20 de ani închisoare » [« En juillet 2013, Gândul a dévoilé « le plus grand criminel roumain vivant ». Vișinescu a été condamné aujourd'hui à 20 ans de prison »], sur gandul.info (Gândul), (consulté le ).
- (ro) Clarice Dinu, « În iulie 2013, Gândul îl descoperea pe „cel mai mare criminal român în viață”. Vișinescu a fost condamnat AZI DEFINITIV la 20 DE ANI DE ÎNCHISOARE. Torționarul, RIDICAT de polițiști » [« En juillet 2013, Gândul a dévoilé « le plus grand criminel roumain vivant ». Vișinescu a été condamné aujourd'hui à 20 ans de prison. Le tortionnaire, arrêté par des policiers »], sur gandul.info (Gândul), (consulté le ).
- (ro) À la suite du reportage de l'émission Memorialul durerii sur Alexandru Nicolschi (Boris Grunberg de son vrai nom), diffusé en 1991 à la TVR (Memorialul Durerii, o istorie care nu se învață la școală / Tortionarii : Alexandru Nicolschi), et sur saisine de l'Association des Anciens Détenus Politiques de Roumanie (AFDPR), le Procureur Général ouvre une enquête pénale à l'automne de la même année sur l'ex-sécuriste. Il fut l'un des rares à être inquiété par la justice, mais le processus ne dépassa pas la date prévue de sa première audition, le sécuriste Alexandru Nicolschi décédant la veille le 16 avril 1992. Selon un article de Vladimir Tismăneanu paru dans Contributors.ro, le général Nicolschi fut l'un des pires tortionnaires du système communiste : (ro) Vladimir Tismâneanu, « Macabrul general Nicolschi : O viata dedicata crimei » [« Le macabre général Nicolchi : une vie dédiée au crime »], sur contributors.ro (Contributors.ro), (consulté le ). Le dossier complet du tortionnaire est consultable à l'IICCMER ainsi d'ailleurs qu'une étude réalisée par ce même institut : IICCMER , Mihai Burcea et Marius Stan 2011.
- (ro) Liste non exhaustive car d'autres instituts non spécialisés sur la période communiste travaillent aussi sur ce sujet :
- - Institutul Național Pentru studiul Totalitarismului / Institut National pour l’Étude du Totalitarisme (INST), entité de l'Académie roumaine, créé en 1993.
- - Institutul de Investigare a Crimelor Comunismului și Memoria Exilului Românesc (IICCMER) / Institut de Recherche sur les Crimes du Communisme et la Mémoire de l'Exil Roumain (IICCR devenu IICCMER), fondé en 2006.
- - Centrul de Studii asupra Comunismului și Postcomunismului / Centre de recherche sur le communisme et le postcommunisme, créé en 2007.
- - Consiliul Național pentru Studierea Arhivelor Securității / Conseil National pour l’Étude des Archives de la Securitate (C.N.S.A.S), fondé en 2008.
- Une condamnation du communisme basée sur un travail exhaustif réalisé par des historiens et chercheurs reconnus. Même imparfait, et contesté sur certains points, le rapport de la commission a le mérite de dresser la véritable image du communisme, de ses crimes, sur le peuple roumain, sa culture, son patrimoine historique, architectural et culturel, et les conséquences désastreuses pour son économie et son outil industriel - Comisia Prezidențială pentru Analiza Dictaturii Comuniste din România 2006, chapitre "Rezistența armată anticomunistă", p. 319-332.
- (ro) Révocations et nominations politiques des dirigeants des institutions roumaines liés aux études sur le communisme ainsi que les principales protestations ou polémiques sur ces dernières :
- le 13/02/2010 : Cristian Preda considère que le scandale provoqué par l'historien Marius Oprea ces derniers jours ne concerne pas l'interprétation du communisme, mais la position institutionnelle qu'il occupe au sein d'une structure gouvernementale, et plus précisément la direction de l'Institut de Recherche sur les Crimes du Communisme - (ro) Camelia Badea, « C. Preda: Marius Oprea apară eternizarea sa într-un post creat de PNL pentru el » [« C Preda: Marius Oprea semble s'éterniser en prenant un poste créé par le PNL pour lui »], sur ziare.com (Ziare.com), (consulté le ).
- le 25/02/2010 : Lucia Hossu-Longin (ro) déclare que l'Institut d'investigation des crimes du communisme a perdu ses pouvoirs d'identification des responsables du système communiste répressif. Lucia Hossu-Longin regrette qu'une décision du gouvernement ait privé l'Institut de ses compétences pour identifier les responsables du système communiste répressif et pour transmettre leurs délits aux procureurs. Lucia Hossu-Longin este membră a Consiliului de Administrație al Institutului și a fost secretar general la acea vreme. La restructurarea agențiilor guvernamentale, Institutul de Investigare a Crimelor Comunismului a fost comasat cu Institutul pentru Memoria Exilului Românesc. De atunci, a izbucnit o dispută publică între istoricii Marius Oprea și Vladimir Tismăneanu cu privire la viitorul acestei instituții fuzionate.
