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Césaréum

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Césaréum
Évocation du Césaréum d'Alexandrie vu depuis le sud du complexe.
Temple de l’Égypte antique
Époque
Constructeur
Ville
Coordonnées
Carte

Le Césaréum (en latin Caesareum ; en grec ancien : Καισάρειον), situé à Alexandrie en Égypte, était dans l'Antiquité un sanctuaire, aujourd'hui détruit, commencé par Cléopâtre VII en l'honneur de Marc Antoine[1] et transformé après leur mort par Auguste en temple du culte impérial.

Statue de Saad Zaghloul sur le site du Césaréum.

Le site du Caesareum se trouve au bord du port oriental (Portus magnus) d'Alexandrie, au niveau de l'Hôtel Métropole. À cet endroit se trouve aujourd'hui un monument coiffé d'une statue en l'honneur de Saad Zaghloul (vers 1858-1927), homme politique nationaliste égyptien, premier ministre en 1924.

En 13/12 av. J.-C. les deux obélisques datant de Thoutmôsis III qui étaient érigés dans le temple de Rê à Héliopolis ont été transportés devant ce sanctuaire[1]. À l'époque moderne ces deux obélisques prirent le nom d'aiguilles de Cléopâtre, l’un d’eux est désormais à Londres et l’autre à New York.

Le philosophe juif Philon d'Alexandrie, contemporain d'Auguste, évoque le temple de César à Alexandrie qu'il appelle Sébastion (grec ancien : Σεϐαστεῖον), c'est-à-dire temple d'Auguste. Ainsi, d'après Philon, il est évident que le Césaréum avait été dédié au dieu César Sébastos (Caesareum Sebasteion), c'est-à-dire à Auguste[2]. Il donne, vers l'an 40, un texte très vague : il s'extasie devant la beauté du monument dont il donne une description détaillée et exaltée où il décrit le Césaréum décoré de statues et de peintures, agrémenté de bosquets, cours et portiques ainsi que d’une bibliothèque. Mais il n'indique pas à quel ordre architectural il appartient et ne donne aucun détail sur sa construction.

L'édifice fut transformé en église par les Ariens en 345, inaugurée par Athanase en 356. Cette église a été le siège du patriarche d'Alexandrie au IVe siècle. C'est à cet endroit qu'Hypatie, philosophe néoplatonicienne, mathématicienne et astronome, très réputée en son temps, est prise à partie et assassinée en 415 par une foule de chrétiens fanatisés, à l'époque des rivalités politiques entre l'évêque Cyrille d'Alexandrie et le préfet Oreste[3].

Le , le duc d'Égypte Trajan lance la reconstruction du Césaréum sur l'ordre de l'empereur Valens[4].

De 2000 à 2002, les archéologues du Centre d'études alexandrines ont fouillé le site du Césaréum (ancien garage Lux et cinéma Park) mettant au jour une demi-douzaine de citernes d'époque médiévale et un cimetière paroissial du VIe siècle. Sous le cimetière, sont apparus des restes appartenant au temple païen : une statue colossale en marbre blanc d'un empereur romain vêtu d'une cuirasse, de la fin du IIe siècle, Marc Aurèle ou Septime Sévère, l'un ou l'autre pouvant être identifié d'après les restes de la barbe ; ainsi que des restes de colonnes de fort diamètre, en granite d'Assouan.

Notes et références

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  1. a et b « Le Césaréum »
  2. Néroutsos 1878, p. 175-180.
  3. Socrate le Scolastique, p. 13-15.
  4. Jones, Martindale et Morris 1971, p. 921–922.

Bibliographie

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  • Socrate le Scolastique, Histoire ecclésiastique, vol. VII (lire en ligne), chap. XV (« Mort de la savante Hypatie »), p. 13-15
    « Au cours de la fête chrétienne du Carême, en mars 415, les parabalani, sous les ordres du lecteur nommé Pierre, ont attaqué Hypatie alors qu'elle rentrait chez elle. Ils l'ont traînée au sol jusqu'à une église voisine connue sous le nom de Caesareum, où ils l'ont déshabillée de force, puis l'ont tuée avec des ostraca. Ils ont ensuite découpé son corps en morceaux puis ont traîné ses membres mutilés à travers la ville jusqu'à un endroit appelé Cinarion, où ils ont mis le feu à ses restes. »
  • Tassos Demetrios Néroutsos, « Notice sur les deux obélisques qui étaient placés devant le Césaréum à Alexandrie », Bulletin de correspondance hellénique, vol. 2, no 2,‎ .
  • Cyrille d'Alexandrie, Le temple du Césaréum et l'église patriarcale d'Alexandrie, Le Caire, Imprimerie nationale, (OCLC 39955941).
  • (en) Arnold Hugh Martin Jones (dir.), John Martindale (dir.) et John Morris (dir.), Prosopography of the Later Roman Empire, Cambridge, Cambridge University Press, , 1204 p. (ISBN 978-0521072335, lire en ligne), p. 921–922.
  • (en) Duncan Fishwick, « The Temple of Caesar at Alexandria », American Journal of Ancient History, no 9,‎ , p. 131-134.
  • (en) Duncan Fishwick, « The Caesareum at Alexandria Again », American Journal of Ancient History,‎ , p. 62-72.
  • Jean-Luc Arnaud, « Sources et méthodes de restitution, les obélisques et le Césaréum d'Alexandrie », Études Alexandrines, Alexandrie, Centre d'études alexandrines, no 6,‎ , p. 177-190.
  • Jean-Yves Empereur, « Un temple pour César, le Césaréum », Dossiers d'Archéologie (Alexandrie, grecque, romaine, égyptienne), no 374,‎ ?, p. 40-41.
  • Jean-Yves Empereur (éd.), « Alexandrie, Césaréum. Les fouilles du cinéma Majestic. La consommation céramique en milieu urbain à la fin de l'époque hellénistique », Études Alexandrines, Alexandrie, Centre d'études alexandrines (CEAlex), no 38,‎ (ISBN 978-2-11-129852-1).

Articles connexes

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Liens externes

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