RAND Corporation
La RAND Corporation (« Research ANd Development »), fondée en 1948 par la Douglas Aircraft Company pour conseiller l'armée américaine, est une société de conseil et de recherche américaine qui se donne pour objectif d'améliorer la politique et le processus décisionnel par la recherche appliquée et l'analyse stratégique. Elle a ensuite progressivement élargi son champ d'action en travaillant pour d'autres gouvernements, pour des fondations privées, pour des organisations internationales et pour des entreprises privées, sur des questions de défense et de sécurité ainsi que sur l'économie industrielle en général[1].
Fondation | |
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Prédécesseurs |
Type | |
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Forme juridique | |
Domaines d'activité | |
Objectifs | |
Siège | |
Pays | |
Langue de travail |
Effectif |
1 850 employés |
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Fondateurs | |
Directeur |
Michael D. Rich (en) (depuis ) |
Personnes clés |
Michael Leiter (en) Teresa Wynn Roseborough (en) Carl Bildt Richard Danzig Kenneth Feinberg (en) Francis Fukuyama Malcolm Gladwell Michael Gould (en) Pedro José Greer (en) Chuck Hagel Karen Elliott House (en) Joel Hyatt (en) Lionel C. Johnson (d) Raynard S. Kington (en) Philip Lader (en) Peter Lowy (d) Michael Lynton (en) Janet Napolitano Soledad O'Brien Gerry Parsky (en) David Porges (d) Donald B. Rice (en) Michael D. Rich (en) |
Filiales | |
Chiffre d'affaires |
344,3 M$ () |
Publication | |
Site web |
(en) www.rand.org |
IRS |
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La RAND Corporation est sise aux États-Unis (en Californie et en Louisiane), en Belgique, en Angleterre et en Australie. Elle est considérée comme un laboratoire d'idées (think tank) américain au service de la décision politique et économique. Elle est financée par le gouvernement américain, par des dotations privées, par des entreprises, des universités et des dons de particuliers[2],[3]. La RAND se caractérise depuis sa fondation par une approche interdisciplinaire et quantitative de la résolution de problèmes, en traduisant des concepts théoriques de l'économie formelle et des sciences en applications nouvelles dans d'autres sphères, c'est-à-dire via les sciences appliquées et la recherche opérationnelle[1].
La RAND Corporation publie le RAND Journal of Economics, une revue à comité de lecture faisant partie des mieux considérées[4] dans le domaine de l'économie industrielle.
Historique
modifierRAND est l'acronyme des termes anglais : Research ANd Development (« recherche et développement »).
Fondé en 1945 par l'US Air Force et sous contrat avec la société aéronautique Douglas Aircraft Company, le projet RAND publie le document intitulé Preliminary Design of an Experimental World-Circling Spaceship, une analyse technique traitant des possibilités de conception d'un satellite artificiel capable de tourner autour de la Terre. Elle considère les centrales électriques embarquées, les poids structurels, les valeurs de conception optimums, les trajectoires, la stabilité et l'atterrissage.
Le , le Projet RAND se sépare de la Douglas Aircraft Company et devient une organisation indépendante à but non lucratif.
Dotée d'un budget de 230 millions de dollars en 2008 issus de fonds publics comme privés, disposant de bureaux à Bruxelles et Doha au Qatar, elle emploie à cette date 1 500 personnes dont moitié d'analystes et de chercheurs dans de nombreux domaines[5].
Réalisations et expertise
modifierLa RAND corporation s'est imposée sur le marché du conseil par sa démarche d'analyse des systèmes, où elle a notamment promu la simulation par jeu[6],[7]. Elle revendique d'importantes contributions au développement du programme spatial des États-Unis[8], de l'informatique et de l'intelligence artificielle, et il est vrai que plusieurs chercheurs de la RAND ont contribué aux principes fondateurs de l'Internet[9].
Depuis 1948, elle a édité plus de 10 000 livres et publications. Ses secteurs de recherche fondamentale sont les suivants :
- Jeunesse ;
- Éducation ;
- Énergie et environnement ;
- Transport et infrastructure ;
- Science et technologie ;
- Santé et services médicaux ;
- Toxicomanie ;
- Population et vieillissement ;
- Justice ;
- Sécurité publique ;
- Terrorisme et sécurité intérieure ;
- Affaires internationales ;
- Économie industrielle.
Tablette RAND
modifierCet écran graphique, développé en 1964 par la RAND, passe pour le premier terminal muni d'un stylet pour la saisie des données[10], conçu pour diffusion à grande échelle. Il a été produit par la Defense advanced Research Projects Agency. On connectait cette tablette au terminal d'un ordinateur ou à un écran d'oscilloscope : l'écran enregistrait les mouvements du stylet et les reproduisait sur l'écran de l'ordinateur.