- Le 04/03/2010 : Marius Oprea est démis de son poste à la tête de l'IICCMER. Le gouvernement roumain a décidé de réorganiser l'IICCR. C'est la seconde intervention du l'exécutif roumain depuis la fusion de 2009, lorsque l'IICCR a fusionné avec l’Institut de la Mémoire de l'Exil Roumain (Institutul Memoriei Exilului Românesc). La décision provoque de nombreuses protestations de personnalités dans la société civile dont les associations Asociația Pro Democrația, Active Watch - Agenția pentru Monitorizarea Presei, Transparency International România et Centrul de Resurse Juridice - Observator cultural 2010, article "Marius Oprea a fost demis din fruntea IICCMER!".
- Le 23/05/2012 : Limogeage du Président de l'IICCMER Vladimir Tismaneanu du poste de Président du Conseil scientifique de l'IICCMER et de Ioan Stanomir Président exécutif, par le premier ministre Victor Ponta. La présidence de l'institut est confiée par ce dernier à l'historien Dan-Andrei Muraru - (ro) Corina Ionel, « Tismaneanu și Ioan Stanomir, îndepărtați de la conducerea Institutului de Investigare a Crimelor Comunismului. Remus Cernea și Liviu Harbuz, consilieri de stat » [« Tismaneanu et Ioan Stanomir, écartés de la direction de l'IICCMER. Remus Cernea et Liviu Harbuz, conseillers d’État »], sur hotnews.ro (HotNews), (consulté le ).
- le 15/06/2012 : Le libéral Marius Oprea, nommé récemment directeur à l'Institut de recherche sur les crimes du communisme, a déclaré vendredi qu'il regrettait le changement de Dorin Dobrincu (ro) à la direction aux Archives Nationales. Pour lui, Dobrincu a dérangé parce qu'il a ouvert les archives du régime communiste - (ro) Ovidiu Albu, « Marius Oprea: Dobrincu a deranjat pentru ca a deschis arhivele regimului comunist » [« Marius Oprea : Dobrincu a dérangé parce qu'il a ouvert les archives du régime communiste »], sur ziare.com (Ziare.com), (consulté le ).
- le 15/06/2012 : La coalition USL continue l'épuration : l'historien Dorin Dobrincu (ro), est démis de la direction des Archives Nationales sans explications. Il y avait été nommé en 2007 par le gouvernement Tăriceanu - (ro) Camelia Badea, « USL continua epurările : Dobrincu, demis fara explicatii de la Arhivele Nationale » [« l'USL continue l'épurarition : Dobrincu, démis des Archives Nationales sans explications »], sur ziare.com (Ziare.com), (consulté le ).
- Le 18/12/2012 : Des employés de l'IICCMER se plaignent de menaces de mort et de traitements discrétionnaires de la direction de l'institution. Ils reprochent par ailleurs l'absence d'une stratégie de recherche et d'investigation à moyen et long terme, ainsi que le manque de stratégie managériale - (ro) Andreea Udrea, « Angajații IICCMER se plâng de amenințări cu moartea și tratamente discreționare din partea conducerii instituției » [« Les employés de l'IICCMER se plaignent de menaces de mort et de traitements discrétionnaires de la part de la direction de l'institution »], sur evz.ro (Evenimentul Zilei), (consulté le ).
- Le 26/03/2013 : Lettre ouvertes des salariés de l'IICCMER exigeant la démission de son Président qu'ils accusent de pratiques abusives et discriminatoires, en réaction à une lettre antérieur transmise à la direction par des représentants du personnel en décembre 2012. Andrei Muraru est accusé d'autoritarisme, car il semble l'initiateur de nombreuses conduites illégales dans le domaine du droit du travail. Les employés ont déposé une plainte pénale contre deux membres de la direction, accusé de faire usage de violence verbale et physique - (ro) Cezara Ionescu, « Angajații IICCMER cer DEMISIA președintelui executiv al institutului » [« Les employés de l'IICCMER demandent la démission du président exécutif de l'institution »], sur romanialibera.ro (România Liberă), (consulté le ).
- Le 13/06/2013 : Communiqué de protestation des employés de l'IICCMER contre son Président Andrei Muraru. Ces derniers l'accusent de violer les droits des salariés et de son syndicat, pour faire de l'IICCMER un fief personnel au service de ses ambitions politiques - (ro) Dumitru LĂCĂTUŞU, « Despre Andrei Muraru, șeful de la IICCMER » [« Au sujet d'Andrei Muraru, chef de l'IICCMER »], sur lapunkt.ro (LaPunkt.ro), (consulté le ).
- Le 16/10/2013 : Étonnant retournement de situation : l'historien et directeur de l'IICCMER défend un ancien sécuriste qu'il avait dénoncé 9 ans auparavant. L'explication se trouve dans la lecture politique des évènements : Oprea est membre du PNL allié avec le PSD au sein de l'USL, formation à laquelle appartient l'ex-sécuriste - (ro) brasoveanu, « Un caz incredibil de trist: Marius Oprea, apărătorul securistului torționar Paraschiv » [« Une situation vraiment attristante : Marius Oprea, défenseur du tortionnaire sécuriste Paraschiv »], sur brasovnews.blogspot.ie (BrasovNews), (consulté le ), ainsi que l'article dans la revue Revista 22 - Revista 22 2013, article "Marius Oprea apara in instanta securistii. Istoricul a pledat ca martor in favorea fostului ofiter Nicolae Paraschiv".
