Villa Saint-Jean
La Villa Saint Jean est un collège privé français sur territoire concédé par la Confédération à la Communauté des Marianistes situé à Fribourg de 1903 à 1970, fondé et animé par les religieux marianistes, qui a notamment accueilli Antoine de Saint-Exupéry ou le futur roi d’Espagne Juan Carlos Ier. En 1996, la route qui passe devant l'édifice est nommée Rue Antoine-de-Saint-Exupéry en l'honneur de l'écrivain. L'un des cinq bâtiments du complexe, la Villa Gallia, est aujourd'hui utilisé par le Collège Sainte-Croix, dont le bâtiment principal se situe à deux pas de là.
Site et bâtiments
modifierFrançois Kieffer a construit son école dans une clairière, sur un promontoire entouré de trois côtés par les falaises dominant les sinuosités de la Sarine. Le quatrième côté borde un quartier tranquille de pavillons résidentiels voisins du boulevard de Pérolles, alors nouvelle avenue moderne principale, qui mène vers la vieille cité médiévale de Fribourg.
Dans sa biographie de Saint-Exupéry, Stacy Schiff décrit le site du collège comme « un village bien propre aux toits rouges replié sur lui-même » dominant un Fribourg « endormi ». Cette évocation d’un village refermé aux toits rouges est tout à fait exacte, mais ce village n’a pas vraiment vue sur la ville, car il est caché au milieu d’un plateau boisé, et niché dans un coude bien au-dessus de la Sarine, rivière qui, pendant des siècles, a taillé des falaises à pic pour y creuser son lit sinueux. Sur les côtés, dans les bois, au-delà du périmètre du collège, le plateau, qui est maintenant le site du Collège Sainte-Croix, laisse la place à des falaises de 60 mètres surplombant la rivière.
En dépit de leur caractère architectural et historique, presque tous les immeubles du collège ont été démolis en 1981. À part le hangar à la charpente de bois servant à l’entraînement pour le basket, le seul bâtiment qui subsiste aujourd’hui est celui de Gallia. Le Collège Sainte-Croix se situe sur le site. Son bâtiment principal a été inauguré en 1983 et on y a ajouté un étage neuf sans plus tard. Dès 1999, la Villa Gallia est peu à peu occupée par les étudiants du Collège, notamment pour les cours d'arts visuels et de musique. Trop exigu, le bâtiment principal est transformé dès 2018, obligeant ses étudiants à déménager dans l'ancienne HES, à dix minutes de là.
Histoire
modifierL'établissement a été fondé en 1903, pendant le bouleversement anticlérical en France, pour offrir un internat scolaire aux enfants de l’élite française. Il évolua au cours des décennies, devenant international. Avant la Seconde Guerre mondiale, l’école avait un caractère spécifiquement français, avec un internat éduquant avec rigueur principalement des français de familles bourgeoises.
De tout temps il y avait environ dix pour cent d'élèves francophones d'origine étrangère. Le baccalauréat se passait en territoire français, à Thonon-les-Bains.
À partir de l'année scolaire 1961-1962 les classes de Terminale ont été supprimées sans préavis.
La Villa s’est transformée : le collège est devenu une institution internationale, enseignant principalement le programme d’une « High School of America », à un ensemble d’étudiants venant d’Europe, des Amériques, du Moyen-Orient ou d’Extrême-Orient. Elle les préparait soit à un diplôme de « American High School » soit aux baccalauréats français ou suisse selon les choix individuels. La transition principale de l’école française à l’école américaine a eu lieu en 1962.
Pendant son évolution en école internationale, bien qu’étant une institution catholique gérée par des Marianistes, la Villa Saint-Jean employait des enseignants ou du personnel sans aucune restriction à l’égard de leurs convictions religieuses, et les élèves étaient admis dans les mêmes conditions. Pourtant, en dépit de cette adaptation au changement et comme beaucoup d’autres écoles à internat en Suisse à cette époque, la Villa Saint-Jean n’a pas pu faire face aux changements de la décennie 1960 et elle a fermé définitivement ses portes en 1970.
La décision des marianistes de fermer la Villa fut prise en , selon Jerry Gregg, un professeur de l’école à cette époque. Quelques mois plus tard, au printemps 1970, quatre des six Marianistes de l’école quittèrent l’ordre (Cy Boschert, Werner Dobner, Fred Fuchs et Jerry Gregg). Les deux autres, le frère Patrick Moran (préfet de la Sapinière, canadien) et le père James Mueller rentrèrent en Amérique.
Le travail visant à rassembler la communauté de la Villa Saint-Jean, lancé au début par Steve Macintyre et Kevin Di Palma, n’a pas commencé avant 1995, soit un quart de siècle après la fermeture de l’école. Kevin Di Palma, qui enseigne maintenant en Chine, est l’auteur du premier site internet de l’école qui n’existe plus aujourd'hui.
Anciens élèves célèbres
modifier- Mgr Pierre Bockel, prêtre, résistant, écrivain, Juste parmi les nations
- Louis de Bonnevie, officier au Maroc, ami d'Antoine de Saint-Exupéry[1]
- Selim Deringil, historien turc
- Anson Dorrance, entraîneur de football
- Jean Epstein, réalisateur
- Jacques François, acteur et comédien
- Rio Helmi, photographe indonésien
- Juan Carlos Ier, roi d'Espagne
- Michaël Litton, chocolatier
- Alexandre de Marenches, directeur général des services de renseignement français[2]
- Guy Sabran, écrivain
- Marc Sabran, ami d'Antoine de Saint-Exupéry
- Antoine de Saint-Exupéry, écrivain, élève de à [3].
- Régis de Saint-Jouan, historien, archiviste paléographe
- Charles Sallès, ami d'Antoine de Saint-Exupéry
- Gérard d'Orval, architecte DESA, ENSAD
Notes et références
modifier- Voir la page "Louis de Bonnevie" sur le site réalisé par la Succession Saint-Exupéry - d'Agay.
- Notin, Jean-Christophe,, Le maître du secret : Alexandre de Marenches (ISBN 9791021031296, 9789791021036 et 9791021031, OCLC 1030779675, lire en ligne)
- Concernant ce séjour, voir la page correspondante sur le site réalisé par la Succession Saint-Exupéry - d'Agay ou encore le Bulletin d'information de la ville de Fribourg, novembre 2000, n° 169, pp. 10-12. On peut consulter le Bulletin 169 en ligne. Pour sa part, le Bulletin mentionne la présence de Saint-Exupéry à partir de novembre 1915.