William Quantrill
William Clarke Quantrill, né le à Dover (Ohio) et mort le à Louisville (Kentucky), est un hors-la-loi américain, chef de l'unité de combat de la guerre de Sécession responsable des plus importantes tueries visant délibérément des civils, en particulier le massacre de Lawrence, au Kansas.
Naissance | |
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Nationalité | |
Activités |
Criminel, militaire |
Père |
Thomas Henry Quantrill |
Mère |
Caroline Cornelia Clarke Quantrill |
Arme | |
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Conflit |
Origines
modifierLe , William Quantrill naît à Dover (Ohio), fils de Thomas Henry Quantrill et de Caroline Clark. Son père étant maître d'école, cela lui donne accès à la culture, et lui permet de devenir professeur. Il enseigne à Dover, puis en Illinois et en Indiana.
En 1858, il s'installe en Utah où il apprend le métier de joueur professionnel, beaucoup plus lucratif pour lui que celui d'enseignant.
En 1859, il déménage à Lawrence dans le Kansas, où il exerce tour à tour les métiers de maître d'école, joueur professionnel, puis cuisinier pour une compagnie de chemin de fer. Son habileté aux armes et son caractère rebelle en font vite un délinquant.
Au printemps 1861, il doit se réfugier au Missouri, car il est poursuivi pour meurtre et vol de chevaux[1].
Il fait tuer cinq militants abolitionnistes dans une embuscade et regagne ensuite le Kansas.
Le guérillero
modifierEn débute la guerre de Sécession. Quantrill se joint d'abord à l'armée confédérée, obtient le grade de capitaine et participe à quelques combats, mais son aversion pour la discipline militaire et son esprit d'indépendance lui font vite abandonner cette carrière.
Il se joint ensuite à une bande de partisans esclavagistes, s'impose à eux comme chef et les emmène vers le nord, vers le comté de Jackson dans l'État du Missouri. Ce sont les débuts des méfaits du gang Quantrill, qui sème la terreur dans la région pendant le restant de la guerre civile. Son terrain de prédilection est le Kansas voisin, État abolitionniste où les frictions à la frontière sont fréquentes depuis l'acte Kansas-Nebraska de 1854.
Au cours des mois qui suivent, le gang Quantrill recrute une petite armée de tueurs : l'un de ses officiers, William T. Anderson (dit Bloody Bill) adore attacher les scalps de ses victimes à sa selle. D'autres fermiers du Missouri recrutés dans ce groupe deviennent le gang criminel James-Younger après la guerre.
En , la renommée du gang Quantrill est à ce point fameuse que le général James Totten, commandant nordiste du Missouri, promulgue l'Ordre no 47, les déclarant officiellement hors-la-loi.
Le gang Quantrill effectue une série de raids à la frontière du Kansas et du Missouri, volant tout ce qui possédait de la valeur et abattant systématiquement les prisonniers[1].
Le massacre de Lawrence
modifierThomas Ewing, commandant des forces de l'Union au Kansas, décidé à faire cesser les raids du gang Quantrill dans l'État, fait arrêter à Kansas City les épouses et les sœurs de plusieurs hommes de la bande, soupçonnées de les aider et de les approvisionner.
Le , le bâtiment où elles sont détenues s'effondre, faisant cinq victimes. Quantrill, alors décidé à se venger, rassemble 450 hommes, qu'il dirige vers Lawrence, ville qu'il déteste : on a voulu l'y pendre en 1861. Parmi ces hors-la-loi se retrouvent quelques hommes de sa bande, tels que Frank James, Cole Younger et Jim Younger. Dans la nuit du 20 au , ils pénètrent dans la cité, tuent 182 hommes et brûlent 185 bâtiments, avant de retourner triomphalement vers le Missouri. En arrivant à Lawrence, Quantrill établit une liste de personnes à abattre : toutes le furent à l'exception du sénateur Jim Lane qui, à la tête d'une bande de guérilleros unionistes, avait effectué des raids dévastateurs au Missouri. Lane entendit les chevaux à temps et se cacha dans un champ de maïs en chemise de nuit jusqu'à ce que les troupes de Quantrill s'en aillent.
À la suite de ce massacre, le général Ewing émet l'Ordre no 11 (ou Loi no 11), faisant évacuer les civils des quatre comtés du Missouri qui bordent le Kansas. Dix mille personnes sont alors chassées de leurs terres, faisant pour longtemps un désert de ce territoire.
La traque
modifierTraquée au Kansas et au Missouri, la bande de Quantrill se réfugie au Texas.
Le , la bande de Quantrill met la ville de Sherman à feu et à sang, malgré le fait que le Texas soit territoire confédéré. Bill Anderson conteste son autorité et retourne vers le Missouri avec cinquante hommes, dont Frank James et les frères Younger.
En , le général Henry MacCulloch parvient à capturer Quantrill, mais celui-ci profite d'un moment d'inattention de ses geôliers pour leur fausser compagnie. Poursuivi, il est sauvé par l'arrivée de sa bande, commandée par son nouveau second, George Todd. Lui aussi se met bientôt à contester son autorité, et se sépare de lui en emmenant une bonne partie de son gang. Quand il repart pour le Missouri, Quantrill n'a plus avec lui qu'une douzaine d'hommes.