- (ro) Des institutions fragilisées par leur dépendance politique :
- Le 03/04/2006 : La création de l'IICCR et la divulgation des archives de la Securitate répondent à des manœuvres politiques plus qu'à une volonté réelle de regarder son passé en face et de faire la lumière sur l'héritage communiste en Roumanie - (ro) Ion Cristoiu, « Politicianismul anticomunismului » [« La politique politicienne de l'anticommunisme »], sur jurnalul.ro (Jurnalul Național), (consulté le ).
- Le 09/03/2010 : Le remplacement, par décision gouvernementale de Marius Oprea à la tête de l'IICCMER par Vladimir Tismăneanu, ainsi que certaines modifications des statuts de l'institution ne cesse de provoquer une onde de choc dans les eaux troubles du journalisme roumain. La mainmise de l’État sur ce type d'institution est une erreur, elles devraient être sous l'égide de l'Académie roumaine ou de l'université - Andrei Cornea 2010, article "Anticomuniști cu un singur ochi".
- Le 23/10/2013 : les instituts de recherche sont manipulés par le pouvoir politique et se complaisent dans des effets d'annonces sans fondement, relayés par des médias accros au sensationnel. Le travail d'histoire et de mémoire est discrédité. En échos à une liste de 35 noms dont l'IICCMER a fait la publicité mais dont il refuse de dévoiler les noms, l'auteur donne une liste précise de 35 véritables responsables sur système pénitentiaire et de répression du régime communiste roumain - (ro) Mihai Burcea, « IICCMER și politica de partid a memoriei. Memoria noastră : utilizare bună vs. utilizare rea » [« l'IICCMER et l'utilisation politique de la mémoire. De la bonne ou mauvaise utilisation de notre mémoire »], Mihai Burcea est historien chercheur (Doctorant à la faculté d'histoire de l'université de Bucarest et co-auteur des volumes I et II du Dictionnaire des officiers et employés civils de la Direction Générale Pénitentiaire : l'appareil central 1948-1989), sur contributors.ro (Contributors.cro), (consulté le ).
- Ouvrages et articles soulignant l'absence de changement dans la société roumaine et l'immunité dont bénéficient d'anciens membres de la Securitate, certains d'entre-eux occupant en 2004 des fonctions politiques importantes :
- Marius Oprea 2005, article "Intelectuali hartuiți de Securitate?".
- Ion Longin Popescu, « ROUMANIE. La révolution n’a pas eu lieu », Il a fallu la longue grève de la faim d’un homme déterminé pour qu’un coin du voile se lève sur les responsabilités dans les morts de 1989, une vérité qui effraie bon nombre de ceux qui occupent aujourd’hui encore des fonctions publiques. Ces instigateurs, complices et criminels de décembre 1989, dont certains sont toujours à des postes de décision, influencent depuis des années le cours des enquêtes. Article de Ion Longin Popescu, paru dans Formula AS et traduit du roumain, sur courrierinternational.com (Courrier international), (consulté le ) - (ro) Ion Longin Popescu, « Dupa 20 de ani... » [« 20 ans après... »], sur formulaas.ro (Formula AS), .
- (ro) Agerpress / Marius Oprea (Interview), « Marius Oprea: Criminalii trăiesc printre noi. Vişinescu e un peştişor într-un ocean (interviu) » [« L'historien Marius Oprea: Les criminels vivent parmi nous. Vișinescu n'est que du menu fretin dans un océan »], L'historien Marius Oprea considère qu'il faut un programme national qui mènerait à bien l'investigation sur les crimes du communisme. Dans une interview accordée à AGERPRES, Oprea souligne qu'il faut que nous sachions ce qu'il s'est passé pour les morts du communisme : « Si nous ne faisons pas cela, nous sommes perdus. Nous perdrons alors toute notre identité nationale et la foi en la patrie. », sur agerpres.ro (Agerpress), (consulté le ).
- (ro) Ovidiu Albu, « Rușinea care apasă Brașovul. Revolta de la 15 noiembrie 1987, comemorată cu un securist torționar în fruntea orașului » [« Brașov couverte de honte. La Révolte de Brașov du 15 novembre 1987, commémorée en présence d'un sécuriste tortionnaire à la tête de la ville »] [archive du ], sur evz.ro (Evenimentul Zilei), (consulté le ).
- Le recyckage des sécuristes dans la société roumaine :
- Moștenitorii Securității, Marius Oprea, 2004.
