Karel van de Woestijne
Nom de naissance | Carolus Petrus Eduardus Maria van de Woestijne |
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Alias |
Carlo Beaat uut den Hove Erik Monck |
Naissance |
Gand (Belgique) |
Décès |
(à 51 ans) Zwijnaarde (Belgique) |
Langue d’écriture | néerlandais |
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Mouvement | symbolisme |
Genres |
poésie, prose |
Œuvres principales
- Het vaderhuis (1903)
- Janus met het dubbele voorhoofd (1908)
- De gulden schaduw (1910)
Karel van de Woestijne, né à Gand le et mort à Zwijnaarde le , est un écrivain belge d'expression néerlandaise, frère aîné du peintre Gustave van de Woestijne.
Biographie
[modifier | modifier le code]Premières années
[modifier | modifier le code]Le père des Van de Woestijne, un industriel gantois, meurt en 1890. Issu d'une famille bourgeoise, Karel van de Woestijne fait ses études secondaires à l'Athénée royal de Gand, situé à l'Ottogracht. Rétif à y suivre les cours à l'Université de Gand, insoucieux de diplômes mais plus que quiconque assoiffé d'étude, il y étudie cependant la philologie germanique. Il y entre en contact avec le symbolisme français.
Laethem-Saint-Martin
[modifier | modifier le code]Son frère Gustave (17 ans) auquel il est très lié, relève de maladie et doit aller en convalescence à la campagne. Leur mère prend l'initiative d'installer, en 1899, ses fils à Laethem. Leur premier logement est une petite maison toute pareille à celle qu'occupe déjà le ménage voisin des Minne. Il y a une autre raison à cette fuite hors de Gand : Karel, pacifiste intransigeant, a horreur de servir dans la garde civique; or, s'il reste en ville, il devra s'astreindre à cette manière de service militaire. Sa retraite pourrait bien être en partie une escapade de réfractaire [1]. Le charme du village agissant, le séjour des deux frères, qui n'était prévu que pour quelques mois, se prolonge. D' à et d' à , Karel réside donc à Laethem-Saint-Martin. Il raconte : « Nous occupions notre propre maison sous la garde d'une servante sévère, imposée par la vigilance de notre maman qui voulait nous éviter une bohème facile et menaçante parce que inspiratrice de paresse. Tout était chez nous propre et ordonné comme chez une vieille bigote. À des heures régulières nous mangions une nourriture soignée et bourgeoise ».
- L'un et l'autre sont des esprits raffinés et rares, des êtres d'exception, hypersensibles et naturellement inventifs. Ce sont deux jeunes gens maigres, aux mains longues et fines , aux cheveux bouclés et en désordre, au regard un peu perdu. Gustave est un doux qui a des gestes obliques, des perplexités et des timidités de séminariste. Karel est maladif; il est frileux et squelettique. Tout jeune qu'il est, son visage est déjà ridé ; il a de grosses lèvres pâles, des yeux lourds et cernés.
L'atmosphère lénifiante de Laethem, le silence et un compagnonnage exaltant font plus que jamais oublier à Karel ses cours et ses examens de philologie ; il les abandonne tout de bon et se laisse absorber par ses lectures et ses travaux de poète. Son frère Gustave, qui depuis ses quatorze ans suivait à Gand certains cours de l'Académie, se met à peindre en dehors de tous préceptes [2].
Portrait
[modifier | modifier le code]Déjà au physique le personnage est étrange : chevelure broussailleuse, grands yeux proéminents et cernés, lèvres charnues, visage fripé. Même jeune, il porte en lui quelque chose d'âgé : on le croirait chargé d'une longue et douloureuse vie antérieure. Élancé et décharné, il a l'aspect de quelque lord anglais et (...) d'un dandy. il souffre d'une maladie de peau dont il n'est jamais parvenu à se guérir; son épiderme est sec, grisâtre; il se desquame.
À l'époque où il élit domicile à Laethem, c'est un artiste à cheveux longs, à barbiche et à moustaches fines, mais plus tard il montre une face glabre, basanée, où l'amertume et la fatigue de vivre se sont inscrites en rides profondes. Quand il tend la main — une main osseuse et extraordinairement longue, à la peau rêche — on a l'impression de serrer un oiseau prêt à se débattre et à s'envoler. Toujours il semble se trouver ailleurs que là où il est. Sa voix vient de loin.
C'est un ascète, émacié, qui tremble éternellement de froid. Il est distrait, secret, plongé dans ses études et ses rêveries. Sa chambre de travail est surchauffée, pour travailler il s'enveloppe de plaids, ferme en plein jour les volets de sa chambre et allume sa lampe à pétrole. C'est un homme de nuit [3].
Son parcours
[modifier | modifier le code]- 1896-1901 : collabore à la revue d'art Van Nu en Straks (deuxième série)
- En 1902, s'ouvre à Bruges une exposition intitulée Les Primitifs flamands, de van Eyck à Breughel[réf. nécessaire] qui impressionnera durablement George Minne et les artistes du premier groupe. De cette manifestation Karel Van de Woestijne fait un compte-rendu qui attire sur lui l'attention des artistes et des lettrés ; d'autre part, il publie ses Laethemsche brieven over de lente[4].
