François de Roubaix
François de Roubaix, né le à Neuilly-sur-Seine et mort le à Tenerife, est un compositeur et réalisateur français.
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François Paul Léon de Roubaix |
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- |
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Leontina Indelli (d) |
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1,88 m |
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Distinctions |
En une dizaine d'années de carrière, il crée un style musical aux sonorités nouvelles[1]. Aujourd'hui, nombre de compositeurs utilisent des échantillons de ses musiques[2], notamment celle de Dernier Domicile connu.
Biographie
modifierFils du réalisateur de films institutionnels Paul de Roubaix et de la cinéaste d'animation Mimma Indelli, François de Roubaix développe rapidement une passion pour le septième art et la plongée sous-marine, que pratiquent également ses parents.
Carrière
modifierDébuts en autodidacte
modifierFrançois de Roubaix découvre le jazz en 1954 alors que son père, Paul de Roubaix, produit et réalise des films institutionnels ; le mélange entre musique et cinéma ne le quittera plus. Il achète un trombone d'occasion, et se produit avec des amis, Pierre Richard entre autres, dans des bars parisiens. Doué d'un remarquable sens de la mélodie, il travaille énormément sur les sonorités, la diversification instrumentale et les mariages entre instruments.
Roubaix envisage dans un premier temps de devenir réalisateur, avant de rencontrer Robert Enrico, alors élève de son père. Il compose pour lui la musique de son premier long-métrage, Les Grandes Gueules, en 1965. Il conservera tout de même cette envie de réaliser ses propres films, et obtiendra par ailleurs le César du meilleur court-métrage à titre posthume pour Comment ça va je m'en fous en 1977.
Entrée dans le cinéma
modifierEn pionnier, il aménage dans son appartement parisien de la rue de Courcelles un des tout premiers home studios huit pistes dès 1972, où il travaille, finalise ou pose les bases de musiques qu'il complète ailleurs, généralement avec son ingénieur du son Jean-Pierre Pellissier (cordes, batterie).
Il travaille avec toute une génération de metteurs en scène pour le cinéma (Robert Enrico, José Giovanni, Jean-Pierre Melville, Yves Boisset, Jean-Pierre Mocky, Serge Korber…), pour la télévision (Chapi Chapo, Les Chevaliers du ciel, Commissaire Moulin, Pépin la bulle…) mais également pour de nombreuses publicités ou indicatifs (le générique Gaumont, la SNCF, ou les indicatifs de la télévision zaïroise[3]). Parmi ses compositions les plus connues figurent La Scoumoune et Les Aventuriers. Il crée sa dernière musique de film pour Le Vieux Fusil (1975).
Au moment de sa mort, François de Roubaix avait le projet de composer la bande originale du film Le Gitan de José Giovanni, BO qui sera finalement écrite par Claude Bolling.
Mort accidentelle
modifierFrançois de Roubaix trouve la mort dans un accident de plongée sous-marine[4],[5]. Le drame se déroule au large des îles Canaries où le compositeur est arrivé cinq jours plus tôt avec sa compagne Rosario et son fils Benjamin. Ce jour-là, accompagné de son ami musicien et moniteur de plongée Juan Benitez, il part visiter une grotte sous-marine labyrinthique et réputée dangereuse à vingt-cinq mètres de profondeur afin d'y faire des photographies pour l'ouvrage qu'il prépare. Au retour, après avoir fait quelques clichés, les deux hommes se perdent à cause d'une forte turbidité de l'eau provoquée par le soulèvement du sable. Leurs bouteilles d'air se vident avant qu'ils puissent retrouver l'air libre. Ce jour-là, ils avaient commis l'imprudence de plonger sans fil d'Ariane[6]. Sa tombe se trouve dans le cimetière de Los Cristianos[5], dans la commune d'Arona. Il laisse une fille de dix ans, Patricia de Roubaix, et un garçon de six mois, Benjamin de Roubaix[7], né de Rosario, sa dernière compagne. Celui-ci est devenu à son tour tromboniste et compositeur[8].
Le , jour où il aurait dû fêter ses 37 ans, il reçoit à titre posthume le César de la meilleure musique pour le film Le Vieux Fusil. C'est son père, Paul, qui vient chercher le trophée.
Filmographie
modifierCinéma
modifierLongs métrages
modifier- 1964 : Strip-teaseuses ou ces femmes que l'on croit faciles de Jean-Claude Roy
- 1964 : Contrepoint de Robert Enrico
- 1966 : Les Grandes Gueules de Robert Enrico
- 1966 : Les Combinards de Jean-Claude Roy
- 1967 : Les Aventuriers de Robert Enrico
- 1967 : La Loi du survivant de José Giovanni
- 1967 : La Blonde de Pékin de Nicolas Gessner
- 1967 : Le Samouraï de Jean-Pierre Melville
- 1967 : Diaboliquement vôtre de Julien Duvivier
- 1968 : Tante Zita de Robert Enrico
- 1968 : Les Teenagers (documentaire) de Pierre Roustang
- 1968 : Les Poneyttes de Joël Lemoigne
- 1968 : Le Rapace de José Giovanni
- 1968 : Comment les séduire de Jean-Claude Roy (sous le pseudonyme de Cisco El Rubio).