- (ro) Adevărul / Marius Oprea (Interview), « Marius Oprea: Suntem conduși de circa 10.000 de ticăloși » [« Nous sommes dirigés par environ 10 000 scélérats »], L'historien considère que dans les 20 dernières années le communisme s'est privatisé et donne le chiffre de 10 000 bandits qui profitent encore de privilèges acquis avant 1989., sur adevarul.ro (Adevărul), (consulté le ).
- (ro) Ovidiu Albu, « Fost ofiter de Securitate propus de PNL Brasov pentru o functie platita gras. Cine este maiorul tortionar Nicolae Paraschiv » [« Un ancien officier de la Securitate proposé par le PNL Brasov pour un poste bien rémunéré. Qui est le commandant Nicolae Paraschiv ? »], sur aktual24.ro (AK-24), (consulté le ).
- Articles sur la mutation des communistes et des sécuristes en Roumanie :
- (ro) Evenimentul Zilei / Marius Oprea (Interview), « Privatizarea comunismului » [« la privatisation du communisme »], L'historien Marius Oprea, en face à face avec Laurențiu Ciocazanu et Ovidiu Nahoi. L'historien spécialisé dans l'étude du communisme affirme que, du point de vue des débats concernant le passé récent, la Roumanie se trouve au niveau de la République tchèque et de la Hongrie en 1995. Les enfants des sécuristes sont désormais les grands patrons en Roumanie. Nous avons assisté à un processus de privatisation du communisme. Ils ont mis en place un transfert extrêmement ingénieux de la richesse de la nation tout entière dans vers leurs propres poches. Les choses se sont passées comme en Russie via la méthode MEBO (Management Employee Buyouts), méthode grâce à laquelle est née l'oligarchie de l'ex URSS. Iliescu n'a rien inventé. [archive du ], sur evz.ro (Evenimentul Zilei), (consulté le ).
- Arielle Thedrel, « La mémoire refoulée de la Roumanie », Entre une révolution en trompe-l’œil et une culture de l'impunité, le vingtième anniversaire de la chute du communisme suscite assez peu d'intérêt en Roumanie. "Il nous reste encore à faire un énorme travail de mémoire et je ne crois pas que nous y soyons prêts. Au début du XXe siècle, un Français a déclaré que la Roumanie se situait aux portes de l'Orient où tout est pris à la légère. La remarque me semble toujours d'actualité.", sur lefigaro.fr (Le Figaro), (consulté le ).
- Marius Oprea, « L’Institut pour l’investigation des crimes du régime communiste roumain, par Marius Oprea, directeur de l’Institut, historien et conseiller d’État pour les questions de Sécurité nationale roumaine », En décembre 2005, le gouvernement roumain a décidé la création d’un Institut pour l’investigation des crimes du régime communiste. Son directeur présente les conditions de la naissance de cet Institut et ses objectifs. Il essaiera par ses moyens spécifiques de faire cohabiter dans la même maison la morale et la politique. Parce qu’en 2006, dans tous les partis politiques roumains, ce sont les anciens activistes du Parti communiste et de la Securitate qui dominent. Dans la perspective de la candidature de la Roumanie à l'Union européenne, il importe de connaître les travaux de cet Institut. Ce texte est celui d’une conférence de Marius Oprea à l’Institut culturel roumain de Paris, le 25 janvier 2006. L’auteur s’est exprimé en roumain. Son intervention a été traduite en français par Radu Portocală, ministre conseiller et directeur de l’Institut culturel roumain depuis le . Le propos a été enregistré et retranscrit par Pierre Verluise, puis il a été lu et amendé par Radu Portocală et Marius Oprea., sur diploweb.com (DiploWeb.com), (consulté le ).
- (ro) Dragoș Cristian, « EXCLUSIV! Istoricul Marius Oprea: Comunismul s-a privatizat; Avem autocrație securistă » [« Exclusif: L'historien Marius oprea : Le communisme s'est privatisé; nous avons une autocratie sécuriste »], sur capital.ro (Capital), (consulté le ).
- L'omniprésence des sécuristes, d'ex-communistes influents, ou de leur proches dans les sphères de pouvoir de l'État rendent difficiles les poursuites des criminels communistes. La situation est encore plus évidente lorsque le PSD est au pouvoir :
- (ro) Claudia Marcu, « Istoricul Marius Oprea: "Singurul ANCHETAT de procuratură în DOSARELE TORȚIONARILOR am fost eu" » [« L'historien Marius Oprea : 'La seule enquête qui a jamais été réalisée par le Procureur dans le cadre des dossiers des tortionnaires l'a été à mon encontre !' »], sur ziarulring.ro (Ring), (consulté le ).
- Mihaela Carbunaru, « Ex-tortionnaires communistes traqués », D’anciens responsables de la répression politique durant la période communiste en Roumanie pourraient être traduits en justice. Leur condamnation serait une première dans un pays qui a toujours du mal à affronter son passé, sur letemps.ch (Le Temps), (consulté le ).
