Aller au contenu

Les Marats

Un article de Wikipédia, l'encyclopédie libre.

Les Marats
Les Marats
Aperçu du village
Administration
Pays Drapeau de la France France
Région Grand Est
Département Meuse
Arrondissement Bar-le-Duc
Commune Hauts de Chée
Statut Commune associée
Maire délégué Evelyne Berthaux
Code postal 55000
Code commune 55318
Démographie
Gentilé Maraoudais
Population 112 hab. (2017)
Géographie
Coordonnées 48° 53′ 00″ nord, 5° 13′ 00″ est
Historique
Fusion 1972
Commune(s) d'intégration Les Hauts-de-Chée
Localisation
Géolocalisation sur la carte : France
Voir sur la carte topographique de France
Les Marats
Géolocalisation sur la carte : France
Voir sur la carte administrative de France
Les Marats
Géolocalisation sur la carte : Meuse
Voir sur la carte topographique de la Meuse
Les Marats
Géolocalisation sur la carte : Meuse
Voir sur la carte administrative de la Meuse
Les Marats

Les Marats est une ancienne commune française située dans le département de la Meuse et la région Lorraine.

Les communes de Condé-en-Barrois, Génicourt-sous-Condé, Hargevile-sur-Chée, Louppy-sur-Chée et Les Marats sont regroupées depuis 1972 sous le nom des Hauts de Chée[1].

Géographie

[modifier | modifier le code]
Entrée de Marat-la-Grande.

D’une superficie de 682 ha, les Marats s’étend sur 5 km du nord au sud et sur 3 km d’est en ouest. Son territoire est bordé par celui de Rembercourt au nord, des Erizes et de Rosnes à l’est, de Seigneulles au sud et de Condé à l’ouest.

Les voies de communication qui traversent le village sont les routes départementales D155 (de Louppy le Château à Rosnes) D148 (de Beauzée sur Aire aux Marats) et l’ancienne voie romaine aujourd’hui D116 (de Bar le Duc à Erize la Petite où elle rejoint la fameuse Voie Sacrée).

Le relief est marqué par un plateau à l’est qui penche légèrement vers l’ouest et se termine en une succession de petits vallons qui drainent les pluies tombant plus haut et donnant naissance à la rivière de la Chée. La rivière s’écoule lentement en direction du nord-ouest et traverse les deux Marats avant de s’éloigner vers Condé-en-Barrois. Elle reçoit également les eaux des multiples affluents qui descendent des petits vallons alentour.

Marats, anciennement : Mareis, 1166 (cartulaire de l'abbaye de Lisle) - Marras, 1285 (chambre des comptes de Bar) - Les Maretz, 1321 (chambre des comptes de Bar, B 436) - Les Mares, XIVe siècle (archives de la Meuse) - Marat, 1564 (échange entre le duc de Lorraine et l'évêque de Verdun) - Maras-la-Grande, 1579 (procès-verbal des coutumes du Barrois) - Grand-Mars, 1656 (carte de l'évêché) - Mara-la-Grande, 1700 (carte des États) - Le Grand Marat et Le Petit Marat, (procès-verbal présenté au duc de Lorraine sur l'état politique, juridique, communal et religieux des Marats) - Martisara, Medardi-ara ou area, 1711 (pouillé de Verdun) - 1749 (ibidem) - 1756 (Dom Calmet, not.).

Les Marats sont formés de deux agglomérations distantes de plus d'un kilomètre : Marat-la-Grande et Marat-la-Petite qui, d'après une tradition, se seraient séparées par la suite d'un formidable incendie. On ignore toutefois l'époque de ce sinistre et on ne trouve, d'autre part, aucun vestige de substructures dans cette partie du territoire.

Servais, dans son annuaire de 1845, voudrait attribuer aux Marats une origine assez ancienne : en 1840, un particulier faisant travailler aux fondations d'une maison qu'il voulait construire du côté de Rembercourt, rencontra à un mètre de profondeur, sous le sol d'un verger planté de vieux arbres, des traces d'anciennes constructions : on remarquait un âtre de feu bien conservé, divers ustensiles, tels que pots de fer, forces, serpettes, hoyaux, clenches de portes, etc. On ne trouva parmi ces vestiges, aucune monnaie ou signes qui pussent en fixer l'époque exacte. Le même auteur remarque que, en 1845, on trouvait aux Marats des débris de tuiles et autres matériaux semblant appartenir au Moyen Âge.

