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Samizdat (Communique à Gênes)
24 juin 2002,
message de ARNO*
Élément de réflexion, extraits du texte « Communiquer à Gênes, communiquer Gênes », de Samizdat : « 1. La nécessité de dépasser à la fois la logique de la "contre-information" et celle du "journalisme indépendant" : nous de faisons de l’information tout court ! Ce qui nous différencie des médias ce n’est pas tant l’idéologie, ou la non-dépendance vis-à-vis des pouvoirs financiers, mais le fait de pratiquer la production d’information et de communication à l’intérieur même de la dynamique des situations dont nous parlons : le mouvement social.
Plus loin : « Un réseau de "correspondants" sur place (dont le nombre est variable). Ce sont pour l’essentiel des acteurs du mouvement qui font office de "correspondants" en faisant le récit (subjectif) de ce qu’ils font, de ce qu’ils voient, de ce qu’ils vivent.
Rien de très original au premier abord, notamment par rapport au fonctionnement de la presse mainstream. Avec toutefois une spécificité qui fait l’originalité et la différence de ce dispositif. Il s’agit clairement d’un fonctionnement affinitaire, qui, malgré ses limites, permet de refléter la diversité de points de vue, de sensibilités au sein du mouvement. [...] Le travail d’information n’est plus alors ni « extérieur » à l’événement, ni à « sens unique » comme dans le rapport médiatique. Nous « profitons » du travail réalisé sur le terrain par la qualité des informations que l’on retrouve sur le web et/ou les listes de diffusion, les « correspondants » bénéficient de la centralisation des informations opérées par les « permanents », les seconds redistribuant l’information aux premiers sur ce qui se passe sur place. [...] » en ligne : Samizdat
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> Info pourrie > pas d’info du tout
20 juin 2002,
message de Girafe
Si j’ai bien tout compris, L’information est un spectacle, c’est à dire
A mon sens, l’idée de développement d’une stratégie commerciale tendant à présenter comme une nécessité le fait de s’informer ne fait aucun doute. Pourtant, l’idée de quatrième pouvoir est bien réel. La presse en général, et les mass medias par leur poids en particulier ont historiquement constitué un relai de poids pour la diffusion d’informations dont la connaissance par le plus grand nombre a un effet sur l’organisation de la société, et le cours des événements ; ainsi que d’informations pratiques pour la vie de tous les jours. chiracgate, dumasgate, watergate ? diffusion d’informations sur les bouchons / météo ? information sur la prévention du sida / de la pédophilie ? Je vous laisse poursuivre la liste. Bien sur, on regrette que bien souvent cette information ait un format déplorable (larmoyant sur le sida, technocon sur la météo...). Bien sur, on regrette que bien souvent, le fait d’être informé ne change rien (Israel, chiracgate..) Bien sur, ce monde est loin d’être parfait. Et bien sûr, fabriquer son information avec internet c’est mieux, et quand on a commencé, on se passe bien des mass medias. Mais aujourd’hui, pour le plus grand nombre, c’est les mass medias, ou rien. Et dans ce cadre, à mon sens, l’info diffusée par ces medias, avec son aspect commercial, ses codes de déontologie bidon, ses reportages à deux balles et son accent sur le spectaculaire, ses points de vues déformés, ses présentateurs puants et hautains.. joue tout de même un rôle important et positif dans la régulation de pas mal de phénomènes régulatoires au sein de notre société. en ligne : girafe-info
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> Info pourrie > pas d’info du tout,
Sam,
21 juin 2002
Sans vouloir jeter le bébé avec l’eau du bain, j’ai le sentiment que l’information-sic _télé_ , du moins en France et depuis le grand Charlot a davantage été un instrument de manipulation - et d’abrutissement - qu’autre chose. Quant au quatrième pouvoir, il me semble que la presse, et la radio si vous voulez, font largement et beaucoup mieux l’affaire.
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> Info pourrie > pas d’info du tout,
paupol,
21 juin 2002
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> Info pourrie > pas d’info du tout,
Sam,
23 juin 2002
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> soyons pointus ou ne soyons pas,
Jedi ,
24 juin 2002
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> soyons pointus ou ne soyons pas,
#,
24 juin 2002
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> soyons pointus ou ne soyons pas,
Sam,
24 juin 2002
Enfin, un gars au jus ! Rappelons que, contrairement à ce que pensait ce sot d’Héraclite, le truc est circulaire et que ça revient toujours ; suffit d’attendre. Personnellement, je m’entraine quotidiennement pour le retour des pattes d’eff et tente de conserver quelques ultimes capillaires pour m’en faire une belle banane de roqueur années 50 dès que M6 nous enverra le signal requis, tout en baptisant ma fille Germaine (destiné à remplacer Pamela et Sue Elen dès 2025). Etc.
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> soyons pointus ou ne soyons pas,
Jedi contre attaque,
24 juin 2002
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> soyons pointus ou ne soyons pas,
Jedi,
24 juin 2002
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> L’Internationale Situnaturiste
14 juin 2002,
message de David TB.
Bonjour, Je voudrais vous soumettre des remarques concernant cet article, mais j’avoue avoir des difficultés à être clair dans mes formulations, ca sera donc un peu brouillon... La première contradiction de l’article m’est venue à l’esprit en lisant les messages. Pour me simplifier la tâche je vais me contenter de citer deux passages, l’un venant de l’article, l’autre d’une réponse donnée par un des auteurs à un message : "Comme si le citoyen n’avait pas lui-même la possibilité d’être un média, c’est-à-dire sa propre source d’information, parce qu’il est témoin et analyste de certains événements qui lui sont très proches, et en tout cas infiniment plus proche que l’homme-tronc du vingt heures et tout son staff. Et ensuite d’organiser lui-même la diffusion de cette information." "Surtout, nous ne considérons pas uZine comme un média." Si vous êtes vous-même un média, comment expliquez-vous que votre production web, uZine, ne soit pas de nature médiatique ? comment nous faire croire qu’une boulangerie ne fabrique pas du pain ? bon ca tombe bien je me suis déjà fabriqué une réponse : uZine serait un néomédia, et la nature de ce néomédia s’inscrit en opposition de l’orthodoxie médiatique. Ce qui m’amène à ma deuxième remarque qui, pas de chance pour vous, est aussi une contradiction. Parmi les figures tutélaires de cet article, je retiens Debord et Baudrillard (de toute façon j’en vois pas d’autres). Bon Debord je l’ai pas encore vraiment lu mais j’ai une vague idée de sa théorie de la société du spectacle, de l’information en tant que divertissement, en tant que spectacle. Il me semble que l’on pourrait croiser sa théorie avec celle de Baudrillard sur la société de conso et l’ensemble colle bien avec votre article, je dirais que c’est un bon "globiboulga". Mais la contradiction de votre article c’est qu’en dénonçant les rouages du spectaculaire comme vous le faites, vous les utilisez aussi, transformant la critique d’un système en extension contestataire mais intégrée du système, torpillant par la même la crédibilité de l’analyse. En fait ça se joue à pas grand chose : la simple présence de six photos est à la base de ma réflexion. Vous avez pour suivre je ne sais quel impératif intégré ces clichés dans votre article, le transformant malgré vous en produit du système que vous critiquez, c’est-à-dire en information/réflexion divertissante, spectaculaire... Et vas-y que je te montre l’image de ce que je dénonce, voyez bien sa bite, ses seins qui tombent... pourquoi ? pour se divertir, s’émoustiller ? Ce qui m’amène à conclure que cet article représente en fait ce que je comprend de la phrase de Debord quand il dit (je cite de mémoire le peu que j’ai lu de lui) : " ...dans le monde réellement renversé, le vrai est un moment du faux.". Mais je pense que vous le savez bien et d’ailleurs vous y faîtes sans doute référence en parlant de "mauvaise foi assumée". P.S : l’infotainment est donc un parfait pléonasme, en plus d’être un néologisme même pas de chez nous.
