Les essais nucléaires américains ont laissé un héritage radioactif mortel
Publié à l'origine sur Global Voices en Français
[Toutes les références dans le texte sont en anglais, sauf indication contraire.]La République des Îles Marshall a remporté une victoire diplomatique : de 2025 à 2027, elle représentera la région du Pacifique au Conseil des droits de l'homme de l'ONU. Les représentants des Îles Marshall ont promis sur X (anciennement Twitter) à faire avancer l’agenda des petits États insulaires aux prises avec les graves effets du changement climatique.
As the Marshallese proverb goes, ‘An pilinlin koba komman lometo’ (The collection of individual droplets makes a mighty ocean), the Republic of Marshall Islands is committed to representing the Pacific region and advocating for the interests of Small Island Developing States within the Council.
Comme le dit le proverbe marshallais « An pilinlin koba komman lometo » (ou littéralement : « un ensemble de gouttelettes d'eau créé un océan »), la République des Îles Marshall représentera la région Pacifique et protégera les intérêts des petits États insulaires en développement au sein du Conseil.
La République a également réitéré sa demande de justice nucléaire, dénonçant le rôle de l'ONU et du gouvernement américain dans les essais nucléaires menés dans le pays de 1946 à 1958. Au cours de cette période, l'armée américaine a effectué au moins 67 essais, au cours desquels environ 318 engins explosifs ont été abandonnés dans l'océan Pacifique, endommageant les écosystèmes marins et causant des dommages irréparables aux zones environnantes. Les essais ont également libéré des quantités massives de radiations qui ont irrémédiablement altéré la santé des habitants de l'île, entraînant des brûlures, des malformations congénitales et des cancers.
La puissance explosive totale de ces essais était plusieurs milliers de fois supérieure à celle de la bombe atomique qui détruisit Hiroshima en 1945.
Un dialogue interactif, parrainé par le Conseil des droits de l'homme des Nations Unies, a mis en évidence l'impact dévastateur des essais. La Haut-Commissaire adjointe des Nations Unies, Nada Al-Nashif, a résumé les conclusions du bureau :
During consultations, the Office of the United Nations High Commissioner for Human Rights heard harrowing accounts of the historical and ongoing impacts of nuclear testing: Stories of radiation exposure and the proliferation of cancers, of painful memories of miscarriages, stillbirths, and of what some Marshallese refer to as ‘jellyfish babies’ – infants born with translucent skin and no bones. A somber reminder of the gendered impacts of radiation exposure.
Au cours des consultations, le Haut-Commissariat des Nations Unies aux droits de l'homme a entendu des récits poignants sur les conséquences historiques et actuelles des essais nucléaires : des histoires d'exposition aux radiations et de propagation de cancer, des souvenirs douloureux de fausses couches, de mort-nés, et de ce que certains habitants des Îles Marshall appellent les « bébés méduses », des bébés nés avec une peau translucide et sans os. Un sombre rappel des conséquences de l’exposition aux radiations sur les hommes et sur les femmes.
Last Friday, 4 Oct, #HRC57 held an Enhanced Interactive Dialogue on the #nuclearlegacy in the Marshall Islands with @nuclear_RMI & @MEInonprofit. #OHCHR presented a report highlighting the ongoing effects of the 67 known nuclear tests performed between 1946 and 1958. pic.twitter.com/DOZpvyFQq8
— Marshall Islands Permanent Mission in Geneva (@RMIGeneva) October 7, 2024
Vendredi dernier, le 4 octobre, le #HRC57 [Conseil des droits de l'homme des Nations Unies] a tenu un dialogue interactif renforcé sur l'héritage nucléaire des Îles Marshall avec @nuclear_RMI [Commission nucléaire nationale de la République des Îles Marshall] et @MEInonprofit [ONG Marshall Islands Education Initiative]. Le #OHCHR [Haut-Commissariat aux droits de l'homme] a publié un rapport soulignant les conséquences actuelles des 67 essais nucléaires connus menés entre 1946 et 1958.
pic.twitter.com/DOZpvyFQq8— Marshall Islands Permanent Mission in Geneva (@RMIGeneva) 7 octobre 2024
Lors de la 79e Assemblée générale des Nations Unies, la présidente des Îles Marshall, Hilda Heine, a appelé l'ONU à donner l'exemple et à s'excuser pour sa décision d'approuver les essais nucléaires dans les années 1950.
We did not choose this nuclear fate — it was chosen for us…We can't undo the past. But as a United Nations, we owe it to ourselves to make amends through the adoption of a resolution which formally apologizes for the failure to heed the petition of the Marshallese people. By doing so, all of us will begin the process of healing, and to re-establish faith and trust in this institution.
The trust was violated when 67 known nuclear weapons were tested on our atolls, leading to perpetual displacement and depriving our people of their rights.
Nous n’avons pas choisi ce destin nucléaire, il a été choisi pour nous… Nous ne pouvons pas changer le passé. Mais en tant qu'ONU, nous avons la responsabilité de faire amende honorable en adoptant une résolution qui présente des excuses officielles pour ne pas avoir donné suite à la pétition du peuple des Îles Marshall. En faisant cela, nous entamerons tous le processus de guérison et restaurerons la foi et la confiance dans cette institution.
La confiance a été brisée lorsque 67 armes nucléaires connues ont été testées sur nos atolls, entraînant un déplacement continuel de la population et privant nos peuples de leurs droits.
Heine a également déclaré qu'« il ne peut y avoir de justice sans vérité », faisant référence au refus du gouvernement américain de déclassifier les documents liés aux essais nucléaires.
Despite these wrongs, for almost 80 years, we have not received an official apology. There has been no meaningful reconciliation, and we continue to seek redress.
The Marshallese people were misled, forcibly displaced and subjected to scientific experimentation without their consent.
Malgré l’injustice commise, depuis près de 80 ans, nous n’avons pas reçu d’excuses officielles. Il n’y a pas eu de réconciliation significative et nous continuons de chercher réparation.
Les habitants des Îles Marshall ont été induits en erreur, déplacés de force et soumis à des expériences scientifiques sans leur consentement.
Danity Laukon, spécialiste des programmes d'études pour le système scolaire public de la République des Îles Marshall, a représenté les jeunes lors d'un événement parallèle des Nations Unies à Genève. Elle a souligné les conséquences à long terme des essais nucléaires dans son pays.
Unfortunately many of us in this generation are only starting to realize this history now. The younger generations are also impacted because of the nuclear testing and that's true.
My grandparents were survivors of World War II, and when the nuclear bombs were exploding it triggered the trauma again from the world war that they lived through.
]]>Malheureusement, beaucoup d’entre nous au sein de cette génération commencent seulement à prendre conscience de cette histoire. Les jeunes générations ont également souffert des essais nucléaires, et c’est vrai.
Mes grands-parents ont survécu à la Seconde Guerre mondiale et les explosions de bombes nucléaires ont ravivé le traumatisme de la guerre mondiale qu'ils ont vécue.
Trois pays ont déposé une requête auprès de la Cour pénale internationale.
Publié à l'origine sur Global Voices en Français
[Toutes les références dans le texte sont en anglais, sauf indication contraire.]
Les États insulaires du Pacifique que sont Vanuatu, Fidji et Samoa ont officiellement demandé à la Cour pénale internationale (CPI) d’inclure le terme « écocide » dans leur liste de crimes.Ils proposent de définir l’écocide comme « des actes illégaux ou gratuits commis en sachant qu’ils sont susceptibles de causer des dommages graves, étendus ou à long terme à l’environnement ».
Cette initiative a commencé alors que les nations insulaires du Pacifique sont confrontées à une menace unique et sans précédent liée à la crise climatique actuelle. Comme l’a noté l’Organisation météorologique mondiale (OMM) dans un communiqué de presse d’août 2024, « les trois dangers que sont l’élévation accélérée du niveau de la mer, le réchauffement et l’acidification des océans, mettent en péril les îles du Pacifique dont la vitalité socio-économique, et l'existence même, sont de plus en plus menacées par le changement climatique ».
Si la CPI accepte l'appel, les dirigeants des gouvernements et des corporations accusés de polluer en toute impunité pourront être poursuivis pour écocide.
Les représentants de Vanuatu ont suggéré l’idée pour la première fois lors de l’Assemblée des États parties à la CPI en 2019. Ils ont déclaré que la détermination de la CPI à « renforcer l'état de droit international pour protéger notre patrimoine et environnement communs pourrait devenir notre héritage commun ».
Odo Tevi, représentant permanent de Vanuatu auprès de l'ONU, a déclaré que les règles de la CPI doivent être réformées car elles ne traitent que des crimes environnementaux pendant les conflits.
Reckless destruction of nature can and does take place at any time, not just during conflict. If we want to inhabit and inherit a livable planet, we must act now.
We must recognise the dire threat and dire consequences of severe environmental destruction wherever and whenever it occurs.
