Voyage au bout de l'enfer

film de Michael Cimino, sorti en 1978

Voyage au bout de l'enfer (The Deer Hunter) est un film américano-britannique réalisé par Michael Cimino, sorti en 1978.

Voyage au bout de l'enfer
Description de l'image The deer hunter Title.jpg.
Titre original The Deer Hunter
Réalisation Michael Cimino
Scénario Deric Washburn
Musique Stanley Myers
Acteurs principaux

Robert De Niro
John Cazale
John Savage
Meryl Streep
Christopher Walken

Sociétés de production Universal Pictures
EMI Films (en)
Pays de production Drapeau des États-Unis États-Unis
Drapeau du Royaume-Uni Royaume-Uni
Genre Guerre
Durée 182 minutes
Sortie 1978

Pour plus de détails, voir Fiche technique et Distribution.

Il met en vedette les acteurs Robert De Niro, John Cazale (dont c'est le dernier film), John Savage, Meryl Streep et Christopher Walken (dont il s'agit du premier rôle important). Le film raconte l'amitié de trois ouvriers américains mobilisés et partis comme soldats combattre au Viêt Nam et qui en resteront marqués par des séquelles physiques ou psychologiques.

Premier film américain traitant de la guerre du Viêt Nam, de son traumatisme et des impacts psychologiques qu'elle a engendrés, Voyage au bout de l'enfer, adopte un point de vue critique sur cette guerre, et a été l'objet de controverses, notamment à cause des scènes de roulette russe, car aucun cas n’aurait été attesté dans ce contexte. Mais « voilà comment Cimino concentre la guerre du Viêt Nam en une allégorie explosive qui renferme l’horreur, le hasard, la folie, l’instinct de survie »[1].

Cela n'a pas empêché le film d'obtenir un accueil favorable des critiques et un succès public. Le film remporte cinq Oscars dont celui du meilleur acteur dans un second rôle pour Christopher Walken et ceux de meilleur film et du meilleur réalisateur pour Michael Cimino.

En 1996, le film est sélectionné par le National Film Registry pour être conservé à la bibliothèque du Congrès des États-Unis pour son « importance culturelle, historique ou esthétique ». En 2007, il est classé à la 53e place de la liste du Top 100 de l'American Film Institute.

Synopsis

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En 1968, trois ouvriers sidérurgistes de Clairton, petite ville industrielle de Pennsylvanie, mobilisés dans la guerre du Viêt Nam, vont être marqués par l'atrocité de la guerre, que ce soit physiquement ou psychologiquement.

Michael, Nick et Steven, ouvriers américains d'origine slave, travaillent à l'aciérie locale, en compagnie de deux autres amis, Stan et Axel. Ils effectuent un travail dangereux et pénible, exposés à la fournaise de l'acier en fusion à longueur de journée, et finissent leurs journées dans un bar tenu par John, un ami des ouvriers (le "Lemko Hall"). Durant leur temps libre, ils vont chasser le cerf dans les montagnes.

Steven se marie avec Angela, qu'il aime et dont il dit qu'elle l'aime, bien que la grossesse de celle-ci ne soit pas de son fait. Un banquet fête le mariage et le départ des trois amis au Viêt Nam. Après le banquet, Steven confie à Nick son secret et ses angoisses concernant l'enfant d'Angela et l'avenir qui l'attend. Pendant la nuit de noces des jeunes mariés, les quatre autres amis, accompagnés de John, vont chasser le cerf. C'est dès cette occasion de détente que se dessine le caractère de Mike, dur et têtu, dispositions qui sauveront ultérieurement sa vie et celles de ses amis. Quelques jours après la cérémonie, Michael et Nick partent, séparément, pour le Viêt Nam.

Deux ans plus tard, Steven le marié, Mike et Nick se retrouvent dans la jungle dans le bourbier qu'est devenue cette guerre. Ils sont capturés par les combattants vietnamiens ennemis qui les emprisonnent entre les pilotis cerclés de barbelés d'une baraque en bambous, sur une rivière boueuse. Dans une cabane, les geôliers forcent leurs prisonniers à s'affronter à la roulette russe, sur lesquels ils parient de l'argent : deux joueurs, un revolver avec une balle dans le barillet, des paris. L'un vit, l'autre meurt. Steven craque le premier. Il échappe de justesse à la balle fatale en détournant le canon de sa tempe : on l'envoie dans un trou à rats recouvert de barreaux d'où seuls émergent son visage et ses mains.

