Château de Chenonceau

château français situé à Chenonceaux

Le château de Chenonceau est un château de la Loire situé en Touraine, sur la commune de Chenonceaux, dans le département d'Indre-et-Loire en région Centre-Val de Loire.

Château de Chenonceau
Image illustrative de l’article Château de Chenonceau
Vue du château depuis les jardins de Catherine de Médicis.
Architecte Katherine Briçonnet (XVIe siècle)
Philibert Delorme (XVIe siècle)
Jean Bullant (XVIe siècle)
Eugène Lambert (XIXe siècle)
Félix Roguet (XIXe siècle)
Début construction XVe siècle
Propriétaire actuel Famille Menier
Protection Logo monument historique Classé MH (1840, 1962)
Coordonnées 47° 19′ 30″ nord, 1° 04′ 13″ est[1]
Pays Drapeau de la France France
Anciennes provinces de France Touraine
Région Centre-Val de Loire
Département Indre-et-Loire
Commune Chenonceaux
Géolocalisation sur la carte : France
(Voir situation sur carte : France)
Château de Chenonceau
Site web www.chenonceau.com

Chenonceau avec sa célèbre galerie à deux étages qui domine le Cher est l'un des fleurons de l'architecture du Val de Loire. Ses emprunts à l'Italie et ses caractéristiques françaises sont clairement perceptibles.

Chenonceau est construit, aménagé et transformé par des femmes très différentes de par leur tempérament. Il est édifié par Katherine Briçonnet en 1513, enrichi dès 1547 par Diane de Poitiers, qui le reçoit en cadeau d'Henri II, et agrandi sous Catherine de Médicis. Il devient un lieu de recueillement avec « la reine blanche », Louise de Lorraine, puis il est sauvegardé par Louise Dupin au cours de la Révolution française et enfin, métamorphosé par Madame Pelouze.

En référence au grand nombre de personnalités féminines qui en ont eu la charge, il est surnommé « le château des Dames ».

Le domaine privé de Chenonceau appartient à la famille Menier depuis 1913 et est ouvert à la visite.

Le château est classé au titre des monuments historiques depuis son inscription sur la liste de 1840 et le parc par arrêté en date du . L'édifice et son environnement sont intégrés à la région du Val de Loire, classé au patrimoine mondial de l'UNESCO, depuis le .

Histoire

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Le château de Chenonceau, sur le Cher en Touraine (région Centre, France). Ce château de la Loire fut bâti par Thomas Bohier et son épouse Katherine Briçonnet, mais c’est à Catherine de Médicis que l’on doit les galeries sur la rivière.

Famille Marques

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Les origines du château

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Le premier château édifié à Chenonceau remonte au XIIIe siècle, ainsi qu'un moulin fortifié datant de 1230, date à laquelle la seigneurie de Chenonceau est aux mains de la famille Marques, originaire d'Auvergne ou de la Marche[2]. Le pont n'existe pas encore, il ne sera construit que bien plus tard. Ainsi, la fonction stratégique du premier château ne réside pas dans un quelconque contrôle du passage d'une rive à l'autre, mais davantage dans une gestion du trafic fluvial sur le Cher, entre la Sologne et le Berry d'un côté, et la Touraine et l'Anjou de l'autre.

Le Cher est alors largement utilisé dans le transport de bois, de matériaux de construction, de sel, de vin, et de fourrage[3]. Le château subit les dévastations de la guerre de Cent Ans, époque durant laquelle Jean Marques se dresse contre le dauphin Louis de Guyenne, chef du conseil du Roi, et livre Chenonceau aux troupes anglaises. Chenonceau est repris par les Français en 1411, grâce à la victoire de Boucicaut dans les prés du Vintin. Le château est alors brûlé et rasé, ainsi que celui des Houdes et le petit Château-Gaillard situé dans le bois de Grateloup à Saint-Georges-sur-Cher, eux aussi propriété de la famille Marques.

Plus tard, Jean II Marques sollicite Charles VII dans le but de reconstruire un château sur le domaine. L’autorisation lui est donnée par lettres patentes en 1432. Le château est alors reconstruit à un autre emplacement, et présente une architecture nouvelle : appuyé au Cher, il délimite un espace presque carré (de 50 × 55 m), terrassé et maçonné, entouré sur trois côtés de fossés d'eaux vives, le Cher fermant le quatrième en isolant le bâtiment[3]. Il est cantonné aux angles de quatre tours rondes, les bases baignant dans les douves, munies de courtines, entre lesquelles se dressent les corps de logis, interrompus par les fortifications de la porte d’entrée. De ce château féodal ne subsiste de nos jours que la tour sud-ouest, connue sous le nom de « tour des Marques ». Derrière le château, sur les rives du Cher, est bâti un moulin sur deux piles de pierre.

