Aller au contenu

Denise Bombardier

Un article de Wikipédia, l'encyclopédie libre.
Denise Bombardier
Denise Bombardier en 2012.
Biographie
Naissance
Décès
(à 82 ans)
Montréal (Canada)
Nom de naissance
Marie Yvette Louise Denise Bombardier
Nationalité
Formation
Activités
Période d'activité
À partir de Voir et modifier les données sur Wikidata
Autres informations
A travaillé pour
Membre de
Conseil supérieur de la langue française (d) (-)Voir et modifier les données sur Wikidata
Distinctions
Œuvres principales
Une vie sans peur et sans regret (d), Dictionnaire amoureux du QuébecVoir et modifier les données sur Wikidata

Denise Bombardier, née le à Montréal (Québec) et morte le dans la même ville[1], est une chroniqueuse, romancière, essayiste, productrice, animatrice de télévision et polémiste canadienne. Elle a travaillé pour la chaîne de télévision francophone Radio-Canada pendant plus de trente ans.

Marie Yvette Louise Denise Bombardier, née le à Montréal, est la fille de Jean-Louis Bombardier, radio-technicien, et de Simone Desormiers. Ils résident dans la paroisse Saint-Denis, située sur Le Plateau-Mont-Royal[2]. Denise Bombardier est la sœur aînée de Danièle Bombardier, ancienne animatrice d'émissions à Radio-Québec dans les années 1990 et elle-même ayant travaillé à Radio-Canada pendant 13 ans[3].

Denise Bombardier obtient un baccalauréat en arts en 1964, une maîtrise en science politique de l'Université de Montréal en 1971 et un doctorat en sociologie de la Sorbonne en 1974[4].

Son intérêt pour la politique se manifeste aussi par un engagement militant. En 1963, elle agit en tant que présidente de la section de l'Université de Montréal du Rassemblement pour l'indépendance nationale[5].

Carrière télévisuelle

[modifier | modifier le code]

Radio-Canada

[modifier | modifier le code]

Denise Bombardier commence sa carrière comme recherchiste pour l'émission télévisée Aujourd'hui de Radio-Canada. À partir de 1975, elle anime plusieurs émissions telles que Présent international, Hebdo-dimanche, Le Point, Entre les lignes et Noir sur blanc (de 1979 à 1983). Elle anime Trait-d'union de 1987 à 1988, tout en contribuant à d'autres émissions : Aujourd'hui dimanche (de 1988 à 1991) et L'Envers de la médaille.

Dans son émission Noir sur blanc, première émission d'affaires publiques animée par une femme au Québec, elle a reçu le premier ministre du Canada Pierre Elliott Trudeau, l'écrivain Georges Simenon, la Première ministre d'Israël Golda Meir, le président français Valéry Giscard d'Estaing et son successeur, François Mitterrand.

De 1992 à 1997, elle anime l’émission Raison Passion, diffusée à Radio-Canada.

En 1999, elle anime et produit l'émission Les idées lumière, diffusée à Radio-Canada sous forme d'entretiens.

Radio-Canada met fin à son émission Le Point en 2003 après un débat « virulent » avec le porte-parole des Archives gaies du Québec[6].

Denise Bombardier est une collaboratrice régulière au TVA 22 heures en tant qu'éditorialiste, au côté de la lectrice de nouvelles Sophie Thibault.

D'avril à juin 1991, Denise Bombardier présente en France l'émission À boulets rouges sur La Cinq.

Carrière radiophonique

[modifier | modifier le code]

Denise Bombardier a animé l'émission de Gilles Proulx pendant sa convalescence en 2008, sur les ondes du 98,5 fm.

Elle émet régulièrement des billets sur les ondes de la radio à Montréal au 98,5 fm dans le cadre de l'émission de Paul Arcand Puisqu’il faut se lever.

Carrière d'écrivaine et de chroniqueuse

[modifier | modifier le code]

Denise Bombardier rédige différents articles pour la presse écrite, certains créant des polémiques. Ils paraissent dans de nombreuses publications comme Le Monde, Le Devoir, L'Express, Châtelaine, Le Point et L'Actualité. Elle a tenu, de 2001 à 2012, une chronique politique hebdomadaire pour le quotidien Le Devoir. De février 2014 à 2023, elle tient un blog pour le Journal de Montréal[7].

