Levant (Proche-Orient)

région géographique et culturelle à l'est de la Méditerranée entre l'Anatolie et la péninsule du Sinaï, incluant la haute Mésopotamie, dans l'ancien Croissant fertile
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Le Levant (en arabe : المشرق ou بلاد الشام, en hébreu : לבנט, en araméen : ܐܬܪܘܬܐ ܕܫܐܡ) désignait traditionnellement en français les régions bordant la côte méditerranéenne de l'Asie : en premier lieu la Syrie, ainsi que le Liban (les États du Levant au sens français) ; mais la région du Levant inclut également la Palestine, Israël, la Jordanie, l'Anatolie, la Mésopotamie et l'Égypte. La liste des provinces composant le Levant se déduit de l'article 17 du titre II de l'ordonnance du sur les Consulats, le commerce et la navigation dans les Échelles du Levant et de Barbarie[1].

Le Levant.

Le Levant est aujourd'hui plus souvent désigné sous le nom de « Proche-Orient » ou même de « Moyen-Orient », par alignement sur l'anglais Middle East. Il correspond aussi parfois au Machrek (المشرِق en arabe) : mais ce terme, dérivant des racines consonantiques sh-r-q (ش ر ق, « est » ou « soleil levant »), désigne une région plus large qui comprend aussi l'Irak. Un autre terme arabe utilisé est « pays du Cham » (بلاد الشام), qui comprend dans sa version large Syrie, Liban, Jordanie, Palestine ou Israel et la province de Hatay au sud de la Turquie[note 1].

Évolution du sens

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Origine du mot

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« Levant » est à l'origine un mot issu du français médiéval signifiant « orient »[note 2]. Il désignait à l'origine tous les territoires méditerranéens à l'est de l'Italie, c'est-à-dire non seulement le Levant actuel, mais aussi les régions de l'Empire byzantin.

Ce sens se conserva pour désigner les régions qui dépendaient de l'Empire ottoman. Le commerce des capitulations avec le Grand Turc était couramment appelé « commerce du Levant », et les « échelles du Levant » étaient les ports et les villes de l'Empire ottoman, au Proche-Orient ou en Afrique du Nord tels qu'Alger-Marseille, avec lesquels trafiquaient les commerçants français[note 3]. Les habitants de l'Empire enfin étaient appelés Levantins.

 
Timbre français en usage dans le Levant ottoman entre 1902 et 1920.

Au XIXe siècle, le mot commença à recouvrir des espaces différents : chez les écrivains et les poètes, il désignait encore toutes les régions de l'Empire ottoman. Cependant, pour les archéologues et les historiens, et à leur suite les politiques, il se réfèrera plus précisément à la zone comprise entre la chaîne du Tarse et la mer Rouge[note 4].

Le « Levant français »

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En 1920, profitant de la dislocation de l'Empire ottoman au traité de Sèvres et de l'échec de la monarchie de Fayçal, la France envoya ses troupes au Liban et en Syrie. Le Haut commissaire, le général Gouraud, est le commandant en chef.

Extrait : « Un premier heurt se produit dans l'Anti-Liban à la suite de la pénétration d'une colonne aux ordres du Général Mariano Goybet. Un nouvel engagement décisif se produit le à khan-Meisseloun, ouvrant le lendemain aux troupes françaises les portes de Damas. Celles-ci occupent ensuite Homs, Hama et Alep[2].

La France obtint alors mandat de la Société des Nations sur le Liban et la Syrie, couramment appelés les « mandats du Levant ».

Aujourd'hui

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Le Levant dans ses frontières politiques modernes Liban, Syrie, Jordanie, Israël et les Territoires palestiniens.

Le terme est toujours couramment utilisé par les archéologues et les historiens pour se référer à cette région, particulièrement aux temps préhistoriques, antiques et médiévaux. Le terme est encore parfois utilisé pour parler d'événements, de personnes, de cultures ou des États du Liban, de Syrie, de Jordanie et de la Palestine[3]. En anglais, l'expression de Southern Levant (« Levant Sud »), recouvre ces quatre derniers espaces.

