Arécoline
Arécoline | ||
Arécoline | ||
Identification | ||
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Nom UICPA | 1-méthyl-1,2,5,6-tétrahydropyridine-3-carboxylate de méthyle | |
Synonymes |
Arecolin, Methylarecaidin, Arecaline, Arecholine, Arecoline base, Methylarecaiden, Arekolin, Arecaidine methyl ester, |
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No CAS | ||
No ECHA | 100.000.514 | |
Code ATC | J05 | |
DrugBank | DB04365 | |
PubChem | ||
SMILES | ||
InChI | ||
Propriétés chimiques | ||
Formule | C8H13NO2 [Isomères] |
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Masse molaire[1] | 155,194 3 ± 0,008 1 g/mol C 61,91 %, H 8,44 %, N 9,03 %, O 20,62 %, 155,194 g/mol |
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pKa | 7,16 (Merck index 1996) | |
Propriétés physiques | ||
T° fusion | < 25 °C[2] | |
T° ébullition | 209 °C[2] | |
Solubilité | 1E+006 mg/L (à 25 °C) (Merck index 1996) | |
Propriétés optiques | ||
Indice de réfraction | 43,86 | |
Unités du SI et CNTP, sauf indication contraire. | ||
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L'arécoline, extrait de la noix d'arec (fruit du palmier à bétel ou aréquier), est un alcaloïde dont la molécule se rapproche de la structure du benzène (noyau tétrahydropyridinique) et à fonction ester donnant à cette molécule, qui se comporte comme l'acétylcholine (un neurotransmetteur) des propriétés actives dans le système nerveux central (cholinomimétiques). L'arécoline a également des propriétés vermifuges (antihelminthique).
Histoire
[modifier | modifier le code]En 1910, François Dorvault écrivait : « L'arécoline est un alcaloïde très toxique. Elle présente certaine des propriétés de la pelletiérine[Note 1] et de la pilocarpine. Comme saliagogue, elle est 10 fois plus active que la pilocarpine ; on l'emploie comme tel à la dose de 1/2 à 1 milligr. en injection hypodermique : la salivation commence 5 min après l'injection et devient maxima au bout d'une demi-heure. A la dose de 1 milligramme, elle pourrait agir comme tœnifuge[Note 2] à la façon de la pelletiérine. Instillée dans l’œil (solution à 1 ou 2 p. cent de bromhydrate d'arécoline) elle provoque du myosis et abaisse la pression intra-oculaire plus énergiquement que la pilocarpine ; toutefois elle peut déterminer des phénomènes d'irritation. Doses maxima du codex : bromhydrate 1 demi-milligr. en une fois ; un milligr. et demi par 24 heures. »[3]
Action biologique
[modifier | modifier le code]Dans de nombreuses cultures asiatiques, la noix d'arec est mâchée avec la feuille de bétel pour obtenir un effet stimulant[4]. L'arécoline est la principale substance psychoactive responsable des effets de la noix d'arec sur le système nerveux central.
L'arécoline a été comparée à la nicotine mais celle-ci agit principalement sur les récepteurs nicotiniques.
L'arécoline est un agoniste partiel des récepteurs muscariniques M1, M2, M3 et M4[5],[6], ce qui est considéré comme la principale cause de ses effets parasympathiques tels que la constriction des pupilles, la bronchoconstriction, etc.
Utilisation
[modifier | modifier le code]Grâce à ses propriétés agonistes muscariniques et nicotiniques, l'arécoline a amélioré les capacités d'apprentissage de volontaires sains[7]. Dans la mesure où l'une des caractéristiques de la maladie d'Alzheimer est un déclin cognitif, l'arécoline a été proposée comme traitement pour ralentir ce processus : administrée par voie intraveineuse, l'arécoline a permis une légère amélioration de la mémoire auditive et spatiale chez les patients atteints d'Alzheimer[8].
Cependant, en raison de possibles propriétés cancérogènes[9], elle n'a pas été retenue comme médicament.
L'arécoline a également été utilisée en médecine comme vermifuge[3],[10].
Notes et références
[modifier | modifier le code]Notes
[modifier | modifier le code]- Pelletiérine ou 1-pipéridin-2-ylpropan-2-one, numéro CAS
- Désignait des médicaments anti-parasitaires destinés à tuer le ténia
Références
[modifier | modifier le code]- Masse molaire calculée d’après « Atomic weights of the elements 2007 », sur www.chem.qmul.ac.uk.
- DrugBank
- François Dorvault, L'Officine, ou répertoire général de pharmacie pratique, Paris, Asselin et Houzeau, , 15e éd. (lire en ligne), p. 386
- (en) Gupta Prakash Chandra, Ray Cecily S, « Epidemiology of betel quid usage », Ann. Acad. Med. Singap., vol. 33, no 4 Suppl, , p. 31–6 (PMID 15389304, lire en ligne)
- (en) Yang YR, Chang KC, Chen CL, Chiu TH., « Arecoline excites rat locus coeruleus neurons by activating the M2-muscarinic receptor. », Chin J Physiol., vol. 43, no 1, , p. 23–8 (PMID 10857465)
- (en) Xie DP, Chen LB, Liu CY, Zhang CL, Liu KJ, Wang PS., « Arecoline excites the colonic smooth muscle motility via M3 receptor in rabbits. », Chin J Physiol., vol. 47, no 2, , p. 89–94 (PMID 15481791)
- (en) Human Metabolome Database
- (en) Christie JE, Shering A, Ferguson J, « Physostigmine and arecoline: effects of intravenous infusions in Alzheimer’s presenile dementia », British Journal of Psychiatry, vol. 138, no 1, , p. 46–50 (PMID 7023592, DOI 10.1192/bjp.138.1.46)
- (en) Saikia JR, Schneeweiss FH, Sharan RN., « Arecoline-induced changes of poly-ADP-ribosylation of cellular proteins and its influence on chromatin organization. », Cancer Letters., vol. 139, no 1, , p. 59–65 (PMID 10408909, DOI 10.1016/S0304-3835(99)00008-7)
- (en) Yusuf H, Yong SL, « Oral submucous fibrosis in a 12-year-old Bangladeshi boy: a case report and review of literature », International journal of paediatric dentistry / the British Paedodontic Society [and] the International Association of Dentistry for Children, vol. 12, no 4, , p. 271–6 (PMID 12121538)