Émile Tumelaire
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Enseignant, directeur d'école, préfet des études, mutualité |
Émile Tumelaire (né le à Ath et décédé en à Watermael-Boisfort[1]) est un enseignant, préfet des études et mutualiste belge. Il est l'un des grands protagonistes du développement des mutualités en Belgique à la fin du XIXe siècle.
Biographie
[modifier | modifier le code]Il est le fils de Jean-Baptiste Tumelaire, imprimeur et de Marie-Thérèse Davoise, couturière. Il fait ses études au collège communal d'Ath. Il poursuit avec des études universitaires d'abord à l'Université de Gand en 1875[2] puis à l'Université de Liège en 1880 où il obtient un doctorat en philosophie et lettres. Il se marie trois fois. Avec Marie Josèphe Mitiens en 1872 (décédée à 24 ans en 1875), avec Maria-Joséphine Tilkin (décédée à 39 ans en 1895 selon acte de décès) et avec Célina Duquesne en 1903.
Vie professionnelle
[modifier | modifier le code]Enseignement
[modifier | modifier le code]Il enseigne d'abord au Collège communal d'Ath puis au Collège et à l'Athénée de Charleroi[3]. Pendant de nombreuses années, il occupe la chaire de français de l'Ecole industrielle de Charleroi. En 1898, il est appelé à la direction de l'École industrielle de Montignies-sur-Sambre lors de la création de celle-ci.
En 1900, il est nommé préfet des études de l'Athénée Royal d'Ath[4]. En 1909, il prend sa retraite[5].
Mutualiste et philanthrope
[modifier | modifier le code]Il est un apôtre de la mutualité. Il l'a préconisée et développée au temps où elle ne faisait pas encore partie des mœurs et qu'elle ne recueillait que méfiance des classes populaires. Dès 1886, il est l'un des créateurs des « Fourneaux économiques de Charleroi » , société coopérative d'alimentation économique du bassin de Charleroi dont il devient administrateur et secrétaire[6].
En 1887, il crée la Société de secours mutuels L'Espérance à Charleroi avec Édouard Falony, Remy Mattens, Henri Bronckart, et François Verstegen[7]. L'Espérance prend rapidement de l'importance malgré l'hostilité des dirigeants du Parti socialiste en gestation. Son programme s'appuyait sur la solidarité, la fraternité et l'altruisme en s'efforçant de convaincre la classe ouvrière. Le était inaugurée la Fédération des Sociétés de secours mutuels neutres du bassin de Charleroi à l'intérieur de l'hôtel de ville de Charleroi. Quatorze sociétés mutualistes avaient adhéré à la fédération dont treize avaient été fondées par Émile Tumelaire[8]. Ces sociétés grouperont bientôt des dizaines de milliers d'adhérents. Les statuts de la fédération instituaient une caisse de réassurance et un Conseil d'arbitrage et de conciliation[9]. Cette fédération prend l'initiative d'éclairer les pouvoirs publics sur l'importance de la protection sociale, ancêtre de la Sécurité sociale. L'exemple de Charleroi a ensuite été suivi dans toute la Belgique avec la création de caisses de réassurance neutres, catholiques et socialistes. Émile Tumelaire assumera ainsi la présidence de l'Union nationale des Fédérations mutualistes[10].
Ayant pris sa retraite d'enseignant, il revient à Charleroi où il poursuit sa propagande pour les œuvres de prévoyance sociale. Le Conseil communal de Charleroi le désigne pour faire partie de la Commission des hospices. Il continue ainsi à faire preuve de dévouement pendant la Première Guerre mondiale[11].
Hommages et distinction
[modifier | modifier le code]Depuis le , la « Rue Émile Tumelaire » perpétue sa mémoire à Charleroi Ville-Haute. Une plaque commémorative y a été apposée en 1929, œuvre du sculpteur Jules Van der Stock (1897-1944).
En 1898, la distinction suivante lui a été décernée par le roi Léopold II de Belgique en récompense pour ses activités de mutualiste :
Notes et références
[modifier | modifier le code]- « Nécrologie », Gazette de Charleroi, , p. 3.
- Rapport triennal sur l'état de l'enseignement moyen en Belgique, Bruxelles, FR Goebaerts,
- Jean Everard, Monographie des rues de Charleroi, Charleroi, Collins, , 223 p., p. 90.
- D. Jordell, Catalogue général de la librairie française - Tome 22ème, Paris, D. Jordell, , 626 p..
- Revue de l'Instruction publique en Belgique, .
- « Fourneaux économiques de Charleroi », Gazette de Charleroi, , p. 2
- Francis Poty et Jean-Louis Delaet, Charleroi, Bruxelles, Présence et action culturelle, coll. « Mémoire ouvrière / Histoire des fédérations » (no 3), , 209 p., p. 40-41.
- Louis Varlez, Belgique: économie sociale, A.Vromant&company, , 191 p., p. 175.
- « Un apôtre de la Mutualité », Gazette de Charleroi, , p. 2.
- Revue belge de sécurité sociale, Ministère de la prévoyance sociale, , p. 742-743.
- « La mort d'Emile Tumelaire », Gazette de Charleroi, , p. 2