Mike et Nick jouent l'un contre l'autre dans un duel et parviennent à abattre leurs geôliers et à s'enfuir après avoir libéré Steven. Tous les trois se laissent dériver, blessés, accrochés à un arbre mort flottant dans la rivière. Un hélicoptère américain survient, les repère et tente de les secourir : les trois hommes, en s'aidant mutuellement, s'accrochent à un pont de singe pour tenter d'embarquer plus facilement dans l'appareil en vol stationnaire. Nick est saisi par l'équipage mais les deux autres retombent dans l'eau, dix mètres plus bas. Steven, dans sa chute, se brise les deux jambes sur des rochers en contrebas. Au sortir de la rivière, Mike le porte sur son dos puis le remet à des soldats sud-vietnamiens rencontrés sur une route envahie par une population civile en exode.

Nick est hospitalisé dans un service psychiatrique mais tombe sous la coupe d'un trafiquant, Julien, dans un tripot à Saïgon où des parieurs misent très gros sur des jeux macabres de roulette russe. Mike est là aussi mais il ne parvient pas à rejoindre Nick qui déserte après avoir fait sensation en interrompant une partie et en emportant une importante somme d'argent dans le tripot.

De retour à Clairton, Mike, hanté par ses souvenirs, ne parvient pas à réintégrer sa bande d'amis, malgré la présence affectueuse de Linda, la petite amie de Nick avant leur départ, qu'il aime. Il apprend que Steven est revenu du Viêt Nam, convalescent dans un hôpital. Mike obtient d'une Angela mutique un numéro de téléphone griffonné sur un bout de papier pour joindre son ami : ce dernier, amputé des deux jambes, joue au bingo sur son fauteuil roulant. Il montre à Mike des liasses de billets qui lui arrivent de Saïgon, sans qu'il comprenne d'où et de qui cet argent provient.

Mike comprend que Nick a trouvé dans les paris de la roulette russe un moyen fou d'aider Steven, devenu incapable de subvenir aux besoins de sa femme et de son enfant. Il repart pour Saïgon, ville qui est sur le point de chuter, et où avec l'aide récalcitrante de Julien, il retrouve Nick, drogué, qu'il tente de soustraire à la roulette russe. Mais Nick préfère continuer son sinistre jeu et finit par se tirer une balle dans la tête.

Comme il le lui avait promis, Mike ramène bien Nick au pays mais dans un cercueil. Nick est enterré au pays, dans le cimetière de Clairton. Steven, sorti de l'hôpital, tente de reprendre la vie commune avec Angela et « son » fils. Après les obsèques de Nick, les deux survivants et leurs amis portent un toast à la mémoire du défunt en chantant God Bless America.

Fiche technique

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Producteurs associés : Joann Carelli et Marion Rosenberg
  • Restrictions :
    • France : Classification CNC : interdit aux moins de 13 ans avec avertissement[note 1] (désormais interdit aux moins de 12 ans dans la nouvelle nomenclature issue du décret du 23 février 1990), art et essai (visa d'exploitation no 49995 délivré le )[3]
    • États-Unis : R - Restricted

Distribution

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Source et légende : version française (VF) sur AlloDoublage[4]

Production

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Il y a eu un débat important, controversé, notamment avec les récits contradictoires sur la manière dont Voyage au bout de l'enfer fut développé[5]. Le réalisateur et scénariste Michael Cimino, le scénariste Deric Washburn, les producteurs Barry Spikings et Michael Deeley ont tenu à donner des versions différentes.

Développement

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En 1968, le label musical EMI fonde la société EMI Films (en), dirigée par les producteurs Barry Spikings et Michael Deeley[5]. Deeley a acheté un script appelé The Man Who Came to Play (littéralement « l'homme qui était venu pour jouer »)[6], écrit par Louis Garfinkle et Quinn K. Redeker pour 19 000 dollars[note 2]. Le script initial parlait de personnes qui vont à Las Vegas pour jouer à la roulette russe[5]. Deeley était frappé par le scénario qu'il trouvait « brillant, mais n'était pas complet ». L'astuce était de trouver un moyen de le transformer en un film réalisable[note 3].

Le film étant prévu pour le milieu des années 1970, la guerre du Viêt Nam est encore un sujet tabou pour les majors du cinéma[note 2]. Selon Deeley, la réponse standard était qu'« aucun Américain ne veut voir un film sur le Viêt Nam[note 2]. »

Après avoir consulté divers agents d'Hollywood, Deeley a trouvé Michael Cimino, représenté par Stan Kamen de la William Morris Agency[note 3]. Le producteur était impressionné par le travail de Cimino, dans la publicité et avec Le Canardeur[note 3],[note 4], son premier film en tant que réalisateur. Cimino lui-même était confiant qu'il pourrait développer davantage les personnages principaux du script initial sans en perdre l'essentiel.

