Émile Ricquier
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Émile Ricquier, né le à Amiens[1] et mort le est un architecte français. Il a été architecte en chef du département de la Somme.
Biographie
[modifier | modifier le code]Famille
[modifier | modifier le code]À sa naissance, il est déclaré né de père inconnu et enregistré sous le nom de Charles Émile Théodore Leroy, fils de Marcelline Prudence Leroy, née le à Amiens, domiciliée rue des Lombards à Amiens. Sa mère était « recercisseuse de velours » ou repriseuse. Il est reconnu et légitimé par mariage contracté à la mairie du 4e arrondissement de Paris le entre sa mère et Jacques Eugène Ricquier, surveillant de voitures, né le [2] à Amiens.
Émile Ricquier eut trois frères. L'aîné, Gustave Jules Edouard, est né à Amiens, le . Déclaré de père inconnu, il est enregistré sous le nom de Leroy. Son second frère, Alphonse Lucien, est né le à Amiens, également de père inconnu. Comme Charles Emile Théodore, ils seront légitimés par le mariage entre Jacques Eugène Ricquier et Marcelline Prudence Leroy, le . Le frère cadet, Eugène Gustave Jules Ricquier, est né le dans l'ancien 9e arrondissement de Paris. Ce dernier décède le , au no 89 de la rue Charenton Saint-Antoine dans le 12e arrondissement de Paris.
Sa mère, Marcelline Prudence Leroy, décède le , au no 184 de la rue du Faubourg Saint-Antoine dans le 12e arrondissement de Paris.
Le , Émile Ricquier épousa Marie Louise Jacob à Amiens. Il est employé dans le cabinet de l'architecte Pinsard[3] et demeure rue des Clairons à Amiens.
Il participe à la guerre de 1870 comme garde-mobile et soldat du génie[3].
Par ailleurs, il est domicilié de droit chez son père, Jacques Eugène Ricquier, concierge à Paris au no 27 de la rue Campagne. Son père, Jacques Eugène Ricquier, décède le , au no 1 de la rue Cabanis dans le 14e arrondissement de Paris. Celui-ci était né également de père inconnu et portait le nom de sa mère Ursule Eugénie Ricquier. Cette dernière, la grand-mère de Charles Émile Théodore Ricquier, était née le 2 pluviôse an IV à Amiens et décéda dans cette même ville le d'une phtisie pulmonaire. Elle exerçait le métier de « recercisseuse de velours ».
Charles Émile Théodore Ricquier et Marie Louise Jacob sont enterrés au Cimetière de La Madeleine à Amiens.
Carrière professionnelle
[modifier | modifier le code]Originaire du quartier Saint-Leu, à Amiens, il y fit son apprentissage. Il réalisa la plupart de ses œuvres à Amiens et dans les environs.
Un oncle le forme à la maçonnerie [4] puis il apprend le métier d'architecte dans les cabinets d'architectes parisiens et de Charles Joseph Pinsard à Amiens[5].
Émile Ricquier ouvre son cabinet d'architecte à l'âge de 30 ans et remporte un prix d'architecture en 1879[6].
Le , le Conseil général du département de la Somme décida la construction d’un asile pour recevoir les aliénés du département[7], dont l'implantation est prévue à Dury. Les travaux sont confiés à Émile Ricquier. La construction de cet établissement débute en 1886 et il est inauguré le .
En 1886, il est chargé de la construction du cirque municipal d’Amiens (dit actuellement cirque Jules-Verne[8]), qui jusqu’alors n’était qu’un cirque temporaire construit en bois. L’architecte s’inspire du Cirque d'Hiver de Paris. Le bâtiment est inauguré le par Théodore Rancy ; il fait partie de ce que l’on appelle les cirques Rancy, rares cirques d’hiver en France.
Émile Ricquier est également l’architecte de l'horloge Dewailly à Amiens, appelée aussi « horloge Marie-sans-chemise ». Il mit trois ans à constituer l’horloge dans un style rococo : il lui donne trois faces, qu’il fait éclairer au gaz ; le , l’horloge est installée place Gambetta où passaient des tramways à l’époque. Albert Roze, sculpteur Amiénois réalise Marie-sans-chemise, installée un an après sur l’horloge de Ricquier.
Amiens lui doit également la salle d'hydrothérapie mauresque de l'hôtel Vagniez-Renon et le grand salon du musée de Picardie...
Sociétés savantes et comités
[modifier | modifier le code]Émile Ricquier est élu en 1883 comme membre de la fédération des architectes du Nord de la France[9].
