Gynécée
Le gynécée (du grec ancien γυναικεῖον / gunaikeîon) est l'appartement des femmes dans les maisons grecques et romaines.
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C'est le pendant féminin de l'andrôn, réservé aux hommes.
Etymologie
modifierLe terme γυναικεῖον / gunaikeîon peut se traduire par qui appartient à des femmes[1].
Par analogie, il peut servir à désigner le lieu où vivent des femmes ou une communauté de femmes[2].
Société
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Cette zone de l'habitat était faite pour que la femme mariée de la maison puisse rejoindre les femmes esclaves ou les femmes non-mariées la nuit lorsqu'elle ne rejoignait pas son mari au lit. Les femmes passaient la plupart de leur temps dans cette zone, qui se situait plus loin que l'andrôn, afin qu'elle n'ait aucun contact direct avec la rue en Grèce.
En Grèce antique, le rôle de la femme étant d'élever les enfants, elles passaient la plupart de leur temps dans le gynécée.
Les femmes des classes sociales les plus pauvres étaient cependant souvent dans l'obligation de travailler, et donc d'en sortir[3].
Dans l'Antiquité tardive, le gynécée (gynaeceum ou gynaecium) désigne aussi les manufactures d'état de textile, produisant les étoffes nécessaires à l'administration et à l'armée : la Notitia Dignitatum donne une liste de ces manufactures[4].
Historicité
modifierLes céramiques antiques présentent de nombreuses scènes de gynécée[5]. Certains sont représentés sur des stèles et des céramiques funéraires[6].
La présence de gynécée n'est pas forcément synonyme de réclusion sur le modèle du harem oriental. Cette assimilation est dû en partie à la mode de l’orientalisme au XIXe siècle. Les sources textuelles mentionnant l’existence d’une «pièce des femmes» sont très rares et les sources iconographiques et archéologiques sont quant à elles sujettes à interprétation. Il est plus probable que les femmes grecques circulaient librement à l’intérieur de l’oïkos et que les représentations iconographiques du gynécée montrent une séparation spatiale des sexes plus symbolique que réelle. Non seulement les femmes ont accès à toutes les pièces de la maison, mais elles peuvent aussi en sortir, notamment dans les milieux populaires où, pour des raisons économiques évidentes, elles quittent quotidiennement leur foyer pour travailler[5].
Notes et références
modifier- « Henry George Liddell, Robert Scott, A Greek-English Lexicon, γυ^ναικ-εῖος », sur www.perseus.tufts.edu (consulté le )
- « GYNÉCÉE : Définition de GYNÉCÉE », sur www.cnrtl.fr (consulté le )
- « histoire-en-questions.fr/antiq… »(Archive.org • Wikiwix • Archive.is • Google • Que faire ?).
- A. H. M. Jones, The Later Roman Empire, 1986, vol. 2, 836-837.
- paragone, « Les femmes et leur représentation dans la Grèce classique (partie 1) », sur PARAGONE, (consulté le )
- @NatGeoFrance, « Une étude dévoile la vie jusqu’alors inconnue des femmes de la Grèce antique », sur National Geographic, (consulté le )
Voir aussi
modifierBibliographie
modifier- « Gynaeceum | Encyclopedia.com », sur www.encyclopedia.com (consulté le )
- Paul VEYNE, François LISSARAGUE, Françoise FRONTISI-DUCROUX, Les Mystères du gynécée, Gallimard, coll. « Le temps des images » , 1998.
- (en) Sasha Lozanova, « „Male” and „Female” Space in Greek Vase Painting on Bulgarian Lands (SYMPOSIUM and GYNAECEUM) », Thracia, no 18, , p. 341–358 (ISSN 0204-9872, lire en ligne, consulté le )
- BARBET Alix, LALANNE Sophie, « Femmes en peinture et gynécées à Séleucie-Zeugma », Dialogues d'histoire ancienne, 2018/Supplement18 (S 18), p. 275-296. DOI : 10.3917/dha.hs18.0275. URL : https://www.cairn.info/revue-dialogues-d-histoire-ancienne-2018-Supplement18-page-275.htm
- Nevett, Lisa C. 1995. "Gender Relations in the Classical Greek Household: The Archaeological Evidence." Annual of the British School at Athens 90: 363-381.
Articles connexes
modifier- Andrôn
- Place des femmes en Grèce antique
- Place des femmes dans la Rome antique
- Harem dans le Proche-Orient antique
- Harem dans l'Égypte antique
Liens externes
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- Notices dans des dictionnaires ou encyclopédies généralistes :