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> L’humour, on devrait jamais devoir l’expliquer ...,
Rigolator,
14 juin 2002
"Vous avez pour suivre je ne sais quel impératif intégré ces clichés dans votre article, le transformant malgré vous en produit du système que vous critiquez" > J’ai l’impression que la touche "déconne" t’échappe un peu ... les images ne font qu’illustrer l’article de façon légère à mon avis (regarde les commentaires sous ces photos, tu n’y décèles pas une pointe d’humour ? Hein ? Petit coquin !). Je peux me tromper ...
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> L’humour c’est pratique quand on veut pas s’expliquer ...,
David TB,
14 juin 2002
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> Hein ??,
Rigolator,
14 juin 2002
Je parle ici de TOUCHE d’humour concernant les photos, pas d’une grosse farce générale ! Aucun argument ne peut expliquer l’aspect "comique/drôle/marrant/fun" des choses, désolé ...
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des deux contradictions (avec des citations de Debord),
Lirresponsable,
14 juin 2002
salut, Si vous êtes vous-même un média, comment expliquez-vous que votre production web, uZine, ne soit pas de nature médiatique ? Bein tout dépend du concept de media que tu appliques pour classer l’objet (savoir si un site web est un média ; cf. ma réponse à l’intervenant anonyme). Tu as ainsi des sites web de nature médiatique (tf1.fr par exemple). Et un article d’un site web n’est pas tout le site qui n’est pas tout le web. comment nous faire croire qu’une boulangerie ne fabrique pas du pain ? La question, pour restituer le sens de l’analyse, est plutôt : es-tu une boulangerie parce que tu fabriques ton pain à la maison et que tu le partages (snif) lors d’un repas (tu sais avec tes vieux potes, Judas, Jean, etc.) ? :)) Autrement dit l’identité du produit (ou sa similitude quand le pain maison n’est pas bon) ne suppose pas l’identité des manières d’organiser la production et de la nature des échanges. Tu ne vas pas dire à tes invités : j’ai produit ce pain, vous me devez tant, z’êtes bien gentils mais la farine je l’ai pas gratos et vous savez combien ça coûte un four, etc. Une boulangerie (artisanale) ne fabrique pas que du pain. D’ailleurs à un premier niveau, si on regarde les produits, on constate la présence de friandises, de viennoiseries, pâtisseries, parfois un peu d’épicerie pour le petit déjeuner (jus d’orange, confiture), etc. Pourquoi ? Sans doute à cause du CA et des bénéfices. (Tout comme un grand cinema vend plus de la confiserie que du cinéma). Donc paradoxalement, on pourrait dire qu’une boulangerie assure son existence économique en vendant autre chose que du pain (produit d’appel/produit sur lequel on réalise un bénéfice). Mais au delà de la facilité à énumérer les produits (afin de montrer qu’un produit spécifique est déjà dans un ensemble de produits), la boulangerie produit une certaine forme de socialisation : par exemple les petits vieux qui achètent exprès leur pain à midi, et discutent ad nauseam de la cuisson souhaitée, et que finalement ils vont prendre une demi-baguette, et que madame Machin bein son mari il a des problèmes de santé, etc. Ce qu’en politique, on appelle le « commerce de proximité » qui « humanise l’espace urbain et le vivifie » et où « existe un espace inter-générationnelle de dialogues et de rencontres ». Cela produit aussi (cette consommation de pain) des écoles pour former les boulangers, etc. Donc l’évidence de l’argument : la définition de la structure (la boulangerie) par le produit type (le pain), cette focalisation sur le lien par le type de produit (site web= média de masse, car infotainment) masque en gros la division sociale du travail et l’organisation économique. Et encore, je ne parle pas de la production industrielle du pain. :)) Mais la contradiction de votre article c’est qu’en dénonçant les rouages du spectaculaire comme vous le faites, vous les utilisez aussi, Pour dire « non-A », tu utilises « A » et « non ». Un langage dialectique dans sa forme comme dans son contenu, comme disait l’autre. transformant la critique d’un système en extension contestataire mais intégrée du système, torpillant par la même la crédibilité de l’analyse. Là c’est autre chose : l’extension, l’intégration, le torpillage. D’autre part, ces images conduisent justement à s’interroger sur la crédibilité de l’article. Illustration de la thèse, au delà du plaisir pris par les auteurs à les utiliser dans cet article. :) malgré vous en produit du système que vous critiquez, c’est-à-dire en information/réflexion divertissante, spectaculaire... En quoi cet article est intégré au Système ? Parce qu’il reprend des codes de communication au lieu d’utiliser des phrases numérotées ? Dans cet article, (qui n’est pas tout le web mondial, encore une fois :)), nous ne critiquons pas NakedNews en disant : « ouh le vilain infotainment ! ». Nous disons, en gros hein, qu’un exemple d’infotainment a une utilité pédagogique, il permet de se défaire d’une l’illusion : l’importance de l’information médiatique. Autrement dit : il est la propre vérité de la contradiction globale. C’est une expérience à tenter bien-sûr, comme toute vraie épreuve spirituelle. :)) Si notre article a une vertu « informative » et reste « divertissant »,plaisant, tant mieux. Peut-on lui appliquer la notion de Spectacle ? « 24 Le Spectacle est le discours ininterrompu que l’ordre présent tient sur lui-même, son monologue élogieux. C’est l’auto-portrait du pouvoir à l’époque de sa gestion totalitaire des conditions d’existence. L’apparence fétichiste de pure objectivité dans les relations spectaculaires cache leur caractère de relation entre hommes et entre classes : une seconde nature paraît dominer notre environnement de ses lois fatales. » Une autre citation : « 200 C’est ainsi que Boorstin trouve pour cause des résultats qu’il dépeint la malheureuse rencontre, quasiment fortuite, d’un trop grand appareil technique de diffusion des images et d’une trop grande attirance des hommes de notre époque pour le pseudo-sensationnel. Ainsi le spectacle serait dû au fait que l’homme moderne serait trop spectateur. Boorstin ne comprend pas que la prolifération des "pseudo-événements" préfabriqués, qu’il dénonce, découle de ce simple fait que les hommes, dans la réalité massive de la vie sociale actuelle, ne vivent pas eux-mêmes les événements. C’est parce que l’histoire elle-même hante la société moderne comme un spectre, que l’on trouve de la pseudo-histoire construite à tous les niveaux de la consommation de la vie, pour préserver l’équilibre menancé de l’actuel temps gelé. » D’où l’intérêt de construire soi-même ses histoires. l’infotainment est donc un parfait pléonasme, en plus d’être un néologisme même pas de chez nous. exact, tu vois que cet article est utile ! :))
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>d’accord en gros...,
David TB,
17 juin 2002
Salut, Bon ben je pense que nous sommes assez d’accord dans le fond, je vais pas revenir sur des détails, ce serait du chipotage. Je reste cependant d’avis que le site est un média (dans un sens bien différent de celui de « média de masse ») au même titre que toi et moi. Le média uZine produit donc une nouvelle forme de socialisation, démocratique en théorie par le vecteur qu’il utilise (ou en cours de démocratisation), élitiste dans la pratique par son contenu (et ça le restera). Par sa nature anti-commerciale, il s’inscrit en opposition du système économique libéral qui régit l’ensemble des médias, tout en s’y inscrivant car il n’aurait pu exister sans l’évolution économique qui a fait naître son support. J’ai cru alors y voir une contradiction mais c’était sans faire la distinction entre l’économie servante fidèle du développement humain et idéologie liberale où l’homme est le chien de l’économie. "…tu vois que cet article est utile !" Bien sûr. PS : ah, à propos de Debord je vous donne mes sources, ça peut servir aux lecteurs de passage et aux autres :
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Pas vraiment,
Lefayot,
17 juin 2002
Un media c’est un canal de communication ni plus ni moins. Alors oui evidemment, uZine en est un. So what ? Qu’est ce qui ne l’est pas ? De plus les woltonneries comme quoi uZine créerait de la socialité sont à mon avis un peu tirées par les cheveux ou alors il faut admettre que tout objet dont l’utilisation est commune crée de la socialité (un aspirateur, par exemple). En fait, si uZine crée eventuellement quelque chose ce sont des relations interindividuelles ou alors il faudrait m’expliquer les particularités de la socialité propre à uZine (et ça m’interesse à fond quand même). En fait, et comme d’hab’, on inverse les termes : un media ne peut fonctionner/exister que parce qu’il y a de la socialité avant (et pas le contraire). En d’autres termes, faut savoir lire pour comprendre les articles d’uZine. Quant à la logique anti-commerciale, elle n’est pas propre à Uzine, mais à des milliers de sites (qui seraient aussi autant de media ?). Et a vrai dire, je ne suis pas bien sur que la difference se fasse entre site commercial/non-commercial, mais bien plutot dans le fait de se demander si l’info est « utile » en soi. C’est un des themes de l’article, sans quoi on retombe sans cesse dans l’aporie de la recherche/defense de la « bonne » info (i.e non commerciale).
