Louis de Bussy d'Amboise
Louis de Clermont d'Amboise, seigneur de Bussy (1549-1579) dit Bussy d'Amboise est un gentilhomme et un épéiste réputé de la cour d'Henri III. Il était le favori de François d'Anjou, frère du roi, et un galant de la reine Marguerite de Valois.
Louis de Bussy d'Amboise | ||
Louis de Bussy d'Amboise, portrait affiché dans l'antichambre des hommes de guerre, château de Bussy-Rabutin, XVIIe siècle. | ||
Titre | Seigneur de Bussy | |
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Biographie | ||
Dynastie | Maison d'Amboise | |
Naissance | ||
Décès | Château de La Coutancière |
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Père | Jacques de Clermont d’Amboise | |
Mère | Catherine de Beauvau | |
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Biographie
modifierFils de Jacques de Clermont d’Amboise, seigneur de Bussy (fils de Jean d'Amboise), et de Catherine de Beauvau, Louis embrasse de bonne heure la carrière des armes dans laquelle il ne tarde pas à se distinguer par sa bravoure et son intrépidité[1].
Lors du massacre de la Saint-Barthélemy, en 1572, il assassine son cousin huguenot Antoine de Clermont[réf. nécessaire], marquis de Reynel[2],[3], avec qui il était en procès. Il s'empara ensuite de son château de Reynel[2], que l’édit de Beaulieu en faveur des protestants lui enleva presque aussitôt[2].
Au service du duc d'Alençon, frère cadet et rival du roi Henri III, il devient son favori. Il se fait très rapidement connaître à la cour où il s'impose et parvient à devenir le galant de Marguerite, la sœur du roi et du duc d'Alençon.
En , François d'Alençon reçoit l'Anjou en apanage. Monsieur, désormais duc d'Anjou, le nomme gouverneur de son duché et commandant du château d'Angers, où il est rapidement devenu en exécration à la province[2], pour ses « maux et pilleriez ès pays d’Anjou et du Maine[1] ».
Par son attitude méprisante et provocatrice à l'égard des partisans du roi, il participe aux tensions qui règnent à la cour entre le roi et son frère[1]. Il se moque ouvertement des mignons du roi avec qui il se bat fréquemment en duel. Il aide le duc d'Alençon à s'enfuir de la cour où Henri III le retient[4].
Bussy est finalement victime de son arrogance. Le , alors qu'il tentait de séduire Françoise de Maridor, il est tué lors d'un guet-apens tendu au château de La Coutancière par Charles de Chambes[5], comte de Montsoreau et mari de la dame[6].
Bussy d'Amboise était, par ailleurs, un homme de lettres à qui l’on doit des Stances[7].
Représentations culturelles
modifierBussy d'Amboise a été mis en scène par le dramaturge anglais George Chapman dans sa pièce The Tragedy of Bussy D'Ambois (en) (1607)[8]. Le gouverneur du duché d'Anjou devient également le protagoniste principal du roman La Dame de Monsoreau d'Alexandre Dumas. Très idéalisé, Bussy est dépeint comme un « héros antique (...) qui, fort de sa puissance, parle haut à son prince et lui dispute la dame de ses pensées[9]. » Le romancier fait mourir Bussy à Paris avec un an d'avance ().
Le personnage est successivement interprété en France par Nicolas Silberg dans l'adaptation télévisuelle diffusée en 1971[10], puis par Thomas Jouannet dans une transcription très libre du roman dumasien en 2008. En Russie, en 1998, le rôle échut à Alexandre Domogarov dans une adaptation télévisée fleuve, en 26 épisodes, Grafinya de Monsoro, tiré du roman d'Alexandre Dumas.
Notes et références
modifier- Pierre de L'Estoile 1997, p. 36.
- Charles Théodore Beauvais de Préau et Antoine-Alexandre Barbier, Biographie universelle classique, t. 1, Paris, Charles Gosselin, (lire en ligne), p. 413.
- Laurent Bourquin, Noblesse seconde et pouvoir en Champagne aux XVIe et XVIIe siècles, Paris, Publications de la Sorbonne, coll. « Histoire moderne » (no 27), , 333 p. (ISBN 2-85944-247-2, présentation en ligne, lire en ligne), p. 102.
- Janine Garrisson, Marguerite de Valois, Fayard, coll. « Biographies Historiques », , 386 p. (ISBN 978-2-21364-817-0, lire en ligne), p. 63.
- Selon Pierre de L’Estoile, il aurait vendu chèrement sa vie : « Ce Gentilhomme, se voiant si pauvrement trahi, et qu’il estoit seul (comme on ne s’accompagne gueres volontiers pour telles executions), ne laissa pourtant de se defendre jusques au bout, monstrant que la peur, comme il disoit souvent, jamais n’avoit trouvé place dans son coeur, car, tant qu’il lui demeura un morceau d’espée dans la main, il combattist toujours, et jusques a la poingnée, et apres s’aida des tables, bancs, chaires et escabelles, avec lesquels il en blessa et offensa trois ou quatre de ses ennemis, jusques a ce qu’estant vaincu par la multitude et desnué de toutes armes et instruments pour se deffendre, fust assommé pres une fenestre, par laquelle il se vouloit jetter pour se cuider sauver. Telle fut la fin du Capitaine Bussy, qui estoit d’un courage invincible, hault a la main, fier et audacieux, aussi vaillant que son espée, et pour l’aage qu’il avoit, qui n’estoit que de XXX ans, aussi digne de commander une armée que capitaine qui fust en France, mais vicieux et peu craingnant Dieu : ce qui lui causa son malheur, n’estant parvenu a la moictié de ses jours, comme il advient ordinairement aux hommes de sang comme lui. »
- Mouton 1912, p. 293-295.