Il est nommé en 1886 au comité départemental de la Somme pour l'exposition universelle et internationale de 1889 par le ministre du commerce et de l'industrie[10]
Il est reçu à l'Académie des sciences, des lettres et des arts d'Amiens en 1892 après un discours sur l'amphithéâtre d'Arles[11], Jules Verne étant chargé de son accueil[12].
Réalisations notables
[modifier | modifier le code]- 1883-1886 La poste centrale d'Amiens ;
- 1883-1887 Lycée Madeleine-Michelis à Amiens ;
- 1886-1891 Asile d'aliénés de la Somme à Dury (actuel Centre hospitalier psychiatrique Philippe-Pinel) ;
- 1886-1889 Cirque Jules-Verne ;
- 1889 Ecole normale d'instituteurs, actuellement lycée Robert-de-Luzarches à Amiens ;
- 1895, L'église Saint-Vaast de style néo-roman et néo-byzantin à Cardonnette ;
- 1895, Usine de confection Lefèvre Calot et Cie, 70 rue des Jacobins à Amiens ;
- 1896-1897 Horloge Marie-sans-chemise avec Albert Roze ;
- 1898-1903 Couvent du Sacré-Cœur de Jésus et de Marie, maintenant lycée Saint-Remi ;
- 1900-1902, Construction de l'église Saint-Pierre de Cayeux-sur-Mer ;
- 1903-1904, Plans de la nouvelle maison d'arrêt d'Amiens, 445 route d'Albert (actuellement 85, avenue de la Défense-Passive).
Galerie Photos
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Lycée Madeleine-Michelis : façade sur rue des Otages.
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L'église Saint-Vaast de Cardonnette.
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Lycée Robert-de-Luzarches, ancienne école normale d'instituteurs.
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Horloge Marie sans chemise.
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Poste centrale d'Amiens : façade ouest sur place Léon-Debouverie.
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Lycée Saint-Rémi d'Amiens.
Notes et références
[modifier | modifier le code]- « Acte de naissance », sur Mémoires de la Somme.
- « Acte de naissance », sur Mémoires de la Somme
- Verne 1892 : p. 84
- Verne 1892 : p. 82-85 gallica.bnf.fr - [1]
- Verne 1892 : p. 82-85, "...Charles Pinsard, l'un des plus estimés de nos concitoyens. Là, pendant quelques années, en qualité de conducteur de travaux, il dirige ceux de l'Hôtel-Dieu, de la maison Duflos, de l'usine Cosserat, de l'hospice de Péronne...", gallica.bnf.fr - [2]
- Verne 1892 : p. 85-86
- Historique sur le site du centre hospitalier Philippe-Pinel.
- Jules Verne était conseiller municipal de la ville à l'époque de la construction du cirque. Voir aussi Fiche du bâtiment sur le site du Routard.
- Fédération des architectes du Nord de la France, Bulletin de la Société régionale des architectes du Nord de la France, 1883 no 16, p. 66 à lire sur gallica.bnf.fr
- Le Génie civil : revue générale des industries françaises et étrangères, 18 décembre 1886, t. 10, no 7, p. 116 à lire sur gallica.bnf.fr
- Ricquier 1892
- Verne 1892
Bibliographie
[modifier | modifier le code]- Ricquier 1892 : Émile Ricquier, L'amphithéâtre d'Arles. Discours de réception de M. Ricquier. Séance du , Mémoires de l'Académie des sciences, belles-lettres et arts d'Amiens, 1892, t. 39, p. 64-77à lire sur gallica.bnf.fr.
- Verne 1892 : Jules Verne, Réponse au Discours de M. Riquier, Mémoires de l'Académie des sciences, agriculture, commerce, belles-lettres et arts du département de la Somme, 1892, t. 39, p. 78 et suivantes (Biographie d'Émile Ricquier) à lire sur gallica.bnf.fr
- Foccart 1990 : Jacques Foucart, La Marie sans chemise d'Albert Roze et l'horloge Dewailly d'Emile Ricquier, Amiens, Bibliothèque municipale, coll. « Eklitra » (no 61), , 21 p. (ISBN 978-2-857-06031-4 et 2-857-06031-9, OCLC 22002438).
Liens externes
[modifier | modifier le code]- Horloge Dewailly et Marie-sans-chemise à Amiens à Amiens (80)
- Architecte / Maître d'œuvre Émile Ricquier
- Ricquier Émile, base Mérimée
- Inventaire.picardie.fr. Façade et coupe transversale par Emile Ricquier, 1897 (AD Somme ; 99 O 1817). École primaire mixte et mairie de Franqueville, devenue mairie et logement
- Jules Verne, Discours d’inauguration du Cirque Municipal d’Amiens, JV.Gilead.org.il.