Thomas Bohier et Katherine Briçonnet

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Acquisition du domaine

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Restitution de la façade sud sur le Cher, du château de Thomas Bohier. Dessin de Félix Roguet.
 
Plan du logis par Jacques Androuet du Cerceau.

L’un des successeurs de Jean II, Pierre Marques, épouse Martine Bérart, fille d'un trésorier de France et maître d’hôtel de Louis XI. Une mauvaise gestion du domaine entraîne la famille dans de graves difficultés financières, qui conduisent à la saisie du fief le . Thomas Bohier, bourgeois de Tours récemment anobli, s'en porte acquéreur[3] pour 7 374 livres tournois. Les Marques se retirent ainsi au manoir du Couldray, à Saint-Martin-le-Beau. Thomas Bohier accorde à Pierre Marques et à sa femme la faculté de réméré jusqu'au pour 12 550 livres[4]. Mais Pierre Marques ne pouvait s'acquitter du premier loyer. Le , Guillaume Marques, frère de Pierre, revendique le domaine en invoquant la clause de retrait lignager, et engage des procédures en vue de le récupérer.

À son décès, sa fille Catherine Marques reprend le flambeau, et obtient en partie satisfaction, forçant Thomas Bohier à loger au château des Houdes, où il avait fait construire un logis. Catherine épouse François Fumée (le fils d’Adam Fumée), seigneur des Fourneaux. Elle engage de nouvelles procédures en vue d’acquérir également les Houdes, afin que l’ensemble des anciennes terres de la famille lui revienne.

Bataille judiciaire

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Au terme d'une difficile bataille judiciaire, le voit la confiscation de la seigneurie de Chenonceau et son adjudication au bailliage de Tours. Catherine et François sont contraints de déménager au manoir des Fourneaux. Thomas Bohier peut ainsi librement prendre possession du domaine le , dont le dernier versement se porte à hauteur de 15 641 livres. Le , à Blois, il rend hommage à Louis XII, représenté pour l’occasion par l’évêque de Paris Étienne Poncher[3].

Bohier est un homme d'État influent et un financier habile. Notaire et secrétaire du roi en 1491, chambellan de Charles VIII, maître des comptes à Paris, il devient général des finances en Normandie. Il épouse Katherine Briçonnet, elle aussi issue d’une riche famille provinciale qui s’est enrichie en gravissant peu à peu les échelons menant aux charges les plus importantes de l'État. Thomas Bohier sert également dans l’administration de Louis XII et de François Ier. Il avait pour devise : « S'il vient à point m'en souviendra ».

Les six fiefs ainsi acquis par Thomas Bohier sont érigés en châtellenie, dépendante de la baronnie d’Amboise, couvrant près de 1 680 ha, sur une dizaine de paroisses, en [3]. Il rend hommage le à Reims, au jeune François Ier tout juste sacré.

Construction du château Renaissance

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Thomas Bohier et sa femme Katherine Briçonnet vont entreprendre de nombreux travaux, amorçant la transformation du domaine, et sa mue vers ce que nous observons aujourd’hui. Il rase l’ancien château des Marques. La plate-forme d’origine est gardée mais ne devient qu’une esplanade d’accès au nouveau château. Ce nouveau logis est édifié sur les piles de l’ancien moulin. Des anciens bâtiments, ne restent que la tour des Marques et le puits attenant. Les travaux durent de 1513 à 1521, et sont surtout dirigés par Katherine Briçonnet, pendant les longues absences de son mari.

Thomas Bohier meurt dans l'année 1524 en Italie. Sa veuve disparaît deux ans après, le . Un contrôle des comptes publics met en évidence des détournements de fonds de Thomas Bohier. François Ier impose alors une forte amende à ses héritiers. Le roi réclame près de 190 000 livres au fils de Thomas, Antoine II Bohier. Le à Abbeville, il cède au roi les domaines de Chenonceau et des Houdes pour 90 000 livres, la vicomté d'Orbes pour 10 000 livres, les greffes de Senlis et de Meaux pour 9 000 livres. Il s'engage à verser en numéraire 41 000 livres, soit un montant total de 150 000 livres. François Ier fait don de la différence à Antoine Bohier, en reconnaissance des services rendus à la monarchie par sa famille. Ainsi, Chenonceau, propriété de la Couronne, devient résidence royale.