La destruction irresponsable de la nature peut se produire et se produit à tout moment, pas seulement pendant les conflits. Si nous voulons peupler et hériter d’une planète habitable, nous devons agir maintenant.
Nous devons reconnaître la menace désastreuse et les conséquences catastrophiques d’une grave destruction de l’environnement, où qu'elle se produise et à n'importe quel moment.
Tevi a expliqué pourquoi l'écocide devrait être reconnu comme un crime international.
The recognition of ecocide as a crime sends a powerful message: the destruction of nature will no longer go unpunished. This is about holding those responsible for environmental destruction accountable, whether they are governments, corporations, or individuals.
Environmental damage is often overlooked until it begins to affect humans. But by then, it’s often too late. We need to act now to ensure the long-term protection of ecosystems and prevent irreversible damage.
Reconnaitre l’écocide en tant que crime envoie un message fort : la destruction de la nature ne restera plus impunie. Il s'agit de demander des comptes aux responsables de la destruction de l'environnement, qu'il s'agisse de gouvernements, d'entreprises ou d'individus.
Les dommages environnementaux sont souvent ignorés jusqu’à ce qu’ils commencent à affecter les populations. Mais il est alors souvent trop tard. Nous devons agir maintenant pour garantir la protection à long terme des écosystèmes et prévenir des dommages irréversibles.
Ralph Regenvanu, Envoyé spécial de Vanuatu pour le changement climatique et l'environnement, a résumé la situation des petits États insulaires souffrant de l'élévation du niveau de la mer et d'autres impacts graves du changement climatique.
Environmental and climate loss and damage in Vanuatu is devastating our island economy, submerging our territory, and threatening livelihoods. This tragedy is not unique to Vanuatu but is shared by many small island nations that, despite bearing the least responsibility for the crisis, suffer most from its impacts.
Les pertes et dommages environnementaux et liés au climat au Vanuatu dévastent notre économie insulaire, inondent la région et menacent les moyens de subsistance de nos communautés. Cette tragédie n’est pas propre à Vanuatu, mais elle est partagée par de nombreux petits États insulaires qui, bien qu’ils soient les moins responsables de la crise, sont ceux qui souffrent le plus de ses conséquences.
Le juge de la Cour suprême des Samoa, Vui Clarence Nelson, a parlé à LawNews de la nécessité d'agir et de ne pas se contenter de parler du changement climatique.
This country has taken the view that to help protect the environment we need to push for the inclusion of ecocide in the ICC statute as a criminal offence. The thinking being that if you criminalise it, you make the larger nations, who are the major emitters, responsible for their actions.
There’s frustration, clear frustration, at how there’s been a lot of talk but not a hell of a lot of action. Certainly our government has expressed that very strongly on the international stage and that position is shared by a lot of the Pacific island nations.
This would give momentum to climate action. Momentum’s something that’s very important to something like this – beginning to get a bit of traction and keeping it going.
Ce pays est d'avis que pour protéger l'environnement, nous devons faire pression pour que l'écocide soit inclus comme infraction pénale dans les statuts de la CPI. L’idée est que si l’écocide est criminalisé, les grands pays qui sont les principaux responsables d'émissions seront tenus responsables de leurs actes.
Un sentiment de frustration s’installe, une frustration évidente, à cause de la quantité de discussions et du si peu d’action. Bien entendu, notre gouvernement l’a exprimé très clairement au niveau international, et notre position est partagée par de nombreux pays insulaires du Pacifique.
Cela donnerait une impulsion à l’action pour lutter contre le changement climatique, laquelle est très importante dans ce genre de situation : il est essentiel de commencer avec un certain élan et de le maintenir.
Les scientifiques Nathan Cooper et Leilani Tuala-Warren de l'Université de Waikato ont appelé la Nouvelle-Zélande à soutenir la proposition de ses voisins du Pacifique.
The crime of genocide was adopted in 1948 as a result of the horrors of the second world war, and much work was necessary to define and delimit it. Faced with an array of existential threats from ecological crises, it is timely that an ecological crime has been proposed.
Aotearoa [New Zealand] was the first country in the world to give a river the legal status of a person. It should now follow that we support this proposal to criminalise ecocide, for the sake of our own environment and that of our neighbours.
Le génocide est devenu un crime en 1948 à la suite des horreurs de la Seconde Guerre mondiale, et il a fallu beaucoup de travail pour le définir de manière spécifique. Puisque nous sommes confrontés à un certain nombre de menaces existentielles causées par les crises environnementales, la proposition d'un terme pour décrire la notion de crime environnemental est particulièrement opportune.
Aotearoa [Nouvelle-Zélande] a été le premier pays au monde à accorder à une rivière le statut juridique d'une personne. Nous soutenons désormais la proposition visant à criminaliser l’écocide dans l’intérêt de notre propre environnement et de celui de nos voisins.
Djodjo Mehta, co-fondateur et PDG de Stop Ecocide International, a souligné l'importance juridique d'inclure l'écocide comme crime relevant de la compétence de la CPI.
By establishing legal consequences, we create a guardrail that compels decision-makers to prioritise safety for people and planet, fundamentally altering how they approach their obligations. We also create a route to justice for the worst harms, whether they occur in times of conflict or in times of peace.
En établissant des conséquences juridiques, nous créons un cadre qui oblige les décideurs à donner la priorité à la sécurité des personnes et de la planète, changeant fondamentalement la façon dont ils abordent leurs responsabilités. Nous ouvrons également une voie d'accès à la justice pour dénoncer les pires préjudices, qu'ils se produisent en temps de conflit ou en temps de paix.
Ces dernières années, certains pays ont introduit une protection contre l'écocide dans leur législation nationale, comme la Belgique, le Chili et la France.
Le chercheur Daniel Bertram a noté qu'il est difficile de convaincre les membres de la CPI d'accepter la proposition du Vanuatu, des Samoa et de Fidji. Il a rappelé à ses partisans que les diverses parties prenantes, y compris les États membres de la CPI, doivent être persuadées de soutenir la pétition visant à faire de l'écocide un crime international.
Ecocide’s prospects at success, then, hinge on a so far largely silent majority. It is this silent majority that supporting states and ecocide advocates in civil society and academia will have to sway. The outcome is far from certain. States may either decide to kill the proposal once and for all, to take it forward and mold it in line with their own expectations.
Ainsi, les chances de succès dépendent d’une majorité encore largement silencieuse. C’est cette majorité silencieuse que les États et les défenseurs de la société civile et du monde universitaire devront convaincre. Le résultat est très incertain. Les États peuvent soit décider de clore le débat, soit d'accepter la proposition et la transformer selon leurs propres attentes.
Un autre problème majeur de la campagne est le fait que les pays dont les émissions de gaz à effet de serre sont les plus importantes, comme les États-Unis, la Russie et la Chine, ne sont pas parties à la CPI.
]]>Après cinq jours de grève, les journalistes ont obtenu un accord amélioré
Publié à l'origine sur Global Voices en Français
Des centaines de journalistes de Nine Publishing en Australie ont terminé leur cinquième jour de grève et ont repris le travail le 31 juillet après que la direction ait acceptée de proposer une offre améliorée à ses employés.
La grève a commencé le 26 juillet avec les membres du personnel du Sydney Morning Herald, the Age, Australian Financial Review, Brisbane Times et WAtoday organisant des rassemblements hors de leurs bureaux à Melbourne, Sydney, Brisbane et Perth. Ces journaux font partie de l'entreprise Nine.
Les représentants syndicaux et la direction de Nine Entertainment ont négocié depuis des mois pour avoir un accord salarial. Les principaux points de revendication incluent des augmentations de salaire « légèrement supérieurs à l'inflation » notamment après le gel des salaires pendant la pandémie, des barèmes de rémunération transparente pour les travailleurs indépendants.
Les employés ont décidé de prendre une action industrielle à travers leur syndicat en réponse à « l'offre inadéquate » de la direction. Pendant les négociations, la direction a également annoncé que près de 90 postes seraient supprimés dûs aux difficultés financières. Le syndicat a rappelé à l'entreprise qu'« il n'y a pas de résultat financier solide sans une ligne de front journalistique solide ».
Les grévistes ont réclamé « des rémunérations équitables, des emplois stables, de la diversité dans les rédactions, des protections contre l'impacte de l'Intelligence artificielle (IA), de meilleurs droits pour les travailleurs indépendants, et la protection du journalisme ». La direction a exprimé une « profonde déception » depuis que la grève a coïncidé avec la couverture des Jeux Olympiques de Paris et elle exhorte le syndicat de continuer avec la renégociation.
Après cinq jours de protestation et l'obtention de soutien de diverses parties prenantes, la grève s'est terminée par un accord entre la direction et les employés qui prévoit « des augmentations de salaire supérieures à l'inflation, une utilisation éthique de l'IA, un engagement a rapporté au travail, un accord pour négocier un contrat équitable pour les travailleurs indépendants ».
