Daniel Toscan du Plantier
Daniel Toscan du Plantier, né le à Chambéry et mort à Berlin le pendant le festival de cinéma de Berlin (La Berlinale), est un producteur de cinéma français et directeur général de Gaumont de 1975 à 1985.
Président Académie des arts et techniques du cinéma | |
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Daniel Henri Dominique Toscan du Plantier |
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Sophie Toscan du Plantier (en) (jusqu'en ) Mélita Toscan du Plantier (d) (de à ) Francesca Comencini Marie-Christine Barrault Isabelle Huppert |
Enfants |
Films notables |
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Biographie
modifierJeunesse et études
modifierNé le 7 avril 1941 à Chambéry en Savoie, Daniel Henri Dominique Toscan du Plantier est le fils de Jacques Toscan du Plantier, industriel (1912-2001), et de Françoise de Ganay (1914-2002). Il est issu par son père d'une ancienne famille bourgeoise originaire du Dauphiné et par sa mère d'une famille de la noblesse française originaire de Bourgogne[1].
Il a pour ancêtre Jacques Toscan du Plantier, notaire à Montmaur au XVIIIe siècle, qui est par ailleurs l'arrière-grand-père, côté maternel, de Pierre Alexis de Ponson du Terrail, l'auteur au XIXe siècle du célèbre roman-feuilleton Rocambole.
Il est diplômé de l'Institut d'études politiques de Paris (section Service public, 1963)[2].
Carrière
modifierUne première carrière réussie dans la publicité
modifierDaniel Toscan du Plantier démarre et réussit très jeune dans le domaine de la publicité[3]. Il y gravit jusqu'en 1974 les différents échelons d'une brillante carrière auprès de Marcel Bleustein-Blanchet, fondateur de Publicis[4] dont il a l'écoute[5] et la protection[6]. Il devient directeur de Régie-Presse, filiale de Publicis. En 1974, il retrace son expérience de publicitaire et son analyse de la publicité dans Donnez-nous notre quotidien.
Producteur et directeur général de Gaumont (1975-1985)
modifierEn 1974, il a trente-quatre ans lorsque Nicolas Seydoux, son ami et condisciple de l'Institut d'études politiques de Paris et héritier de la famille Schlumberger, devient président de Gaumont et lui en confie la direction générale[7]. Ensemble, ils entreprennent alors de transformer la vieille société en fer de lance du cinéma européen[8]. Il restera comme directeur général jusqu'en 1984.
Il est ensuite directeur délégué de Gaumont de 1984 à 1985. Il est également président de l'Académie des arts et techniques du cinéma et président d'Unifrance de 1988 à sa mort et de la Cinémathèque de Toulouse, directeur d'Erato disques et de sa filiale Erato Films de 1985 à sa mort.
C'est grâce à son impulsion que Gaumont va s'implanter en Italie et crée la société de production Opera Films Produzione le . Les « années Gaumont » se terminent en 1985 lorsque Cannon Group rachète le réseau de salles[9].
Prolifique producteur du cinéma français, connu pour sa grande cinéphilie et son enthousiasme[réf. nécessaire], n'hésitant pas à produire des réalisateurs ayant souffert de déconvenues budgétaires[réf. nécessaire] (Maurice Pialat, Robert Bresson), il encourage des projets tels que le film d'opéra ou un cycle de réadaptation de Sacha Guitry[10].
Vie privée
modifierIl épouse d'abord Marie-Christine Barrault dont il a deux enfants, David et Ariane, puis Francesca Comencini dont il a un fils, Carlo. Le , son épouse d’alors, Sophie Bouniol, est assassinée à quelques pas de leur résidence irlandaise de Toormore par Ian Bailey. Il se remarie le à Auch avec Melita Nikolic, avec laquelle il a deux enfants, Tosca et Maxime.
Il a également été le compagnon d'Isabelle Huppert et d'Isabella Rossellini.
Il est le directeur général du Festival international du film de Marrakech durant ses deux premières années, puis est remplacé par sa femme Melita à partir de 2003. Dans ce festival, Marie-Christine Barrault et Isabelle Huppert ont été invitées à présider un jury.
Il meurt d'une crise cardiaque le , près de la Potsdamer Platz, où se tenait la Berlinale 2003. La veille, il avait assisté à une soirée Unifrance et à la projection de La Fleur du mal de Claude Chabrol[11].
Il est enterré dans la 45e division du cimetière du Père-Lachaise, après une cérémonie à l'église de la Madeleine, à Paris.