François Ier

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Propriété royale

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Le document de transmission en 1535 est paraphé au nom du roi par Anne de Montmorency, duc, pair de France, maréchal, Grand maître et premier baron de France. Philibert Babou de la Bourdaisière, surintendant des finances, maire de la ville de Tours, prend possession pour le roi du château de Chenonceau et en devient l'intendant. Du fait de sa situation précaire et dans l'incertitude du devenir de Chenonceau, Antoine Bohier n'a réalisé aucun entretien de son patrimoine et encore moins les réparations indispensables.

François Ier se trouve en possession d'une propriété à l'abandon. Contre toute attente, le roi n'entreprend pas de rénovation, ni construction ou décoration de Chenonceau. Son empressement à se rendre acquéreur du château n'est suivi du moindre effet. L'attention du souverain se porte sur Chambord, Fontainebleau ou Villers-Cotterêts et jusqu'à la fin de son règne, Chenonceau reste dans le même état. François Ier et la Cour, revenant d'Aigues-Mortes après la signature de la trêve de Nice avec Charles Quint, séjournent à Chenonceau au mois d'. Une partie de chasse au printemps 1545 amène le monarque à Chenonceau, où le gibier abonde dans les forêts avoisinantes. Les déplacements, comme le veut l'usage, sont effectués avec une longue suite de chariots transportant meubles, vaisselle, linges et tapisseries. Le château avait perdu beaucoup de son mobilier et bien loin était la prospérité du temps de Thomas Bohier.

Diane de Poitiers

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Don du roi Henri II

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Dessin de Chenonceau après la construction du pont en 1559 et avant celle des galeries en 1576. À gauche, le petit châtelet qui abrite un pont-levis pour accéder aux jardins de la rive gauche du Cher.
 
Château de Chenonceau vers 1570
par Jacques Androuet du Cerceau.
Gravure de cuivre, British Museum, Londres.

François Ier meurt d'une septicémie à Rambouillet, le . Moins de trois mois après, son fils Henri II offre Chenonceau à sa favorite Diane de Poitiers[5], duchesse de Valentinois et jeune veuve du vieux maréchal de Brézé. Cette donation est confirmée par lettres patentes à Saint-Germain-en-Laye, au mois de . Diane de Poitiers fait aménager sur la rive droite du Cher le jardin qui porte son nom. Au printemps 1551, cet espace de deux hectares est protégé des inondations par une levée de terre. Le terrain est entouré de fossés, renforcé avec des murs en pierres, eux-mêmes soutenus par des contreforts en maçonnerie. Les déblais versés à l'intérieur permettent l'élévation de terrasses et la réalisation d'un parterre. Ce chantier monopolise une main d'œuvre considérable. Au début de 1552, la duchesse de Valentinois fait appel aux grands seigneurs et possesseurs des jardins de la Touraine pour les plantations, comme Jean Babou de la Bourdaisière[note 1], Jean Paul de Selve ou son cousin Simon de Maillé-Brézé, qui délèguent leurs jardiniers.

La construction du pont

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La même année, Diane de Poitiers reçoit dans son nouveau domaine le roi Henri II, Catherine de Médicis et toute la Cour. Elle confie à l'architecte Philibert Delorme, alors dans toute la faveur royale, le soin de construire un pont reliant le château à la rive gauche afin d'y créer de nouveaux jardins et d'accéder à de plus grandes chasses. Ce pont fait partie des plans originels des Bohier. Les travaux commencent au printemps 1556 et après bien des vicissitudes, s'achèvent avant la fin de l'année 1559 pour un coût estimé à plus de 9 000 livres[6]. Mais le roi ne pourra pas inaugurer cet ouvrage, il est mortellement blessé à Paris lors d'un tournoi le , par le capitaine de sa garde écossaise, Gabriel Ier de Montgommery.

Catherine de Médicis

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Restitution du château à la Couronne

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Le plan du château retenu par Catherine de Médicis, mais qui ne verra jamais le jour.