- Bussy d'Amboise, Les Stances inédites de Bussy d'Amboise, Château Gonthier, H.Leclerc, .
- (en) Andrew Lang, History of English literature : from Beowulf to Swinburne, Longmans, Green & Co., (lire en ligne), p. 249-250.
- Michel Arrous (dir.), Dumas, une lecture de l'histoire, Paris, Maisonneuve et Larose, , 617 p. (ISBN 2-7068-1648-1, présentation en ligne), p. 48.
- Jacques Baudou et Jean-Jacques Schleret, Les Feuilletons historiques de la télévision française, Éditions Huitième Art, 1992, 234 p., (ISBN 2-908905-02-7).
Œuvres
modifier- André Joubert (dir.), Les stances inédites de Bussy d'Amboise, Château-Gontier, Imprimerie-librairie H. Leclerc, , 7 p., in-8° (lire en ligne sur Gallica).
Bibliographie
modifier- Arthur Bertrand, « Documents inédits pour servir à l'histoire du Maine (1576-1579) : le Maine, l'Anjou et Bussy-d'Amboise, 1576 ; pillage des faubourgs du Mans, 1577 », Revue historique et archéologique du Maine, Mamers / Le Mans, G. Fleury & A. Dangin / Pellechat, vol. II, , p. 275-314 (lire en ligne).
- Laurent Bourquin, Les nobles, la ville et le roi : l'autorité nobiliaire en Anjou pendant les Guerres de religion, 1560-1598, Paris, Belin, coll. « Essais d'histoire moderne », , 314 p. (ISBN 2-7011-2976-1, présentation en ligne), [présentation en ligne], [présentation en ligne].
- Claude Derblay, Une héroïne de Brantôme, Renée de Bussy d'Amboise, maréchale de Balagny, princesse de Cambrai, Paris, Plon, , 255 p. (présentation en ligne), [présentation en ligne].
- Pierre de L'Estoile (édition établie par Madeleine Lazard et Gilbert Schrenck), Registre-journal du règne de Henri III, t. III : 1579-1581, Genève, Droz, coll. « Textes littéraires français » (no 487), , 232 p. (ISBN 2-600-00233-2, présentation en ligne, lire en ligne).
- (en) Mack P. Holt, The Duke of Anjou and the Politique Struggle during the Wars of Religion, Londres / New York / Melbourne, Cambridge University Press, coll. « Cambridge Studies in Early Modern History », , XIII-242 p. (ISBN 0-521-32232-4, présentation en ligne).
- André Joubert, Un mignon de la cour de Henri III : Louis de Clermont, sieur de Bussy d'Amboise, gouverneur d'Anjou, Paris, Librairie E. Lechevalier, , VIII-280 p. (présentation en ligne, lire en ligne), [présentation en ligne], [présentation en ligne].
- Nicolas Le Roux, La faveur du Roi : mignons et courtisans au temps des derniers Valois, Seyssel, Champ Vallon, coll. « Époques », , 805 p. (ISBN 2-87673-311-0, présentation en ligne), [présentation en ligne]Réédition : Nicolas Le Roux, La faveur du Roi : mignons et courtisans au temps des derniers Valois, Seyssel, Champ Vallon, coll. « Les classiques de Champ Vallon », , 2e éd. (1re éd. 2001), 805 p. (ISBN 978-2-87673-907-9, présentation en ligne).
- Jacques Levron, La véritable histoire de la dame de Montsoreau, Rennes, Éditions Ouest-France, (1re éd. 1938, Société d'éditions et d'imprimerie), 104 p. (ISBN 978-2-7373-5801-2, présentation en ligne).
- Léo Mouton, Bussy d'Amboise et Madame de Montsoreau, d'après des documents inédits, Paris, Librairie Hachette et Cie, , 358 p. (présentation en ligne).
- Marie-Christine Natta, « La représentation du favori du prince dans La Dame de Monsoreau », dans Michel Arrous (dir.), Dumas, une lecture de l'histoire, Paris, Maisonneuve et Larose, , 617 p. (ISBN 2-7068-1648-1, présentation en ligne), p. 41-60.
- Loris Petris, « « Une amitié si sainte » : Marguerite de Valois et Pibrac au miroir de L'ombre de Bussy », Albineana, Cahiers d'Aubigné, Niort, no 24 « La Cour de Nérac au temps de Henri de Navarre et de Marguerite de Valois », , p. 273-289 (lire en ligne).
Liens externes
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