- Il a fallu attendre 25 années après la chute de Ceaușescu et du communisme pour voir les premières poursuites et procès de criminels communistes. Il s'agit de responsables du système carcéral communiste contre lesquel plusieurs témoignages accablants de survivants ont pu être apportés :
- (ro) Ziare.com, « Alexandru Vișinescu, urmărit penal - Torționarul este acuzat de genocid » [« Alexandru Vișinescu, poursuivi pénalement - Le tortionnaire est accusé de génocide »], Le parquet près la Haute Cour de cassation et de justice a décidé d'engager des poursuites pénales contre Alexandru Vişinescu, ancien commandant du pénitencier de Râmnicu Sărat en 1956-1963, accusé de génocide., sur ziare.com (Ziare), (consulté le ).
- (en) The Guardian, « ‘Romanian Nuremberg’ trial for Communist labour camp commander » [« Un 'Nurember roumain' pour un commandant de camp de travail »], sur theguardian.com (The Guardian), (consulté le ).
- (ro) Redactia Hotnews, « A început procesul torționarului Alexandru Vișinescu: Șotia unui fost deținut politic cere daune de 100.000 de euro. Următorul termen, 22 octombrie » [« Le procès du bourreau Alexandru Vişinescu a commencé: L'épouse d'un ancien prisonnier politique a réclamé 100.000 euros de dommages et intérêts. Prochaine audience le 22 octobre »], sur hotnews.ro (HotNews), (consulté le ).
- Le Point, « Roumanie: lancement du premier procès d'un chef de prison communiste », Un commandant de l'une des plus brutales prisons communistes roumaines, accusé de crimes contre l'humanité, a comparu mercredi devant la Cour d'appel de Bucarest, point de départ du premier procès de ce style en Roumanie et en Europe de l'Est., sur lepoint.fr (Le Point), (consulté le ).
- Alexandru Vișinescu et Ion Ficior (ro), tortionnaires du régime communiste ont été condamnés définitivement à 20 ans de prison pour crimes contre l'humanité en 2016 et 2017 :
- Mădălin Hodor (Direcția de Investigații, CNSAS) 2013, article "Portret de torționar: Alexandru Vișinescu".
- (ro) MediaFax, « Torționarul Alexandru Vișinescu a fost Condamnat la 20 de ani de închisoare. Ce despăgubiri trebuie să plătească urmașilor victimelor sale » [« Le tortionnaire Alexandru Vișinescu a été condamné à 20 ans de prison. Les indemnités qu'il doit verser aux descendants de ses victimes. »], sur mediafax.ro (Mediafax), (consulté le ).
- Rfi / Luca Niculescu, « L’ancien chef du «goulag roumain» condamné à 20 ans de prison », Un ancien commandant de prison de l’époque de la Roumanie communiste a été condamné à 20 ans de prison par un tribunal roumain. Alexandru Vișinescu, âgé de 89 ans, a été reconnu coupable de « crimes contre l’humanité ». C’est une première, dans ce pays, où 35 autres tortionnaires sont poursuivis pour des faits similaires., sur rfi.fr (Radio France International), (consulté le ).
- (ro) MediaFax, « Sentință definitivă în cazul torționarului Vișinescu: 20 de ani de închisoare. Reacția societății civile după verdictul dat de Instanța Supremă » [« Sentence définitive dans le cas du tortionnaire Vișinescu : 20 années d'emprisonnement. Réaction de la société civile au verdict de l'instance suprême. »], sur mediafax.ro (Mediafax), (consulté le ).
- (ro) « După ce a fost condamnat definitiv / Torționarul Alexandru Vișinescu, dus la penitenciarul Rahova », sur Julieta Tarnovan, (consulté le ).
- Lepetitjournal.com, « JUSTICE - Décision historique avec la condamnation définitive de Alexandru Vișinescu à vingt ans de prison », La décision de justice est historique et définitive : la cour de Cassation a condamné hier l'ancien commandant en chef de la prison communiste de Râmnicu-Sărat, Alexandru Vișinescu, à vingt ans de prison pour crimes contre l'humanité., sur lepetitjournal.com (Lepetitjournal.com), (consulté le ).
- (ro) Andreea Traicu, « VIDEO Ioan Ficior, condamnat definitiv la 20 de ani de închisoare pentru infracțiuni contra umanității / Torționarul a fost ridicat de poliție » [« Ioan Ficior condamné à 20 ans de prison pour crimes contre l'humanité / Le tortionnaire a été arrêté par la police. »], sur mediafax.ro (Mediafax), (consulté le ).
- AFP, « Roumanie: condamnation confirmée pour un ancien tortionnaire communiste », La Haute cour de justice de Roumanie a confirmé mercredi la condamnation à 20 ans de prison d'un ancien commandant de camp de travail communiste, deuxième condamnation définitive du genre depuis la chute du régime totalitaire., sur justiceinfo.net (Justiceinfo.net / Fondation hirondelle), (consulté le ).
- Articles significatifs disponibles dans la presse française et roumaine :
- România Liberă, « La révolution confisquée », Il y a vingt ans, jour pour jour, Nicolae Ceaușescu était hué lors de son dernier discours. Sa chute, quelques heures plus tard, garde encore ses mystères. Une chose est sûre aujourd’hui : les événements sanglants de décembre 89 ont avant tout profité à certains communistes., sur voxeurop.eu (VoxEurop), (consulté le ).
