Affaire Philippe Pouzet
Affaire Philippe Pouzet | |
Vue de l'église Saint-André Massiac où P. Pouzet a exercé son ministère. | |
Fait reproché | Pédocriminalité |
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Chefs d'accusation | viols et agressions sexuelles sur mineurs |
Pays | France |
Ville | Sommières (1984), Massiac (2011 à 2017) |
Date | 1984, 2011 à 2017 |
Nombre de victimes | 2 et 4 |
Jugement | |
Statut | trois mois de prison avec sursis (1984) - 18 ans de réclusion (2024) |
Tribunal | cour d’assises du Cantal (2024) |
Date du jugement | 8 novembre 2024 |
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L'affaire Philippe Pouzet est une affaire judiciaire mettant en cause un ancien prêtre catholique français, Philippe Pouzet. Accusé d'agressions sexuelles et de viols sur des mineurs de 2011 à 2017, il est condamné en novembre 2024 à dix-huit ans de prison. L’Église, consciente de son comportement, n’avait rien fait pour écarter Philippe Pouzet.
Historique
[modifier | modifier le code]Philippe Pouzet, issu d’une famille aisée du Maine-et-Loire, est licencié de lettres modernes. Il a enseigné au sein du lycée français de Rome[1],[2].
Après avoir agressé sexuellement deux enfants à Sommières dans le Gard, alors qu'il est maître d’internat, Philippe Pouzet est jugé pour « attentat à la pudeur » en 1984. Il est condamné à trois mois de prison avec sursis[3]. En 1990, un de ses supérieurs indIque : « Il serait imprudent d’engager un tel homme dans le ministère presbytéral » ». Il est constaté des « problèmes d'affectivité », des « moments d’abandons » qui se traduisent par des « incidents ». De 1990 à 1994, au moins trois autres faits d'agressions sont constatés à Rome et dans les Bouches-du-Rhône. Il est néanmoins ordonné prêtre en 1995[2].
Philippe Pouzet est curé de Massiac de 2011 à 2017 dans le diocèse de Saint-Flour[1].
En 2012, un jeune homme indique par courrier au responsable du diocèse le comportement de Philippe Pouzet, ce dernier l'ayant agressé sexuellement en 2001, dans un presbytère à Saint-Flour. L'évêque du diocèse de Saint-Flour, Bruno Grua, ne le reçoit pas, n'informe pas la justice et maintient le prêtre dans ses fonctions. C'est cinq ans plus tard, en 2017, que cette lettre est finalement transmise au tribunal quand des premiers soupçons de pédophilie apparaissent [4].
À la suite d'une dénonciation et d'une première enquête sans résultats probants, Philippe Pouzet est déplacé, par l'évêque Bruno Grua, en septembre 2017 à Aurillac où il donne des cours de catéchisme[1]. Puis après le témoignage de deux enfants de Massiac, une nouvelle enquête est ouverte. Il est mis en examen pour « agressions sexuelles et viol sur mineurs de 15 ans », à savoir une fille et trois garçons d'une même famille et placé en détention provisoire en septembre 2018. Il est libéré sous contrôle judiciaire en juin 2020[5].
En novembre 2024, il est jugé pour les agressions sexuelles de quatre enfants d’une même famille et le viol de l’un d’entre eux en 2017. Àgé de 70 ans, il est condamné par la cour d’assises du Cantal, à dix-huit ans de prison, ainsi qu'à « une injonction de soins, un suivi sociojudiciaire de cinq ans, une interdiction de se rendre dans le Cantal et une interdiction de toute activité avec des mineurs à vie »[3].
Références
[modifier | modifier le code]- Pauline Delassus`, « Pédophilie : le curé de Massiac Philippe Pouzet mis en examen pour viol aggravé », Paris Match, (lire en ligne, consulté le ).
- Pierre Chambaud, « L'itinéraire sinueux d'un prêtre dangereux », La Montagne, (lire en ligne, consulté le ).
- « Un prêtre condamné à dix-huit ans de prison pour viol et agressions sexuelles sur mineur », Le Monde, (lire en ligne, consulté le ).
- « Prêtre soupçonné d’agressions sexuelles : l’évêque avait été alerté », Le Parisien, (lire en ligne, consulté le ).
- Éric Le Bihan, « Cantal : remise en liberté de l'ancien curé de Massiac, accusé d'agressions sexuelles sur mineurs », France Bleu, (lire en ligne, consulté le ).