Céline Dion

[modifier | modifier le code]

En 2007, Denise Bombardier écrit les paroles d'une chanson pour Céline Dion, La Diva, mise en musique par Erick Benzi, parue sur l'album D'elles. L'année suivante, elle accompagne Céline Dion tout au long de sa tournée mondiale Taking Chances World Tour afin de préparer un livre dans lequel elle s'interesse aux fans de la chanteuse à travers le monde.

Prises de position et polémiques

[modifier | modifier le code]

Affaire DSK

[modifier | modifier le code]

En octobre 2011, Denise Bombardier co-écrit avec la journaliste française Françoise Laborde Ne vous taisez plus (éd. Fayard), à la suite de l'affaire Dominique Strauss-Kahn, pour dénoncer le machisme en France[8]. Ce livre « est né des échanges informels qu'ont eus les deux femmes durant l'affaire DSK, où la Française et la Québécoise comparaient les réactions de leurs cultures respectives devant le geste sexuel fait par l'ancien président du FMI, Dominique Strauss-Kahn, alors potentiel candidat présidentiel, auprès d'une femme de chambre immigrée à New York »[9]. Dans le cadre de la publication de cet ouvrage, elle est invitée à participer à quelques émissions de télévision populaires au Québec dont Les Francs-tireurs, Bazzo.tv et Tout le monde en parle. Par ailleurs, le chroniqueur du quotidien de la ville de Québec, Le Soleil, lui rend un hommage personnel en lui accordant « l'étoile du match »[10]. En février 2012, le site Acrimed accuse Françoise Laborde et Denise Bombardier de plagiat pour cet ouvrage[11],[12], ce que démentent les autrices. L'éditeur de l'ouvrage, Fayard, est reconnu coupable et se voit donc contraint de payer une somme de 35 000 euros (équivalent à 47 600 $ CA), amende qui ne touche pas les deux autrices. Cependant, les passages incriminés se trouvant dans la partie du manuscrit écrite par Françoise Laborde, Denise Bombardier désavoue sa co-autrice « Je n'aurais jamais pu m'imaginer qu'une personne que je connais, une ex-présentatrice du journal télévisé sur France 2, puisse faire une telle chose. [...] Elle n'a pas dit qu'elle avait pris ça sur un site Internet... »[13],[14].

Affaire Matzneff

[modifier | modifier le code]

En décembre 2019, l'éditrice Vanessa Springora raconte sa relation sous emprise, à 14 ans, avec l’écrivain alors quinquagénaire Gabriel Matzneff dans son ouvrage Le Consentement, qu'il avait lui-même retracée dans La Prunelle de mes yeux, un volume de son journal paru en 1993 et qui couvre la période allant du 13 mai 1986 au 22 décembre 1987. À cette occasion, Denise Bombardier revient sur sa confrontation avec Matzneff lors d'Apostrophes, l'émission de Bernard Pivot sur la chaîne française Antenne 2, en mars 1990[15], où elle avait été la seule personne présente sur le plateau à affronter Gabriel Matzneff, qui présentait un de ses livres relatant ses activités pédophiles[16]. Elle déclare, le 26 décembre 2019, à un journaliste du quotidien québécois Le Devoir, propos repris par France Info, que le milieu littéraire et la presse française s'étaient couchés pendant 30 ans devant un pédophile et un prédateur sexuel déclarant dans ses livres « sodomiser des mineurs », qu'elle a été alors la victime d'une calomnieuse polémique et qu'une conspiration du silence faisait que ses ouvrages n'étaient plus recensés[15],[17],[18],[19].

Josyane Savigneau, membre du jury Femina et ancienne patronne du Monde des Livres, soutient toujours le pédocriminel Matzneff en 2019 et qualifie Denise Bombardier de « purge » qui participe à une « chasse aux sorcières »[20].

Le , Le Journal de Montréal publie un article de Denise Bombardier intitulé « Être à la mode » où, à partir d'hyperboles et de métaphores sur la mode des tatouages, elle cible les déviants sexuels criminels se positionnant en victimes. Par la suite, sur les réseaux sociaux, des tatoués, dont Pénélope McQuade, réagiront au premier degré à ces propos[21],[22].

Autres prises de position et polémiques

[modifier | modifier le code]

Denise Bombardier a sévèrement critiqué dans ses chroniques journalistiques et à la télévision, la téléréalité, surtout Star Académie sous la conduite de Julie Snyder. Pourtant, elle travaille comme médiatrice lors des débats de la cuvée 2005[23].

