Campagne antifasciste contre l’Europe Forteresse et l’extrême droite.
Ces dernières années la situation des migrant-e-s et des sans-papiers en Europe n’a cessé d’empirer. En Belgique, on peut par exemple constater une nette augmentation des violences d’état envers les migrant-e-s : rafles, passages à tabac, enfermement, déportations, … Des actes justifiés par les autorités comme nécessaire à la survie de notre économie et de notre société, mais aussi par une rhétorique raciste de plus en plus décomplexée. Cette offensive des classes dirigeantes vise à remet en cause les maigres acquis sociaux obtenus par les luttes – trop souvent oubliées – de l’immigration et des quartiers populaire (pour l’égalité, contre le racisme, pour la régularisation, le regroupement familial, droit de vote, …) en Belgique comme ailleurs en Europe.
Mais ces discours cachent bien mal l’arbitraire et la violence qui se déroule aux portes de l’Europe et dans nos villes. Parmi les millions de personnes fuyant l’impérialisme et le néo-colonialisme occidental, la majorité trouvera refuge dans un pays transfrontalier. En chemin, certain-e-s trouveront la mort en tentant de pénétrer dans la forteresse européenne (plus de 5000 migrant-e-s sont mort-e-s en Méditerranée depuis janvier 2017). Les survivant-e-s connaitront l’enfer des traques policières, des centres fermés, des expulsions et seront livrés à l’arbitraire des camps et des politiques racistes de nos gouvernements.
Coincés dans la spirale de l’endettement et de la course à la croissance, nos politiciens semblent aujourd’hui incapables de porter un projet politique qui ne soit pas basés sur l’exploitation des « sous-catégories » de travailleurs-euses et sur la répression de toute forme de résistance populaire aux politiques actuelles. Ainsi donc, nous pouvons constater dans le monde politique une banalisation des discours racistes et des méthodes autoritaires de gouvernance, autrefois signes distinctifs de l’extrême droite.
Profitant de ce climat favorable, les groupuscules néo-fascistes ne se cachent plus pour commettre des violences contre des migrant-e-s : ratonnades à Calais, incendie de centre d’accueil en Allemagne, affrètement d’un bateau pour empêcher le travail des ONH en Méditerranée, … Des actes bien souvent tolérés par les états soit disant démocratiques.
Electoralement les partis qui font la promotion des politiques sécuritaires, islamophobes & anti-migrant-e-s connaissent une notoriété grandissante. N-VA, alternative für Deutschland (all), Front National (FR), …, se présentent aujourd’hui comme le visage « respectable » du fascisme. Ils défendent ouvertement le renforcement des discriminations raciales à l’égard des migrant-e-s et des musulman-e-s, en même temps qu’un programme politique de droite dure basé sur la destruction de toute forme de protection sociale ?
Tout le programme de l’extrême droite et des néo-libéraux consiste donc à mettre en place un état autoritaire capable de perpétuer l’ordre économique et les privilèges bourgeois en s’attaquant chaque jour un peu plus aux plus précaires et aux plus exploité-e-s. C’est pour cette raison qu’une fois au pouvoir, l’extrême droite s’empare systématiquement des thématiques sécuritaires et migratoires (comme la N-VA par exemple).
Face au renfrocement du racisme d’Etat et à la montée de l’extrême droite, il devient donc vital pour le mouvement antifasciste de s’engager aux côtés des migrant-e-s, des sans-papiers et des musulman-e-s qui sont les premières cibles de l’offensive autoritaire et raciste. Par ailleurs, notre engagement ne peut se passer d’une analyse qui remet en cause le système capitaliste et les différentes formes de discriminations (racisme, sexisme, LGBTQUIAphobie) dans leur ensemble. Il nous faut impérativement tenir compte des logiques qui rendent indissociables capitalisme, guerres impérialistes, exploitation des travailleurs-euses migrant-e-s et la destruction des acquis sociaux. L nous faut impérativement agir en tant qu’allié-e-s, c’est-à-dire, ne pas prendre la parole à la place des concerné-e-s mais bien apporter un soutien politique qui respecte l’auto-organisation l’autonomie des luttes. C’est ainsi que nous pourrons viser juste et diriger nos actions contre l’Europe forteresse et ses promoteurs-trices.