Ca remonte à 1996. Cette année-là fut importante pour l’Internet français, car elle fut marquée par l’arrivée du grand public sur le réseau ; c’est alors qu’apparurent les rapports de force et les discours autour de l’Internet qui perdurent aujourd’hui.
Face aux universitaires qui s’accrochaient comme de vieilles moules à ce qu’ils considéraient encore comme « leur » réseau, le développement du Web et la démocratisation amenaient deux nouvelle espèces animales réjouissantes : les commerciaux et les gourous.
Les gourous français, voilà qui nous valut des moments formidables : jouant les intellectuels cybernétiques, ils nous vendaient leur inexpérience du réseau en recopiant des bouquins américains, nous lâchant de somptueuses prévisions basées sur du néant (« demain nous vivrons en pyjama », « le réseau des réseaux va provoquer l’accident des accidents »...).
Les commerciaux étaient plus inquiétants : promettant monts et merveilles (« demain, vous pourrez commander directement l’air que vous respirez par l’Internet »), ils tentaient par tous les moyens de s’approprier ces biens communs que sont les moyens de communication, la culture et la liberté d’expression.
Les discours autour de l’Internet se limitaient donc à des échanges entre vieux ringards tentant de protéger leurs maigres restes de pouvoir, des cyber-gourous sidérants et des vendeurs de soupes. Mais ce que nous vivions chaque jour sur le réseau était systématiquement occulté, la seule chose qui nous semblait intéressante était oubliée ; la possibilité pour chaque citoyen de s’exprimer, simplement, directement, de publier et d’échanger, voilà ce que nous voulions faire entendre.
Entre discours consuméristes, cyber-conneries et volontés de régulation, nous voulions faire entendre notre voix, celle de l’autopublication. C’est pourquoi nous avons fondé le mini-rézo.
Et force est de constater qu’aujourd’hui la situation fixée alors n’a pas changé. Entre les sociologues-gourous expliquant qu’il faut fliquer tout ça, les élus qui craignent l’expression démocratique et les marchands qui promettent, tous les six mois, une nouvelle révolution marchande en ligne, il est toujours important de rappeler ce qui fonde le réseau : la parole de tous les citoyens.
Comment ça marche ?
Le mini-rézo est une association informelle. Au début il ne regroupait que quelques webmestres indépendants ; au fur et à mesure, il a intégré des membres aux compétences plus diverses (technique, juridique, économique, vie associative...). Mais la défense et la promotion de l’autopublication pour tous demeurent la motivation première.
Nous ne vous donnerons pas ici une liste des membres du mini-rézo, car cela n’aurait pas de sens (même si nous ne sommes pas un mouvement « clandestin » - nos textes sont signés nominativement) : le mini-rézo est un réseau de relations, de compétences, d’intérêts, informel ; il est le fruit de collaborations parfois permanentes, parfois éphémères. Il n’existe donc pas un « liste » exhaustive des membres du mini-rézo.
Le Web indépendant
Au coeur des préoccupations du mini-rézo se trouve le Web indépendant ; à la base, l’autopublication, mais aussi aussi une attitude active de tous les utilisateurs du réseau, fondée sur l’échange, l’information collective, opposée à une vision purement marchande et consumériste de l’Internet.
A ce sujet, nous vous invitons à consulter le Manifeste du Web indépendant, le texte fondateur du mini-rézo.