- Jonas Mercier, « Le difficile travail de mémoire en Roumanie », En attendant l’ouverture d’un procès, l’Institut d’investigation des crimes du communisme (IICCMER) a décidé de s’appuyer sur la presse pour faire connaître l’identité de 35 responsables de la répression politique sous le communisme, sur la-croix.com (La Croix), (consulté le ).
- Les pensions très élevées dont ont bénéficié les ex-cadres du communisme et de la Securitate n'ont jamais été remises en question, malgré le fait que ces derniers ont participé activement à un régime dictatorial qui a maintenu le peuple roumain dans la peur, la faim et le mensonge : (ro) Ziare.com, « Marius Oprea: Niciun securist nu a fost condamnat. Torționarii au pensii imense » [« Marius Oprea : Aucun sécuriste n'a été condamné. Les tortionnaires touchent des retraites énormes »], sur ziare.com, (consulté le ).
- Une enquête interne de la Securitate de Bucarest, menée en septembre/octobre 1950, dévoile une falsification de nombreux rapports du bureau régional de la Securitate de Cluj. Des exécutions sommaires (entre 1948 et 1950) de paysans aisés, n'ayant rien à voir avec les "bandits" recherchés, sont maquillées et présentées comme des combats dans les montagnes contre de véritables résistants : Marius Oprea et 2002 Banalitatea răului". O istorie a Securității în documente, Chapitre 10 "Raport cu privire la împuscarea chiaburilor Trifa Iosif, Pom Traian și Andreșel Ioan, din comuna Bistra, jud. Turda" (Rapport concernant la fusillade des gros propriétaires terriens Trifa Iosif, Pom Traian et Andreșel Ioan, de la commune de Bistra, județ de Turda) et chapitre 11 "Declarație Subsemnatul maior Kovacs Mihail Șeful Serviciului de Securitate Turda - 6 Octombrie 1950" (Déclaration du sous-signé Kovacs Mihail, Chef du Service de la Securitate de Turda - Le 6 octobre 1950)., p. 212-228.
- Il semble qu'une forme de peur habite toujours, dans une certaine mesure, les Roumains et que des réflexes profondément ancrés réfrènent toute attitude contestataire ou tout questionnement d'un passé douloureux que l'on préfère oublier :
- film "Après le silence", Vanina Vignal, 2012.
- OBS, « Après le silence : quand tuer le dictateur ne suffit pas à effacer la dictature » [archive du ], sur nouvelobs.com (Le Nouvel Observateur), .
- La nostalgie du communisme chez les Roumains, même chez les plus jeunes :
- Mirel Bran, « Les jeunes roumains nostalgique de l'ère communiste », sur lemonde.fr (Le Monde), (consulté le ).
- (ro) Mădălina Mihalache, « Sondaj Jumătate dintre români suspină după comunism », Selon un sondage INSCOP (Institut de cercetare în științe sociale și marketing), la moitié des personnes interrogées se déclarent nostalgiques du communisme., sur adevarul.ro (Adevărul), (consulté le ).
- AFP, « La moitié des Roumains estime que la vie était meilleure sous le communisme », sur lepoint.fr (Le Point), (consulté le ).
- Ionela Săvescu, « Roumanie Au bon vieux temps de Ceausescu… », Les nostalgiques du régime communiste ne désarment pas, au point de vouloir présenter un candidat à l’élection présidentielle de 2014 - et quel meilleur candidat qu’un Ceaucescu ? Reportage chez les néo-communistes roumains., sur courrierinternational.com (Courrier international), (consulté le ).
- România Internațional, « les Roumains et la nostalgie du communisme », Les raisons de la nostalgie du communisme expliquées à un auditeur. Références citées : le sociologue Vasile Dâncu et le Professeur Mihaela Miroiu, sur rri.ro (Radio România Internațional), (consulté le ).
- Articles de Delphine Saubaber et Marion Guyonvarch, publiés dans l'Express en 2009 :
- Delphine Saubaber et Marion Guyonvarch 2009, article "La Roumanie de Ceausescu ou l'espionnage généralisé".
- Delphine Saubaber et Marion Guyonvarch 2009, article "Le système de la Securitate était pire que la Stasi".
- On considère qu'un Roumain sur trois travaillait pour la Securitate.
- Ainsi un sénateur PSD (sociaux-démocrates issus du PCR) provoque un scandale fin octobre 2017 en réécrivant l'histoire. Il accuse la résistance anticommuniste d'avoir "affaibli la Roumanie" et d'avoir agir "contre les intérêts du pays" :
- (ro) Radu Eremia, « Şerban Nicolae, „dezlănţuit“: PSD rescrie istoria ţării după ce i-a schimbat şi geografia » [« Şerban Nicolae, « déchaîné » : Le PSD réécrit l'histoire du pays après en avoir modifié la géographie »], Les propos iconoclastes du sénateur social-démocrate déclenchent des réactions virulentes et unanimes au sein de la société civile roumaine. Les instituts de recherche historique, les historiens roumains et étrangers les plus reconnus se révoltent contre de tels discours, sur adevarul.ro (Adevărul), (consulté le ).