Après son embauche, Cimino fut appelé à une réunion avec Garfinkle et Redeker dans les bureaux d'EMI. Selon Deeley, Cimino s'est interrogé sur la nécessité de la roulette russe dans le script. Au fil des rencontres, Cimino et Deeley ont discuté du travail nécessaire sur le script. Cimino croyait pouvoir développer les histoires des personnages principaux dans les vingt minutes de film[note 4].

Scénario

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Cimino a travaillé pendant six semaines avec Deric Washburn sur le script[7]. Cimino et Washburn avaient déjà collaboré avec Steven Bochco sur le scénario de Silent Running. Selon Spikings, Cimino a dit qu'il voulait travailler à nouveau avec Washburn[5]. Selon le producteur Deeley, il a seulement entendu des rumeurs de bureau qui disait que Washburn a été contacté par Cimino pour travailler sur le script[note 4].

Le film comporte, entre autres, une séquence d'anthologie particulièrement marquante, lorsque les tortionnaires imposent aux prisonniers de jouer à la roulette russe. Dans le script original, c'est Nick (Christopher Walken) qui revenait aux États-Unis et Mike (Robert De Niro) qui restait au Viêt Nam, accroché au jeu de roulette russe.

Choix des interprètes

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Roy Scheider devait à l'origine jouer le rôle de Michael[8], avant qu'il ne soit confié à Robert De Niro. Sur ce film, De Niro ne dérogea pas à sa réputation de perfectionniste et travailla dans une usine de sidérurgie pour se préparer à son rôle[9]. Chuck Aspegren n'était pas acteur quand il a été choisi pour jouer dans le film. Robert De Niro et Michael Cimino l'avaient connu en pré-production quand ils avaient visité une aciérie où il était chef de chantier. Ils ont été tellement impressionnés par son jeu qu'ils lui ont offert le rôle d'Axel[8].

Voyage au bout de l'enfer lance la carrière d'une toute nouvelle génération d'acteurs : Meryl Streep, Christopher Walken et John Savage.

Tournage

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Le tournage du film a duré six mois, s'étalant sur tout l'été et l'automne 1977. Les scènes vietnamiennes ont été tournées en Thaïlande. La rivière vue dans le film est la rivière Kwaï. Les scènes se déroulant en Pennsylvanie ont été tournées en réalité dans l'Ohio, à Mingo Junction[10]. Les scènes de chasse ont été tournées dans le parc national des North Cascades.

La scène où John Savage crie : « Il y a des rats là-dedans ! » s'adressait en réalité à Michael Cimino. Savage voulait qu'on le tire de l'eau où on l'avait mis car il y avait effectivement des rats dans la rivière. Cimino a décidé de garder la scène pour le film. Les gifles données pendant la scène de roulette russe par les geôliers vietnamiens sont authentiques. Les acteurs agressés étaient très stressés et on peut s'en apercevoir quand on regarde le film. Robert De Niro et John Savage firent leurs propres cascades dans la scène où ils tombent de l'hélicoptère dans la rivière. Cimino a convaincu Christopher Walken de cracher à la figure de Robert De Niro, sans que celui-ci ne soit prévenu, dans la scène de roulette russe à Saïgon. Lorsqu'il l'a fait, la surprise de De Niro était véritable et il a menacé de quitter le plateau de tournage[8]. Pour sa dernière séquence, Walken a suivi un régime constitué de riz et de bananes pour obtenir un véritable teint blafard, maigrissant un peu au passage.

Le tournage a connu un problème, dû à la maladie de John Cazale ; en effet, celui-ci développait un cancer avant le tournage et, de ce fait, les scènes où il apparaît ont été tournées en premier. Meryl Streep, compagne de Cazale à l'époque, accepta de tourner dans le film pour être à ses côtés en incarnant un rôle secondaire, qui sera son premier grand rôle au cinéma. Dans le scénario, le rôle de l'actrice était secondaire. Mais, pour donner plus d'importance au personnage de Linda, elle fut chargée d'écrire ses répliques. Quand les studios apprirent la maladie de Cazale, ils décidèrent de le remplacer. Streep menaça de quitter le film s'ils renvoyaient son compagnon. Finalement, Cazale termina le film qui sera son dernier, car il mourut peu de temps avant la sortie en salles[8].