La directrice Michelle Rae de Media Entertainment and Art Alliance a félicité les membres du syndicats pour leur engagement inébranlable à défendre leurs droits.
Nos membres devraient être fière du fait que leur solidarité envers les uns les autres et leur engagement à leur rôle de journalisme d'intérêt public ait permis d'obtenir ce résultat.
Ils ont pris position pour protéger le journalisme de qualité dans leurs médias et il est clair, grâce au soutien massif du public envers les journalistes pendant la grève, que les conseils d'administration des entreprises de médias doivent trouver un nouveau modèle économique.
Pendant la grève, le Comité de la Chambre de Guardian a exprimé sa solidarité avec les journalistes de Nine:
Les journalistes avaient travaillé dur à travers une pandémie mondiale et une crise des prix de vies, dans une industrie qui est de plus en plus volatile. Cela est irresponsable et irrespectueux de punir les personnes mêmes dont l'entreprise dépend pour son succès au profit des actionnaires.
Le personnel de la Rédaction de Sydney Morning Herald a quitté son bureau au début de la grève:
C'est une sortie collective #Ne sacrifions pas le Journalisme pic.twitter.com/cRAIrA2x8m
Anthony Segaert (@anthonysegaert) 26 juillet 2024
Cette caricature illustre le soutien apporté par les journalistes collègues aux employés de Nine en grève.
Tomorrow’s @theage @smh cartoon, en solidarité avec mes collègues de Nine Publishing sur la grève. #MEAAmedia # Ne sacrifions pas Journalisme pic.twitter.com/fS6JRcyczf
Caricatures de MattGolding (@GoldingCartoons) 29 juillet 2024
Le syndicat travaillait simultanément à renforcer les protections pour écrivains free-lance et ils ont également rejoint la ligne de pique pour exiger de meilleurs salaires:
#MEEAmedia les travailleurs indépendants se tiennent côte à côte avec les journalistes de Nine Publishing en grève pour défendre un journalisme de qualité. #ne sacrifions pas le Journalisme pic.twitter.com/jZaDnZD6Jc
MEAA (@withMEAA) 26 juillet 2024
Les journalistes en grève ont utilisé le X (Twitter) hashtag hashtag #Pas Touche Au Journalisme pour partager l'information et obtenir du soutient sur les médias sociaux.
Tito Ambyo, vice co-président, a répondu aux critiques selon lesquelles la grève a affecté la couverture des Jeux Olympiques à Paris. Il a écrit sur Crikey:
Qu'est ce qui est le plus important: deux semaines de couverture sportive ou l'avenir d'une profession dédiée à informer le public et faire respecter la responsabilité des détenteurs de pouvoir?
Il est essentiel de rappeler que les journalistes n'ont aucune obligation morale de donner la priorité à leur audience par rapport à leurs conditions de travaille. Ils ont le droit de manifester et les manifestations sont censées être perturbatrices.
MEAA a célébré la réussite de la grève en affirmant que la campagne pour un journalisme de qualité continuera.
La grève et les négociations qui ont suivi reflètent un problème plus vaste dans de nombreux pays à écosystèmes médiatiques, il existe une tension entre la recherche du profit dans les rédactions, la garantie de salaires équitables et la protection pour les journalistes.
]]>Création d'œuvres d'art à partir d'engins de pêche abandonnés, perdus et rejetés
Publié à l'origine sur Global Voices en Français
Les engins de pêche abandonnés, perdus et rejetés (ALDFG) constituent une menace mondiale. Les filets de pêche, en particulier, continuent de piéger des poissons et d'autres créatures marines (on parle souvent de « pêche fantôme »).
Selon le World Wide Fund for Nature (WWF) :
On estime que les engins de pêche fantômes représentent au moins 10 % des déchets marins. Cela représente entre 500 000 et 1 million de tonnes d'engins abandonnés chaque année dans l'océan. Ils ont un impact sur les mammifères marins, les oiseaux de mer, les tortues de mer et bien d'autres, et c'est le type de débris qui s'est avéré le plus mortel.
L'un des moments forts du Cairns Indigenous Art Fair 2024 (CIAF) a été l'exposition d'œuvres réalisées à partir de « Ghost Nets » (filets fantômes). Cet art unique recycle des filets de pêche abandonnés et divers matériaux rejetés sur les plages, transformant les déchets en créations artistiques inspirées.
Il s'agit d'une forme d'art qui se développe depuis le début des années 2000. GhostNets Australia a été créé en 2004 et fait partie des programmes de la Ocean Earth Foundation. Depuis lors, elle s'efforce de trouver des solutions.
Cette vidéo donne un aperçu de l'ampleur du problème et de son travail avec les communautés des îles Erub et Darnley dans le détroit de Torres :
Le CIAF a également organisé une masterclass sur les filets fantômes avec Lavinia Ketchell d‘Erub Arts, qui a fait salle comble.
Les musées australiens ont largement présenté les œuvres d'art. Le Musée maritime national australien a présenté une collection dans le cadre de l'exposition Au Karem Ira Lamar Lu – Ghost Nets of the Ocean (Filets fantômes de l'océan). Cette vidéo capturée en intervalle régulier présente son installation en 2018 :
L‘Australian Museum de Sydney possède des sculptures de filets fantômes dans sa collection.
La fondation Ocean Earth Ghosts Nets Australia promeut l'art des filets fantômes depuis plus de 20 ans. Leur vidéo, The Young Man and the Ghost Net, ne se contente pas de présenter le tout premier spectacle de marionnettes dans le détroit de Torres, elle met aussi en lumière les ravages des filets fantômes sur l'environnement de la région.
Il n'est pas difficile de trouver des matériaux pour réaliser des œuvres d'art. Cette nasse à crabes a été repérée lors d'une promenade dans les mangroves près de l'aéroport de Cairns en 2024 :
Mylene Holroyd, du Pormpuraaw Arts and Culture Centre, a utilisé un filet similaire pour créer l'œuvre présentée ci-dessous lors du CIAF 2024. Celle-ci représente un aileron de requin et un saumon, symboles totémiques de la région. Un totem est un objet naturel qui a une signification particulière pour chaque peuple autochtone.
Cette grande sculpture ci-dessous, dénommée Nga'a Pinporro, a été créée par la communauté aborigène de Pormpuraaw et se trouve dans le centre de découverte du barramundi à Karumba, sur la côte du golfe de Carpentarie :
Dans d'autres pays, des initiatives transforment également les débris marins en œuvres d'art : comme le projet d'Angela Pozzi fondé en 2010 dans l'Oregon (États-Unis). Dénommé Washed Ashore, celui-ci a permis de créer plus de 66 sculptures monumentales, dont celle-ci présentée sur Instagram.
L'art des filets fantômes ne se limite pas à sensibiliser sur les enjeux environnementaux ; il soutient également financièrement les artistes et leurs communautés tout en finançant des initiatives de nettoyage des déchets. Le programme Hunter Gatherer Network Oceans Art est une initiative précieuse qui aide les artistes indigènes en leur fournissant du matériel et des formations sur la récupération, la réutilisation et le recyclage des débris marins. Ce programme est soutenu par le Plastic Collective en partenariat avec l'université Charles Sturt (CSU). Le réseau a également tenu un stand au marché de l'art du CIAF.
On trouve des filets sur les plages les plus reculées d'Australie. Chilli Beach se trouve sur la côte est du Cap York. Il y a 12 ans déjà, des déchets abandonnés marquaient le rivage et contribuaient à la propagation des micro-plastiques :
De nombreux autres efforts sont déployés pour débarrasser les océans des débris de pêche, notamment des initiatives mondiales telles que Ocean Conservancy. Son programme Trash Free Seas mobilise des bénévoles, mène des recherches, et des campagnes de sensibilisation du public. Il s'agit également d'une démarche proactive de prévention :
]]>Nous luttons contre l'intrusion des déchets dans les eaux en collaborant avec tous les acteurs, des particuliers aux entreprises, afin de modifier les produits, les pratiques et les comportements responsables de la pollution marine.
Des espèces en danger d’extinction sont relâchées en sécurité.
Publié à l'origine sur Global Voices en Français
[Sauf mention contraire, tous les liens de ce billet renvoient vers des
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Les bonnes nouvelles concertant l'environnement sont parfois difficiles à trouver. Jusqu'à ce qu'entre le wombat à nez poilu du Nord de l'Australie, qui n'est à présent plus au bord de l'extinction. Les wombats sont réimplantés dans la forêt domaniale de Powrunna dans le Queensland, qui est le troisième site de ce type dans le pays. Les trois localisations ont un accès restreint à leur forêt d'eucalyptus qui a besoin «d'un ratio spécifique de sable et d'argile dans le sol pour supporter ses terriers».