- 1903 : publie son premier recueil de poèmes, Het vaderhuis[5]. Il collabore au magazine Vlaanderen (1903-1907).
- 1905 : publie De boomgaard der vogelen en der vruchten[6].
- 1906 : quitte Laethem pour Ixelles. Il devient le correspondant du Nieuwe Rotterdamsche Courant à Bruxelles. Il est secrétaire de rédaction du magazine "Vlaanderen".
- 1908 : publie Janus met het dubbele voorhoofd[7].
- 1910 : publie Kunst en geest in Vlanderen[8] et De gulden schaduw[9].
- 1912-1914 : Interludiën I en II
- 1913 : entreprend la rédaction d'un roman épistolaire à clefs, De leemen torens[10]; plusieurs de ses compagnons de Laethem lui servent de modèles.
- 1918 : publie De bestendige aanwezigheid[11] et Goddelijke verbeeldingen[12].
- 1920 : publie De modderen man[13]. Après avoir été fonctionnaire au ministère des Beaux-Arts, il enseigne à Gand, entre 1920 et 1929, l'histoire de la littérature néerlandaise.
- 1924 : publie Zon in de rug[14].
- 1925 : publie Beginselen der chemie.[15].
- 1926 : publie Het menschelijk brood[16], God aan zee[17]. et Het zatte hart[18].
- 1928 : publie Het bergmeer[19], De schroeflijn [20] et Opstellen over plastische en literaire kunst[21]. Gustave Van de Woestijne dessine un portrait de son frère Karel.
- 1929 : Ayant à peine dépassé la cinquantaine, Karel Van de Woestijne meurt à Zwijnaarde[22].
Œuvres
[modifier | modifier le code]Prose
[modifier | modifier le code]- Janus met het dubbele voorhoofd
- Afwijkingen
- Goddelijke verbeeldingen
- De bestendige aanwezigheid
Poésie symbolico-impressionniste
[modifier | modifier le code]- Het vaderhuis
- De boomgaard der vogelen en der vruchten
- De gulden schaduw
Triptyque spiritualiste
[modifier | modifier le code]- De modderen man
- God aan zee
- Het bergmeer
Critiques d'art et essai littéraire
[modifier | modifier le code]- De Vlaamsche primitieven : hoe ze waren te Brugge
- Kunst en geest in Vlaanderen
- Over schrijvers en boeken (1933-1936)
Poésie épique
[modifier | modifier le code]- Interludiën I en II
- Zon in de rug
Roman épistolaire en collaboration avec Herman Teirlinck
[modifier | modifier le code]- De Leemen Torens. Vooroorlogse kroniek van twee steden
Récompenses et distinctions
[modifier | modifier le code]- 1915 : Staatsprijs voor Letterkunde pour Interludiën
Traductions
[modifier | modifier le code]- Poèmes choisis, traduction par Marcel Lecomte, Éditions des artistes, Bruxelles, 1964
- L'ombre dorée et autres poèmes, traduction par Marcel Lecomte et Georges Thinès, Éditions de la Différence, Paris, 1993 (ISBN 2-7291-0884-X)
Adaptation cinématographique
[modifier | modifier le code]En 1963, Emile Degelin a réalisé une adaptation cinématographique de la nouvelle De boer die sterft (« La Mort du paysan ») extraite du recueil De bestendige aanwezigheid.
Notes et références
[modifier | modifier le code]- Plus tard, quand il jouera un rôle de premier plan dans la littérature flamande, il dira aussi qu'il a été attiré au village de Laethem par la présence de George Minne envers qui il nourrissait une déférente admiration.
- Paul Haesaerts 1982, p. 69-70
- Paul Haesaerts 1982, p. 73/120
- Lettres printanières de Laethem.
- La maison paternelle.
- Le verger aux oiseaux et aux fruits.
- Janus au double front
- Art et esprit en Flandre.
- L'ombre dorée.
- Les tours d'argile.
- La présence perpétuelle (traduit du néerlandais par Pierre Brachin, dans Anthologie de la prose néerlandaise. Belgique I, Aubier, 1966).
- Images du divin.
- L'homme de boue.
- Soleil dans le dos
- Principes de base de chimie.
- Le pain de l'Homme.
- Dieu aux océans.
- Le cœur ivre
- Le lac des montagnes
- L'hélicoïde.
- Écrits sur l'art plastique et littéraire.
- Paul Haesaerts 1982, p. 19-24
Voir aussi
[modifier | modifier le code]Bibliographie
[modifier | modifier le code]- Paul Haesaerts, Laethem-Saint-Martin : Le village élu de l'art flamand, Anvers, Fonds Mercator, , 523 p.
- André De Ridder, Laethem-Saint-Martin, colonie d'artistes, Bruxelles, Lumière, , 381 p.
Articles connexes
[modifier | modifier le code]Liens externes
[modifier | modifier le code]- (nl) Karel van de Woestijne sur le site de la Digitale Bibliotheek voor de Nederlandse letteren (DBNL)
Sources
[modifier | modifier le code]- (nl) Cet article est partiellement ou en totalité issu de l’article de Wikipédia en néerlandais intitulé « Karel van de Woestijne » (voir la liste des auteurs).