- (ro) Dora Vulcan, « Șerban Nicolae recidivează: insultă din nou rezistența anticomunistă. Demisia, cerută online » [« Șerban Nicolae récidive : il insulte la résistance anticommuniste. Sa démission est demandée sur une pétition en ligne »], sur revista22.ro (Revista22), Revista 22, Grupul pentru Dialog Social, (ISSN 1220-5761, consulté le ).
- Cette confusion volontaire résistant-légionnaire a aussi été diffusée à l’étranger par certains auteurs et analystes qui accusent non seulement les résistants, mais tous les Roumains d’être xénophobes et antisémites par leur identité nationale elle-même. En témoignent, entre autres, les ouvrages et articles d’Alexandra Laignel-Lavastine, Daniel Dubuisson, Michael Löwy, Marc Semo, Leon Volovici ou Michel Winock:
- (en) Leon Volovici (trad. du roumain), Nationalist Ideology and Antisemitism : the case of Romanian Intellectuals in the 1930s, Oxford, Pergamon Press, , 213 p. (ISBN 0-08-041024-3, présentation en ligne).
- Alexandra Laignel-Lavastine, Cioran, Eliade, Ionesco : l'oubli du fascisme, Paris, PUF, coll. « Perspectives critiques », , 552 p. (ISBN 2-13-051783-8, présentation en ligne).
- Michel Winock, « Cioran, Eliade, Ionesco : trois Roumains et le fascisme », L'histoire, Paris, Sophia Publications, no 266, (lire en ligne, consulté le ).
- Marc Semo, « L’horreur est roumaine. Histoire. La «solution finale» selon la dictature Antonescu », Article annonçant la sortie de la traduction française du récit de Matatias Carp sur la Shoah en Roumanie, sur liberation.fr (Libération), (consulté le ).
- Depuis 1990, plusieurs initiatives pour célébrer la résistance ou interdire les organisations et symboles communistes ont été rejetées par les parlementaires roumains :
- La dernière proposition de loi proposant d’instituer une journée de la Résistance anticommuniste date de 2016. Elle a été rejetée par la majorité parlementaire PSD (parti « social-démocrate » issu du « front du salut national » lui-même héritier du parti communiste roumain) sur fond de déclarations fracassantes et scandaleuses : (ro) Procesul legislativ la Camera Deputaţilor, « Proiect de Lege privind declararea zilei de 26 octombrie - Ziua Mişcării de Rezistenţă Armată Anticomunistă din 1944-1962, ziua Partizanilor Anticomunişti » [« Projet de loi sur la déclaration du 26 octobre, jour des mouvements de résistance anticommunites entre 1944 et 1962 »], Détails de l'introduction au rejet du projet de loi, sur cdep.ro (Cămară Deputaților), (consulté le ) - (ro) IICCMER, « IICCMER reacţionează la declaraţiile lui Şerban Nicolae privind rezistenţa anticomunistă: Jignesc profund memoria unor oameni care au sperat ca România să fie cruţată de experimentul dictaturii proletariatului » [« l'IICCMER réagit aux déclarations de Șerban Nicolae sur la résistance anticommuniste : il a profondément blessé la mémoire de certaines personnes qui espéraient que la Roumanie serait épargnée par l'expérience de la dictature du prolétariat »], sur news.ro, (consulté le ) - (ro) Doru Radosav, « Despre politică, abjecții și impostură. ”Cazul Șerban Nicolae” » [« Sur la politique, les abjections et une imposture. "Le cas Șerban Nicolae" »], sur ziuadecj.realitatea.net (Ziua de Cluj), (consulté le ).
- Rejet d'un projet de loi datant de 2015 visant à interdire les organisations politiques à caractère communiste : (ro) Procesul legislativ la Camera Deputaţilor, « Proiect de Lege pentru interzicerea organizaţiilor politice cu caracter comunist » [« Projet de loi pour l'interdiction des organisations politiques à caractère communiste »], Détails de l'introduction au rejet du projet de loi, sur cdep.ro (Cămară Deputaților), (consulté le ).
- Selon des statistiques de la Securitate de 1951, sur 804 personnes arrêtées comme membres ou soutiens de l'un des 17 groupes de résistance, les légionnaires représentaient 9,1 % d'entre elles.
-
- Loi no 29/2000 sur les médailles commémoratives roumaines. CHAPITRE II, Système de décorations, article 6 : Instauration de la Croix commémorative de la Résistance anticommuniste page 154 - Lien vers le texte de loi consolidé sur le site internet de la Chambre des députés roumains.
- Site de la Chancellerie des Ordres : Crucea Comemorativă a Rezistenţei Anticomuniste.