Il fallut cinq jours de tournage pour réaliser la scène du mariage. Un véritable prêtre avait été engagé. L'église utilisée est l'église orthodoxe russe de Cleveland. Le bar où les ouvriers vont se désaltérer après leur journée de travail a été construit dans un magasin vide de Mingo Junction dans l'Ohio et a coûté 25 000 $. Plus tard, il est devenu un véritable bar fréquenté par les travailleurs locaux.

Musique

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Le thème musical et les chansons jouent un rôle important dans ce film :

  • le thème musical principal est la Cavatine de Stanley Myers, qui porte aussi le titre She Was Beautiful (« elle était belle »), joué à la guitare par John Williams. C'est un morceau de musique mélancolique qui rappelle la vie tranquille et languissante de Clairton ;
  • un thème musical secondaire est la chanson Can't Take My Eyes Off You (« je ne peux détourner mes yeux de toi ») chantée par Frankie Valli, qui fut un succès en 1967 et que l'on peut entendre à plusieurs reprises dans le film, et qui deviendra un tube disco ;
  • au moment de la cérémonie de mariage et de la fête qui suit, on peut entendre des chants russes orthodoxes comme Slava v vychnih Bogou (en russe : Слава в вышних Богу, Gloire à Dieu) et des chansons du folklore russe comme Korobouchka et Katioucha ;
  • avant le départ des trois personnages au Viêt Nam, John joue au piano le début du Nocturne Op. 15 no 3 de Chopin.

Accueil

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Critique

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Lors de la présentation de Voyage au bout de l'enfer à la Berlinale 1979, le film, d'après L'Express, est hué par une partie de la salle et provoque la colère des représentants de l'URSS, de quatre pays d'Europe de l'Est et de Cuba[11], qui quittent le festival pour dénoncer « l'insulte faite au peuple vietnamien »[12],[13]. Au sein du jury, l'actrice britannique Julie Christie proteste également devant la manière dont est présenté « un petit peuple » victime de l'agression américaine[14]. Christopher Walken est le seul membre de l'équipe assez courageux pour venir défendre le film dans le festival, Michael Cimino s'étant enfermé dans sa chambre d'hôtel, trop angoissé à l'idée d'affronter les critiques.[réf. souhaitée]

Aux États-Unis, l'acteur John Wayne, qui réalisa et interpréta dix ans plus tôt le film Les Bérets verts, salua Voyage au bout de l'enfer comme un hommage aux GI.[réf. souhaitée]

En France, la critique de gauche reprocha au film, à sa sortie, l'approche partiale de la guerre où les Vietnamiens sont perçus comme des barbares et les Américains, comme des victimes[15]. Pour Le Matin de Paris, le critique regrette qu'en trois heures de film, la contestation américaine de cette guerre ne soit jamais évoquée[réf. souhaitée]. Jean de Baroncelli dans Le Monde, y voit l'histoire de la guerre du Vietnam vécue comme un drame national américain qui frappe par son ampleur et son intensité. Le propos de Michael Cimino est de « révéler un désarroi, une lassitude, une honte secrète, qui auront sans doute inexorablement marqué la fin du rêve américain ». Il décrit le film comme « aussi lyrique que réaliste, avec des images-chocs virtuoses, voici une fresque inoubliable de la "sale guerre" du Vietnam. »[16].

Trois années seulement après le retrait des troupes américaines du Vietnam, la sortie de Voyage au bout de l'enfer bouleverse les États-Unis, profilant la reconnaissance d'une tragédie nationale[17], sans remettre en cause l'attachement patriotique. Cette petite communauté ouvrière représentée dans le film, descendants d'émigrés orthodoxes d'Europe de l'Est, entonne God Bless America à la fin du film.

Box-office

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Voyage au bout de l'enfer a rencontré un succès au box-office avec 48,9 millions de dollars de recettes[18] sur le territoire américain, se classant neuvième meilleure recette de l'année 1978[19].

Avec un total de 1,9 million d'entrées en France[20], le film obtint le second plus gros succès commercial des années 1970 de Robert De Niro en France, derrière Taxi Driver[21].

Hommages

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Récompenses et distinctions

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Analyse

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Ce film, généralement considéré comme un des plus marquants sur la guerre du Viêt Nam, s'intéresse moins aux scènes de guerre qu'à la psychologie des personnages et aux ravages produits par les traumatismes subis.

Ce deuxième film de Cimino est également le seul de sa filmographie qui a été reconnu dès sa sortie comme une incontestable réussite. Certains commentateurs y ont vu un « immense chef-d'œuvre » qui adopte l'angle de vue original d'une classe ouvrière américaine rarement filmée. Ce serait selon eux le seul film qui parvient à faire comprendre ce qu'a pu être la guerre du Viêt Nam sans l'expliquer de manière directe[réf. nécessaire].