- 1968 : Adieu l'ami de Jean Herman
- 1968 : Ho ! de Robert Enrico
- 1968 : La Grande Lessive (!) de Jean-Pierre Mocky
- 1969 : Jeff de Jean Herman
- 1969 : Quarante-huit heures d'amour de Cecil Saint-Laurent
- 1969 : Les Étrangers de Jean-Pierre Desagnat
- 1969 : Le Témoin d'Anne Walter et Louis Duchesne
- 1970 : L'Étalon de Jean-Pierre Mocky
- 1970 : Dernier Domicile connu de José Giovanni
- 1970 : Une infinie tendresse de Pierre Jallaud
- 1970 : Pour un sourire de François Dupont-Midy
- 1970 : La Peau de Torpedo de Jean Delannoy
- 1970 : L'Homme orchestre de Serge Korber
- 1970 : Les Novices de Guy Casaril
- 1971 : Morgane et ses nymphes de Bruno Gantillon (sous le pseudonyme de Cisco El Rubio)
- 1971 : Un peu, beaucoup, passionnément... de Robert Enrico
- 1971 : Un aller simple de José Giovanni
- 1971 : Les Lèvres rouges d'Harry Kumel
- 1971 : Les Amis de Gérard Blain
- 1971 : Le Saut de l'ange d'Yves Boisset
- 1971 : Boulevard du rhum de Robert Enrico
- 1971 : Où est passé Tom ? de José Giovanni
- 1972 : La Guerre d'Algérie (documentaire) d'Yves Courrière et Philippe Monnier
- 1972 : Chut ! de Jean-Pierre Mocky
- 1972 : Far from Dallas de Philippe Toledano
- 1972 : Les Caïds de Robert Enrico
- 1972 : La Scoumoune de José Giovanni
- 1973 : Pénélope, folle de son corps d'Alain Magrou
- 1973 : L'Accalmie d'Alain Magrou
- 1973 : R.A.S. d'Yves Boisset
- 1973 : Les Anges de Jean Desvilles
- 1974 : Trauma (de) de Karl Heinz Zeitler (de) (sous le nom de « Douglas Fithian »)
- 1974 : Les Suspects de Michel Wyn
- 1975 : Mais où sont passées les jeunes filles en fleurs de Jean Desvilles
- 1975 : Le Vieux Fusil de Robert Enrico
- 1976 : Les Grands Moyens d'Hubert Cornfield
- 1981 : Minoïe de Jean Jabely et Philippe Landrot
Courts métrages
modifier- 1959 : Prosper le mérou de Jean Foucher-Créteau
- 1961 : Thaumetopoea (documentaire) de Robert Enrico sur la vie des chenilles processionnaires du pin et leur extermination contrôlée
- 1961 : Les grues de chantier (documentaire) de Paul de Roubaix
- 1961 : Il pleut, berger (documentaire) de Henri Lanoë
- 1962 : Montagnes magiques (documentaire) de Robert Enrico
- 1962 : Le Métier des autres (documentaire) de Robert Enrico
- 1962 : Allegro ma troppo de Paul de Roubaix
- 1965 : Le Jongleur de Notre-Dame de Italo Bettiol et Stefano Lonati
- 1966 : Les Chats de Philippe Durand
- 1966 : Elles d'Alain Magrou
- 1967 : Santo-Pietro (documentaire) de Jean-Michel Barjol
- 1967 : Des terrils et des Turcs (documentaire) de Jean-Michel Barjol
- 1967 : Contacts de Dolorès Grassian
- 1968 : La 231 D 435 (documentaire) d'Yves Clara
- 1968 : Les Étrangers (documentaire) de Jean-Michel Barjol
- 1968 : L'Ascenseur de Pierre Lary
- 1969 : Week-end surprise de Georges Dumoulin
- 1969 : Portrait pour demain (documentaire) de Bertrand Hadengue et Pierre Lary
- 1969 : Le Gobbo de François de Roubaix
- 1969 : Emma Zunz d'Alain Magrou
- 1970 : Des poissons et des hommes (documentaire) de Jean Foucher-Créteau
- 1972 : Les Jumelles de Jean Desvilles
- 1973 : Les Demi-jours (documentaire) de Jacques Doillon
- 1973 : Laissés pour compte (documentaire) de Jacques Doillon
- 1974 : Les borgnes sont rois de Michel Leroy et Edmond Séchan
- 1974 : Présentez-moi votre sœur de Jean-Marie Durand
- 1974 : La Couleur de la mer de Gilles Béhat
- 1976 : Comment ça va je m'en fous de François de Roubaix
- 1977 : La Télédiction, un nouveau regard sur la terre (documentaire) de Daniel Absil, Paul de Roubaix et François Dupeyron
- 2012 : Chapeau de Jean-Pierre Mocky
Télévision
modifierSéries télévisées
modifier- 1965 : Les Survivants de Dominique Genée
- 1967 : La vie commence à minuit d'Yvan Jouannet
- 1967 : Rue barrée (26 épisodes) de René Versini
- 1967 : Vers le cosmos (10 épisodes) de Jean-Paul Carrère
- 1968 : Les Secrets de la mer Rouge (4 épisodes) de Pierre Lary.
