vouloir mal de mort

Étymologie

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(XVIIe siècle) Composé de vouloir, mal et mort. « Mal de mort » est à prendre au sens de « souffrance, maladie entraînant la mort ».
Cette expression, référencée par Littré et le dictionnaire de l’Académie française, est d’origine médiévale, attestée en langue d’oc au début du XIIIe siècle : Ieu lor vuelh mal de mort, et ilh a me. - Je leur veux mal de mort, et eux à moi. (Guillaume Ademar). Elle était très fréquente jusqu’au XIXe siècle (environ 500 occurrences sur Gallica) et a perduré jusqu’aux années 1930.

Locution verbale

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vouloir mal de mort \vu.lwaʁ mal də mɔʁ\ (se conjugue → voir la conjugaison de vouloir)

  1. (Généralement par hyperbole) (Désuet) En vouloir à mort à quelqu’un d’autre ou à soi-même.
    • […] tout le bénéfice du sacré mérite de l’œuvre de nostre rédemption le Pape se l’est confisqué entre ses mains, il n’en fait la distribution qu’à ceux qui luy donnent dés Thrésors en eschange & veut mal de mort à ceux quí luy contredisent. — (Antoine Fuzy, Le franc-archer de la vraye Eglise, contre les abus et enormités de la fausse, Aux despens de l'autheur, 1619, page 127)
    • Je me veux mal de mort d’être de votre race ;
      Et, de confusion, j’abandonne la place.
      — (Molière,
      Les Femmes savantes, 1672, acte II, scène VII)
    • En ma qualité de sorcier, je savais que Votre Éminence, à qui je veux tant de bien, moi, me voulait mal de mort. — (Alexandre Dumas, Joseph Balsamo, 1846-1849, chapitre 52)
    • Les propriétaires me veulent mal de mort pour avoir dit que la propriété, seule et par elle-même, est vol. — (Pierre-Joseph Proudhon, Les Confessions d’un révolutionnaire, 1849, chapitre 10)
    • M. Mauclair poursuit depuis quelque temps une campagne contre la Farce de l’Art vivant. Il lui veut mal de mort, et assure qu’en cette polémique il a reçu jusqu'ici plus d’insultes que d'arguments. — (A. Cazelles, Des expositions, L’Archer, février 1930)

Traductions

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Prononciation

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