Le développement de ce périphérique à la RAND avait débuté avec les études d'Ivan Sutherland et son équipe sur le Sketchpad, afin que l'utilisateur puisse saisir directement son programme depuis la tablette. La RAND testa une multitude de dispositifs pour tâcher de reconnaître les caractères manuscrits et les mouvements du stylet : ainsi la méthode du flowchart based Graphic Input Language (GRAIL) de Tom Ellis. La tablette RAND est l'un des premiers périphériques capable de reconnaître l'écriture manuscrite. Baptisée Grafacon, elle est considérée comme l'une des premières tablettes graphiques jamais produites en série. La version originale était vendue pour 18 000 $. Après des années de développement, elle fut proposée aux laboratoires de recherche[11] à partir de 1964 ; ce fut toutefois un échec commercial, à cause des habitudes prises par les ingénieurs et chercheurs, déjà familiers du clavier QWERTY, et du manque d'applications[12].
Quelques membres ou collaborateurs notables (présents ou passés)
modifier- Paul Baran
- Richard Bellman
- Jean-Louis Bruguière
- Frank Carlucci
- Samuel Cohen
- George Dantzig
- Daniel Ellsberg
- Francis Fukuyama
- Horace Rowan Gaither, fondateur et président de RAND Corporation jusqu'en 1959
- Jean-Louis Gergorin
- Robert E. Hunter
- Bertrand de Jouvenel[13]
- Herman Kahn[14]
- Zalmay Khalilzad
- Pascal Lamy (RAND Europe)
- Lewis « Scooter » Libby[15]
- Constantin Melnik[16]
- Walter Mondale
- John Forbes Nash
- Paul O'Neill (ancien président)
- Condoleezza Rice
- Donald Rumsfeld (ancien président 1981-1986)
- Thomas Schelling[17]
- Bruno Tertrais
- John von Neumann
- Albert Wohlstetter
Références
modifier- (en) Lawrence Freedman, Strategy : A History, Oxford/New York, Oxford University Press, , 571 p. (ISBN 978-0-19-932515-3, lire en ligne), Chap. 12 ("Nuclear Games", p. 147-149.
- (en) 2013 RAND Annual Report, (lire en ligne).
- (en) « How We Are Funded: Major Clients and Grantors of RAND Research », sur www.rand.org (consulté le ).
- Il est classé en catégorie 1 par le Catégorisation des revues en économie et en gestion [PDF], CNRS, juin 2008, 40 pages.
- « La RAND Corporation, le plus connu des « think tank » », Le Monde, 27 mars 2009.
- (en) Peter P. Perla, The Art of Wargaming: A Guide for Professionals and Hobbyists, Annapolis, Md., Naval Institute Press, (ISBN 0-87021-050-5), p. 114–118
- (en) Walter L. Perry, Bruce R. Pirnie et John Gordon, Issues Raised During the 1998 Army After Next Spring Wargame, Santa Monica, RAND, (ISBN 0-8330-2688-7, lire en ligne)
- (en) Merton E. Davies et William R. Hams, RAND's Role in the Evolution of Balloon and Satellite Observation Systems and Related U.S. Space Technology, RAND Corp, « RAND's Role in the Evolution of Balloon and Satellite Observation Systems and Related U.S. Space Technology » (version du sur Internet Archive)
- (en) « Paul Baran - Posthumous Recipient », sur Internet Hall of Fame, (consulté le )
- D'après M. Davis et T. Ellisdate=août 1964, « The RAND Tablet: A Man-Machine Graphical Communication Devic », sur ARPA (consulté le ).
- D’après Paul Atkinson, « A Bitter Pill to Swallow: The Rise and Fall of the Tablet Computer », Design Issues, 24e série, no 4, , p. 3-25 (lire en ligne [PDF]).
- D’après W.H. Ware, RAND and the information evolution : a history in essays and vignettes, Santa Monica, CA, Rand Corp, (réimpr. 1re), 228 p. (ISBN 978-0-8330-4513-3, lire en ligne), p. 3-25.
- Selon Roger Peyrefitte, in: Les Américains, roman, Flammarion, 1968.
- Cf. Rupert Cornwell, « Samuel Cohen, creator of the neutron bomb », The Independent, (lire en ligne).
- Ancien conseiller de Dick Cheney, auteur des fuites de l'affaire Plame-Wilson.
- Cf. Jean Guisnel, « Constantin Melnik, figure des services secrets, est mort », Le Point, (lire en ligne)
- D'après Thomas Schelling, « Thomas Schelling - Biographical », sur The Sveriges Riksbank Prize in Economic Sciences in Memory of Alfred Nobel,
Voir aussi
modifierArticles connexes
modifierLiens externes
modifier
- (en) Site officiel
- Ressources relatives à la recherche :
- Notices dans des dictionnaires ou encyclopédies généralistes :
- (en) Site officiel
- (fr) Présentation complémentaire du Think Tank sur le site de l'Observatoire Français des Think Tanks