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Ligne 90 (Infrabel)

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Ligne
90
Ligne de Denderleeuw à Saint-Ghislain
Voir la carte de la ligne.
Carte de la ligne.
Voir l'illustration.
La ligne, entre Jurbise et Lens, vue depuis le passage à niveau.
Pays Drapeau de la Belgique Belgique
Villes desservies Denderleeuw, Ninove, Grammont, Lessines, Ath,
Historique
Mise en service 1847 – 1876
Électrification 1986 – 1988
Fermeture 1959
Concessionnaires Dendre-et-Waes (1851 – 1876)
État belge (1876 – 1926)
SNCB (1926 – 2005)
Infrabel (à partir de 2005)
Caractéristiques techniques
Numéro officiel 90
Longueur 56 km
Vitesse de référence 120
Écartement standard (1,435 m)
Électrification 3000 V continu
Nombre de voies Double voie
Trafic
Propriétaire Infrabel
Exploitant(s) SNCB

La ligne 90 est une ligne ferroviaire transversale belge du réseau Infrabel qui relie les villes de Denderleeuw à Jurbise via Ath et Grammont et se prolongeait autrefois entre Jurbise et Saint-Ghislain. Longue de 71,8 kilomètres (actuellement 56), elle comporte deux voies à écartement standard, elle est électrifiée sur l'ensemble de son parcours encore existant, sa vitesse de référence est de 120 km/h.

Historiquement, elle est composée de trois sections

Chronologie des ouvertures

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La ligne du Dendre-et-Waes

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Ce chemin de fer, comme plusieurs des premières lignes de chemin de fer belges, tire son origine dans un projet de 1842 prévoyant un canal reliant Jemappes à Alost. Le concessionnaire du canal, n'ayant pu amasser les fonds nécessaires, passa un accord avec une société anglaise pour que cette dernière construise le canal ainsi qu'un chemin de fer parallèle doté d'un embranchement vers Gand (A.R. du )[2]. Les investisseurs anglais fondèrent la S.A. du chemin de fer et du canal de la vallée de la Dendre pour construire et exploiter la concession du chemin de fer et du canal ainsi qu'un second embranchement du chemin de fer en direction de Bruxelles[3].

Cette société à capitaux anglais, créée lors dans un contexte de bulle spéculative (Railway mania) ne tarda pas à manquer de liquidités lors de la crise de 1848[2]. Avec l'accord du gouvernement belge, la S.A de la vallée de la Dendre passa un accord avec celle des Chemins de fer de Tournai à Jurbise et de Landen à Hasselt autorisant la S.A. de la vallée de la Dendre à prêter à l'autre compagnie le cautionnement de sa concession afin que le Tournai-Jurbise construise les chemins de fer de la vallée de la Dendre une fois que la crise serait passée[2]. Mais cette dernière préféra reverser la somme à l'Etat sans avoir aidé à la construction des chemins de fer ou du canal[3].

Au début des années 1850, la S.A de la vallée de la Dendre se retrouvait donc au point de départ.

Au début des années 1850, la S.A de la vallée de la Dendre, ne parvenant pas à reprendre les travaux, était menacée par l'Etat d'être déchue de sa concession. Elle passa un accord avec une autre société pour lui céder sa concession ferroviaire et abandonner le projet de canal.

L'Etat accepta cette convention, par l'A.R. du accepta les termes de cette convention mais stipula que ce nouveau chemin de fer serait exploité par les Chemins de fer de l'Etat belge qui reverseront 3/4 des recettes à la nouvelle société concessionnaire[3] qui prit le nom de Compagnie du chemin de fer de Dendre-et-Waes et de Bruxelles vers Gand par Alost (A.R. du ).

La construction de ce chemin de fer put enfin reprendre et, après avoir mis en service la ligne d'Alost à Termonde le , elle livra à l'Etat belge la ligne d'Alost et Denderleeuw à Ath le (entre Ath et Grammont) et le (entre Grammont, Denderleeuw et Alost)[1]. Les autres lignes, vers Bruxelles et Lokeren, furent achevées en 1856[2].

