Kanamara matsuri


Le Kanamara matsuri (かなまら祭り , « fête de la verge de fer ») est une fête annuelle shinto de la fertilité, qui a lieu à Kawasaki au Japon chaque printemps.
Description
[modifier | modifier le code]Le Kanamara matsuri est une fête annuelle shinto qui a lieu à Kawasaki au Japon. Elle a pour centre le sanctuaire de Kanayama (金山神社, Kanayama-jinja ).
Elle était célébrée à l’époque d'Edo (1600-1868), puis a été abandonnée, peut-être parce qu'interdite[1], plusieurs décennies. Elle a été réintroduite en 1977, et se déroule depuis chaque printemps, la festivité majeure ayant lieu le premier dimanche d'avril.
Le thème central est la fertilité, autour du symbole du pénis — plus exactement un phallus, pénis en érection objet de culte —, qui est reproduit partout en image, sucre d'orge, légumes sculptés, décorations. Le sanctuaire de Kanayama était autrefois fréquenté par les prostituées qui venaient prier pour être protégées contre les maladies vénériennes. On peut y recevoir des bénédictions divines pour la prospérité des affaires, l'avenir du clan familial, le mariage, l'accouchement facile, et l'harmonie entre époux.
Le défilé fait parader dans des mikoshi trois pénis conservés dans le sanctuaire :
- le pénis de bois dans le grand mikoshi, le plus ancien,
- le pénis de fer noir dans le mikoshi en forme de bateau,
- le pénis géant rose dans le mikoshi Elisabeth sans toit, dont les participants font du cross-dressing.
Aujourd'hui, la fête est l'occasion de collecter des fonds pour la lutte contre le sida. De nombreux voyageurs viennent d'Europe et d'Amérique pour y participer. C'est devenu l'un des plus grands événements LGBT du Japon[2],[3] et Elisabeth est associé à la communauté trans[4].
La fête de Hōnen matsuri qui s'en rapproche a lieu le à Komaki et dans d'autres villes japonaises.
Sanctuaire Kanayama
[modifier | modifier le code]Le sanctuaire est situé dans l'enceinte du sanctuaire Wakamiya Hachiman. Outre le kanawara matsuri, le Fuigo Matsuri Shinpu Juyosai (鞴祭神符授与祭 ) y a également lieu le 1er novembre, mettant en scène des forgerons et des danses sacrées.
Jusqu’à la fin du XIXᵉ siècle, le sanctuaire se trouvait près de la gare de Kawasaki Daishi. Il fut déplacé en 1899 lors de la construction d’une voie de retournement pour la ligne Keikyū[5].
L’actuel bâtiment, hexagonal (3 m de côté, 8 m de haut), évoque la forge par sa structure en tôle noire. À l’intérieur, un atelier de forgeron reconstitué inclut un soufflet, une forge et une enclume rappelant le lingam-yoni hindou.
Notes et références
[modifier | modifier le code]- ↑ En raison de l'influence du christianisme selon le guji (prêtre en chef) du sanctuaire de Kanayama : Love Rituals in Japan, documentaire de 2019 de Petra Dorrmann.
- ↑ (ja) MATCHA, « 川崎で春を迎えよう!男性器をまつる奇祭「かなまら祭」の背景に隠されたストーリーは? - 日本の観光メディアMATCHA », sur MATCHA - 日本の観光・文化・ホテル情報を世界に届けるメディア (consulté le )
- ↑ (ja) « 同性パートナーシップ証明制度、川崎市も2020年度導入へ », sur www.outjapan.co.jp (consulté le )
- ↑ (ja) « 「性神信仰」の歴史をひもとく 多様性の体現「かなまら祭」 川崎市在住・三橋順子さん講演:東京新聞デジタル », sur 東京新聞デジタル (consulté le )
- ↑ (ja) « OpenURL検索 | NDLサーチ | 国立国会図書館 », sur 国立国会図書館サーチ(NDLサーチ) (consulté le )
Voir aussi
[modifier | modifier le code]Bibliographie
[modifier | modifier le code]- Jacques Cloarec, « Cultes phalliques du Japon », dans Alain Daniélou, Le Symbolisme du phallus, (lire en ligne).
- (en) Lee Khoon Choy, « The Utilitarian “Gods” », dans Lee Khoon Choy, Japan, Between Myth and Reality, Singapore ; River Edge, N.J., World Scientific Publishing, , 312 p. (ISBN 981-021865-6, lire en ligne), p. 82-84.
- Iwao Seiichi, Iyanaga Teizō, Ishii Susumu et al., « Lettres L et M : Matsuri », dans Iwao Seiichi, Iyanaga Teizō, Ishii Susumu et al., Dictionnaire historique du Japon, vol. 14, (lire en ligne), p. 52-53.
Articles connexes
[modifier | modifier le code]- Matsuri : les fêtes populaires japonaises
- Ithyphallique : pénis en érection dans l'art et la mythologie
- Lingam : Représentation d'un phallus, représentation de Shiva et de l'énergie masculine dans l'art hindouiste
- Phallus : ébauche historique
Liens externes
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- « Vidéo du cortège 2007 », sur www.youtube.com (consulté le ).
- (en) « Galerie d'images », sur photoguide.jp (consulté le ).