En 1285, d'après les registres de la Chambre des comptes de Bar-le-Duc, Margueron de Beauzé échange avec le comte Thibaud II de Bar ses possessions de Marras contre certains "terrages" de Souilly et droits de levée de bled sur le territoire de Saint-André.

En 1323, un compte de Jeunet Petitprêtre de Revigny, receveur pour le Comté de Bar, fait état d'une amende de 25 livres à lever sur la communauté des Marats "pour ce qu'ilz avoient fait get de taille en la ville, sens le congié du Comte de Bar".

En 1420, suivant un compte du temps, dont fait mention le Comte de Widranges, le village des Marats fut mis à assises ou affranchi par les Comtes de Bar.

Ancien Régime

[modifier | modifier le code]

Au temporel les Marats appartenaient au Barrois mouvant. Ils relevaient, en droit et justice, de la prévôté et du bailliage de Bar. Au spirituel, la paroisse s'intégrait à la cure de Rembercourt, au titre d'annexe ou cure vicariale. À ce titre, elle relevait, comme Rembercourt, de l'archidiaconé de Reynel, du doyenné de Bar et du diocèse de Toul .

Les registres paroissiaux servant à la consignation de l'état civil et religieux furent ouverts en 1620. Jusqu'en 1680, les actes ne furent signés que par le vicaire desservant. Après cette date, les parties furent admises à signer.

Aucun document d'archives ne prouve que Marats eût son château avec des seigneurs résidentiels exerçant autorité et droits sur le village. Les registres de la Chambre des comptes de Bar-le-Duc indiquent que, en l'année 1641, François Lemosleurs s'intitulait seigneur de Seigneulles et du Grand et Petit Marats et que Henry-Joseph de Lescale, écuyer et garde chasse royal à Rembercourt, de 1718 à 1772, était à la fois seigneur d'Affléville et du fief des Marats.

Mais si les Marats ne furent jamais le siège d'une seigneurie avec maison-forte ou castel, on sait que, par suite d'un accord intervenu entre Charles III, duc de Lorraine et de Bar, et Nicolas de la Tour, le droit de bourgeoisie des Marats était très recherché par les gens du pays et ceux d'alentour, car il permettait d'échapper à certaines impositions.

Révolution

[modifier | modifier le code]
Graffiti sur les murs de l'église

Au début de la Révolution, Marats fut chef-lieu de canton et siège d'un tribunal de paix. Les communes de ce canton étaient : Condé, Chaumont-sur-Aire, Courcelles, Erize-la-Grande et Petite, Génicourt-près-Condé et Rosnes. Ce n'est qu'en 1801 que Marats passa au canton de Vaubecourt, au titre de simple commune.

Marat-la Grande a compté 102 maisons de pierre couvertes en tuiles ; Marat-la-Petite, 43. En 1749, on comptait 130 ménages, En 1768, 130 feux et 300 communiants. Le recensement de 1791 porte à 115 le nombre des citoyens actifs. En 1804, on compte pour les deux Marats, 497 âmes. Avant le choléra de 1832, 612.

Guerre de 1870

[modifier | modifier le code]

Pendant la guerre franco-prussienne de 1870, la commune des Marats a été occupée les 23, 24, 25, 26, 28, 29, et .

Le montant des pertes causées par l'invasion, arrêtées par la commission centrale instituée pour la fixation définitive des pertes, a été fixé à 42 694 Fr.

Guerre de 14-18

[modifier | modifier le code]

Guerre de 39-45

[modifier | modifier le code]
Pont des Marats

Lors de la fuite des troupes allemandes en 1944 devant l'avancée des Alliés, les SS ont allumé des incendies provoquant de gros dégâts sur les maisons du centre du village. Une stèle a depuis été apposée sur le parapet du grand pont à la mémoire de cet événement. Elle porte l'inscription "Ô passant, lis ceci et souviens-toi que le , les SS nazis sont passés et ont incendié une partie du village sans provocation."

Agriculture

[modifier | modifier le code]
Paysage des Marats

En 2008, on dénombre encore six exploitations professionnelles aux Marats. Leur nombre se réduit d’année en année comme partout en France et un mouvement de concentration des unités se poursuit, portant la surface agricole utile moyenne par exploitation à 127 ha.

Le système de production est traditionnellement basé sur la polyculture (lait-viande-céréales). Les cultures sont peu variées et l’assolement se constitue principalement de colza, de blé et d'orge. L'avoine a pratiquement disparu des assolements.

Les cultures se concentrent sur les plateaux alors que les fonds de vallées restent en prairies. Les surfaces en herbe sont complétées par du maïs qui est utilisé en ensilage aux dépens de la luzerne qui régresse.

