Hippolyte François Jaubert
Le comte Hippolyte François Jaubert est un homme politique et un botaniste français, né à Paris le et mort à Montpellier (Hérault) le .
Député du Cher | |
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Pair de France | |
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Ministre des Travaux publics | |
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Conseiller général du Cher | |
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Président Société de géographie | |
Président Société botanique de France |
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Père |
François-Hippolyte Jaubert (d) |
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Rosalie-Mélanie Cheminade (d) |
Membre de | |
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Distinctions | |
Abréviation en botanique |
Jaub. |
Biographie
modifierFils de François Hippolyte Jaubert, ordonnateur de la Marine, tué à la bataille d'Aboukir (1798), et de Rosalie Mélanie Cheminade (†1817), propriétaire à Givry, sur la commune de Cours-les-Barres (Cher), Hippolyte François Jaubert fut adopté par son oncle, le comte François Jaubert (1758-1822), conseiller d'État et régent de la Banque de France sous le Premier Empire. Bien qu'il fût passionné par l’histoire naturelle, son oncle l'engagea à faire des études de droit, tout en lui permettant de suivre les cours de René Desfontaines (1750-1831) et d'Antoine-Laurent de Jussieu (1748-1836). Il allait s'inscrire au barreau en 1821, lorsqu'il hérita de son oncle son titre de comte[1] et une immense fortune. Il put alors acheter de grandes propriétés foncières dans le Berry, dix hauts-fourneaux dans la Nièvre et le Cher, d'où sa famille maternelle était originaire, et devint administrateur de la Compagnie du chemin de fer d’Orléans, tout en se consacrant à la botanique et à la politique. Il épousa Marie Boigues (†1864), sœur de Louis Boigues, maître de forges dans la Nièvre et créateur de la ville de Fourchambault. Ils eurent deux enfants :
- Louis Hippolyte François Jaubert, qui fut maire de Rahay dans la Sarthe, marié à Marie Akermann, fille de François Adolphe Akermann et qui mourut des suites de son dévouement aux affaires de sa commune durant la guerre franco-allemande 1870-1871 ;
- Claire Mélanie Jaubert, par son mariage comtesse Paul Benoist d'Azy.
Il fit un grand voyage en Auvergne et en Provence, en 1821, où il étudia la flore et la géologie de ces régions aux côtés de son ami Victor Jacquemont (1801-1832). Il participa en 1821, à la création d'une éphémère Société d'histoire naturelle de Paris aux côtés de Karl Sigismund Kunth (1788-1850), Adolphe Brongniart (1801-1876), Adrien de Jussieu (1797-1853), Jean Baptiste Antoine Guillemin (1796-1842) et Achille Richard (1794-1852). Il finança le voyage de plusieurs naturalistes en Asie, dont Pierre Martin Rémi Aucher-Éloy (1793-1838).
Durant l'été 1822, il effectue un voyage d'exploration botanique dans les Alpes aux côtés de son ami l'explorateur Victor Jacquemont lorsqu'il tombe grièvement malade dans la vallée d'Allevard. L'intervention d'un jeune ingénieur à Pinsot, Achille Chaper, permet de lui sauver la vie[2],[3].
Conseiller général du Cher en 1830, puis président du conseil général, il aborda la politique au moment de la Révolution de Juillet et fut successivement élu député le dans le 3e collège du Cher (Saint-Amand)[4], le [5], le [6], le [7]. D'abord proche des doctrinaires, il conquit rapidement, grâce à sa facilité de parole et à la vivacité de son esprit, une situation à la Chambre et se lia avec Adolphe Thiers, qui le fit entrer dans le ministère du 1er mars 1840 comme ministre des Travaux publics. Il se retira avec le ministère le 28 octobre suivant.
Pour éviter de se trouver pris en flagrant délit de contradiction avec lui-même, Thiers envoya Jaubert à la manœuvre pour obtenir l'ajournement de la proposition du député conservateur de Versailles, Ovide de Rémilly qui, reprenant une vieille revendication de la gauche, visait à interdire la nomination des députés à des fonctions publiques salariées pendant la durée de leur mandat, idée que le chef du gouvernement avait appuyée lorsqu'il était dans l'opposition mais qu'il repoussait une fois parvenu aux affaires. Très hostile à la réforme, Jaubert écrivit à plusieurs députés conservateurs pour qu'ils se concertassent pour enterrer la proposition. Une de ces lettres fut publiée dans la presse, suscitant un véritable tollé à gauche et valant au cabinet, accusé de double jeu, de vives interpellations à la Chambre. Mais, en définitive, l'opération réussit et la proposition fut repoussée par les députés le .