La ministre de l'Environnement du Queensland, Leanne Linard; s'est empressée d'annoncer les dernières avancées:
In a magnificent moment for conservation, the first northern hairy-nosed wombats have been released to explore their new home at Powrunna State Forest near St George in south-west Queensland.
Dans un magnifique moment pour la conservation, les premiers wombats à nez poilu du nord ont été relâchés pour explorer leur nouvel habitat dans la forêt domaniale de Porunna près de St-George dans le sud-est du Queensland.
Bien qu'il s'agisse du mammifère terrestre le plus rare au monde, son nombre est passé de 113 en 2003 à plus de 400 en 2024. Dans les années 1980, il n'en restait plus que 35 dans leur son dernier habitat, la forêt d'Epping du Queensland.
Ce sont des marsupiaux[fr] comme le kangourou et le koala, avec une poche pour élever leurs petits pas encore développés. Ils peuvent mesurer 35 centimètres (14 pouces) de haut, jusqu'à 1 mètre (3,3 pieds) de long et peuvent peser jusqu'à 40 kilogrammes (88 livres)
Il existe trois espèces de wombats[fr]. Le wombat à nez poilu du nord est en danger critique avec une population estimée à 400 individus. Le wombat à nez poilu du sud est quasi menacé avec une population entre 60 000 et 300 000 individus. Le wombat commun (alias wombat à nez nu ou à poil dur) est classé comme le moins préoccupant avec une population stable. Aucune estimation récente de la population nationale n'est disponible. Les recherches de 2020 conduites dans l'état de Victoria estimaient une population de plus de 400 000 individus.
Cette image, générée par l'intelligence artificielle Midjourney d'un wombat décoratif, a été partagée par un utilisateur de Mastodon nommé PaperCuts au Canada en 2023:
Les wombats font face à de nombreuses menaces mortelles, dont la perte de leur habitat pour des raisons tel que l'agriculture, le défrichement et l'urbanisation, la compétition pour la nourriture avec des espèces introduites comme les bovins et les moutons, les prédateurs sauvages tels que les dingos et les chats sauvages, les voitures, les maladies et le réchauffement climatique.
Les collisions avec les voitures et les camions sont bien trop communes. Jeff Boyd a commenté sur sa photo au début de sa publication:
Sadly, every time we saw one of these signs, there was a dead wombat on the opposite side of the road.
Malheureusement, à chaque fois que nous avons vu un de ces panneaux, il y avait un wombat mort de l'autre côté de la route.
L'auteure populaire de livre pour enfant, mais aussi de livres pour adultes, Jackie French, a écrit plusieurs histoires sur les wombats et une espèce éteinte depuis longtemps comme le diprotodon[fr] géant. Elle a partagé sa joie sur X ( anciennement Twitter):
Northern Hairy-nosed numbers have now reached 400!! pic.twitter.com/AH3b9dREI1
— Jackie French (@jackie_french_) May 11, 2024
Le nombre de #Wombat à nez poilu du nord a atteint 400!! pic.twitter.com/AH3b9dREI1
— Jackie French (@jackie_french_) 11 mai 2024
Les wombats creusent d'importants systèmes de terriers, qui sont devenus le centre d'un mythe australien lors des incendies qui ont dévasté[fr] le pays en 2019-2020. Des mèmes populaires à l'époque affirmaient que les wombats sauvaient d'autres animaux en danger en les rassemblant dans leurs terriers.
Apparently wombats in fire effected areas are not only allowing other animals to take shelter in their deep, fire-resistant burrows but are actively herding fleeing animals into them.
We’re seeing more leadership and empathy from these guys than the entire Federal government. pic.twitter.com/LGcpSu9x0M
— Riff Raff (@RichardAOB) January 11, 2020
Apparemment, dans les zones touchées par les incendies, les wombats permettent non seulement aux autres animaux de s'abriter dans leurs terriers profonds et résistants au feu, mais ils y conduisent aussi activement les animaux en fuite.
Ils font preuve de plus de leadership et d'empathie que l'ensemble du gouvernement fédéral. pic.twitter.com/LGcpSu9x0M
- Riff Raff (@RichardAOB) 11 janvier 2020
Bien que cela se soit avéré être de fausses informations, une recherche scientifique rapportée par The Conservation a révélé que les terriers pourraient jouer un rôle important dans la survie d'autres animaux lors des incendies:
So, even if wombats don’t shepherd wildlife into their homes, their burrows might act as “fire refuges” — providing vital shelter, food, and even drinking water during and after a bushfire.
Donc même si les wombats ne guide pas les animaux dans leurs maisons, leurs terriers pourraient servir de «refuge contre le feu» en fournissant un abri vital, de la nourriture, et même de l'eau potable pendant et après l'incendie.
Cette vidéo résume leurs découvertes:
La poche des wombats est à l'envers ce qui les aide lorsqu'ils creusent des terriers avec leurs dents similaires à celles des rongeurs. Bien qu'ils soient herbivores, les griffes puissantes des wombats constituent une menace pour les campeurs puisque le magasin Wallaroo Adventure a donné cet avertissement sur son blog en 2023:
Wombats may appear cute and cuddly, but nobody wants to wake up with a hole in their tent. Unfortunately, hungry wombats are notorious for tearing through them in the middle of the night.
Les wombats ont beau avoir l'air d'être des peluches mignonnes, personne ne veut se réveiller avec un trou dans sa tente. Malheureusement, les wombats affamés sont connus pour les déchirer au milieu de la nuit.
Le compte Wombat Every Day publie des photos de wombats chaque jour sur le réseau social Bluesky. Celui-ci est arrivé pour le solstice d'hiver en Australie.
Pour finir, un fait sur les toilettes. Le wombat est le seul animal qui a des écrèment carrés:
]]>Des manifestations ont marqué les 70 ans des essais nucléaires.
Publié à l'origine sur Global Voices en Français
[Tous les liens de ce billet renvoient vers des pages Web en anglais]
Les communautés du Pacifique ont marqué les 70 ans des essais nucléaires effectués dans l'atoll de Bikini, dans les îles Marshall, en soulignant la demande de justice et de responsabilité.
Le premier mars est la journée de la dénucléarisation et de l'Indépendance du pacifique, mais dans les îles Marshall, ce jour, est commémoré comme la journée de commémoration des victimes nucléaires en honneur aux victimes de Castle Bravo, le nom de code de l'essai de la bombe thermonucléaire fait par l'armée des États-Unis.
La bombe de 15 mégatonnes larguée dans l'atoll de Bikini était équivalente à mille bombes d'Hiroshima. Elle a créé un champignon atomique qui a atteint 40 kilomètres dans l'atmosphère et ses retombées radioactives ont affecté les atolls habités aux alentours. L'armée américaine a mené 67 essais d'armes nucléaires dans les îles Marshall entre 1946 et 1958.
Les essais ont détruit au moins deux îles et ont obligé le déplacement permanent de communautés contaminées par la radioactivité. Les cas de cancers et d'autres maladies graves liées aux essais nucléaires ont augmenté au cours des décennies suivantes.
Des réparations ont été faites, mais les conséquences toxiques des essais continuent d'infliger des dommages encore aujourd'hui. L'organisation non gouvernementale ICAN a insisté sur le fait que les essais de Castle Bravo «sont une histoire de comment la vie dans les îles Marshall à été déraciné, les terres contaminées, et les gens abandonnés pour lutter face aux conséquences pendant des générations.»
Les assemblées publiques aux Fidji et dans les îles Marshall marquent les 70 ans de l'essai Castle Bravo avec un appel à la justice.
FWRM led the chants at the Nuclear Victims Solidarity March at USP Laucala Campus in Suva today.
It has been 70 years since the Castle Bravo explosion on 1st March 1954.#NuclearFreePacific #PeoplePower pic.twitter.com/etKO1i9pgJ
— Fiji Women's Rights Movement (@FWRM1) March 1, 2024
FWRM a mené les chants lors de la marche de solidarité avec les victimes du nucléaire sur le campus de l'USP Laucala à Suva aujourd'hui.
Cela fait 70 ans depuis l'explosion de Castle Bravo le 1er mars 1954 #NuclearFreePacific #PeoplePower pic.twitter.com/etKO1i9pgJ
- Fiji Women's Rights Movement (@FWRM1) 1 mars 2024
Des anciens combattants et des descendants de ceux qui ont été évacués de leur maison se sont également joints à l'événement.
We also acknowledge Pacific nuclear test veterans and their descendants who joined @misa4thepacific Nuclear Victims Remembrance Day solidarity march at @UniSouthPacific today.
Lest We Forget.#NuclearJustice #NewClearWays #NukeFreeFridays #NukeFreePacific pic.twitter.com/nvSqkhlz7o
— PANG (@pangmedia) March 1, 2024
Nous saluons également les vétérans des essais nucléaires du Pacifique et leurs descendants qui ont participé à la marche de solidarité pour la journée de commémoration des victimes nucléaire de @misa4thepacific à @UniSouthPacific aujourd'hui.