Au début de 1865, Quantrill et ses hommes se dirigent par petites étapes vers l'est avec l'intention probable d'assassiner le président Abraham Lincoln.
En , ils sont au Kentucky, réfugiés chez le juge Johnathan Davis, où ils apprennent la mort du président Abraham Lincoln.
Le , ils sont surpris dans une ferme à une cinquantaine de kilomètres de Louisville. La plupart d'entre eux réussissent à fuir, mais Quantrill, blessé d'une balle à la colonne vertébrale, est fait prisonnier. Paralysé, il est emprisonné à Louisville.
Le , Quantrill meurt à Louisville.
Quantrill laisse en héritage une bonne partie de sa fortune illégale à sa maîtresse Kate King. Celle-ci profite de cet héritage pour ouvrir une maison close, devenant ainsi une des personnalités les plus notoires des quartiers mal famés de Saint-Louis (Missouri).
Quantrill reste un personnage controversé, tantôt idéalisé pour l'efficacité de ses actions de guerillero, tantôt décrié pour les crimes commis sur des civils alors que sa mission était de détruire des unités nordistes et leur matériel en dehors des conventions classiques de la guerre.
Apparitions dans les médias
modifierBandes dessinées
modifier- Quantrill est le titre du 36e album de la série de bande dessinée Les Tuniques bleues, où la trame principale de l'histoire est la traque de William Quantrill et de sa bande par l’armée de l'Union, en raison de ses nombreux pillages. L'album démarre par le massacre de Lawrence.
- Quantrill et sa bande sont également le sujet de plusieurs albums de bande dessinées de la série La Jeunesse de Blueberry, notamment Les Démons du Missouri et Terreur sur le Kansas.
Serie
modifier- La petite maison dans la prairie : Quantrill et la guerre civile sont le sujet principale de l'épisode 8,Saison 4
Films
modifier- L'Escadron noir (Dark Command) : film réalisé en 1940 par Raoul Walsh, avec John Wayne, Claire Trevor et Walter Pidgeon dans le rôle de William Quantrill. Inspiré d'un fait réel qui s'est déroulé pendant la guerre de Sécession, ce western raconte l'épopée d'un instituteur, William Quantrill qui, déçu de n'avoir pas été élu shérif, devient hors-la-loi et attaque la ville de Lawrence au Kansas.
- Kansas en feu (Kansas raiders) : film réalisé en 1950 par Ray Enright avec Audie Murphy, Brian Donlevy dans le rôle de Quantrill, Marguerite Chapman, Tony Curtis, Scott Brady, James Best et Richard Arlen.
- Représailles en Arizona : film réalisé en 1965 par William Witney avec Audie Murphy, Boyd 'Red' Morgan, Fred Graham dans le rôle de Quantrell, Ben Cooper, Gloria Talbott, Buster Crabb, Ben Cooper et Ray Stricklyn
- Josey Wales hors-la-loi : film réalisé en 1976 par Clint Eastwood (qui joua aussi le rôle du personnage éponyme). Pendant la guerre de Sécession un pacifique fermier du Missouri voit sa famille assassinée par une bande de guérilleros de l'Union, il décide de se venger et pour cela rejoint une bande d'irréguliers de la Confédération.
- Chevauchée avec le diable (Ride with the devil) : film réalisé en 2001 par Ang Lee, avec Skeet Ulrich et Tobey Maguire. Le film raconte le destin de jeunes hommes du Missouri qui, emportés par la guerre civile, vont devenir des bushwhackers et finalement intégrer les hordes de Quantrill qui s'abattront sur la ville de Lawrence.
Notes et références
modifier- Frank Browning et John Gerassi, Histoire criminelle des États-Unis, Nouveau monde, , p. 261, 326-327
Annexes
modifierBibliographie
modifier- (en) Albert E. Castel, William Clarke Quantrill : His Life and Times, Norman, University of Oklahoma Press, (1re éd. New York, F. Fell, 1962), 250 p., in-octavo, sur papier sans acide (ISBN 0-8061-3081-4 et 978-0-8061-3081-1, OCLC 40199867, LCCN 98049039, lire en ligne)
- (en) Charles A. Mills, Treasure Legends of the Civil War, Nokesville, Va., Apple Cheeks Press, , 99 p., 22 cm (ISBN 1-58898-646-2 et 978-1-58898-646-7, OCLC 17477727)
- (en) David J. Eicher (préf. James M. McPherson), The Longest Night : A Military History of the Civil War, New York, Simon & Schuster, , 990 p. (ISBN 0-684-84944-5 et 978-0-684-84944-7, OCLC 46976549, LCCN 2001034153)
- (en) Edward E. Leslie, The Devil Knows How to Ride : The True Story of William Clarke Quantrill and His Confederate Raiders, New York, Random House, , 1re éd., 534 p. (ISBN 0-679-42455-5 et 978-0-679-42455-0, OCLC 38948180, LCCN 96007321)
Articles connexes
modifierLiens externes
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