Elle s'est en outre intéressée à la place de la religion dans l'histoire et dans l'actualité culturelle du Québec[24],[25].

Le 12 janvier 2016, dans Le Journal de Montréal, Denise Bombardier a affirmé que 53 % de la population québécoise serait analphabète et que le ministère de l'Éducation serait en cause. Elle a évoqué un « crime contre l’esprit ». Cet article a engendré une polémique sur les réseaux sociaux[26].

En 2019, elle dirige un documentaire, Denise au pays des Francos, sur son expérience dans les régions francophones hors Québec, au Manitoba, en Ontario et en Acadie. Ce documentaire suit un passage à l'émission Tout le monde en parle en 2018, où elle tient un discours très accusateur à l'endroit des Franco-Canadiens.

Le 21 octobre 2019, à l'émission de radio La soirée est (encore) jeune, Denise Bombardier déclare que la plupart des femmes n'ont pas confiance en elles. Charles Lafortune contredit ces propos avec colère[27].

En 2021, Denise Bombardier apporte son soutien à la vaccination obligatoire[28] contre la Covid-19. Elle écrit un article publié le 24 septembre dans le Journal de Montréal, intitulé « Pour la vaccination obligatoire »[28], et un second le lendemain dans le même média, intitulé « Les antivax font peur »[28]. Denise Bombardier écrit en parlant des antivax : « C'est bien pour cette raison comme je l'écrivais hier qu'il faut leur déclarer la guerre »[28] ou encore : « Cette mouvance actuelle sans morale peut être qualifié de terroriste »[28].

Vie personnelle

[modifier | modifier le code]

Durant les années 1980, Denise Bombardier fréquente l'homme politique Lucien Bouchard[29].

En août 2003, elle se marie avec James « Jim » Jackson[30].

Denise Bombardier a passé les deux derniers week-ends avant sa mort à la Maison de soins palliatifs Saint-Raphaël à Montréal. Elle est morte vers 6 heures du matin le 4 juillet 2023 des suites d’un cancer fulgurant[31]. Elle est partie entourée des membres de sa famille, dont son mari James Jackson, son fils Guillaume ainsi que sa sœur Danièle[32]. La cérémonie religieuse à l'église Saint-Viateur d'Outremont rassemble plusieurs personnalités politiques, culturelles et médiatiques[33].

Honneurs et nominations

[modifier | modifier le code]

Prix Gémeaux

[modifier | modifier le code]

.

Année Catégorie Pour Résultat
1995 meilleure animation : émission ou série d'information Raison passion lauréat

Prix MetroStar

[modifier | modifier le code]
Année Catégorie Pour Résultat
1994 animateur/animatrice - magazine culturel Denise Bombardier nomination
animateur/animatrice - émissions « grandes entrevues » nomination
1995 animateur/animatrice - magazine culturel nomination
animateur/animatrice - émissions « grandes entrevues » lauréat
1996 animateur/animatrice - émission culturelle nomination

Autres prix

[modifier | modifier le code]

Œuvres (liste non exhaustive)

[modifier | modifier le code]

Émissions télévisées - animation

[modifier | modifier le code]
  • 1975 - 1979 : Présent international
  • 1975 - 1979 : Hebdo-dimanche
  • 1979 - 1983 : Noir sur blanc
  • 1983 - 1986 : Le Point
  • 1986 - 1987 : Entre les lignes
  • 1987 - 1988 : Trait-d'union
  • 1988 - 1991 : Aujourd'hui dimanche
  • 1991 : L'Envers de la médaille
  • 1992 - 1997 : Raison Passion
  • 2001 - 2002 : Parlez-moi des hommes, parlez-moi des femmes

Filmographie

[modifier | modifier le code]

Télévision

[modifier | modifier le code]