- 1968 : Les Cinq Dernières Minutes, épisode Tarif de nuit de Guy Séligmann
- 1968-1970 : Les Chevaliers du ciel[9] de François Villiers
- 1968 : Le Paradis terrestre de Réginald Boisvert
- 1969 : Les oiseaux rares (60 épisodes) de Jean Dewever
- 1969 : Pépin la bulle d'Italo Bettiol et Stefano Lonati
- 1969 : Que ferait donc Faber ? (mini-série humoristique en 8 épisodes) de Dolorès Grassian
- 1969 : Sial IV d'Ado Kyrou
- 1970 : Téva opération Gauguin d'Adolphe Sylvain
- 1970 : Les Enquêteurs associés (8 épisodes)
- 1970 : Les Sesterain ou le miroir 2000 (13 épisodes)
- 1973 : Le Provocateur
- 1973 : La mer est grande (6 épisodes) de Philippe Condroyer
- 1973 : Poker d'As (26 épisodes)
- 1974 : À dossiers ouverts de Claude Boissol
- 1974 : Le soleil se lève à l'est de François Villiers — générique interprété par Johnny Hallyday
- 1974 : À vous de jouer Milord (mini-série) de Christian-Jaque
- 1974 : Chapi Chapo
- 1974 : Survol (épisode L’Antarctique)
- 1975 : Les Secrets de la mer Rouge (saison 2) de Pierre Lary
- 1976 : Le Trois de cœur (25 épisodes) de Michel Picard, Alain Périsson, Jean-Pierre Richard et Roger Andrieux (selon les épisodes)
- 1976 : Commissaire Moulin (1er épisode : Ricochets)
- 1978 : Le Clan Beaulieu
- 2009 : Un film sans...
Téléfilms
modifier- 1965 : Théâtre de la jeunesse : La Redevance du fantôme de Robert Enrico
- 1971 : Les bottes de sept lieues de François Martin
- 1974 : Padena ou le soir de ce jour-là d'Alain Magrou
- 1975 : Mort d'un guide de Jacques Ertaud
Autre
modifier- 1973 : Le Manège aux images (génériques de début et de fin : Le Rêve de Samba)
Récompenses
modifierInfluence et hommages
modifier- En 2000, Robbie Williams utilise la bande originale du film Dernier Domicile connu de José Giovanni pour sa chanson Supreme.
- À la fin de 2008, Vincent Delerm lui consacre une chanson, Et François de Roubaix dans le dos, sur son album Quinze Chansons[10].
- En 2012, Benjamin de Roubaix publie un album hommage à son père François de Roubaix, L'Homme des Sables[1] sur lequel il reprend Les Secrets de La Mer Rouge, La Scoumoune, Le Vieux Fusil et Le Saut de l'Ange.
- En 2015, pour les 40 ans de la disparition du compositeur, l'arrangeur Fred Pallem et Le Sacre du tympan lui rendent un hommage appuyé dans un album.
Notes et références
modifier- Franck Ernould, « Article », .
- Ludovic Perrin, « François de Roubaix. Le Samouraï et les Aventuriers », sur Libération, .
- « Biographie de François de Roubaix », sur Universal Music France (consulté le ).
- L'Atelier du Son de François de Roubaix, France Culture, .
- Gilles Loison et Laurent Dubois, François de Roubaix, charmeur d'émotions lire en ligne.
- https://tvlanguedoc.com/francois-de-roubaix-un-musicien-de-talent-mort-trop-jeune/
- « BIO », sur benjamin (consulté le )
- Portrait de Benjamin de Roubaix sur France Inter.
- Ou Les Aventures de Michel Tanguy ou Les Aventures de Tanguy et Laverdure
- Voir sur totoutard.com.
Voir aussi
modifierBibliographie
modifier- Gilles Loison et Laurent Dubois, François de Roubaix : charmeur d'émotions, Éditions chapitre douze, Paris, Bruxelles, , 567 p. (ISBN 978-2-915345-06-3, lire en ligne).
- Daniel Bastié, François de Roubaix, quinze ans de musique pour l'écran, Belgique, Éditions Grand Angle, 2016.
Film documentaire
modifier- François de Roubaix l'aventurier, film de Jean-Yves Guilleux et Alexandre Moix, 2007, 52 min.
Liens externes
modifier
- Site officiel
- Ressources relatives à l'audiovisuel :
- Ressources relatives à la musique :
- Ressources relatives au spectacle :
- Ressources relatives à plusieurs domaines :
- Notice dans un dictionnaire ou une encyclopédie généraliste :