Alofi (île)
Alofi | |||
Géographie | |||
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Pays | France | ||
Archipel | îles Horn | ||
Localisation | Océan Pacifique | ||
Coordonnées | 14° 20′ 24″ S, 178° 02′ 24″ O | ||
Superficie | 17,78 km2 | ||
Point culminant | mont Kolofau (pt) (417 m) | ||
Géologie | Atoll surélevé | ||
Administration | |||
Collectivité d'outre-mer | Wallis-et-Futuna | ||
Démographie | |||
Population | 1 hab. (2018) | ||
Densité | 0,06 hab./km2 | ||
Plus grande ville | Alofitai | ||
Autres informations | |||
Fuseau horaire | UTC+12 | ||
Géolocalisation sur la carte : Wallis-et-Futuna
Géolocalisation sur la carte : océan Pacifique
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Île en France | |||
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Alofi est une île de Polynésie, dans l'océan Pacifique occidental, formant avec Futuna (à 2 km au nord-ouest) et quelques récifs l'archipel des îles Horn.
Elle fait partie de Wallis-et-Futuna, collectivité d'outre-mer française. Elle est située dans le royaume d'Alo.
Géographie
[modifier | modifier le code]Île de 17,78 km2 d'origine volcanique, Alofi est très pentue, culminant à 417 m au mont Kolofau (pt)[1] (autrefois appelé Mont Bougainville[2]). Elle est entourée d'un récif corallien partiellement exondé, ce qui en fait un atoll surélevé[3]. Elle n'est distante de Futuna que de 1,8 km. Le chenal qui les sépare est appelé Vasa en futunien[1].
La forêt primaire couvre 70 % de la surface d'Alofi[1].
Elle est pratiquement inhabitée (un seul habitant permanent à Alofitai en 2024)[4],[5], mais elle a été habitée auparavant, avec plusieurs villages et chefferies installées[1].
Les différents terrains sont possédés par les familles futuniennes qui les cultivent.
La pointe Afaga, située à l'extrémité méridionale de l'île est, de toutes les terres françaises, le point le plus éloigné de Paris (16 252 km)[6].
À l'extrémité ouest de l'île se trouve la grotte de Loka, lieu de pèlerinage pour les Futuniens et source d'eau douce.
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Alofi au sud et Futuna au nord.
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Futuna et Alofi vues depuis l'espace (image orientée vers l'ouest).
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Plage d'Alofi en fin de journée.
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Le nord d'Alofi vu depuis un avion qui atterrit à l'aérodrome de Futuna pointe Vele.
Histoire
[modifier | modifier le code]Premiers habitants et premières chefferies
[modifier | modifier le code]La date du premier peuplement d'Alofi est incertaine. Cependant, des fouilles archéologiques menées dans les années 1970-1980 ont révélé la présence de céramiques à Mamalua à Alofi. À Futuna, le site de Tavai, fouillé par Patrick V. Kirch en 1974, daterait de la période Lapita, les traces d'occupation humaines remontant à [1], et celui d'Asipani remonterait à [1].
Des fouilles réalisées à Alofitai montrent la présence de poissons, coquillage et hameçons de pêche : « ceci montre que ces Océaniens anciens d'Alofi se nourrissaient de l'exploitation du petit lagon d'Alofitai tandis que ceux de Futuna, où il n'y a pas de lagon, devaient puiser l'essentiel de leur nourriture dans les ressources du sol »[1].
À cause d'une pression démographique importante, les habitants qui résident en bord de mer vont peu à peu occuper l'intérieur des terres à partir du VIe siècle : c'est le passage de la période Kele Uli (« terre noire ») à la période Kele Mea[1]. Plusieurs chefferies se mettent en place, à Mauifa, Tui Saavaka et Vakalasi ; une dernière chefferie, le Fale Tolu, apparaît plus tardivement[7].
Tandis que plusieurs forts sont construits à Futuna, un fort est érigé sur le mont Kolofau[7].
Tentatives d'invasions tongiennes
[modifier | modifier le code]Entre 1476 et 1504, les Tongiens envahissent Alofi. Le chef Gaatialili, qui régnait sur Uvea, investit le fort du mont Kolofau et projette d'envahir Futuna ; il est tué durant la guerre de Pakafu qui s'ensuit. Les invasions tongiennes à Futuna et Alofi s'arrêtent définitivement vers 1565 lorsque Kau'ulufenuafekai tente de conquérir Futuna et est battu à Leava[7].