- (ro) Oana Despa, « Anticomunism - cu și fără legionari / O discuție necesară, după ce activitățile a două ONG-uri în școli au fost interzise » [« L'anticommunisme - avec ou sans les légionnaires / Une discussion nécessaire alors que les activités de deux ONG dans les écoles ont été interdites »], La préfecture de la capitale et l'inspection scolaire de Bucarest interdisent les activités dans les écoles de deux associations qu'elles accusent d'appartenir à l'extrême droite. L'affaire ouvre la discussion longtemps retardée sur la participation à la résistance anticommuniste et contre l'occupation soviétique des anciens légionnaires., sur romania.europalibera.org (Europa Liberă este parte a Radio Free Europe/Radio Liberty), (consulté le ).
- Dans cet article, il est rapporté la position respective de deux historiens connus : Silviu Moldovan, directeur de recherche au Conseil National des Archives de la Securitate et Marcel Bartic, professeur d'histoire dans un collège privé et participant à l'élaboration du programme sur l'Histoire de l'Holocauste.
- Silviu Moldovan considère que s'il y a un risque de diffusion de messages légionnaires, ce n'est pas le cas actuellement et que, d'autre part, la censure n'a jamais l'effet escompté, se souvenant de l'époque communiste. Zoe Rădulescu, qui dirige l'association « Gogu Puiu și Haiducii Dobrogei » est née en prison en 1949. Sa mère, Olimpia, avait été capturée après la mort de son père, le combattant Puiu Gogu, lors d'une fusillade avec la Securitate. Sa mère a été condamnée pour ne pas avoir abandonné son mari et leur fille est née en prison. Et dans ce contexte, nous, en 2024, nous venons l'interdire. Bien sûr, les écoles ne doivent pas faire de politique, c'est le même principe. Mais le terme « interdit » n'est pas heureux, explique encore Silviu Moldovan. L'historien estime que chaque combattant anticommuniste doit être jugé individuellement « selon ses actes et son âme ». Enfin, Sur le plan juridique, les mérites de ceux qui ont participé à la résistance anticommuniste dans les montagnes sont reconnus non seulement par les historiens, mais aussi par une loi spéciale qui leur est consacrée. Sur le plan juridique, les mérites de ceux qui ont participé à la résistance anticommuniste dans les montagnes sont reconnus non seulement par les historiens, mais aussi par une loi spéciale qui leur est consacrée.
- Au contraire, Marcel Bartic, professeur d'histoire au collège et participant à l'élaboration du programme sur l'Histoire de l'Holocauste, est en faveur de l'interdiction, soulignant que les demandes des deux associations d'entrer dans les écoles interviennent dans un contexte de « regain d'antisémitisme en Roumanie ces dernières années, des idées d'extrême droite ». Pour lui, « Les deux organisations ont un fort caractère extrémiste, elles ont un message extrémiste. Elles n'ont pas leur place dans les écoles. Ces organisations n'ont pas leur place parmi les enfants ». Dans une période aussi sensible, les clarifications académiques qui pourraient distinguer l'anticommunisme du légionnarisme devraient être faites non pas au niveau des élèves, mais au niveau des professeurs d'histoire. Toujours, Pour Marcel Bartic, ce sont des spécialistes académiques et des historiens qui doivent participer au débat public, et non des organisations portant le nom de personnes que l'on peut très facilement associer au légionnarisme.
- Dans cet article, il est rapporté la position respective de deux historiens connus : Silviu Moldovan, directeur de recherche au Conseil National des Archives de la Securitate et Marcel Bartic, professeur d'histoire dans un collège privé et participant à l'élaboration du programme sur l'Histoire de l'Holocauste.
- L'CICCR agit pour identifier des actes de violation des droits de l'homme en Roumanie communiste, encourage des politiques institutionnelles dans l'objectif d'une véritable condamnation des violations et des crimes commis au nom du régime communiste en Roumanie, et soutient toutes les initiatives législatives, les procédures judiciaires et les recherches scientifiques qui aboutiront à une condamnation pénale et morale de ces crimes et abus.
Voir aussi
[modifier | modifier le code]Articles connexes
[modifier | modifier le code]- Securitate
- Mémorial de Sighet
- Collectivisation de l'agriculture
- Révolte de Brașov
- Révolution roumaine de 1989
- Soldats maudits (la résistance en Pologne)
- Frères de la forêt (la résistance dans les Pays baltes)
- Armée insurrectionnelle ukrainienne (la résistance en Ukraine)
- Goryani (en) (la résistance en Bulgarie)
- Armata Neagră (en) (la résistance en Moldavie)
Liens externes
[modifier | modifier le code]- (ro) Ordonanță de Urgență privind decorația Crucea Comemorativă a Rezistenței Anticomuniste - Création de la Croix commémorative de résistance anticommuniste par ordonnance d'urgence du gouvernement de Roumanie du - Crucea Comemorativă a Rezistenţei Anticomuniste (page descriptive de la croix commémorative).
- (ro) Commission Présidentielle Rapport final sur la dictature communiste roumaine - Rapport de la Commission Présidentielle pour l'Analyse de la Dictature Communiste en Roumanie - 2006.
- (ekk + en) Communist Dictatorship in Romania (1947-1989) - Site internet estonien communistcrimes.org consacré aux crimes du communisme, page Roumanie.