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Kippumjo

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Les Kippumjo (기쁨조, gippeumjo, pouvant se traduire par « groupe(s) de plaisir », « escouade de plaisir », « brigade de plaisir », ou « division de la joie ») sont un groupe d'environ 2 000 femmes et jeunes filles qui serait au service du chef d'État de Corée du Nord, dans le but de fournir du plaisir — principalement de nature sexuelle — et de divertir les hauts fonctionnaires du Parti du travail de Corée et leurs familles, ainsi que, occasionnellement, des invités de marque.

Le journal sud-coréen Chosun Ilbo mentionne que le groupe est tout d'abord au service de Kim Jong-il, père de Kim Jong-un, et qu'il est dissous peu de temps après sa mort, en . Avant de retourner dans leur ville natale, les Kippumjo sont alors contraintes de signer un engagement secret en échange d'argent et de cadeaux. Selon le journal, les femmes travaillant en tant qu'artistes reçoivent la somme de 4 000,00 $. Les jeunes filles reçoivent également une compensation sous la forme d'appareils ménagers[1].

On sait peu de chose sur les Kippumjo en dehors de la Corée du Nord, mais des informations ont progressivement filtré à travers le témoignage de transfuges nord-coréens, en particulier de Kenji Fujimoto et Mi Hyang[2].

Étymologie

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Les deux premières syllabes du nom correspondent à gippeum, mot coréen signifiant « joie » ou « bonheur ». Le suffixe jo est un mot sino-coréen décrivant un groupe de personnes, à peu près analogue aux termes « escouade » ou « équipe ».

Les Kippumjo auraient été créés en 1978 par Kim Il-sung, convaincu que des relations sexuelles avec de jeunes femmes augmenteraient son jing (un type d'énergie sexuelle dans la pensée taoïste) et auraient pour effet d'améliorer son qi (sa force vitale)[3],[1]. Le premier groupe est recruté par Lee Dong-ho, le premier vice-directeur du département du front uni du Parti du travail de Corée, dans le but de divertir Kim au Munsu Chodaeso (maison des invités Munsu). Le recrutement et la formation des Kippumjo sont administrés par le cinquième département du personnel de la direction organique du parti. La pratique aurait été entretenue par le fils de Kim Il-sung, Kim Jong-il, jusqu'à sa mort en 2011[2],[4].

En , Kim Jong-un est prétendument à la recherche de nouveaux membres pour ses propres Kippumjo, après que le groupe de filles de son père a été dissous en [1],[5],[6].

Chaque « groupe de plaisir » est composé de trois « équipes » :

  1. Manjokjo (만족조) – une « équipe de satisfaction » (qui fournit des services sexuels)
  2. Haengbokjo (행복조) – une « équipe du bonheur » (qui fournit des massages)
  3. Gamujo (가무조) – une « équipe de danse et de chant » (dont les membres sont parfois invités à danser à moitié nus)[7].

Des filles de tout le pays sont choisies pour entrer dans les Kippumjo selon les critères du gouvernement[8] (dont l'un est d'être vierges)[9]. Après avoir été sélectionnées, elles subissent une période d'entraînement rigoureux, avec des membres du Haengbokjo, et sont envoyées à l'étranger pour une formation de masseuse. Les Kippumjo sont généralement âgées de 22 à 25 ans. À cet âge, elles sont souvent mariées à des membres de l'élite de Corée du Nord ou des officiers militaires à la recherche de femmes — et leur ancienne affiliation aux Kippumjo est tenue secrète[1],[3].

Notes et références

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  1. a b c et d « North Korea reportedly recruiting women to joint 'pleasure squad' for Kim Jong Un », sur Fox News, FoxNews.com (consulté le )
  2. a et b Sunny Lee, « 'Pleasure squad' defector sheds light on life of Kim Jong Il », The National, no World,‎ (lire en ligne, consulté le )
  3. a et b Sano Yoel, « The Kims' North Korea: Under the Loving Care of the Fatherly Leader: North Korea and the Kim Dynasty by Bradley K Martin », Book review, Asia Times,‎ (lire en ligne, consulté le )
  4. Lee Sang Yong, « North in Ri Scandal Damage Control », Daily NK, Seoul, South Korea,‎ (lire en ligne, consulté le )
  5. Rose Troup Buchanan, « Kim Jong-un reinstates 'pleasure troupe' harem of young women », The Independent,‎ (lire en ligne, consulté le )
  6. Louis Doré, « Kim Jong-un is recruiting a 'pleasure squad' of teenage girls », sur indy100, (consulté le )
  7. Jasper Becker, « North Korea: At Home With the Kims », Asia Times,‎ (lire en ligne, consulté le )
  8. (en) Demick, Barbara, Nothing to envy : ordinary lives in North Korea, New York, Spiegel and Grau, , 314 p. (ISBN 978-0-385-52390-5)
  9. Suki Kim, Without You, There Is No Us : My Time with the Sons of North Korea's Elite, New York, Crown Publishing Group, (ISBN 978-0-307-72065-8)

Bibliographie

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Lien externe

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