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> Pas vraiment,
Raoul2,
18 juin 2002
"Et a vrai dire, je ne suis pas bien sur La simple succession de dépêches d’agences de presse vous semble-t-elle pire qu’éventuellement inutile ? Bien plus que de savoir si l’info est utile en soi, je me pose bien plus la question de savoir si le fait qu’on mette quelque chose autour rajoute de l’utilité. Lorsque, comme ici le cas, "l’actualité" n’est qu’un prétexte à un exposé, l’utilité sociale est la qualité de l’exposé : très loin des slogans réducteurs, un exposé laisse au lecteur la possibilité de construire son opinion, mais il ne se sert dans ce cas de l’actualité que comme alibi pour présenter sa cause (ce qui me semble naturel) Il y a éventuellement un parallèle à faire avec la science-fiction : de nombreux auteurs de sceince-fictions s’pproprient un univers imaginaire de sorte à en faire le terrain dans lequel s’expose leur vision sociale ("Etoiles, garde à vous" de Heinlein me semblant un excellent exemple de cette technique).
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> information/code formel,
David TB,
18 juin 2002
Salut, Média : tout support de diffusion de l’information constituant à la fois un moyen d’expression et un intermédiaire transmettant un message à l’intention d’un groupe. (Larousse). Socialisation : appropriation des moyens de production et d’échange par la collectivité. (Hachette). Alors oui le terme média s’applique à uZine et pas à n’importe quoi d’autre (un tuyau d’arrosage comme canal de communication). Oui, uZine créé de la socialisation si l’on considère qu’uZine et un lieu où les personnes s’approprient le moyen (le Web) de produire et échanger de l’information, de l’interprétation. Maintenant je laisse à des gens plus compétents que moi le soin d’établir les modalités de socialisation particulière à des sites comme uZine. Bien sûr qu’il y a une différence fondamental entre un média conventionnel qui fournit de l’info et de l ‘interprétation avec comme ligne d’horizon perpétuelle, la rentabilité – ce qui est propre à pratiquement toute entreprise aujourd’hui – et un média « socialisé ». Mais j’en reviens au débat initial. Dans l’article d’Arno* et de Lirresponsable, on parle de la nudité comme « code formel décalé ». Ces termes me laissent perplexe… En quoi considèrent-ils que la nudité n’est pas une information en soi ? un code formel ou non n’est-il pas une information perçue, interprétée, et déterminant une réaction ? Les modalités, les codes de transmission de l’information sont eux-même de l’information. Le site NakedNews nous montre de façon évidente l’inutilité de l’information, et comme Raoul2 je me demande si ce n’est pas plutôt le code informationnel en lui-même qui est important. Ce code pour fonctionner doit adopter les formes du divertissement, ce qui est le cas de la nudité, que vous pouvez juger triste ou moche, quel importance ? d’autres la trouverons belle, joyeuse, qu’en sais-je ? vous allez quand même pas me faire croire que les spectateurs de NN reste sur le site pour rentabiliser leur abonnement ! C’est pour le cul qu’ils restent, c’est évident. Le cul fait vendre, le cul attire, le cul divertit même le cul mou, et s’il on peut continuer à baigner dans l’illusion informative (de façon consciente ou non)- celle qui donne l’impression de faire partie du système/monde ou d’en être un temoin éloigné, celle qui le justifie où le dénonce mollement voire faussement – tout en matant des gens à poils je pense que l’on peut y trouver son compte. Les mélanges information/code informatif les plus saugrenus du type NN pourront voir le jour et être extrêmement rentables du moment qu’ils caresseront le spectateur dans le sens du poil.
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> Vraiment pas vraiment ?,
Olivier Hammam,
10 mars 2006
L’indice réel qu’uZine n’est pas un média (ou médium ?) au sens où l’entend "David TB" est cette contribution : un médium se singularise par le fait que chacun de ses items est fermé, avec une extension finie, un moment de début et un moment de fin. Bien sûr, tout ou partie de chaque item peut (sauf disparition définitive de ses traces) être réinséré dans un nouveaux flux, mais d’une part ce ne sera pas le même item, de l’autre l’item original est (sinon en régime totalitaire) un objet qui ne se modifie pas. Ce n’est pas le même, serait-il reproduit in extenso, car il ne peut plus figurer que comme citation ou reproduction (« l’émission de J.-C. Averty de telle semaine », « le numéro de Libération de tel jour ») ; il est non modifiable parce justement, émission de telle semaine, numéro de tel jour. Cette contribution prouve par l’évidence que « la page “Les chiens de garde se retrouvent à poil” » a une extension infinie dans le temps et dans l’espace, que c’est un objet réel et non pas une « information », que c’est un objet vivant sans cette caractéristique de clôture de l’objet médiatique. "David TB" semble ignorer (ou vouloir ignorer) que “média”, “médium”, a une triple acception et désigne à la fois un vecteur, une structure et une activité. Internet « est un médium » au sens où le téléphone « est un médium » : un appareillage technique permettant de diffuser des messages - un vecteur de communication - ; le web « est un média » au sens où la librairie (c.-à-d. l’ensemble technique, industriel et commercial permettant la diffusion de l’imprimé) « est un média » : une structure permettant de créer, stocker et diffuser « quelque chose » qui est « de l’information » au sens très basique de la théorie de l’information, « des messages mis en forme », “codés” ; enfin, comme dit "Lirresponsable", il y a « des sites web de nature médiatique (tf1.fr par exemple) » c.-à-d. des entités économiques ou/et politiques dont l’objet social est de « diffuser du contenu mis en forme » (“de l’information” au sens que ces « médias » donnent au mot) dans un but autre que de simplement émettre des messages (de « communiquer »). D’évidence, c’est ce dernier type de médias dont parle "David TB". Or, d’une part désigner « média » ces entités est abusif, de l’autre rabattre toute communication à ces types de « médias » est illégitime. La holding TF1 ou la SA “La Vie-Le Monde” ne sont pas des médias mais des entreprises commerciales qui, entre autres activités, réalisent, achètent ou diffusent « du contenu », lequel peut être à-peu-près n’importe quoi (“information”, “divertissement”, publicité, petites annonces, “publi-reportage”, annonces légales) et a pour particularité d’être diffusé à travers des médias (librairie, télécoms, télé, radio, cinéma, disque). Mais elles ont bien d’autres activités qui n’ont rien de « médiatique ». Factuellement, en France il ne doit plus guère y avoir que Le Canard Enchaîné et Charlie Hebdo, et les radios (mais non les télés) publiques dont on peut dire « ce sont des médias » (au sens restreint d’« entreprises de médias »), dont l’unique activité est de « diffuser du contenu » via des médias. Maintenant que voilà circonscrite cette question des médias, on peut dire qu’en aucun sens du terme uZine n’est un média (ou médium) : ce n’est ni un vecteur de message, ni une structure en état de diffuser des messages, ni enfin une entité économique ou politique « diffusant du contenu ». Et pour revenir au début de ma contribution, si même l’on devait considérer qu’uZine « diffuse du contenu », celui-ci ne correspond donc pas aux types de contenus que diffusent les médias-entreprises, puisque comme indiqué ce « contenu » n’est pas fixé une fois pour toute. Une fois ce point établi, il en résulte que l’argumentaire général de "David TB", qui repose sur la considération qu’uZine est un média (mais attention ! Un gentil média « socialisé » et non un vilain média « capitaliste », c’est tout le distinguo...) tombe un peu à côté. Là-dessus, cette