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Hôtel de Cluny

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Hôtel de Cluny
Présentation
Destination initiale
Hôtel particulier des abbés de Cluny
Destination actuelle
Style
Construction
fin XVe siècle
Occupant
Patrimonialité
Site web
Localisation
Commune
Emplacement
Coordonnées
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L'hôtel de Cluny, est un édifice situé au cœur du Quartier latin, dans le 5e arrondissement de Paris (France).

Cet hôtel particulier entre cour et jardin tire son nom des abbés de l'ordre de Cluny qui, enseignant au collège de Cluny, en firent dès le XIIIe siècle leur lieu de résidence. À partir du XVIIe siècle, et jusqu'à la Révolution française, il abrite des nonces apostoliques ainsi que des particuliers.

Reconstruit entre 1485 et 1510, en reprenant certains éléments du style Louis XII contemporain, cet édifice montre à quel point l'architecture parisienne se montre réticente aux nouveautés amenées d'Italie et reste comme à la tour Saint-Jacques, fidèle pour l'essentiel au style gothique flamboyant du XVe s[1].

En 1843, l'État en fait un musée devenu aujourd'hui le musée national du Moyen Âge, ou musée de Cluny.

Histoire de l'hôtel

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L'hôtel des abbés de Cluny

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Armoiries de Jacques d'Amboise sur un créneau de l'hôtel de Cluny, à Paris, qu'il fit agrandir.

Les bâtiments accueillaient les abbés de l'ordre de Cluny en Bourgogne dès le XIIIe siècle. À la fin du XVe siècle, le bâtiment construit par l'abbé Jean de Bourbon et a été agrandi par Jacques d'Amboise, abbé de Cluny (1485-1510). Les armes d'Amboise, « palé d'or et de gueules (de six pièces) », ornent les lucarnes ouvragées de la façade ainsi que les gâbles des fenêtres hautes.

L'hôtel accueille régulièrement les abbés de Cluny et certains dignitaires importants.

La jeune Marie Tudor y est enfermée pendant 40 jours en janvier 1515 pour s'assurer qu'elle ne porte pas d'héritier à la mort de son mari le roi Louis XII de France, ainsi la couronne passe à son cousin, le futur roi François Ier. Le , Marie y épouse secrètement et sans le consentement de son frère le roi Henri VIII, son favori, Charles Brandon, duc de Suffolk.

À l'arrière de l’hôtel, une aile perpendiculaire se compose d'une chapelle. Son chevet est signalé par une tourelle en encorbellement sur un pilier engagé dont le culot figure un écusson (les armoiries bûchées à la Révolution ont été restituées)[2].

Jacques V est également accueilli dans l'hôtel de Cluny par François Ier, le la veille de son mariage avec sa fille Madeleine de France. Le roi d'Écosse séjourna ainsi dans l'hôtel durant les grandes fêtes et joutes données pour l'occasion.

À partir du XVIIe siècle, l'hôtel sert de nonciature aux légats du pape. Le nonce y réside alors avec sa maison qui se compose d'une vingtaine de personnes dont deux secrétaires. Entre 1634 et 1636, l'hôtel est habité par Mazarin, alors nonce extraordinaire.

  • L'imprimerie-librairie Moutard

Au XVIIIe siècle, Nicolas-Léger Moutard, l'imprimeur-libraire de la reine de 1774 à 1792[3], installe ses presses dans la chapelle, et son adresse est rue des Mathurins, Hôtel de Cluni[4]. À la révolution, l'hôtel est vendu comme bien national et subit des transformations et des agressions jusqu'à son acquisition par l'État en 1843.

  • L'observatoire de Cluny

L'hôtel de Cluny est partagé entre plusieurs propriétaires ou locataires particuliers, en deux lots principaux[5], à la réserve de l'observatoire (dit « de la Marine »), installé au sommet de la tour d'escalier ; celle-ci est couronnée d'une plate-forme munie d'une balustrade, à laquelle on accède par une petite vis latérale (de là, les abbés avaient une vue sur les pentes de la montagne Sainte-Geneviève[6] jusqu'à la Seine). L'astronome Joseph-Nicolas Delisle (1688-1768) utilise cette tour du logis principal comme observatoire, en construisant au sommet une cage, ou pavillon de bois octogonal entièrement vitré de petits carreaux. Delisle et ses élèves Joseph Jérôme Lefrançois de Lalande (1732-1807) et Charles Messier (1730-1817) y feront leurs observations, ce dernier notamment habitera l'hôtel depuis son mariage (1771) jusqu'à sa mort, et y établira son célèbre catalogue des « nébuleuses » (actuels amas stellaires ou galaxies pour la plupart)[7],[8].

  • Les collections d'Alexandre Du Sommerard

En 1833, Alexandre Du Sommerard, conseiller-maître à la Cour des comptes et amateur passionné par le Moyen Âge, s'y installe et loue quelques pièces auprès d'un imprimeur pour y organiser sa collection d'objets.