N'oublions pas #NuclearJustice #NewClearWays #NukeFreeFridays #NukeFreePacific pic.twitter.com/nvSqkhlz7o
- PANG (@pangmedia) 1 mars 2024
Kathy Joel avait six ans en 1945 lorsque sa famille a été déplacée de leur communauté.
I remember when I saw planes flying over my island, I was really frightened. We were evacuated by the US. Until now I long for my homeland. I always think about my homeland and I wish one day, with the help of our President, that I may set foot again on my homeland.
Je me souviens que lorsque j'ai vu des avions survoler mon île, j'ai eu très peur. Nous avons été évacués par les États-Unis. Aujourd'hui encore, je me languis de ma patrie. Je pense toujours à ma patrie et j'espère qu'un jour, avec l'aide de notre président, je pourrai remettre les pieds sur ma patrie.
Kathy Joel was six years old when the #Bravo nuclear test spread radioactive fallout over the northern atolls of the #MarshallIslands, including Rongelap and Ailinginae. pic.twitter.com/jt7wTHyyLK
— Nic Maclellan (@MaclellanNic) March 1, 2024
Kathy Joel avait six ans lorsque l'essai nucléaire #Bravo a répandu des retombées radioactives sur les atolls du nord des #MarshallIslands, notamment Rongelap et Ailinginae. pic.twitter.com/jt7wTHyyLK
- Nic Maclellan (@MaclellanNic) 1 mars 2024
Henry Puna, secrétaire général du Forum des îles Pacifiques, a noté que la résolution des problèmes liés aux essais nucléaires est restée insuffisante.
Our history is littered with overwhelming foreign disrespect for our Blue Pacific. Clearly, we were used as a testing ground – more like a testing laboratory. And we must ask the question, why was the most beautiful corner of the world, with the most beautiful and peaceful people, chosen for these horrific acts without our informed consent?
While we have come a long way in mending past grievances, regrettably, the terms of resolving nuclear legacy issues in the Marshall Islands have been inadequate, and therefore remain unfinished.
Notre histoire est jalonnée d'un manque de respect flagrant de la part des étrangers à l'égard de notre Pacifique bleu. Il est clair que nous avons servi de terrain d'essai ou plutôt de laboratoire d'essai. Et nous devons nous poser la question suivante : pourquoi le plus beau coin du monde, avec le peuple le plus beau et le plus paisible, a-t-il été choisi pour ces actes horribles sans notre consentement éclairé ?
Bien que nous ayons parcouru un long chemin pour réparer les griefs du passé, il est regrettable que les conditions de la résolution des problèmes liés à l'héritage nucléaire dans les Îles Marshall aient été inadéquates et qu'elles restent donc inachevées.
Le Mouvement pour la paix d'Aotearoa a souligné l'importance politique de la journée de la dénucléarisation et l'indépendance du Pacifique.
Nuclear Free and Independent Pacific Day is a day to remember that the arrogant colonial mindset which allowed, indeed encouraged, this horror continues today – the Pacific is still neither nuclear free nor independent.
It is a day to celebrate the courage, strength and endurance of indigenous Pacific peoples who have persevered and taken back control of their lives, languages and lands to ensure the ways of living and being which were handed down from their ancestors are passed on to future generations.
La Journée de dénucléarisation et d'indépendance du Pacifique est l'occasion de rappeler que l'arrogance coloniale qui a permis, voire encouragé, cette horreur qui perdure aujourd'hui – le Pacifique n'est toujours pas dénucléarisé ni indépendant.
Cette journée est l'occasion de célébrer le courage, la force et l'endurance des peuples autochtones du Pacifique qui ont persévéré et repris le contrôle de leurs vies, de leurs langues et de leurs terres afin de s'assurer que les modes de vie et d'existence transmis par leurs ancêtres soient transmis aux générations futures.
Shaun Burnie, responsable de la campagne internationale sur le climat et le nucléaire pour Greenpeace International, a également exprimé sa solidarité avec le peuple des Îles Marshall.
The proud people of the Marshall Islands have retained their profound and deep connection to their Pacific home, despite all efforts to destroy that connection through displacement and contamination. That same determination is now evident in their response to the devastating impacts of climate change.
]]>Le peuple fier des Îles Marshall a conservé son lien profond avec sa terre d'origine du Pacifique, malgré tous les efforts déployés pour détruire ce lien par le déplacement et la contamination. Cette même détermination est aujourd'hui évidente dans leur réponse aux effets dévastateurs du changement climatique.
Malgré la suspension provisoire de la loi, les tensions s'aggravent
Publié à l'origine sur Global Voices en Français
Un mois après l'adoption par l'Assemblée nationale française d'une loi visant à réduire le pouvoir de vote de la population kanak, les tensions sur le territoire Kanaky ne font que s'accroître.
Au moins neuf personnes décédées, 212 policiers et gendarmes blessés, plus de 1000 civils arrêtés, 2700 touristes rapatriés et un total des dégâts estimés à près de 200 millions d'euros. Voilà le résultat des émeutes, des pillages et des incendies engendrés par les manifestations. Selon les estimations plus de 7000 personnes auraient perdu leur emploi.
Dans le but de réduire les tensions dans le pays, Emmanuel Macron s'était rendu sur le territoire le 23 mai 2024. Visite qui n'a pas tenu la promesse des fleurs. En effet, alors que la majorité de la population souhaitait discuter d'une possible décolonisation, mais le Président n'a fait que suspendre provisoirement l'adoption de la loi, en plus d'avoir déployé 3000 soldats supplémentaires dans le but de faire régner l'ordre. Une décision qui contribua un peu plus à la colère des Kanaks.
Différents groupes pacifistes ont fortement critiqué la décision du gouvernement d'envoyer encore plus de troupes en Kanaky :
These measures can only perpetuate the cycle of repression that continues to impede the territory’s decolonisation process and are to be condemned in the strongest terms!
The pace and pathway for an amicable resolution of Kanaky-New Caledonia’s decolonisation challenges cannot, and must not continue to be dictated in Paris.
Ces décisions ne font que renforcer un cycle de répression qui empêche le bon déroulé de la décolonisation du territoire. Et il faut les sanctionner dès maintenant !
Le processus convenu à l'amiable d'une décolonisation de la Kanaky Nouvelle-Calédonie ne peut plus, et ne doit plus se décider à Paris.
Ils ont également dénoncé l'hypocrisie du gouvernement et des loyalistes français de blâmer l'entièreté des émeutes sur les mouvements pro-indépendance :
Whilst local customary, political, and church leaders have deplored all violence and taken responsibility in addressing growing youth frustrations at the lack of progress on the political front, loyalist voices and French government representatives have continued to fuel narratives that serve to blame independence supporters for hostilities.
Alors que les forces locales, telles que les politiques ou les clergés, déplorent la violence et assument pleinement la frustration que la jeunesse éprouve face au vide politique, les loyalistes et le gouvernement français ne font qu'alimenter des idées dangereuses, servant uniquement à critiquer et accuser les mouvements d'indépendance d'être responsables de ces violences.
Joey Tau, membre du Pacific Network on Globalisation souhaite rappeler que l'approche violente du gouvernement français avait également résulté en de diverses émeutes dans les années 80, poussant à la création d'un accord de paix :
The ongoing military buildup needs to be also carefully looked at as it continues to instigate tension on the ground, limiting people, limiting the indigenous people's movements. And it just brings you back to, you know, the similar riots that had in before New Caledonia came to an accord, as per the Noumea Accord. It's history replaying itself.
Alors que les mouvements de la population indigène sont de plus en plus restreints, il faut étudier cette militarisation grandissante en détail. Ce genre de décision rappelle justement les émeutes que la Nouvelle-Calédonie a connues avant la création de l'Accord de Nouméa. L'histoire ne fait que se répéter.
Les problèmes rencontrés dans le pays ont été abordés lors d'une conférence du Comité spécial de la décolonisation à l'ONU. Le révérend James Shri Bhagwan, secrétaire général du Pacific Conference of Churches, s'est adressé à l'Assemblée, accusant la France d'ignorer les demandes de ses territoires d'outre-mer :
France has turned a deaf ear to untiring and peaceful calls of the indigenous people of Kanaky-New Caledonia and other pro-independence supporters for a new political process, founded on justice, peaceful dialogue and consensus and has demonstrated a continued inability and unwillingness to remain a neutral and trustworthy party under the Noumea Accord.
La France ignore délibérément les paroles des peuples indigènes de Kanaky, mais aussi celles de tous les défenseurs de l'indépendance, aussi pacifistes soient-elles. Nous avons beau demander la création d'un nouveau système plus juste, ou l'ouverture d'un dialogue de paix, il nous est impossible d'atteindre un consensus. Tant que l'Accord de Nouméa sera en place, le peuple ne pourra jamais faire confiance à un gouvernement soi-disant neutre.