Le célèbre architecte Jean-Pierre Cluysenaar avait réalisé les plans de toutes les gares de la ligne (sauf celle d'Ath construite par le Tournai-Jurbise).

La ligne du Tournai-Jurbise

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En 1836, un an seulement après l'inauguration de la première ligne de chemin de fer belge, entre Bruxelles et Malines, et alors qu'aucune ligne de chemin de fer ne devait desservir Tournai, les sieurs A. et V. Vander Elst réclamèrent la concession d'un chemin de fer d'Ath à Tournai[4]. Ce premier projet resta sans suite.

Dans l'intervalle, l’État belge construisit et mit en service la ligne de Bruxelles-Midi à Mons et Quiévrain, passant par Jurbise, et la ligne de Mouscron à Tournai, embranchée sur la ligne de Gand à Tourcoing.

La loi du complétant le réseau de l’État belge prévoyait que l’État construise le « trait d’union » entre les lignes de Mons et de Tournai mais le gouvernement préférait abandonner cette ligne, ainsi que le chemin de fer de Saint-Trond à Hasselt, à un exploitant privé[4].

En 1845, une société est mise sur pied par des investisseurs anglais pour obtenir en concession et construire une ligne de Tournai à Jurbise. Le gouvernement accepta cette demande à condition qu'elle construise également une autre ligne, de Saint-Trond à Hasselt (prolongeant la ligne de Landen à Saint-Trond qui lui serait gracieusement cédée)[5]. La compagnie se contenterait de construire le réseau tandis que l’État s’occuperait de l’exploiter[4] avec ses trains et son personnel, reversant en contrepartie une moitié des recettes au concessionnaire[5].

La société prit donc le nom de Société anonyme des chemins de fer de Tournay à Jurbise et de Landen à Hasselt et se vit attribuer la concession par la loi du [5].

Les travaux furent très rapides et la ligne de Tournai à Jurbise (actuelles lignes 94 et 90) fut inaugurée :

Le de la même année, la compagnie met en service la dernière section de son réseau, de Saint-Trond à Hasselt.

Jusqu'au rachat par l’État de la concession du Chemin de fer Tournai à Jurbise et de Landen à Hasselt, la ligne de Tournai à Ath et Jurbise fut entièrement exploitée par les trains de l’État belge. À l’inverse, pour la ligne de Landen à Hasselt, la compagnie passa une convention le avec la Compagnie du chemin de fer d'Aix-la-Chapelle à Maestricht (futur Grand Central Belge) qui en faisait l'exploitant[5].

Après sa reprise du Chemin de fer de Tournai à Jurbise, l’État fit démolir la plupart des gares de la ligne, dont celle d’Ath, pour les remplacer par des bâtiments plus vastes. Entre Ath et Jurbise, l’État recourut au plan type 1881.

La ligne du Saint-Ghislain-Erbisoeul

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La Compagnie du Chemin de Fer de Saint-Ghislain à Erbisoeul, également appelée Chemin de Fer de Saint-Ghislain à Jurbise, fut fondée le pour construire et exploiter une ligne de 9 km reliant Erbisoeul à Saint-Ghislain sans traverser Mons[6].

Le , alors que la ligne Saint-Ghislain-Erbisoeul n'est en service que depuis quelques mois, la petite compagnie, en difficultés, accepta de revendre son réseau à l’État belge[7].

XXe siècle

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Alors que le reste de la ligne resta intensément utilisé et sera plus tard électrifié, le tronçon entre Jurbise et Saint-Ghislain, qui permettait de contourner Mons, n’accueillait en temps normal qu'un trafic restreint. Conséquence, le trafic des voyageurs fut définitivement interrompu vers 1940 ; la section de ligne Baudour - Erbisoeul sera fermée au trafic des marchandises et démantelée en 1959, à part le franchissement du Canal Nimy-Blaton-Péronnes aux alentours de Baudour. Lors de la construction de l'autoroute E19, il est décidé de créer un prolongement à la ligne 100 atteignant Saint-Ghislain et de désaffecter la section d'origine, qui faisait partie de la ligne 90.