Description

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Dans la cour d'entrée en trapèze[10] bordée de bâtiments élevés d'un étage (ceux de l'aile occidentale étant percés au rez-de-chaussée d'un péristyle de quatre arcades ogivales) se trouvent deux cadrans solaires ainsi qu'un puits. Ce dernier possède une gargouille en forme d'« homme sauvage » qui évoque François Sauvage, contrôleur de l'argenterie de Charles VIII, ainsi qu'une poulie de fer en provenance d'Allemagne et probablement datée du XVe siècle.

Le style gothique flamboyant est particulièrement notable au niveau de la toiture et des corniches.

Musée de Cluny

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À la mort d'Alexandre Du Sommerard en 1843, sa collection est rachetée par l'État, qui nomme son fils Edmond premier directeur du « Musée des Thermes et de l'Hôtel de Cluny »[11].

Personnalités

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Notes et références

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  1. Robert Ducher (photogr. Pierre Devinoy), Caractéristiques des styles, Paris, Flammarion éditeur, , 410 p. (ISBN 9782080113597), p80
  2. Thierry Crépin-Leblond, Agnès Bos, Xavier Dectot, L'Art des frères d'Amboise, Réunion des musées nationaux, , p. 22.
  3. « Moutard, Nicolas-Léger (1742?-1803) », sur idref.fr (consulté le ).
  4. « Prospectus d'ouvrages intéressans, qui se trouvent chez Moutard, imprimeur-libraire de la Reine, rue des Mathurins, hôtel de Cluni » Accès libre, sur Gallica, (consulté le ).
  5. Renouvellements de bail, des 26 novembre 1766 et 23 janvier 1767, consentis au nom de Mgr de la Rochefoucauld, archevêque de Rouen et abbé de Cluny, par devant Jean-Louis Bro, notaire au Châtelet ; baux de 9 ans aux loyers de 650 et 500 livres annuels.
  6. Cette tour à cinq pans, construite en forte saillie (« hors-d'œuvre »), porte aussi les armoiries et la devise de la famille d’Amboise.
  7. Suzanne Débarbat, « Messier et l'observatoire de la Marine », L'Astronomie,‎ octobre 2017, n° 109, p. 34-49
  8. Son catalogue comprend 57 amas stellaires, 40 galaxies et 13 « nébuleuses » gazeuses, pour la plupart des étoiles en fin de vie. Ainsi, le premier objet de son catalogue (M1), la nébuleuse du Crabe, n'est pas une galaxie mais une supernova.
  9. « Vue de la cour de l'hôtel de Cluny », notice de l'œuvre, sur Musée national du Moyen Âge (consulté le )
  10. Cette asymétrie trahit les contraintes du site (rues médiévales non parallèles) auxquelles l'architecte a du s'adapter. Cf. Alexandre Gady, Les hôtels particuliers de Paris : du Moyen-Âge à la Belle Époque, Parigramme, , p. 56.
  11. Béatrice de Andia et al., Les musées parisiens : Histoire, architecture et décor, Paris, Action Artistique Ville Paris, 2004, p. 209

Bibliographie

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  • Sous la direction de Jean-Marie Pérouse de Montclos, « Le guide du patrimoine Paris », Hachette, Paris, 1994, p. 167-172, (ISBN 978-2-01-016812-3)
  • Hervé Robert, « Contribution à l'histoire de la sauvegarde des Thermes et de l'hôtel de Cluny (1789-1848) », dans Monuments et mémoires de la Fondation Eugène Piot, 2008, no 87, p. 173-215 (lire en ligne)
  • Myra Nan Rosenfeld, The Hotel de Cluny in Paris, Tradition and Innovation in French Fifteenth Century Domestic Architecture, Turnhout, Brepols, 2020.
  • Alexandre Gady, Les Hôtels particuliers de Paris, du Moyen Âge à la Belle Époque, Éditions Parigramme, 2008 ; 2e éd. corrigée, 2011, 327 p., p. 176.

Articles connexes

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Liens externes

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Liste des collèges des ordres réguliers à Paris
Nom du collège Date de fondation Fondateur Adresse actuelle
Collège des Cordeliers 1217 Ordre des franciscains Rue de l’École-de-Médecine
Collège des Jacobins 1217 Ordre des dominicains Rue Saint-Jacques
Collège des Bernardins 1246 Étienne de Lexington,
abbé de Clairvaux
Rues de Poissy et de Pontoise
Collège des Prémontrés 1255 Ordre de Prémontré Angle de la rue de l’École-de-Médecine
et de la rue Hautefeuille
Collège des Carmes 1255 Ordre des Carmes Sous le marché des Carmes
Collège des Augustins 1259 Chapitre général de Padoue,
puis Gilles de Rome,
confesseur de Philippe IV
53-55, quai des Grands-Augustins
Collège de Cluny 1260
1269
Yves de Vergy,
puis son neveu Yves de Chasant,
abbés de Cluny
1-3, place de la Sorbonne
Collège de Saint-Denis 1263
1266
Matthieu de Vendôme,
abbé de Saint-Denis
21, rue des Grands-Augustins
et sous la rue Christine
Collège de Marmoutiers 1329 Geoffroy du Plessis,
conseiller de Philippe IV
et notaire pontifical
Sous le lycée Louis-le-Grand