Philippe Dunoyer, l'un des deux députés de Nouvelle-Calédonie à l'Assemblée Nationale, s'est non seulement exprimé sur la situation suite à la dissolution du Parlement et les prochaines élections annoncées par Macron, il a également mentionné les jeux-olympiques de Paris. D'après lui, ces événements pourraient étouffer un peu plus la situation en Kanaky Nouvelle-Calédonie :
Cette période ne permettra probablement pas l’adoption des mesures qui sont très urgentes, très importantes, notamment en termes de redressement économique, de soutien aux acteurs du monde économique, de soutien à notre système de protection sociale et de financement de la Nouvelle-Calédonie
Mélanie Atapo, présidente de l'Union syndicale des travailleurs kanak et des exploités (USTKE), s'est également exprimée sur le point de vue des militants pro-indépendance face aux autorités françaises, déclarant qu'« on ne négocie pas avec un pistolet sur la tempe » et que « tout est négociable, sauf l'indépendance » :
Il est hors de question de cautionner à nouveau un remake de ces accords rétrogrades qui n’ont fait que perpétuer le système colonial et dont on mesure les funestes résultats aujourd’hui à travers la révolte de la jeunesse kanak.
Le Forum des îles du Pacifique a de nouveau exprimé le souhait de ses membres d'œuvrer à la création d'un « espace d'entente dans lequel chaque pays pourrait se rassembler dans l'esprit du Pacifique, et ce, afin de trouver un accord commun qui nous permettra d'avancer ».
]]>Des violences ont éclaté en réponse au projet d'amendement à l'Assemblée nationale française
Publié à l'origine sur Global Voices en Français
Les manifestations se sont transformées en émeutes en Nouvelle-Calédonie, alors que de jeunes militants indépendantistes et la police se sont affrontés en réponse à une proposition de réforme constitutionnelle à l'Assemblée nationale qui permettrait aux résidents qui y vivent depuis 10 ans de voter aux élections provinciales. Les militants affirment que cette décision dilue davantage le pouvoir des peuples autochtones sur l'île et fera en sorte que la Nouvelle-Calédonie reste un « territoire d'outre-mer » de la France.
La Nouvelle-Calédonie est un territoire du Pacifique Sud colonisé par la France en 1853. Malgré les demandes d'indépendance persistantes des groupes autochtones locaux, la Nouvelle-Calédonie reste un territoire français. Il figure sur la liste des Nations Unies pour la décolonisation depuis 1986. L'accord de paix historique de Nouméa de 1998 a institué un référendum d'indépendance en trois parties pour déterminer l'avenir politique de la Nouvelle-Calédonie.
Le premier référendum a eu lieu en novembre 2018 tandis que le deuxième vote a eu lieu en octobre 2020. Les deux résultats n'ont fourni qu'une petite marge en faveur de la France, ce qui reflète un solide électorat poussant à l'autodétermination de la population autochtone kanake. Le troisième référendum de décembre 2021 a fait polémique, car le gouvernement parisien a décidé de le poursuivre malgré les appels de la communauté kanake à reporter le vote pendant la pandémie. Comme prévu, ce référendum fut une victoire écrasante pour la France, car les groupes indépendantistes l'ont boycotté. Le taux de participation était également inférieur à 50%.
Au lieu de répondre aux préoccupations des groupes du Pacifique quant à la crédibilité du troisième référendum, la France a fait avancer un projet de loi constitutionnelle qui « dégèlerait » la liste électorale de la Nouvelle-Calédonie. Cela signifie que les résidents qui sont arrivés ou se sont installés sur le territoire il y a 10 ans ou plus auront le droit de voter. Cela diluerait davantage la représentation électorale du peuple kanak, qui représente 42% des 270 000 habitants.
Le 13 mai, des violences ont éclaté en Nouvelle-Calédonie pendant que l'Assemblée nationale délibérait sur le projet d'amendement. Près de 5 000 personnes étaient impliquées dans les émeutes qui ont également conduit au pillage et à l'incendie de propriétés. L'état d'urgence a été déclaré sur le territoire et la France a déployé des troupes pour rétablir l'ordre. Certaines applications comme TikTok ont été interdites, ce qui a suscité des inquiétudes quant à la suppression de la liberté d'expression. Alors que les violences ont continué pendant plusieurs jours, des groupes du Pacifique ont appelé à la paix en exprimant leur solidarité avec la communauté kanake.
Charlot Salwai Tabimasmas, président du Groupe Fer de lance mélanésien et Premier ministre du Vanuatu, a imputé la crise à l'indifférence des dirigeants français.
Ces événements auraient pu être évités si le gouvernement français avait écouté et non procédé à la destruction du projet de loi constitutionnelle sur le dégel du corps électoral, modifiant la répartition des sièges au Congrès.
Mais le Premier ministre a également prévenu que « la destruction aveugle de propriétés affectera l'économie de la Nouvelle-Calédonie de manière très importante, et que cela aura un effet domino débilitant sur le bien-être et la vie de tous les Néo-Calédoniens, y compris les Kanaks ».
Il propose d'établir une « mission de médiation et de dialogue dirigée par une haute personnalité convenue d'un commun accord » pour résoudre la crise. C'est également la recommandation du Forum des îles du Pacifique, qui a déclaré qu'il « se tenait prêt à faciliter et à fournir un espace soutenu et neutre pour que tous les partis se réunissent dans l'esprit du Pacific Way ».
Le révérend James Shri Bhagwan, secrétaire général de la Conférence des Églises du Pacifique, a rappelé aux dirigeants français le présumé « rôle impartial » de l'État français dans le processus de décolonisation. Il a également souligné les racines historiques de la crise.
On ne peut ignorer que l'éruption de violence n'est que la manifestation de la douleur, du traumatisme et de la frustration d'une communauté qui a toujours vu ses droits autochtones et politiques sapés par un gouvernement français dont la rhétorique d'être une « nation du Pacifique » est exposée par ses actions.
Le pasteur Var Kaemo, président de l'Église protestante de Kanaky Nouvelle-Calédonie, a déploré la violente tournure des événements. « Nous ne devons pas être complices de ces éruptions volcaniques qui répandent désastre et misère sur la terre de nos ancêtres. L'île la plus proche du paradis est devenue l'île la plus proche de l'enfer ».
La Nouvelle-Calédonie est le troisième producteur mondial de nickel, un élément crucial de la transition énergétique des véhicules électriques, et les postes dans l'industrie minière du nickel représentent 25% des opportunités d'emploi. Le prix du nickel a grimpé en flèche depuis le début des agitations la semaine dernière.
Nicole George, professeure adjointe en études sur la paix et les conflits à l'Université de Queensland, a interrogé des dirigeantes qui ont souligné le rôle actif des jeunes frustrés qui manifestaient contre les disparités de richesse et le manque de réelles opportunités sur le territoire. « Ces disparités alimentent la rancœur et les profondes inégalités raciales qui privent les jeunes kanaks d'opportunités et contribuent à leur aliénation », écrit-elle.
C'est la même analyse faite par Victor Gogny, président du Sénat coutumier, un organe consultatif du Congrès et du gouvernement composé de 16 chefs autochtones.
« Le gel des listes électorales est un résultat de l'Accord de Nouméa. Le fait que l'État revienne sur l'accord signifie qu'il revient sur sa parole. Il le fait systématiquement depuis 2018 après la proclamation [de Macron] d'un axe géostratégique indo-pacifique. »
« La réaction sécuritaire a provoqué une forte réaction chez les jeunes, principalement dans le Grand Nouméa. Ils ont brûlé des symboles de richesse et ont attaqué de grands centres commerciaux et des entreprises. Ils vivent en milieu urbain et font face à des difficultés quotidiennes. Avec leurs familles, ils vivent dans la pauvreté. Ils n'ont pas de travail ». pic.twitter.com/QODjG5wB2S
— Nic Maclellan (@MaclellanNic) 19 mai 2024
Le communiqué publié par les Pacific Regional Non-Governmental Organisations le 30 avril, deux semaines avant le débat à l'Assemblée nationale qui a déclenché les agitations, reflétait les sentiments de la communauté autochtone kanake.
La malfaisance du colonialisme peut continuer ainsi sans contrôle, et en ce 21e siècle n'est pas seulement une insulte à la région du Pacifique, mais également au système international.
Le Pacifique n'est pas distrait par les faux récits français. Les Kanaks, en tant que peuple, sont les habitants légitimes de ce qui est aujourd'hui la Nouvelle-Calédonie, encore sous le joug colonial français.
Le destin du peuple kanak et de la Nouvelle-Calédonie ne devrait pas se décider en Europe, ce sont des peuples du Pacifique qui demandent légitimement leur liberté.
En ce mardi 21 mai, le président français Emmanuel Macron prévoit de faire une visite surprise dans l'État insulaire pour tenter d'étouffer la manifestation.