Politique et administration

[modifier | modifier le code]
Liste des maires délégués successifs
Période Identité Étiquette Qualité
1824 1830 POUPART    
1833 1845 HENRY    
1848 1849 MANSUY    
1849 1852 LARCHIER    
1852   HEBERT Gérard    
1853   NOËL Mansuy    
1861 1869 MAUCOLLOT Nicolas    
1870 1871 MANSUY Florentin   adjoint remplaçant le maire démissionnaire
1871 1873 BRISSOT Jean Adolphe    
1873 1896 MAUCOLLOT Nicolas Emile Hector    
1896 1898 FEUILLET Constant Célestin    
1898 1902 HEBERT Jules Octave    
1925 1945 BERTHAUX    
    DOUX Jacques   maire délégué
    ROUYER Gisèle   maire délégué
  2020 REINBOLT Hervé   maire délégué
2020 en cours BERTHAUX Evelyne   maire délégué
Les données manquantes sont à compléter.

Démographie

[modifier | modifier le code]
Évolution démographique
1804 1824 1830 1832 1840 1844 1848 1852 1861
497584609612475509512508496
1863 1869 1874 1879 1881 1888 1892 1897 1902
470454418400404396387346322
1907 1911 1912 1922 1923 1927 1932 1938 1946
279272267256224223192203190
1954 1962 1968 2008 - - - - -
198171153123-----
(Sources : Ldh/EHESS/Cassini jusqu'en 1968[1])

Église Saint-Médard

[modifier | modifier le code]
  • L’église des Marats est un édifice régulier à trois nefs voûtées sans transept, de style transitionnel ogival-Renaissance. L’ancien portail (aujourd’hui à l’intérieur du clocher) est des toutes premières années de la Renaissance. La porte est basse et surmontée, face à l’ouest, du tympan surbaissé et triangulaire (XVIe siècle).
  • Au nord, sur le village, le flanc de la vieille église s’ouvre par un petit portail. Il est de style ionique et s’orne de trois niches en conques du XVIe siècle. Elles ont été vidées de leurs statues pendant la Révolution. Ce n’est qu’avant la Seconde Guerre mondiale que l’abbé Camille-Paul Joignon, « aidé et encouragé par les meilleures familles du lieu », y replace, dans la partie supérieure, la statue du Christ bénissant, dans un geste d’accueil, les fidèles qui entrent dans l'église. À droite et à gauche, en contrebas, les statues de saint Pierre et de saint Paul, assistant le Sauveur dans son geste de bienvenue.
Portail nord - XVIe siècle
  • On remarque dans l’église les deux autels latéraux très anciens (saint Médard et la Vierge Marie), venant d’une église antérieure au XVe siècle. Marqués des croix de leur consécration, ils s’identifient parfaitement aux autels des chapelles latérales de Rembercourt.
  • On peut également admirer la piscine de l’autel majeur (style du plus pur XVIe siècle), représentant le Père Éternel en buste bénissant le globe du monde.
  • Près de l’autel de la Sainte Vierge, on voit à droite, une autre piscine très déchiquetée et fleurie, dans le style ogival flamboyant du XVe siècle.
  • À la partie supérieure du second pilier, à gauche, dans la nef centrale, se trouve l'épitaphe funéraire du prêtre Demenge Mengeot. Une autre est scellée dans le contrefort qui avoisine le portail nord, dont voici le libellé : « D.O.M. Cy gist François Poupart, défunt mari à Anne Guérin qui d’une volonté unanime ont fondé, dans cette église, trois jours de l’octave des Morts. Il est décédé dans sa 39e année, 1760, le  ». Suit une tête de mort, sur deux tibias croisés, avec ces mots : « Telle que je suis ainsi vous serez. Regardez-moy si vous voulez ».
  • Au-dessus de la porte du fond, à l’intérieur, on remarque une fine sculpture scellée dans le mur, représentant la scène de la conversion de saint Hubert. Cette pièce est du XVIIe siècle. Elle fut badigeonnée et en partie mutilée.
Peinture Saint Médard
  • Au-dessus de l’autre porte, à l’intérieur se trouve une grande peinture sur toile représentant saint Médard, titulaire de l’église, couronnant une rosière. On sait que l’institution du couronnement des rosières est attribuée à ce saint évêque de Noyon au VIe siècle.
  • Le chœur de cette église est orienté liturgiquement à l’est. Il est largement éclairé et son voûtage à nervures multiples et à clefs fleuries, est du XVe siècle comme celui des trois nefs, tandis que le fenestrage n’a reçu son architecture qu’au XVIe siècle.
  • La tour du clocher qui est de 1822 est une bâtisse quadrangulaire. Les cloches qu’elle abrite ont été refondues en 1733 par le sieur Allyot, fondeur à Ligny. On sait que, en 1732 l’église des Marats avait subi de sérieuses réfections.
  • L'église Saint-Médard de Marats a été consacrée à deux reprises. Une première fois en 1223, Odon, évêque de Toul, vient spécialement lui apporter le saint chrême. Incendiée par les protestants d’Allemagne, les Suédois et les Vaudois, au cours du XVIe siècle, elle fut vite rebâtie. Elle fut une seconde fois consacrée en 1554, par Eudes de Sorcy, évêque de Toul, sous le pontificat de Jules III et sous le duc Charles III de Lorraine et de Bar.