Dans les années 1970, la SNCB fit démolir toutes les gares situées entre Ath et Jurbise pour y construire des bâtiments plus modernes, ou reléguer ces arrêts au statut de simple halte. Plusieurs bâtiments situés entre Ath et Grammont ont subi le même sort.

Depuis 2005 Infrabel est « le gestionnaire d'infrastructure du réseau ferroviaire belge ».

Infrastructure Infrabel

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Cette ligne à double voie et écartement standard est composée de deux tronçons : de Denderleeuw à Ath (ligne 90) et d'Ath à Jurbise (ligne 90C). L'ensemble est électrifié en 3 kV continu, avec une vitesse de référence à 120 km/h. Cette ligne a la particularité d'avoir un kilométrage inversé en deux tronçons : de Denderleeuw à Ath et de Jurbise à Ath[8]; pourtant la « voie A » est celle en direction de Jurbise, même sur la ligne 90C[9].

Gares en service

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Liste des gares ouvertes de la ligne avec leur point kilométrique[10].

Le premier kilométrage débute en gare de Denderleeuw (0,000), Iddergem (1,700), Okegem (4,300), Ninove (7,200), Eichem (10,000), Appelterre (12,000), Zandbergen (13,200), Idegem (16,00), Schendelbeke (17,600), Grammont (21,400), Acren (26,100), Lessines (28,500), Houraing (29,600), Papignies (31,600), Rebaix (35,100) et Ath (40,100)[10].

Le deuxième kilométrage, inverse, débute en gare de Jurbise (0,000), Lens (3,500), Cambron-Casteau (7,300), Brugelette (9,00), Mévergnies-Attre (10,400), Maffle (13,500) et Ath (15,600)[10].

Le tronçon entre Erbisœul et Saint-Ghislain comportait une seule gare, à Baudour, celle-ci a fermé et est reconvertie en habitation[11].

Notes et références

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  1. a b et c Chemin de fer de l'État. Tarif pour le transport des voyageurs. Exposé des résultats de la réforme introduite le 1er mai 1866, Fr. Gobbaerts, 1869, p. 47 intégral (consulté le 18 avril 2012).
  2. a b c et d Auguste De Laveleye, Histoire des vingt-cinq premières années des chemins de fer belges : Chemins de Dendre-et-Waes et de Bruxelles à Gand par Alost, Bruxelles, A. Decq, (lire en ligne), p. 95-102
  3. a b et c Félix Loisel, Annuaire spécial des chemins de fer belges (période de 1835 à 1865 inclus) : Chemin de fer de Dendre-et-Waes et de Bruxelles vers Gand par Alost, vol. 1, Bruxelles, Victor Devaux et Cie, (lire en ligne), p. 566-576
  4. a b et c Félix Loisel, Annuaire spécial des chemins de fer belges (période de 1835 à 1865 inclus) : Chemins de fer de Tournai à Jurbise et de Landen à Hasselt, vol. 1, Bruxelles, Victor Devaux et Cie, (lire en ligne), p. 566-576
  5. a b c et d Auguste De Laveleye, Histoire des vingt-cinq premières années des chemins de fer belges : Chemins de Tournay à Jurbise et de Landen à Hasselt, Bruxelles, A. Decq, (lire en ligne), p. 87-94
  6. « Résumé historique sur l’entité de Jurbise », sur users.skynet.be (consulté le )
  7. Phil Dambly, Vapeur en Belgique. Tome 1 : des origines à 1914, Bruxelles, Blanchart, , p. 127.
  8. Site Infrabel, document de référence du réseau, annexe D.1-1 (modifié par la circulaire 04 I-AR/2011, p. 19 drr_d-01-1-lst3-01.pdf (0.5MB) (consulté le 18 avril 2012).
  9. Infrabel, Carte technique du réseau, document 9700.cdr, édition du .
  10. a b et c Site Infrabel, document de référence du réseau, annexe E.1, Distances entre gares et nœuds (19/12/2011), p. 24/40 (3,63 Mo) (consulté le 18 avril 2012).
  11. « Les gares belges d'autrefois. Baudour. Guy Demeulder. », sur users.skynet.be (consulté le )

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Articles connexes

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Liens externes

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