]]>En Australie, le Conseil municipal censure désormais les livres
Publié à l'origine sur Global Voices en Français
[Sauf mention contraire, tous les liens de ce billet renvoient vers des
pages web en anglais]
Lorsque le Conseil municipal de Cumberland dans l'agglomération de Sydney a interdit le livre « Same-sex Parents » (parents homosexuels) dans huit de ses librairies, la controverse était inévitable. De plus, le problème soulignait les antécédents de l'Australie en matière de censure qu'elle soit historique et actuelle.
Sur les réseaux sociaux, les indignations ont été immédiates. David Tyler, alias Urban Wronski a résumé les réactions négatives:
“We’re going to make it clear tonight that … these kind of books, same-sex parents books, don’t find their way to our kids,” Christou said during debate. “Our kids shouldn’t be sexualised. FFS
Sydney councillor parades ignorance, bigotry and attacks marriage equality.
Vile.— Urban Wronski (@UrbanWronski) May 7, 2024
« Ce soir nous allons mettre les choses au clair… Ce genre de livre, sur les parents homosexuels, ne doit pas se retrouver dans les mains de nos enfants, » déclare Christou lors du débat. « Nos enfants ne devraient pas être sexualisés. Pour l'amour du ciel. »
Le conseiller municipal de Sydney fait preuve d'ignorance, d'intolérance et attaque l'égalité du mariage.
C'est ignoble.
— Urban Wronski (@UrbanWronski) 7 mai 2024
Shannon Molloy se décrit comme un « homosexuel aimant Dieu et un journaliste confirmé » chez at news.com.au. Il défend avec ironie[fr] que d'autres livres dans la librairie tels que la Bible et le Coran devraient être interdits à cause de leur « sujet extrêmes » et de leurs contenus « explicites et graphiques ». Il ne faisait pas qu’être taquin:
It also demonstrates that censorship — which flies in the face of an open and free society and the democratic values we hold dear — is a very slippery slope.
This is an innocent book about same-sex parents, made with love and understanding in mind.
Cela démontre également que la censure – qui va à l'encontre d'une société ouverte et libre et des valeurs démocratiques qui nous sont chères – est une pente très glissante.
Il s'agit d'un livre innocent sur les parents de même sexe, fait avec amour et compréhension.
Le vote du conseil a également suscité des réactions politiques, y compris de la part du gouvernement de l'État de Nouvelle-Galles du Sud. Le ministre des Arts de l'État de Nouvelle-Galles du Sud, John Graham, a même suggéré que les bibliothèques pourraient faire l'objet d'une réduction de leur financement.
Le conseiller municipal Steve Christou a été critiqué pour ne pas avoir lu le livre, alors qu'il était à l'origine de la demande d'interdiction :
“The western Sydney councillor behind a library ban on a children’s book about same-sex parents admits he hasn’t read it.”
Ignorance mixed with intolerance.#nswpol #homophobiahttps://t.co/Z4g6np8mAI
— Alastair Lawrie (@alawriedejesus) May 8, 2024
« Le conseiller municipal de l'ouest de Sydney, à l'origine de l'interdiction d'un livre pour enfants sur les parents de même sexe dans les bibliothèques, admet ne pas l'avoir lu. »
L'ignorance mêlée à l'intolérance.#nswpol #homophobiehttps://t.co/Z4g6np8mAI
- Alastair Lawrie (@alawriedejesus) 8 mai 2024
Comme plusieurs autres tentatives de bannir certains contenus, ceci est devenu un autre exemple de l‘effet Streisand[fr], quand une tentative de censurer quelque chose ne fait que lui donner plus d'attention. Une situation similaire s'est déroulée en 2023, en Australie avec le livre d'éducation sexuelle « welcome to sex ».
En effet, les éditeurs ont immédiatement rendu “Same-sex Parents” disponible en ligne gratuitement:
In response to the homophobic banning of ‘A Focus On… Same-Sex Parents’ by Councillor @ChristouSteve & @CumberlandSyd the publisher @BooklifePubLtd has made the book FREE TO DOWNLOAD all over the world. Brilliant! https://t.co/ziOd1zG5vN
— Richard Watts (@richardthewatts) May 13, 2024
En réponse à l'interdiction homophobe de ‘A Focus On… Same-Sex Parents’ par le conseiller @ChristouSteve & @CumberlandSyd, l'éditeur @BooklifePubLtd a rendu le livre GRATUIT AU TÉLÉCHARGEMENT dans le monde entier. Génial ! https://t.co/ziOd1zG5vN
- Richard Watts (@richardthewatts) 13 mai 2024
Une pétition en ligne pour annuler l'interdiction a récolté plus de 40 000 signatures, auquel il faut ajouter une autre pétition avec plus de 10 000 signatures avant que le Conseil municipal de Cumberland n'annule l'interdiction lors d'un vote clair de 12 contre 2. Beaucoup de gens sur les réseaux sociaux, à l'instar de Tim Richards sur Mastodon, étaient soulagés:
Dieu merci. J'espère que c'est la fin des tentatives de faire passer ici ce morceau de folie de la guerre culturelle américaine.
—
Le Conseil municipal de Cumberland, dans l'ouest de Sydney, vote pour annuler l'interdiction des livres sur l'homoparentalité dans les bibliothèques – ABC News
https://www.abc.net.au/news/2024-05-15/wes
Penni Russon, maître de conférences à l'université de Monash, a examiné certains aspects de l'histoire de l'interdiction des livres, en soulignant l'exemple récent de « Gender Queer », un mémoire graphique publié en 2019 par l'auteur américain Maia Kobabe, qui détaille l'expérience de l'auteur qui s'est révélée comme étant de genre fluide (Kobabe utilise les pronoms Spivak : e, em, eir).
Le livre a été la source d'une controverse toujours en cours et a suscité la colère de nombreux conservateurs, tant en Australie qu'à l'étranger. « Gender Queer » a été soumis à l'Australian Classification Board (ACB), un organisme statutaire « responsable de la classification et de la censure des films, des jeux vidéo et des publications destinées à être diffusées, vendues ou louées en Australie ». Il a reçu la classification Unrestricted (M – Déconseillé aux moins de 15 ans).
Le livre fait maintenant l'objet d'une action en justice, l'activiste conservateur Bernard Gaynor ayant poursuivi le ministre de la Communication et l'ACB devant la Cour fédérale à la suite de la décision de la commission de révision de maintenir la classification.
L'Australian Broadcasting Corporation propose une série de podcasts en cinq parties intitulée Banned Books (Livres interdits). Le quatrième épisode, Gender Queer in Australia, porte sur les mémoires de Maia Kobabe.
Selon la productrice et présentatrice Sarah L'Estrange, il s'agit du “livre le plus interdit aux États-Unis et il est maintenant contesté devant les tribunaux australiens”. Elle pose la question suivante : “Le front du mouvement américain d'interdiction des livres est-il arrivé en Australie ?
L'Australie a une longue tradition d'interdiction de livres, surtout avant les années 1970. Parmi les exemples les plus marquants, on peut citer :Le meilleur des mondes d'Aldous Huxley, Un autre pays de James Baldwin et L'amant de Lady Chatterley de D.H. Lawrence. Lolita de Vladimir Nabokov a été interdit jusqu'en 1965, mais a été passé en contrebande par des voyageurs de retour d'outre-mer dans des couvertures en papier brun.
]]>De fortes mesures sont mises en place pour protéger certaines espèces
Publié à l'origine sur Global Voices en Français
Toutes les photos et vidéos utilisées dans cet article ont été prises par Heather Milton ou Kevin Rennie, auteur de ce billet, durant leurs voyages en 2024.
Notre récent voyage de six semaines en Aotearoa/Nouvelle-Zélande à la fin de l'été et au début de l'automne 2024 a été l'occasion idéale de découvrir son environnement exceptionnel. Nous n'avions pas « traversé le fossé » (l'argot australasien pour désigner la mer de Tasmanie) pour des vacances depuis 1985.
Le Pays du Long Nuage Blanc fut formé par les volcans et sculpté par les glaciers.
Bien avant l'arrivée des humains, sa faune et sa flore évoluaient loin du reste du monde, et les animaux n'avaient aucun prédateur terrestre.
Les Néo-Zélandais sont fiers du soin qu'ils apportent à la conservation de leur flore et de leur faune uniques. Le “Kiwi”, leur surnom universel devenu symbole national, vient de l'oiseau emblématique, comme le montre le panneau ci-dessus. Il s'agit d'un symbole national.
Les Néo-Zélandais protègent cette faune et cette flore uniques en leur genre avec une grande fierté. Le « Kiwi », leur surnom universel devenu symbole national, vient de l'oiseau emblématique, comme le montre le panneau ci-dessus.