opposition entre médias « capitaliste » et « socialisés » sent son réchauffé, "David TB" devrait je crois se mettre à lire sérieusement Debord pour voir en quoi les vieilles catégories de la doxa marxiste version Lénine ont pris du plomb dans l’aile à l’heure de la société du spectacle. Et en quoi ce genre de « socialisation » n’est qu’une variante « non monétaire » de l’organisation sociale qui prépare et réalise une division « spectaculaire » de la société. Il est d’ailleurs intéressant de voir - et l’exemple décortiqué par "Lirresponsable" de la « boulangerie [qui fabrique] du pain » le montre assez - que "David TB" articule son propos en ayant intégré la division du travail comme une donnée sociale fondamentale : qui produit du contenu et le diffuse « est » “médiateur” comme certains « sont » “garçons de café”. Pourtant, je suis presque certain que, ayant produit et mis en ligne son commentaire, "David TB" ne se considère pas “médiateur” pour cela. Or il ne l’est pas moins - et probalement, par son approche réductrice, l’est-il plus - que les auteurs du texte qui motiva sa contribution. Et en tous cas, selon sa logique même, écrivant « dans un média » il est “médiateur”. En fait, il me semble que "David TB" correspond à ce que décrit une contribution ultérieure (que je découvre d’ailleur être elle aussi due à "Lirresponsable") : « Tu pourras remarquer par exemple sur les forums d’uZine que certains justement sont davantage dans une attitude de lecteur traditionnel (l’habitus du consommateur de presse :)) : au lieu de produire le contenu, ils attendent un contenu déjà produit et déterminé ; et quand ce dernier ne correspond pas à leurs attentes, ils sont déçus (c’est normal), critiquent les admins (c’est normal et le jeu), mais parfois critiquent la publication d’un article au lieu de l’article lui-même (un peu bizarre, y compris pour l’auteur de l’article) ». Je suis à la limite de considérer que "David TB" critique en effet plus la publication de l’article que l’article même et en tout cas, sa forme plus que son contenu. Son plus grand problème dans l’histoire semble être la publication des photos illustrant l’article. Pourquoi ? Parce que c’est démotivé : si on « fait de l’information » il ne faut pas la mélanger avec « du divertissement ». Mais justement, dans le cadre de cet article le rapport entre « ce qui est autour » et « ce qui est dedans » est démotivé ; pour mieux dire les choses, il n’y a pas de rapport. D’où l’on peu en déduire que, à l’inverse de ce qu’il avance (en gros, que les auteurs « font de l’infotainement » alors même qu’ils le « dénoncent ») il ne s’agit pas d’infotaiment puisque, dans le cadre de l’information-spectacle, le rapport entre présentateurs nus et « information » est motivé : créer les conditions pour « faire de l’audience » indépendamment de ce qu’on (re)présente. Incidemment, je n’ai pas lu cette article comme une « critique de l’infotainement » (du « système [...]information/réflexion divertissante ») ; mais plutôt comme une élucidation du caractère spectaculaire (au sens ou Debord ou Baudrillard l’entendent)de l’information à la lumière de son évolution récente vers le divertissement - vers la forme « divertissement ». Sinon, le but général d’un JT n’est pas d’informer mais, comme toute émission de flux, de rassembler le maximum de spectateurs ; ici, ça ne peut se faire par le biais du contenu, tous les JT (y compris celui des « Guignols »...) diffusant à-peu-près le même programme, ni par le traitement des informations, tous (y compris celui des « Guignols »...) « formatant » assez semblablement les sujets « choisis », ni enfin par la dramaturgie générale, tous (y compris [etc.]) ayant à-peu-près la même. Reste « l’habillage » (ou le déshabillage) pour « faire la différence » et « gagner des parts de marché ». En contraste, comme il est remarqué ailleurs dans cette page, cela ne concerne pas uZine, qui n’a pas de « concurrent » et ne fait de concurrence à rien ni personne, et n’a donc pas de motif à se distinguer d’un objet qui serait « sur son créneau ». Mais il y a les phatidiques fotos. Bon : je ne sais pas pour "David TB", mais pour moi, ce qui me fait arriver sur une page de ce site et y rester c’est plutôt le contenu que la forme - qui est d’ailleurs très pauvre et peu attractive ! Et si je ne m’attends pas à y trouver des photos de personnes nues, en même temps je ne suis pas plus surpris que ça d’en voir et je n’associe pas la chose à une quelconque volonté d’« attirer l’audience ». Pour que cela arrive, il faudrait que le site ait, ou bien conçu une politique globale de publication de photos de nus, ou bien fait sa notoriété sur le fait que dans ses pages on trouve de telles choses. Ce qui n’est pas le cas. Avant de conclure, un petit commentaire sur ce passage : « Alors oui le terme média s’applique à uZine et pas à n’importe quoi d’autre (un tuyau d’arrosage comme canal de communication). Oui, uZine créé de la socialisation si l’on considère qu’uZine et un lieu où les personnes s’approprient le moyen (le Web) de produire et échanger de l’information, de l’interprétation. Maintenant je laisse à des gens plus compétents que moi le soin d’établir les modalités de socialisation particulière à des sites comme uZine ». Si on utilise « un tuyau d’arrosage comme canal de communication », c’est un média : qu’est le téléphone sinon une sorte de tuyau d’arrosage légèrement perfectionné pour communiquer ? Qui n’a dans son jeune temps fait son « médium maison » avec une ficelle et deux pots de yaourts ? Mais je voulais surtout parler de la suite : on y voit une tendance typique, celle de la personnification des objets : uZine ne « crée » rien, ce sont ses utilisateurs qui peuvent y créer quelque chose. Disons que "David TB" « voulait écrire » que les mainteneurs du site « créé[ent] de la socialisation » ; cela signifie donc qu’ils permettent l’« appropriation des moyens de production et d’échange par la collectivité ». Ou veut-il, bien qu’ayant donné cette définition, parler de l’autre acception, selon mon Petit Larousse illustré, le « processus par lequel l’enfant intériorise les divers éléments de la culture environnante (valeurs, normes, codes symboliques et règles de conduite) et s’intègre dans vie sociale » ? Cela me désobligerait, à mon âge, de me faire traiter d’enfant... Mais que ce soit l’un ou l’autre cas, encore une fois ça ne correspond pas au rôle d’uZine : s’il doit y avoir « appropriation des moyens de production et d’échange » elle se fera à un autre niveau, celui d’Internet même, par exemple en « socialisant » l’appareil physique de télécommunication (on appellerait ça les PTT, par exemple), en créant une entreprise d’État pour la fabrication des appareils de communication (on l’appellerait Honeywell-Bull, pour faire joli et exotique), en aidant à la diffusion de logiciels libres et de logiciels ouverts, etc. Ça ne signifie pas qu’il n’y ait ici où là sur ce site des articles qui vont dans ce sens, mais ça me semble au-delà des capacités d’uZine, en soi ou par ses animateurs, de faire une telle chose. Quant à l’autre acception, je ne crois pas que des voyous pornographes comme "ARNO*" et "Lefayot" puissent nous montrer la voie pour acquérir les « valeurs, normes, codes symboliques et règles de conduite » de notre belle société française... Pour en finir, d’abord ce point : plusieurs interventions rappellent qu’un des projets d’uZine est d’inciter les passagers du site à « construire soi-même [leurs] histoires » et à « [devenir eux-mêmes leur] propre source d’information et de diffusion, de manière autonome. C-a-d [construire leur] information, grâce aux ressources du réseau ». Or, dans divers passages, dont le dernier cité, "David TB" montre qu’il réfléchit dans le cadre d’un modèle centralisateur, pour lui « uZine crée de la socialisation si l’on considère qu’uZine