Amman, Beyrouth, Damas, Gaza, Jérusalem et Tel-Aviv figurent parmi les agglomérations principales du Levant.

Le terme est également utilisé par le groupe armé djihadiste EIIL, pour désigner la Syrie.

Géographie marine

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« Levant » est le nom du bassin oriental de la mer Méditerranée. Ses fosses descendent à près de 3 300 m (près de l'île de Crète). Il est bordé par la Grèce, la Turquie, Chypre, l'Égypte et la Libye. C'est un passage commercial important puisqu'il est au carrefour de plusieurs voies de communication célèbres : ancienne Phénicie, route de la soie, route maritime de l'Extrême-Orient par le canal de Suez, etc.

Notes et références

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  1. Ces expressions (en arabe, en anglais ou en français) proviennent de milieux linguistiques différents et elles ont aussi des origines différentes. Il est donc en grande partie spécieux de chercher à les traduire simplement comme des termes équivalents[réf. nécessaire], mais les expliquer en les replaçant dans leur contexte[pas clair].
  2. « Levant » est issu du vieux français lever, dérivant lui-même du latin levar. Il désigne le côté duquel le Soleil se lève, c'est-à-dire l'est.
  3. Dans ces ports, le sultan avait renoncé à certaines de ses prérogatives, notamment en matière juridique, en faveur de négociants français, qui dépendaient alors directement du roi de France qui leur octroyait des privilèges. Ces échanges entre les deux puissances ont été enregistrés dans des actes particuliers, sous le nom de « capitulations », dont les premières ont été signées entre François Ier et Soliman le Magnifique en 1536.
  4. Dans le cas des archéologues, cette évolution du vocabulaire est liée à l'importance des fouilles entreprises dans la région et du besoin de désigner les cultures locales d'un terme propre.

Références

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  1. Louis XVI, Ordonnance… concernant les consulats, la résidence, le commerce et la navigation des sujets du Roi dans les Échelles du Levant et de Barbarie…, (lire en ligne).
  2. Alain Decaux et André Castelot, « Article « Levant (Armée française du) » », Dictionnaire de l'histoire de France, Perrin,‎ .
  3. Le politologue Ghassan Salamé écrit ainsi en 2004 : « « La politique des notables », des dernières décennies de l’Empire ottoman jusqu’aux indépendances, est devenue un repère incontournable pour comprendre le politique dans le Levant arabe. » Voir Philippe Droz-Vincent (préf. Ghassan Salamé), Moyen-Orient : pouvoirs autoritaires, sociétés bloquées, Paris, PUF, coll. « Proche-Orient », , 352 p. (ISBN 9782130547167, lire en ligne), p. IX-XII.

Voir aussi

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Bibliographie

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  • Maurice Sartre, D'Alexandre à Zénobie : Histoire du Levant antique, IVe siècle avant Jésus-Christ-IIIe siècle après Jésus-Christ, Fayard, 2001.
  • Allan Toriel & Sylvérik, Tourville, Chevalier du Levant, Vagabondages, Bayeux, 2008 (ISBN 978-2-91814-302-4).
  • Dominique Trimbur (Hg.), « Europäer in der Levante. Zwischen Politik, Wissenschaft und Religion (19.–20. Jahrhundert) / Des Européens au Levant. Entre politique, science et religion (XIXe – XXe siècles) », München (Oldenbourg) 2004 (Pariser Historische Studien, 53), (ISBN 3-486-57561-9). En ligne sur perspectivia.net.
  • Alain Blondy, Bibliographie du monde méditerranéen. Relations et échanges (1453-1835), Paris, Presses de l’université de Paris-Sorbonne, 2003, 301 p. (ISBN 2-84050-272-0).

Articles connexes

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Liens externes

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