Selon l'écrivain Franck Bart, Cimino revient lui-même sur le sujet controversé de son film « L’épisode de la roulette russe a réellement existé pendant la guerre du Viêt Nam, bien que certains aient affirmé le contraire. (…) Sur le plan dramatique, cette séquence me permettait de suggérer l’attente qui est l’élément principal du vrai combat. C’est féroce, incroyablement démentiel et la mort peut arriver à tout moment. (…) Comment traduire cela à l’écran ? Je n’allais tout de même pas montrer quelqu’un qui attend pendant douze heures. La roulette russe me semblait être la meilleure façon de montrer la tension de la mort qui survient par hasard. »[11],[22],[1],[23].

Le titre original de Voyage au bout de l'enfer est The Deer Hunter, soit « le chasseur de cerf » (voire « le chasseur chéri » si on tient compte de l'assonance peut-être voulue par Cimino entre « deer » et « dear »). Le titre français est une référence directe au célèbre roman de Céline, Voyage au bout de la nuit.

Notes et références

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  1. "La Commission de Contrôle souligne que ce film interdit aux seuls mineurs de 13 ans comporte cependant trois scènes d'un jeu de mort qui peuvent être éprouvantes pour des sensibilités non adultes ou fragiles."
  2. a b et c Deeley, p. 2
  3. a b et c Deeley, p. 163.
  4. a b et c Deeley, p. 164

Références

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  1. a et b Jacques Morice, « “Voyage au bout de l’enfer”, chef d’œuvre de Michael Cimino »  , sur telerama.fr, (consulté le ).
  2. Voyage au bout de l'enfer (1978) - Dates de sortie sur IMDb. Consulté le .
  3. « Visas et Classification », sur cnc.fr (consulté le ).
  4. « Fiche de doublage du film », sur AlloDoublage (consulté le ).
  5. a b c et d Voir sur vanityfair.com.
  6. « « The Deer Hunter » - Dates de sortie » (fiche releaseinfo#akas — section releaseinfo#akas inconnue, mal supportée par le modèle {{imdb titre}}.Voir documentation de {{imdb titre/Section}}, SVP. — ), sur l'Internet Movie Database
  7. Realizing The Deer Hunter: An Interview with Michael Cimino. Blue Underground. Interview on the The Deer Hunter UK Region 2 DVD and the StudioCanal Blu-Ray. First half of video on YouTube
  8. a b c et d The Deer Hunter (1978) - Trivia sur Internet Movie Database. Consulté le .
  9. « Voyage au bout de l'enfer - Secrets de tournage » sur Allociné. Consulté le .
  10. (en) « The Deer Hunter », sur movie-locations.com (consulté le )
  11. a et b Franck Bart, « « Voyage au bout de l’enfer » : le Vietnam et les états d’âme de Cimino ! », sur mediapart.fr, (consulté le ).
  12. Amandine Richard, « Voyage au bout de l'enfer : 5 anecdotes surprenantes autour du film culte », sur Vogue.fr, (consulté le )
  13. « Anecdotes du film Voyage au bout de l'enfer », sur allocine.fr, (consulté le ).
  14. Jean de Baroncelli, « Voyage au bout de l’enfer » : la fin du rêve américain », sur LeMonde.fr, (consulté le ).
  15. Guillaume Loison, « « Voyage au bout de l’enfer », trauma post-trauma », sur nouvelobs.com, (consulté le ).
  16. Jean de Baroncelli, « "Voyage au bout de l'enfer" , de Michael Cimino », sur LeMonde.fr (réédition du 23 mars 1979), (consulté le ).
  17. « Voyage au bout de l'enfer », sur arte.tv, (consulté le ).
  18. Voir sur boxofficemojo.com.
  19. Voir sur jpbox-office.com.
  20. Voir sur jpbox-office.com.
  21. Voir sur boxofficestars.com.
  22. Michaël Patin, « Scène culte « Voyage au bout de l’enfer » de Michael Cimino », sur troiscouleurs.fr, (consulté le ).
  23. « Vidéo de Voyage au bout de l'enfer - Michael Cimino revient sur la séquence de la roulette russe » [vidéo], sur allocine.fr, (consulté le ).

Voir aussi

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Bibliographie

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  • Jean-Baptiste Thoret, Le Cinéma américain des années 1970, éditions des Cahiers du Cinéma, 2006.
  • Jean-Baptiste Thoret, « En route avec Michael Cimino », Cahiers du cinéma, .
  • (en) Jay Gleenie, One Shot, The Making of the Deer Hunter, 2019.

Articles connexes

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Liens externes

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