et un lieu où les personnes s’approprient le moyen (le Web) de produire et échanger de l’information ». Or, c’est en dehors d’Uzine qu’on « s’approprie le Web » : au mieux « s’appropriera »-t-on uZine, et autant qu’il me semble on ne s’y approprie rien sinon des matières à réflexion. Tant que "David TB" restera dans ce schéma (s’il y est encore quatre ans après), il risque fort de lui échapper l’évidence que « l’information » des médias de flux et des dépêches d’agences de presse n’est pas de l’information. Puis cet autre point ; "David TB" écrit : « Dans l’article [...] on parle de la nudité comme “code formel décalé”. Ces termes me laissent perplexe... En quoi considèrent-ils que la nudité n’est pas une information en soi ? un code formel ou non n’est-il pas une information perçue, interprétée, et déterminant une réaction ? Les modalités, les codes de transmission de l’information sont eux-même de l’information ». On voit ici que, comme pour “médias”, il semble ne pas se rendre compte que le mot “information” désigne deux réalités non recouvrables : le récit d’ordre fictionnel que les médias-entreprises de flux ou de presse tendent à nommer ainsi et les signaux « qui font message » et dont traitent la théorie de l’information et la sémiotique. Et oui, "David TB", « la nudité n’est pas une information en soi », et plus largement toute réalité observable « n’est pas une information en soi », bref, rien n’est information sinon ce que l’observateur décide de déterminer tel : dans un camp naturiste ou dans un village Jivaro du fin fond de l’Amazonie la nudité est une “non information” « en soi » car ne signalant rien de particulier, ni ne peut prendre une compréhension qui désignera la personne nue comme « donnant du sens » à sa nudité. Dans un film pornographique ou érotique la nudité n’a pas « un sens en soi » mais participe d’un ensemble de signaux qui par leur association « font sens », un sens qui ne sera pas le même que, par exemple, la nudité d’un groupe de conscrit pendant “les trois jours”, celle d’une équipe de rugby dans ses vestiaires, celle des athlètes dans une reconstitution de jeux antiques. Bref, la nudité n’est une information que en contexte, et sa valeur variera selon le contexte concerné. D’où l’on dira qu’en effet « un code formel » est « une information perçue, interprétée, et déterminant une réaction ». On dira plus : c’est la seule information pertinente dans l’appareil dramatique du JT. La seule dont on puisse dire qu’elle « donne un sens », celui justement “ce que vous voyez est un journal télévisé”. J’ai jeté un œil a NakedNews pour vérifier que « le code JT » était respecté. Et vraiment, il n’y a pas d’équivoque : c’est un JT. Je conseille à "David TB" d’y aller voir pour constater ce paradoxe : après quelques brèves secondes où l’on s’attache à la singularité de ce JT, ce qui frappe est plutôt sa surdétermination « en tant que JT » qui, très vite, annule sa singularité ; en fait, la mise en scène “hyper-JT” est anti-érotique : elle est si agressivement démonstrative qu’elle perturbe l’agrément de la partie spectaculaire spécifique à NN. En un troisième temps, et comme le pointe l’article de cette page, le double appareil (et non pas « le simple appareil », comme on pourrait l’attendre d’un journal dénudé...), dramatisation « genre JT » et spectacularisation singularisante de ce JT, dénudent bien plus la mise en scène de l’information que le corps des présentatrices. De ce fait, on peut dire sans erreur que la nudité n’est ici qu’un « code formel décalé », et non une « information en soi » : ailleurs ce sera la fausse complicité (J.-P. Pernault), le pathos emphatique (D. Bilalian), le « professionalisme » version compassée et compatissante (P. Poivre d’Arvor) ou crispée et crispante (Christine Ockrent) ; ici c’est le style « plein de “peps” et d’enthousiasme » typique des new channels (CNN, FoxNews) avec le vague “plus” de la nudité, très vite estompé. Sauf en un point : le « code formel » est tellement « décalé » qu’il met en valeur, plus qu’un autre, l’appareil dramatique propre au genre JT. Qu’il le met en évidence en tant qu’appareil dramatique. Le slogan de la chaîne est « le programme qui n’a rien à cacher » (« the program with nothing to hide » ; or il apparaît plutôt comme « le programme qui n’a rien à montrer », ou plutôt, « le programme qui montre qu’il n’y a rien à montrer ». Des jeunes femmes plus ou moins dévêtues gesticulent sur fond d’images fixes en émettant les “Oh !” et les “Ah !” de circonstance en fonction de « l’information » (Oh ! La grippe aviaire menace... Ah ! Bill Gates a encore gagné quelques milliards... Oh ! Les “hackers” hackent... Ah ! Les oscars oscarisent... Oh ! Il pleut - ne sortez pas nus...). « The naked news », l’information dans toute sa nudité... De quoi parlait Eliza Gano en écrivant, « Je me suis dit, "Mon dieu, elle est nue !" » ? De la présentatrice ou de l’information ? Car le plus visible sur NN est bien l’obscénité de « l’information dans sa plus simple expression ». Olivier Hammam |
Indépendance du service public
13 juin 2002,
message de Nils Auperen
Légèrement décalé, mais ça vaut le coup de le citer. Une entrevue de Michèle Cotta dans Le Monde, dans laquelle la directrice générale de France 2 assène sans sourciller : "Trop de publicité tue la liberté. En revanche, la publicité laisse une marge de manoeuvre par rapport au pouvoir, c’est un gage d’indépendance du service public." "Baranniser" les hommes politiques et les patrons à la fois, c’est un art.
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Indépendance des sévices publics,
Lirresponsable,
13 juin 2002
Légèrement décalé, mais ça vaut le coup de le citer. Non, cela illustre l’importance de la vie des médias en tant qu’information. En plein dans l’article ! :)) "En revanche, la publicité laisse une marge de manoeuvre par rapport au pouvoir, c’est un gage d’indépendance du service public." Ah, c’est toujours la légende dorée de l’indépendance face au (mystérieux) pouvoir qui sert, incroyable...C’est vrai que par pouvoir, on doit entendre : parlementaires élus par le peuple qui votent le budget... "Le service public ne peut pas être pieds et poings liés à un financement étatique, cela me fait peur. Autant que je l’ai vécu, les pressions des annonceurs ont toujours été bien moindres que celle de l’Etat bailleur de fonds." On se demande dans ces conditions, pourquoi une grande professionnelle (tm) comme elle ne demande pas la privatisation...Ah oui c’est vrai trop de publicité tue la liberté ; donc on est libre et indépendant quand on subit à la fois la pression des annonceurs et du pouvoir qui peut décider de supprimer la publicité ou de privatiser...Enfin elle part à la retraite, pensons à ceux qui restent : « La légende de l’indépendance du journaliste est presque toujours servie avec le même prélude. Il était une fois en France, dans les années 60, un ministre de l’Information qui pouvait, de son bureau, sonner les responsables de la radio et de la télévision pour leur communiquer ses instructions. » Il faudra envoyer à Florence Amalou et Bénédicte Mathieu (qui n’oublient pas de questionner la grande professionnelle (tm) sur la "télé-réalité"), la référence d’où est tirée la citation : Serge Halimi, Les nouveaux chiens de garde, Liber, 1997, p.13. Mais il est vrai que l’ouvrage est confidentiel et trop récent. :) a+ |
> L’Internationale Situnaturiste
13 juin 2002
Tout d’abord, merci pour cet excellent article. Je me pose cependant une question. Vous dites : "La critique des médias de masse fait comme si de "Comme si l’information fournie par un système médiatique pouvait être autre chose qu’une marchandise." En quoi pensez-vous éventuellement que la critique que vous faites n’est pas applicable au média sur lequel vous la publiez ? Qu’est-ce qu’un bon média ? Cela peut-il exister ?
