Le Sexe du savoir
Le Sexe du Savoir | |
Auteur | Michèle Le Doeuff |
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Pays | France |
Genre | théorie sociale, gender studies |
Éditeur | Perspectives genre |
Date de parution | 1998, réédition en 2023 |
Nombre de pages | 308 |
ISBN | 979-10-362-0555-2 |
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Le Sexe du savoir est un livre écrit par Michèle Le Dœuff et publié en 1998 et réédité en 2023[1]. Cet essai se place dans la continuité de L'Étude et le Rouet, publié en 1989, poursuivant la réflexion de la philosophe sur la place des femmes dans les milieux et traditions savantes, entre sous-représentation et sexuation des représentations du savoir.
Résumé
[modifier | modifier le code]L'ouvrage fait une analyse historique des mythes et images ayant déterminé l'imaginaire collectif au sujet du rapport des femmes au savoir[2].
Une première partie s'attache aux origines du concept d'intuition en montrant comment le mythe d'une « intuition féminine » fut attribué aux femmes à partir du moment où son caractère de faculté supérieure sous Platon et Descartes fut dévalué et remplacé par une vision Hegelienne d'un simple discours discursif, une tendance forte étant de lier les femmes à une faculté déficiente de raisonnement[3].
La seconde partie traite de « l'intimidation cognitive » et du refus que les femmes accèdent au savoir et pensent de façon critique et indépendante. L'interdit, matérialisé notamment par l'idée que les femmes qui pensent y perdraient leur féminité, aboutit à un autre mythe selon lequel il n’existerait pas de femmes savantes[3].
La troisième partie fait une critique de thèses de l'épistémologie féministe affirmant que la science serait un projet masculin de domination d'une nature vue féminine en s'appuyant sur une mauvaise interprétation des écrits du philosophe Francis Bacon[2]. Elle se conclut par une étude des liens entre les écrits d’Harriet Taylor et ceux de John Stuart Mill, d'où la philosophe énonce deux grands principes – politique et intellectuel – d'un « masculinisme » qui viserait à contrôler les droits des femmes et les exclure de la pensée rationnelle[3].
Historique
[modifier | modifier le code]Le livre est publié en 1998 chez l'éditeur Aubier[4],[5] puis réédité en 2023 par ENS éditions[6].
Portée
[modifier | modifier le code]L'ouvrage est traduit en anglais en 2004[7]. Il est régulièrement cité dans la littérature spécialisée[8]. Son inscription au programme d'un concours de recrutement de futurs chercheurs pour l'année 2024 atteste son éventuelle transformation en classique des sciences humaines[9].
Notes et références
[modifier | modifier le code]- « Le sexe du savoir », sur catalogue-editions.ens-lyon.fr (consulté le )
- Nicole Mosconi, « Compte-rendus de lectures - Le sexe du savoir », Travail, genre et sociétés, , p. 186-192
- Maud Marcelin, « Michèle Le Doeuff, Le sexe du savoir », sur Lectures - Les comptes rendus, (consulté le )
- Robert Maggiori, « La femme sans tête. Ni livre de femme ni livre pour les femmes, l'essai de Michèle Le Doeuff déchiffre mythes et chimères réglant les rapports entre sexes et savoirs. Michèle Le Doeuff, Le Sexe du savoir, Aubier », sur Libération,
- Le Monde des Livres, « Michelle Perrot, Geneviève Fraisse, Michèle Le Dœuff : traces de femmes », sur Le Monde, (consulté le )
- Tiphaine Samoyault, « « Le Sexe du savoir », de Michèle Le Dœuff : le feuilleton littéraire de Tiphaine Samoyault », sur Le Monde, (consulté le )
- (en) The sex of knowing, Routledge, , 264 p. (ISBN 0415928605)
- « Le sexe du savoir », sur scholar.google.com (consulté le )
- « Concours Lettres et Sciences humaines | École normale supérieure de Lyon », sur www.ens-lyon.fr (consulté le )