Notes et références

[modifier | modifier le code]
  1. JOURNAL DE MONTREAL, « Denise Bombardier est décédée », sur Le Journal de Montréal, (consulté le ).
  2. Les renseignements sur le nom à la naissance, le nom des parents, leur lieu de résidence et la profession du père sont tirés du registre de l'Hospice de la maternité catholique de l'hôpital de la Miséricorde de Montréal pour l'année 1941.
  3. « Deux soeurs, deux styles, une même complicité », La Tribube,‎ (lire en ligne).
  4. « Denise Bombardier, Chevalière (2000) », sur ordre-national.gouv.qc.ca (consulté le ).
  5. « Le RIN de l'U. de M. s'élève contre l'arrestation et la détention de 2 de ses membres », Le Devoir,‎ , p. 3 (lire en ligne).
  6. Caroline Lavigne, « Denise Bombardier se dit victime des "fondamentalistes" homosexuels », Fugues,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  7. Denise Bombardier, « Connaître son peuple », Le Journal de Montréal,‎ (lire en ligne).
  8. «Ne vous taisez plus», Fayard (consulté le ).
  9. Marie-Claude Lortie, «Ne vous taisez plus:éloge de l'indignation», sur cyberpresse.ca (consulté le ).
  10. Richard Therrien, «L'étoile du match à Denise Bombardier», sur cyberpresse.ca (consulté le ).
  11. Henri Maler, « Françoise Laborde (du CSA) et Denise Bombardier prises en flagrant délit de plagiat », sur Acrimed, .
  12. « Allégations de plagiat à l'endroit de Denise Bombardier », sur cyberpresse.ca, .
  13. Françoise Laborde, Wikipedia, consulté le 8 septembre 2024.
  14. Annabelle Blais, « Plagiat : Fayard défend Denise Bombardier », La Presse,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  15. a et b Le Point magazine, « Passe d'armes entre Gabriel Matzneff et Denise Bombardier », sur Le Point, (consulté le ).
  16. « VIDÉO. Une romancière québécoise raconte le jour où elle a tenté dans "Apostrophes" de briser l'omerta face à l'écrivain Gabriel Matzneff », sur francetvinfo.fr, France Info, (consulté le ).
  17. « Pour Denise Bombardier qui l'avait dénoncé à la télé, "tout le monde savait" pour Matzneff », sur Le Huffington Post, (consulté le ).
  18. « Matzneff, Pivot, et Bombardier », sur Le Devoir (consulté le ).
  19. Institut National de l’Audiovisuel- Ina.fr, « 1990, quand Denise Bombardier dénonçait Gabriel Matzneff - Archives vidéo et radio Ina.fr », sur Ina.fr (consulté le ).
  20. Times of Israel, « Josyane Savigneau qui défend l’écrivain Matzneff accusée d’antisémitisme », sur fr.timesofisrael.com, (consulté le ).
  21. « Être à la mode », sur Le Journal de Montréal (consulté le ).
  22. https://hollywoodpq.com/penelope-mcquade-se-fait-tatouer-et-repond-au-fameux-article-de-denise-bombardier/
  23. Agnès Gaudet, « Photos souvenirs: Denise Bombardier », sur journaldemontreal.com, (consulté le ).
  24. Denise Bombarder, « Année dérangeante », Le Devoir,‎ (lire en ligne).
  25. « L'invité » de TV5 Monde présenté par Patrick Simonin, le 24 avril 2013.
  26. « Le Québec analphabète », sur Le Journal de Montréal (consulté le ).
  27. https://www.envedette.ca/potins-stars-quebec/media/grosse-chicane-entre-charles-lafortune-et-denise-bombardier-1.10109317
  28. a b c d et e « PressReader.com - Digital Newspaper & Magazine Subscriptions », sur pressreader.com (consulté le ).
  29. Tout le monde en parle, SRC, 25 septembre 2011.
  30. « Mariage de Denise Bombardier et Jim Jackson » (consulté le ).
  31. Mayssa Ferah, Catherine Handfield et Dominic Tardif, « Denise Bombardier emportée par le cancer: « On perd une voix unique » », La Presse,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  32. « Denise Bombardier est décédée à 82 ans »(Archive.orgWikiwixArchive.isGoogleQue faire ?), sur TVA Nouvelles, (consulté le ).
  33. Plusieurs centaines de personnes ont rendu un dernier hommage à Denise Bombardier. Radio-Canada, 14 juillet 2023. Lire en ligne
  34. mbiance, « Gagnants depuis 1987 | Prix Gémeaux », sur academie.ca (consulté le ).
  35. « Denise Bombardier reçoit le prix Reconnaissance », sur lapresse.ca, (consulté le ).

Sur les autres projets Wikimedia :

Articles connexes

[modifier | modifier le code]

Liens externes

[modifier | modifier le code]