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> L’Internationale Situnaturiste,
ARNO*,
13 juin 2002
En quoi pensez-vous éventuellement que la critique que vous faites n’est pas applicable au média sur lequel vous la publiez ? Evidemment, la question se pose. Surtout, nous ne considérons pas uZine comme un média. Voir par exemple la présentation du site. Nous essayons d’en faire un lieu original qui n’est ni un simple newsgroup, ni un média, notamment parce que nous proposons à chacun de participer à la négociation des choix éditoriaux. Mais après tout, pour ceux qui considèrent qu’uZine est un média (et on peut constater que de nombreux utilisateurs du site traitent uZine comme un média, notamment un support d’information à sens unique doté d’une médiation centralisée - voir le récent forum où l’on reproche à uZine de publier un article dont il ne partage pas les opinions), alors il est normal de lui appliquer les critiques exprimées dans cet article.
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> L’Internationale Situnaturiste,
13 juin 2002
Merci de votre réponse d’une rare franchise. Avez-vous envisagé le fait que l’initiative "Uzine", toute modeste qu’elle soit, puisse finir par devenir malgré tout une référence ? Je ne doute pas un instant du fait qu’Uzine restera hors du cadre marchand, mais cela ne l’empêchera nullement d’obtenir un lectorat conséquent, incluant d’ailleurs un public qui n’adhère philosophiquement pas au projet, mais accepte de lire l’opinion des autres, en considérant simplement que certains enjeux valent mieux que sa seule propre opinion. Tôt ou tard, la collision entre son public et celui d’autres médias existera, et des conflits apparaitront. Comment Uzine pourrait-elle gérer l’hypothèse du succès ? N’y-a-t-il pas le risque permanent de devenir objet d’enjeux, risque sans cesse accru par le succès et le mouvement des hommes ? Peut-on éviter ce risque lorsqu’on communique ce qui est cher et dans lequel on s’investit vers un public qui dans un premier temps ne demande qu’à connaître et faire ses choix en écoutant tout ce que chacun peut avoir à dire ?
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> L’Internationale Situnaturiste,
Lefayot,
13 juin 2002
Avez-vous envisagé le fait que l’initiative "Uzine", toute modeste qu’elle soit, puisse finir par devenir malgré tout une référence ? Ce serait déjà le cas, depuis le temps que le site existe. Que ce puisse être une référence auprès de son lectorat habituel n’est pas excessivement inquiétant en soi. Qu’uZine devienne une référence au même titre que, disons, Le Monde est très improbable au vu des thématiques et surtout des positions adoptées pour traiter les dites thématiques. De plus le problème actuellement est plutôt, non pas de gérer le succès, mais de pallier à une certaine desaffection au niveau des articles proposés (on est loin du succès franc et massif). Tôt ou tard, la collision entre son public et celui d’autres médias existera, et des conflits apparaitront. A vrai dire, de toute façon, uZine n’est pas un site « d’information », mais disons de reflexions et/ou de débats (et de mauvaise foi assumée aussi). Le site n’entre donc pas dans la problématique développée par l’article. Et puis, si les gens s’aperçoivent que les infos rapportées par leur media habituel sont fausses ou plutôt inexistantes, je ne vois pas bien où serait le problème. Comment Uzine pourrait-elle gérer l’hypothèse du succès ? On verra en temps utile, mais, je le repète, c’est fort improbable (ça depend aussi de ce qu’on entend par « succès »). N’y-a-t-il pas le risque permanent de devenir objet d’enjeux, risque sans cesse accru par le succès et le mouvement des hommes ? Oui, mais ce sont des enjeux minuscules, des polémiques circonscrites, des empoignades au sein d’un milieu restreint. Tout cela n’est pas bien sérieux, et tant que de l’argent n’est pas en jeu, il n’y a pas grand chose à craindre (le capital symbolique étant par définition symbolique). Peut-on éviter ce risque lorsqu’on communique ce qui est cher et dans lequel on s’investit vers un public qui dans un premier temps ne demande qu’à connaître et faire ses choix en écoutant tout ce que chacun peut avoir à dire ? Idéalement (et je me répète) uZine n’est PAS un site où un groupe restreint de gens (les admins) s’adresseraient à un public passif pour lui apporter la bonne parole et/ou la vérité. En pratique, c’est souvent le cas, mais c’est plutôt du fait d’un manque chronique de contributions externes.
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> L’Internationale Situnaturiste,
13 juin 2002
Merci à tous les trois de vos très intéressantes réponses. à tout hasard, je me risque à répondre sur quelques points sans trop élargir (même si vous êtes libres de prolonger). "Moi-même, je, premier" lit souvent Uzine, y compris (surtout) les articles à fort taux de mauvaise foi, ne serait-ce que pour exercer mon esprit critique. Cela n’implique pas pour autant que je me sente capable (ou même désireux) de fournir des antithèses, surtout lorsque le taux de mauvaise foi est trop élevé. Les références à telle ou telle école de pensée réfutant l’approche de Popper rendent toute référence à une autre école stérile et s’investir autant que son contradicteur dans les détails d’une école de pensée à laquelle on n’adhère pas est bien trop difficile. Mais ceci n’enleve rien à l’intérêt que je porte à "consommer" Uzine. "Je, moi-même premier" pourrais certes éventuellement contribuer comme tant d’autres, mais quel intérêt y aurait-il à intervenir dans -ce- lieu que j’estime utile, à provoquer d’inévitables (du fait de l’ouverture du site) polémiques de pedigree, alors qu’il existe tant d’autres lieux pour s’exprimer sans gêner ? à contrario, "je, moi-même premier" crois que toute appropriation réelle ou imaginaire provoque la désaffection du public qui la perçoit. Quoi de plus naturel que de chercher à préserver ce droit retrouvé au nomadisme intellectuel, objet (entre autres, si j’ose extrapoler) du débat initial ? Quand au capital, il me semble qu’il y a bien des exemples de patrimoines essentiellement symboliques qu’on ne peut résumer à des capitaux, et qui font pourtant objet d’énormes enjeux sociaux, donc, fatalement, de conflits. Il est certain qu’on peut les circonscrire en restreignant la taille de l’enjeu que ce qu’on souhaite préserver représente. Quand à savoir si le Web est ou non un media, je dirais simplement que les réseaux informatiques sont une de ces choses dont n’importe qui peut faire ce que bon lui semble : créer son serveur ne consiste guère qu’à figer un fragment dans un modèle qu’on est libre de définir et redéfinir sans pour autant remettre en cause ce que quiconque pourrait penser que les autres fragments soient. Mais j’avoue qu’effectivement, les efforts fournis pour favoriser -ici- un débat entre lecteurs et auteurs sont remarquables (et j’en profite). Mais quand à devenir un média, oui, bien sûr, et ce d’autant plus qu’il n’y a nul besoin de posséder un serveur pour cela : il y a déjà tant de murs à graffiter (merci de me prêter le vôtre). Quand au temps qui passe, si j’ai bonne mémoire, le lieu ne cesse d’évoluer ou de changer : la notion de "durée" n’a alors de sens que sous l’angle de l’expérience de ceux qui le font exister. Je ne vois pas en quoi à force d’évoluer il peut se prémunir du risque de réussir. Avec mes meilleurs encouragements,
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Quel kiff ! ,
Lirresponsable,
13 juin 2002