La Tiaki Promise fait la promesse de protéger la population et l'environnement « pour les générations présentes et futures ».
Nous avons fait de nombreuses promenades , au cours desquelles nous avons rencontré de nombreuses espèces d'oiseaux locaux. Le tui est l'un des plus populaires, avec son chant inhabituel. Nous avons aperçu le tui montré dans la réserve de Ōtari-Wilton's Bush, dans les collines surplombant la capitale, Wellington. Le weka de l'île Stewart, rarement observé, cherchait de la nourriture sur une plage de l'île Ulva :
Nous avons effectué de nombreuses excursions d'une journée, plus ou moins longues, au cours desquelles nous avons observé des espèces locales d'oiseaux. Le très populaire Tui et son étrange chant faisait partie de ces espèces. Nous avons pu l'observer dans la vidéo ci-dessous de la réserve Ōtari-Wilton's Bush, située dans les collines surplombant Wellington, la capitale. Le Weka de l'île Stewart, rarement observé, cherchait de la nourriture sur une plage de l'île Ulva :
La Nouvelle-Zélande abrite plus de 17 espèces de l'emblématique albatros, et le lieu de reproduction de l’Albatros Sanford peut-être observé depuis le Royal Albatross Centre près de Dunedin, au sud de l'île. L'Albatros de Sanford a une envergure pouvant atteindre les 3 mètres, et, chaque année, il peut voler sur plus de 190 000 kilomètres (118 000 miles) à travers l'Océan Pacifique.
Essayez de vous imaginer Dunedin sans Albatros… Compliqué, hein !
Et pourtant, sans les efforts mis en place par Lance Richdale il y a plus de 90 ans, ce serait sûrement le cas. De 1919 à 1930, tous les œufs et les petits avaient été détruits par les humains ou les prédateurs. Les travaux de Richdale, l'une des études les plus longues de n'importe quelle espèce sur terre, ont permis la création de cette réserve naturelle .L’Otago Peninsula Trust, à la tête du Royal Albatross Centre, fait très attention à limiter le nombre de visiteurs, afin de ne pas causer de nuisance aux animaux.
On nous demande souvent pourquoi il n'est pas possible de s'approcher des oiseaux. La réponse est simple : si on le pouvait, les oiseaux s'enfuiraient.
Le premier observatoire dispose d'une vitre classique, nous laissant observer des oiseaux situés plus loin.
Il y a ensuite une vitre teintée, puis du double vitrage, empêchant le bruit et la stimulation visuelle des oiseaux.
Sans notre centre, il ne serait pas possible d'organiser des visites guidées, et par conséquent, il ne serait pas possible d'observer les Albatros en pleine nidification.Alors prenons un moment pour remercier toutes les personnes, aujourd'hui et depuis toujours, qui nous ont aidés à faire de cet endroit un lieu agréable pour la reproduction des Albatros de Sanford.
Photo de Laura Findley, février 2022.
En outre, les programmes d'élevage en captivité et la réintroduction d'espèces menacées et en voie de disparition se complètent. La réserve ornithologique de Te Anua est nichée au bord du lac. On y élève des takahe, des kaka, des whio et des pateke, entre autres, pour les relâcher dans les populations sauvages. Il est ouvert et gratuit pour le public.
De plus, les programmes d'élevage en captivité et la réintroduction d'espèces menacées et en voie de disparition se complètent. La réserve ornithologique Te Anua située près d'un lac abrite, entre autres, des espèces de Takahé du sud, de Nestor superbe, d'Hyménolaime bleu et de Sarcelle de Nouvelle-Zélande, pour les relâcher dans la nature. L'entrée est libre et gratuite.
Nous avons également pu assister à une très bonne initiative lors de notre séjour à Wellington. Une centaine de kiwis ont été relâchés dans la nature, dans les collines au-dessus de Wellington.
La vidéo ci-dessous montre quelques-uns des oiseaux que nous avons pu observer durant nos voyages. On peut y voir l'Albatros de Sanford, le Carpophage de Nouvelle-Zélande, le Miro rubisole, le Nestor kéa, le Rhipidure à collier, la Sterne tara, le Créadion et le Tadorne de paradis.
Vous trouverez une liste des oiseaux de Nouvelle-Zélande sur Wikipedia avec leurs noms scientifiques et certains noms maoris.
Bien que les oiseaux soient traités avec le plus grand respect, d'autres animaux font l'objet d'une grande attention, surtout au niveau des espèces aquatiques, comme les baleines, les phoques, les lions de mer, les dauphins, et les pingouins.
Les otaries à fourrure ont été menacées d'extinction par la chasse au phoque dans les années 1700 et 1800, mais leur nombre a considérablement augmenté depuis qu'elles ont été protégées par la loi en 1978. La colonie située à Kaikoura, au nord de Christchurch, est un refuge pour des centaines d'otaries et leurs petits. La passerelle est un excellent moyen de s'en approcher :
La chasse aux phoques durant les 16ᵉ et 18ᵉ siècles a presque causé la disparition des otaries à fourrures. Heureusement, une loi mise en place en 1978 visant à protéger ces animaux a permis d'augmenter considérablement leur nombre.
La colonie de Kaikoura, au nord de Christchurch, est un véritable refuge impressionnant pour des centaines d'otaries et leurs petits. Il est possible de les observer depuis un petit sentier :
Mais d'un autre côté, les lions de mers sont catégorisés comme vulnérables au niveau national avec des effectifs inférieurs à 10 000. Nous avons cependant eu la chance de les observer sur la côte de l'île du Sud, à Sandfly Bay, à Katiki Point, mais également sur l'île d'Ulva.
La Nouvelle-Zélande porte une attention particulière à la création d'un habitat exempts de parasites ; le but étant la préservation du patrimoine naturel.
Des zones clôturées telles que les péninsules, empêchent l'apparition d'espèces non désirées. L'éco-sanctuaire Wharariki situé près de Nelson, en est un exemple récent. Des pièges et des appâts empoisonnés sont utilisés pour lutter contre les prédateurs tels que les rats, les opossums et les hermines :
Deux îles refuges se démarquent. Premièrement, l'île d'Ulva, un endroit magnifique, loin des côtes de l’île Stewart et juste au-dessous de l'île du Sud.
Comme la plupart des projets environnementaux de ce genre, il est très facile de trouver des conseils sur comment préparer la traversée en taxi aquatique de 10 minutes. Étant donné que les rats sont capables de nager sur la courte distance séparant les deux îles, Ulva dispose également de pièges à prédateur. Des chiens renifleurs sont même mis à contribution. Une brochure gratuite souligne ces dangers, et nous informe sur les nombreux oiseaux, plantes, et arbres, comme le miro, le rimu et le totara, tous présents sur l'île.
Ulva s'étend sur moins de 300 hectares, mais sa dense forêt est remplie d'une spectaculaire faune et flore. De nombreux oiseaux ne semblent pas craindre l'Homme, ce qui permet de les rencontrer de près. Ses petites plages sont très fréquentées par de redoutables lions de mer.
Pour se rendre à Rangitoto, il suffit de prendre un ferry depuis Auckland, la ville la plus peuplée de Nouvelle-Zélande. L'île s'est formée il y a seulement 600 ans et est très célèbre pour son paysage volcanique brut. Son programme de conservation historique mis en place sur l'île veille à ce que l'île este exempte de parasites et que les visiteurs reçoivent de nombreux conseils sur la manière de les aider à préserver cet équilibre.
De nombreux panneaux informatifs sur les efforts de conservation sont répandus à travers le pays. Ce panneau situé à Ngakuta Bay en est un exemple typique :
Un panneau d'affichage situé sur les Pancake Rocks (sur la côte ouest de l'île Sud) montre les efforts déployés pour protéger les oiseaux nicheurs :
La baie de Curio, à l'est des Catlins d'Invercargill, est très soucieuse de la protection des manchots antipodes :
Mais l'accent mis sur la conservation de ces espèces n'est pas sans son lot de polémique. Le premier jour du SailGP au port de Lyttelton Harbour ce 23 mars a dû être annulé à cause de la présence d'un couple de dauphins Hector, une espèce protégée sur le territoire national. Un article de NZ National Geographic republié sur Reddit a amassé énormément de soutien. Cependant, quelques passionnés sont encore mécontents de cette décision.
Pour finir, si vous souhaitez découvrir les merveilles de la Nouvelle-Zélande, préparez-vous bien. Prenez la Tongariro Alpine Crossing située au nord de l'île Nord. Cette randonnée d'une journée est aussi magnifique qu'elle est exigeante. Longue de 19,4 kilomètres, elle attire plus de 100 000 visiteurs chaque année, soit environ 3 000 par jour.
Le Conseil de Sécurité Alpin a produit cette vidéo alertant sur les moyens de se protéger et de protéger l'environnement. Elle vaut la peine d'être visionnée, ne serait-ce que pour l'incroyable paysage qu'elle présente :
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