Sa nomination au gouvernement avait contraint le comte Jaubert à se représenter devant ses électeurs, qui le réélurent le [8]. Aux élections générales du , il fut de nouveau réélu[9], fit momentanément de l'opposition et vota contre l'indemnité Pritchard. Nommé pair de France le , il prit alors place dans la majorité conservatrice.
Il ne prit aucune part à la Révolution de 1848. Sous le Second Empire, il se tint éloigné de la vie politique et fut administrateur des usines de Fourchambault. Membre libre de l'Académie des sciences en 1858, il participe en 1854 à la création de la Société botanique de France qu'il préside en 1858 et en 1866.
Se présentant comme candidat d'opposition dans le Cher, il échoua le [10], mais il fut élu représentant du Cher à l'Assemblée nationale le [11]. À partir de cette date, il se consacra presque entièrement à la politique. Durant ses quelques moments de loisirs, il s'occupait de botanique.
À partir de l'herbier qu'il constitua et de ceux du Muséum national d'histoire naturelle, et avec l'aide d'Édouard Spach (1801-1879), il fit paraître ses Illustrationes plantarum orientalium (cinq volumes, Roret, Paris, 1842-1857).
Décorations
modifier- Chevalier de la Légion d'honneur ()[12].
Ouvrages
modifier- Documents relatifs à la route royale n° 76 de Tours à Nevers, Paris, imprimerie de Decourchant, 1833.
- Vocabulaire du Berry et des provinces voisines, recueilli par un amateur du vieux langage, 1838.
- Vocabulaire du Berry et de quelques cantons voisins, réédition modifiée de l'ouvrage de 1838.
- Glossaire du centre de la France, 2 tomes, Napoléon Chaix et Cie, 1855.
- Notice sur l'"Histoire du Berry" de M. Raynal, Napoléon Chaix et Cie, 1855.
- La Botanique à l'Exposition universelle de 1855, , Napoléon Chaix et Cie[13].
- Notice sur la vie et les travaux de M. Cordier, liste chronologique des écrits imprimés de M. Cordier, Paris, imprimerie de Martinet, 1862.
- Nombreux articles dans le Bulletin de la Société botanique de France.
- Vocabulaire du Berry et de quelques cantons voisins, réédition in-octavo modernisée et enrichie d’une préface et de notes complémentaires de Pascal Pauvrehomme, Éditions Degorce, marque éditoriale "Bibliothèque berruyère", Horbourg-Wihr, (ISBN 978-2-9569074-0-4).
Notes et références
modifier- confirmé par lettres-patentes du
- Pierre Maes, Un ami de Stendhal, Victor Jacquemont, Paris, Desclée, de Brouwer & cie,
- Muséum national d'Histoire naturelle, Publications diverses, numéros 1 à 4, Paris, , page 217
- 129 voix sur 224 votants et 297 inscrits contre 92 à M. Bonnaire
- 177 voix sur 217 votants et 333 inscrits contre 41 à M. Michel de Bourges
- 205 voix sur 251 votants et 372 inscrits
- 229 voix sur 268 inscrits
- 198 voix sur 214 votants
- 201 voix sur 248 votants
- 4.484 voix sur 24.158 votants
- 4e sur 7 avec 50.928 voix sur 76.432 votants et 95.825inscrits
- « Jaubert, Hippolyte François », base Léonore, ministère français de la Culture
- Hippolyte-François Jaubert (comte), La botanique a l'Exposition universelle de 1855, (lire en ligne)
Annexes
modifierBibliographie et sources
modifier- Benoît Dayrat, Les Botanistes et la Flore de France, trois siècles de découvertes, Publications scientifiques du Muséum national d’histoire naturelle, 2003, 690 p.
- François Pellegrin, « Un siècle de Société de botanique de France », Bulletin de la Société botanique de France, supplément au no 101, 1954, p. 17-46.
- « Hippolyte François Jaubert », dans Adolphe Robert et Gaston Cougny, Dictionnaire des parlementaires français, Edgar Bourloton, 1889-1891 [détail de l’édition].
- Biographie sur le site de l'Assemblée nationale (lire en ligne).
Liens externes
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- Ressources relatives à la vie publique :
- Notice dans un dictionnaire ou une encyclopédie généraliste :
Jaub. est l’abréviation botanique standard de Hippolyte François Jaubert.
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