Les origines sont inconnues mais les différentes sources documentaires permettent d'attester la présence de ce moulin.

Extrait du cadastre de 1833
Extrait de la carte de Cassini
Extrait de la carte d'état-major
  • 1740 : la carte de Cassini est la première confirmation de la présence du moulin. Sur cette carte, on s'aperçoit qu'un autre moulin, "le moulin de Keipha", est situé à environ 1600 mètres sur le ruisseau de Rembercourt.
  • 1836 : Le premier registre de recensement de la commune des Marats disponible aux archives départementales date de 1836. Dans ce document, on y apprend que Jean Mansuy Purson, agée de 70 ans est meunier et vit avec son épouse (Catherine Hébert - 66 ans) et ses deux fils Victor Denis (38 ans) et Jean Joseph (36 ans).
  • 1841 : 5 ans plus tard, dans le registre de 1841, on découvre que Jean Mansuy Purson a désormais cessé son activité et qu'il a transmis sa charge à son fils aîné Denis Victor qui réside au moulin avec sa femme Joséphine Sabatier, son fils Joseph Adolphe et une jeune domestique, enfant trouvé de son état, prénommée Léocadie. On apprend également qu'un deuxième foyer est présent au moulin (certainement logé dans le second bâtiment). il s'agit de Jean Hyacinthe Purson qui est cultivateur et qui vit avec sa femme Marie Anne Gabriel, leur fille Constance et Anne Purson (veuve Gabriel).
  • 1846 : La famille s'agrandit avec l'arrivée d'un fils cadet prénommé Alcide (4 ans), Victor (1 an) et d'un nouveau-né Jules (3 mois).
  • 1851 : Le registre indique que Denis Victor, alors agée de 53 ans est meunier et cultivateur et que sa femme Marie Joséphine est vigneronne. un petit dernier, prénommé Gustave (2 ans) est venu compléter la famille.
  • 1856 : Malheureusement en ce milieu du XIXe siècle, le moulin des Marats ne fait pas exception et disparait définitivement face à la naissance de la minoterie industrielle. En 1856 le registre indique que le moulin est inhabité et ne fait plus mention de la famille de Victor Purson qui a sans doute dû déménager pour s'installer dans un village alentour ou à la ville.
  • 1861 : À partir de cette date, les registres ne font plus mention du moulin des Marats.
  • 1866 : La carte d'état-major fait encore apparaître le moulin.

Personnalités liées au village

[modifier | modifier le code]
  • Nicolas Mansuy, naquit à Marats le . Il entra au noviciat à l'abbaye de Sainte-Marie de Pont-à-Mousson le . Le , il y prononça ses vœux ; il avait fait de bonnes études avant d'entrer dans la congrégation. Dès 1713, les supérieurs l'envoyèrent à l'abbaye de Belval professer la philosophie, quoiqu'il n'eût que 23 ans, et en 1717, à celle de Mureau pour y enseigner la théologie. Il continua les mêmes fonctions dans diverses maisons de son institut jusqu'en 1725 où il fut nommé à la cure de Richemont dans le diocèse de Metz. En 1736, il rentra à l'abbaye de Justemont, où il fut pourvu en 1745 du prieuré de Saint-Jean l'évangéliste de Fontois. Nicolas Mansuy avait de profondes connaissances en chronologie, et avait étudié avec soin tout ce qui concerne la liturgie et le comput ecclésiastique.

Sur les autres projets Wikimedia :

Liens externes

[modifier | modifier le code]

Notes et références

[modifier | modifier le code]
  1. a et b Des villages de Cassini aux communes d'aujourd'hui, « Notice communale : Les Marats », sur ehess.fr, École des hautes études en sciences sociales (consulté le ).