[Bon avant de poster, je m’aperçois qu’Arno* a été plus rapide, donc excuse les redites] Qu’est-ce qu’un bon média ? Excellente question ami ! Que nous n’avons certes pas traitée dans cet article (en fait, il faudrait un article, voire une série). Il y a juste la petite note sur Hakim Bey qui lance la problématique ;(j’en profite au passage pour remercier celui qui a signalé la coquille sur le nom) . D’où la suivante que tu poses avec raison : la critique que vous faites n’est pas applicable au média sur lequel vous la publiez ? Toute la question, en fait, dans un premier temps est de savoir si le web est oui ou non un média ; ce que suppose l’accusation de circularité que tu mentionnes : si médias de masse = web (en tant que media), alors il n’y a pas de bons médias, donc il est impossible de dire ce que l’on dit. Il s’agit alors juste d’infotainment (bon la dimension déconnade n’est pas totalement absente de l’article non plus...). Après, se pose l’autre question de la médiation, c-a-d l’existence d’un intermédiaire entre le message et celui qui le reçoit : le médiateur. Le premier niveau de distinction est bien-sûr dans la différence de nature. Le web n’est pas un média au même sens que les médias de masse. Pourquoi ? On a affaire d’un côté à un network, qui est une production industrielle (des capitaux, des chaînes de productions, des salariés, etc.) de l’autre côté, au minimum à un expression individuelle, en dehors de la production (page perso). Bien-sûr il existe des médias de masse en ligne (tf1.fr, lemonde.fr, etc.) et des médias "alternatifs" ou des réseaux. Cependant, le web échappe en partie à la logique industrielle des médias de masse (tendance au monopole, car concurrence pour les annonceurs, audience) et à la fonction politique (fournir le fameux lien-social unifié ou le PPDM). A cause de la nature du Réseau : il n’y a pas une rareté des fréquences (comme pour les chaînes hertziennes) ou un coût prohibitif (satellites, imprimerie & distribution). Avec ces brèves données techniques et économiques, les sites web sont donc en juxtaposition, en liaison mais ils ajoutent de l’espace, ils agrandissent le Réseau. Cohabitation plus ou moins pacifique, mais en tout cas fonctionnant sur une modalité non exclusive : ce site par exemple n’empêche pas d’autres sites d’exister ou de se créer (au contraire ; on a même des fans qui font des pages sur nous :))). D’autre part, un site web permet une réelle interactivité, c-a-d que l’émetteur et le récepteur du message sont en interaction directement, en quelque sorte à égalité, dans le sens d’absence de rapports hiérarchiques établis (horizontalité et caractère décentralisé du Réseau pour aller vite). C’est le cas d’exception sur un média de masse (allo SVP, le courrier des lecteurs) et sous une forme déterminée, et contraignante. Il y a même maintenant, un médiateur en plus, qui répond à des courriers sélectionnés (médiation sur la médiation). [Allez, je le sors comme cela on aura plein d’amis :)] Bourdieu montre très bien dans son petit opuscule jugé poujadiste (ou stalinien, parfois les deux) par les grands professionnels de la médiation, que la parole, dans les soi-disantes émissions de débats publics, est inégalitaire. A la fois la prise de parole spontanée ou non : ainsi il y a plus de chance qu’Alain Minc ou Dominique Wolton coupe la parole du présentateur ou d’un intervenant quelconque, non seulement parce qu’ils sont souvent invités mais aussi parce qu’ils en ont l’habitude et les moyens (participation au capital par exemple), dans son accueil par le présentateur (encore un sale médiateur !), par exemple Jean-Marie Cavada face à un syndicaliste ou face à un ancien ministre, etc. Ici, sur ce forum, tu n’as pas ce genre de médiation : tu poses une série de questions aux auteurs de l’article, série qui n’est pas reléguée dans un coin caché et différé mais au même niveau que l’article (choix de mise en page), et un des auteurs te répond. Certes peut-être des conneries ; mais en plus d’autres vont pouvoir intervenir :). Il n’y a ici aucun impératif d’audience, de durée (dans le sens : vite une page de pub), etc. On a donc plutôt ici le modèle d’un débat public, ouvert, d’échange d’opinions, de critiques ou d’informations (qui n’échappe pas pour autant aux travers habituels du débat). Bien-sûr, on peut dire qu’il est rendu possible par une médiation technique : ce webzine qui est bien un intermédiaire, fabriqué, entretenu, etc. qui lui-même suppose l’infrastructure. D’où les deux reproches classiques : vous ne faites pas de l’information (sur le web) parce que vous n’en avez pas les moyens (nous, on peut juste envoyer Lefayot au Mexique :)), parce que vous êtes nuls (vous n’êtes pas des pros, mais des tarés mégalomanes nazis). Il y a des opinions, du réactif, de la critique des médias, mais pas d’informations comme les vrais pros. vous ne faites pas l’audience d’un média de masse donc c’est du résiduel qui confine à l’autisme, à la propagande, au sectaire, etc. Ou alors, du Arte en VF dirait Calvz pour être taquin. Ces deux reproches disent vrai en un sens : (je choisis celui qui m’arrange comme tu l’auras remarqué :)) : nous ne sommes pas dans une logique capitaliste de production d’information-marchandise ; du moins directement : c’est gratuit et collaboratif, parce qu’on ne mange pas avec cette activité (du luxe quoi !). (On peut également objecter que les sites web gratuits fournissent du contenu pour les FAI). Et nous ne sommes pas un média généraliste qui a l’audience de TF1, libération, etc. Nous avons, comme d’autres, un outil qui permet autre chose : le Réseau. Pour en revenir au médiateur, qui croit réellement que celui-ci ne fait que fournir une information qui serait déjà constituée, en soi, comme dans une course, un relayeur qui transmet sans le modifier un témoin ? Ou sur le mode technique de transmission d’un signal déjà clairement défini par un relais. Au contraire : l’information est mise en forme de données. Et il y a production d’une "image du monde", l’élaboration d’une "actualité" : « voici aujourd’hui quels sont les faits marquants du jour », ou le « sachez encore que » de cette grande professionnelle (tm) qu’est Claire Chazal. « sachez encore que » prend l’apparence d’une objectivité : il faut savoir (soft impératif) qu’il s’est passé ceci, de la manière dont je vous le raconte, et avec tels termes (éclairage, construction, illustration), suivant telle logique de production et tel système d’intérêts. En quoi cette construction est-elle supérieure, de meilleure qualité, plus informative que l’expression individuelle ou collective de particuliers suivant leurs propres motifs ? Parce qu’ils n’ont pas d’envoyés spéciaux en Afghanistan alors que Claire Chazal parle pachtoune dans le texte ? C’est tout l’enjeu du Réseau. Tu connais le slogan : don’t hate the media, become a media. Devenir un média, cela ne veut pas dire adoptez le modèle médiatique existant (devenez TF1 ou Lemonde), mais devenez vous-mêmes votre propre source d’information et de diffusion, de manière autonome. C-a-d construisez votre information, grâce aux ressources du réseau (mise en commun, ce qui suppose la défense des normes), et votre actualité au sens fort : ce que vous voulez dire : publiez, créer des ML, webzines, etc. N’attendez pas une autorisation et une diffusion que de toute façon les médias de masse vous refuseront. ce que vous voulez que votre monde soit : ce processus d’affirmation est réel, et non pas basé sur une modalité totalement fictive de l’ordre du fantasme ; il transforme réellement votre vision du monde et son organisation par les pratiques elles-mêmes produites (échange gratuit, solidarité, haine tenace :), etc.). Vieille thèse marxiste : les rapports de production sont eux-mêmes produits. Il n’y a pas que le produit. Par exemple (allez, on va se faire plaisir) : Linux ou Windows ne sont pas juste des OS. Est produite dans un cas une communauté dans l’autre des clients , sont produites des manières de produire (collaboration, échange, entraide), des