Contact européen
[modifier | modifier le code]Le , Futuna et Alofi sont visitées par les navigateurs néerlandais Willem Schouten et Jacob Le Maire.
Rivalités entre chefferies et dépeuplement
[modifier | modifier le code]Les différentes chefferies existantes à Alofi sont en rivalité, voire en guerre. À la fin du XVIIe siècle, Mauifa, le chef de Loka chasse la chefferie Fale Tolu ; début XVIIIe, le chef Tui Asoa chasse le Tui Saavaka d'Alofi et le contraint à partir à Poi (Futuna). Une tentative d'élargir la zone d'influence de la chefferie d'Asoa se solde par une défaite militaire[7].
Un chef, Veliteki, parvient néanmoins à conquérir progressivement toute l'île d'Alofi du milieu du XVIIIe au début du XIXe siècle, en battant les différentes chefferies installées : d'abord le Mauifa, puis le Valakasi et enfin le Fale Tolu. Plusieurs batailles ont lieu à Alofitai. La conquête d'Alofi terminée, les belligérants tentent de conquérir Futuna[7].
Les guerres incessantes entraînent le dépeuplement de l'île et la perte des titres de chefferie propres à Alofi, « effacés par les guerriers de Futuna »[8]. À la suite de ces combats, les contours des deux royaumes d'Alo et de Sigave se dessinent ; ils sont fixés définitivement lors de la guerre du Vai de 1839. Alofi fait partie du royaume d'Alo[7].
Période contemporaine
[modifier | modifier le code]Dans les années 2000, Alofi n'est habitée que par une seule personne[9]. L'île est cultivée par des familles de Futuna qui y possèdent des champs. C'est également une destination touristique prisée des Futuniens[10]. Alofi est sous la responsabilité d'un ministre coutumier[11].
En 2019 et 2020, des fouilles archéologiques sont menées par Christophe Sand, de l'IRD, pour comprendre pourquoi l'île s'est dépeuplée. Ces fouilles ont montré qu'Alofi avait été peuplée par au moins 3 000 personnes[12].
Notes et références
[modifier | modifier le code]- Daniel Frimigacci et Bernard Vienne, Aux temps de la terre noire : ethnoarchéologie des îles Futuna et Alofi, Peeters Publishers, , 251 p. (ISBN 978-2-87723-030-8, lire en ligne), p. 11, 24, 45.
- Edwin Grant Burrows et Suzanne Manuaud, Futuna, ethnologie et actualité, Société d'études historiques de la Nouvelle-Calédonie, (lire en ligne), p. 11.
- « Islands of Wallis and Futuna (France) » (consulté le ).
- « Décret no 2018-1152 du authentifiant les résultats du recensement de la population 2018 des îles Wallis et Futuna », sur legifrance.gouv.fr (consulté le ).
- Estelle-Sara Soldner, « L'île d'Alofi, territoire le plus éloigné de la métropole, ne compte qu'un seul habitant », sur Sur la plage.com, (consulté le )
- « Environnement à Alofi : dernier avertissement du ministre coutumier aux "visiteurs indélicats" », sur Wallis-et-Futuna la 1ère (consulté le )
- Daniel Frimigacci et Bernard Vienne, Aux temps de la terre noire : ethnoarchéologie des îles Futuna et Alofi, Peeters Publishers, , 251 p. (ISBN 978-2-87723-030-8, lire en ligne), p. 161-165.
- Daniel Frimigacci et Bernard Vienne, Aux temps de la terre noire : ethnoarchéologie des îles Futuna et Alofi, Peeters Publishers, , 251 p. (ISBN 978-2-87723-030-8, lire en ligne), p. 61.
- « Découvrir Futuna - Tourisme à Wallis et Futuna », sur wallis-futuna.travel (consulté le ).
- « Alofi, ça vous tente pour vos vacances ? », sur Wallis-et-Futuna la 1ère (consulté le ).
- « Environnement à Alofi : dernier avertissement du ministre coutumier aux "visiteurs indélicats" », sur Wallis-et-Futuna la 1ère (consulté le ).
- « Futuna : des fouilles archéologiques sur l'île de Alofi pour comprendre son dépeuplement », sur Wallis-et-Futuna la 1ère (consulté le ).
Annexes
[modifier | modifier le code]Articles connexes
[modifier | modifier le code]Liens externes
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- Notices dans des dictionnaires ou encyclopédies généralistes :