Filmographie
modifierComme producteur
modifier- 1975 : Cousin, Cousine de Jean-Charles Tacchella
- 1977 : Le Diable probablement de Robert Bresson
- 1979 : Don Giovanni de Joseph Losey
- 1980 : La Cité des femmes de Federico Fellini
- 1981 : La Provinciale de Claude Goretta
- 1982 : Querelle de Rainer Werner Fassbinder
- 1983 : À nos amours de Maurice Pialat
- 1985 : Police de Maurice Pialat
- 1987 : Sous le soleil de Satan de Maurice Pialat
- 1988 : Le Dernier mot (court métrage) de Jean-Luc Godard
- 1989 : Le Cuisinier, le voleur, sa femme et son amant de Peter Greenaway
- 1991 : Van Gogh de Maurice Pialat
- 1993 : L'Écrivain public de Jean-François Amiguet
- 1994 : Grosse Fatigue de Michel Blanc
- 1995 : Madame Butterfly de Frédéric Mitterrand
- 1996 : Désiré de Bernard Murat
- 2000 : Les Savates du bon Dieu de Jean-Claude Brisseau
- 2001 : Tosca de Benoît Jacquot
Comme acteur
modifier- 1977 : Des enfants gâtés de Bertrand Tavernier : député André Chinon-Dujardin
- 1994 : La Cité de la peur d'Alain Berberian : lui-même
- 1995 : Les Cent et Une Nuits de Simon Cinéma d'Agnès Varda : le second orateur
- 1995 : Les Misérables de Claude Lelouch : Comte de Villeneuve
- 1999 : Cinématon #1948 de Gérard Courant : lui-même
Documentaire
modifier- Toscan de Isabelle Partiot-Pieri est un documentaire qui lui est consacré.
Parodie
modifierUn sketch des Inconnus parodie l'homme dans le cadre de l'émission Cinéma, Cinémas. Il est interprété par Didier Bourdon et renommé « Daniel Toscan Séplanté », Henry Chapier devient « Henri Papier » (joué par Bernard Campan).
Ouvrages
modifier- Donnez-nous notre quotidien, Olivier Orban, 1974
- Les enfants d'Al Capone et de Rossellini, Éditions Mazarine, 1986 (ISBN 978-2863740064)
- Bouleversifiant, Éditions du Seuil, 1992 (ISBN 978-2-02-013690-7)
- L'émotion culturelle, Flammarion, 1995 (ISBN 978-2080668714)
- Cinquante ans du festival de Cannes, Ramsay, 1997 (ISBN 978-2841142880)
- L'étrange ballet, No Good Industry, Guide, 2002
Notes et références
modifier- Pierre-Marie Dioudonnat, Le Simi-Nobiliaire-Français, éd. Sedopols, 2012, p. 759
- Marie Scot, Sciences Po, le roman vrai, Sciences Po, les presses, (ISBN 978-2-7246-3915-5)
- Bernard Pascuito, Morts Etranges 2, Archipel, (lire en ligne).
- Jean-Michel Frodon, L'âge moderne du cinéma français, Flammarion, (lire en ligne), p. 522.
- Christophe Donner, Quiconque exerce ce métier stupide mérite tout ce qui lui arrive, Grasset, (lire en ligne).
- Mathias Rubin, Rassam le magnifique, Flammarion, (lire en ligne), p. 231.
- Serge Toubiana, Les fantômes du souvenir, Grasset, (lire en ligne).
- Pierre Grimblat, Recherche jeune homme aimant le cinéma, Grasset, (lire en ligne).
- Jean-Claude Mirabella, Le cinéma italien d'aujourd'hui (1976-2001), Gremese, , 124 p. (ISBN 9788873015574, lire en ligne), p. 23
- « De Tosca à Toscan », sur A Voir A Lire,
- « Daniel Toscan du Plantier, aventurier du cinéma », sur La Croix,
Voir aussi
modifierBibliographie
modifier- (en) Michael Sheridan, Death in December. The story of Sophie Toscan du Plantier, Dublin, O'Brien Press (en), 2004, 256 p. (ISBN 978-0862788933)
- Jean-Marc Le Scouarnec Toscan !, Éditions Séguier, 2017 (ISBN 978-2840497233)
- Ariane Toscan du Plantier, Toscan, papa et moi, Éditions de La Martinière, 2019
Articles connexes
modifier- Prix Daniel-Toscan-du-Plantier, récompense du meilleur producteur français, qui est remis par l'Académie des arts et techniques du cinéma en marge des César
Liens externes
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