normes (code disponible), etc. Bien-sûr, certains objecteront que le logiciel libre n’est pas représentatif ou hors sujet. Un webzine, un site collaboratif ou un expace d’expression (forum, newsgroups, ML) ont d’autres difficultés. Tu pourras remarquer par exemple sur les forums d’uZine que certains justement sont davantage dans une attitude de lecteur traditionnel (l’habitus du consommateur de presse :)) : au lieu de produire le contenu, ils attendent un contenu déjà produit et déterminé ; et quand ce dernier ne correspond pas à leurs attentes, ils sont déçus (c’est normal), critiquent les admins (c’est normal et le jeu), mais parfois critiquent la publication d’un article au lieu de l’article lui-même (un peu bizarre, y compris pour l’auteur de l’article). Cela peut-il exister ? Y a-t-il une connaissance a priori du concept qui détermine ses conditions de possibilité et donc sa réalisation ? Je ne le crois pas puisqu’il relève du projet (horizon) et non du plan : production guidée par une conception finie préalable, souvent séparée (division du travail appliquée en politique). Si tu veux, la question a autant de sens que de demander : la démocratie peut-elle exister ? Tu peux produire des réfutations a priori (sans en faire l’expérience), mais que valent-elles ? Ce travail critique qui examine les raisons est le bienvenu, mais il ne peut remplacer, ou alors à un certain prix, l’essai. :) Pour reprendre la distinction de Castoriadis, dans le projet, les sujets définissent ce qui est à réaliser au fur et à mesure de l’expérimentation qui est réalisation (avec une dimension d’auto-correction). Il n’y a pas une notice technique (le plan) donnée une fois pour toute qu’il s’agit de suivre à la lettre, de la même manière que l’on reconstitue un puzzle (l’unité est déjà donnée, les pièces découpées). Ce qui caractérise un projet politique c’est justement l’ouverture de possibilités que l’on se donne. Il n’y a pas de billet de garantie, ni de charte de qualité donnée par un tiers de confiance. Non pas que cela soit n’importe quoi (des garanties) mais c’est aux agents de les produire, donc il faut qu’ils thématisent leur organisation. Voilà en bref. :) a+
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Tous egaux mais certain un peu plus,
Olivier,
14 juin 2002
D’autre part, un site web permet une réelle interactivité, c-a-d que l’émetteur et le récepteur du message sont en interaction directement, en quelque sorte à égalité, dans le sens d’absence de rapports hiérarchiques établis (horizontalité et caractère décentralisé du Réseau pour aller vite). Interactivite, l’un des termes fondateurs de l’ex-nouvelle economie. Moi uZine je trouve ca tres interessant. J’y apprends des trucs, parfois meme je me marre. Seulement comment voulez-vous que quelqu’un qui ne sait meme pas qui est Bourdieu et qui ne peut alligner trois phrases sans faire 50 fautes se lance dans la publication d’un article (voir meme d’un message dans le forum) apres avoir lu ca ? L’egalite c’est un joli concept qui reste quand meme un peu trop uthopique. Alors effectivement, a defaut de savoir ecrire, certains lecteurs doivent se contenter du role moins glorieux de consommateur de presse. Et pourtant, c’est pas l’envie qui manque. De plus, le choix de fonctionnement meme du site (forums lies aux articles) implique que, pour entamer un debat il faut d’abord se fendre d’un article consequent et bien construit (sinon le debat a de fortes chances de se contenter de critiquer la forme au lieu de s’interesser au fond). Et comme ces debats ne sont accessibles qu’a travers les articles qu’ils commentent, l’ajout de nouveaux textes tue les debats precedents en diminuant fortement leur visibilite. De mon point de vue, il est difficile de considerer uZine comme autre chose qu’un media classique, plus ouvert que les grands media commerciaux certe mais essentiellement anime par un groupe relativement ferme. Je dirais meme qu’il m’arrive d’avoir parfois l’impression qu’il n’est finalement aussi destine qu’a ce meme groupe (reseau). Olivier
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de l’inégalité parmi les hommes,
Lirresponsable,
14 juin 2002
Seulement comment voulez-vous que quelqu’un qui ne sait meme pas qui est Bourdieu et qui ne peut alligner trois phrases sans faire 50 fautes se lance dans la publication d’un article (voir meme d’un message dans le forum) apres avoir lu ca ? C’est vrai : l’utilisation de références peut décourager le débutant, le lecteur, etc. Mais sur l’exemple, dans le message du forum, je parle de Sur la Télévision qui est quand même un ouvrage accessible au lecteur curieux, et je mentionne le nom de Bourdieu tout simplement parce que l’analyse n’est pas de moi (sur la prise de parole). Doit-on se priver de la mention de la source ? Je ne crois pas, mon présupposé est plutôt que le lecteur peut comprendre (ce que j’ai compris, restitué bien ou mal, etc.) : le lecteur qui connaît n’a pas de difficultés, le lecteur qui ne connaît pas : soit s’en fout et ne lit pas le message (ou pas tout), soit se dit : « mais de qui il parle ce connard ? Y’a pas de raison », et hop va lire du Bourdieu. En plus, la connaissance de l’oeuvre de Bourdieu dans ce cas n’est pas nécessaire pour suivre ce que j’écris puisque j’utilise des exemples. Reste le cas que tu mentionnes : l’inhibition implicite, tue ; celui qui n’ose même pas poster parce que le signe « Boudieu » est présent dans un post...J’hésite maintenant :), mais Bourdieu face à ce problème (« la prise de parole des dominés » (tm)) se met à l’écoute ; vieux truc : il faut accoucher les âmes et utiliser dans ce sens, des signes d’acquiescement (« oui, oui », « mmm », etc.). Mais la forme est alors celle d’une série d’entretiens privés, reposant sur un dialogue. Ensuite de manière plus générale, il n’y a pas sur ce site que des articles et des posts farcis de plus de citations que, cherchons un exemple...qu’un édito de P.Val. Voilà ! :)) Alors effectivement, a defaut de savoir ecrire, certains lecteurs doivent se contenter du role moins glorieux de consommateur de presse. Et pourtant, c’est pas l’envie qui manque. « Savoir écrire » n’est pas inné. Qu’ils s’entraînent ici, ou ailleurs, bon sang et sabre de bois ! Là encore, ce n’est pas parce qu’on a peur d’avoir écrit un article refusé à la publication dans uZine qu’on ne peut pas avoir un site ou publier ailleurs, et surtout qu’il ne faut pas essayer ! Le rôle d’uZine est aussi de jouer à l’écriture collective : c’est pourquoi il y a des forums de validation. En soi, cela n’a rien de dramatique d’écrire un mauvais article et un bon article n’a d’ailleurs ni un besoin vital de citations, ni d’être publié sur uZine (faut arrêter le délire). Cela ne devient dramatique effectivement que lorsqu’on se prive d’essayer (ou que l’on ressent comme une atteinte à son intégrité un refus). Si ça peut te rassurer au cas où : moi aussi j’écris des merdes (et en plus je les publie parfois !) :)) De plus, le choix de fonctionnement meme du site (forums lies aux articles) implique que, pour entamer un debat il faut d’abord se fendre d’un article consequent et bien construit c’est vrai, il n’y a pas de chat. Cependant, il y a un forum interne ouvert à tous ceux qui prennent 30 secondes pour un avoir un login/pass. a+ |
Porno News
13 juin 2002,
message de Olivier
Souvent quand je regarde le JT de TF1 sur le Net tard dans la nuit Francaise (en debut de soiree chez moi), les bandeaux publicitaires indissociables de ce journal serieux me ventent la qualite des videos Marc Dorcel. PPD sponsorise par le porno, c’est pas vraiment plus serieux que l’AFP a poil... Olivier PS : ca n’est pas facile de ce concentrer sur la lecture de l’article quand une fille nue presente les infos... |