À la disparition d'Henri II, survenue le , Catherine de Médicis contraint sa rivale Diane de Poitiers à restituer Chenonceau à la Couronne et à accepter en échange le château de Chaumont-sur-Loire, dominant la Loire, entre Blois et Amboise. L'acte de transfert est scellé à Blois dès la fin de l'année 1559 et confirmé au château de Chinon, le . Au mois de , la conjuration d'Amboise est réprimée dans le sang. Reine-mère après l'accession au trône de son fils aîné, François II, Catherine de Médicis juge favorable le moment de divertir la Cour pour oublier, un temps, l'horreur des massacres. Une fête est donc donnée en l'honneur du jeune roi et de son épouse Marie Ire d'Écosse, née Marie Stuart, à Chenonceau. Le grand ordonnateur de ces réjouissances est Francesco Primaticcio, dit Le Primatice, qui succède dans la charge de surintendant des bâtiments royaux à Philibert Delorme, disgracié deux jours après la mort d'Henri II. Le , le cortège royal arrive à Chenonceau et après des festivités mémorables, prolonge son séjour jusqu'au . François II, les reines et la Cour se rendent ensuite à l'abbaye de Marmoutier, avant de revenir quelques jours à Chenonceau et rejoindre le château d'Amboise. François II meurt à Orléans le , à l'âge de seize ans après seulement dix-sept mois de règne. Le , le Conseil privé nomme Catherine de Médicis, « gouvernante de France ». Charles IX, dix ans, succède à son frère. Commencent alors pour le royaume, en 1562, les guerres de religion.

Premiers aménagements

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Catherine décide l'embellissement de sa résidence des bords du Cher. L'aménagement du parc de Francueil débute en 1561. Le parterre de Diane est modifié et Catherine de Médicis crée son propre jardin, en aval de la terrasse des Marques. La fontaine du Rocher voit le jour ainsi que le « jardin vert ». Les travaux de ses jardins achevés, la reine-mère organise les secondes fêtes somptueuses à Chenonceau pour son second fils, le roi Charles IX, le . Une manière également de parachever la trêve dans la lutte des partis, la paix d'Amboise est signée le , en invitant le prince de Condé, chef des protestants. Sont présents également, le frère du roi duc d'Orléans et futur Henri III, sa sœur Marguerite, plus connue sous le nom de reine Margot, Henri de Navarre, qui deviendra Henri IV, enfin Henri de Guise, dit « le Balafré ». Pour parvenir à ses fins face à ses adversaires politiques, Catherine de Médicis utilise les charmes des demoiselles de l'aristocratie appartenant à sa maison. Elles jouent pour l'occasion les rôles de nymphes auprès de la noblesse rassemblée. Les célébrations sont clôturées le et la Cour quitte Chenonceau pour Chambord. Charles IX meurt le au château de Vincennes et lui succède son frère Henri III. Le nouveau roi de France épouse le Louise de Lorraine.

Construction des galeries

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Le pont-levis.

La reine Catherine de Médicis prévoit un grand projet pour Chenonceau, digne de rivaliser avec les plus beaux palais. Elle fait appel à son architecte Jean Bullant et pour la mise en œuvre, au maître maçon Denis Courtin. Les travaux commencent en 1576, modérément à l'est par un bâtiment sur deux étages avec un comble, élevé entre la librairie et la chapelle et assis sur une nouvelle voûte. Cette construction condamne les fenêtres éclairant la salle des Gardes et la chambre située au-dessus. Afin d'assurer la luminosité, la transformation de la façade principale s'avère nécessaire. Des baies sont percées au nord, doublant les ouvertures primitives. En décoration, des cariatides sont placées entre les fenêtres du rez-de-chaussée et celles du premier étage. Catherine fait édifier sur le pont de Diane deux galeries superposées, formant un espace de réception unique au monde, et donnant au château son aspect actuel. De la même hauteur que le château des Bohier, ce nouvel édifice a une longueur de soixante mètres pour une largeur de six mètres et comporte dix-huit fenêtres dans sa totalité.

Alors que le domaine est en chantier, Catherine de Médicis reçoit à Chenonceau, le , ses fils Henri III et François, duc d'Anjou. Ce dernier vient de triompher des huguenots à La Charité-sur-Loire, secondé par les ducs de Guise, d'Aumale et de Nevers. La troisième fête royale marque les esprits par ses banquets, dont la note s'élève à 100 000 livres, ce qui n'arrange en rien les finances du royaume. Le luxe et la débauche se côtoient : le roi et ses « mignons », ainsi que le duc d'Anjou accompagné de ses favoris, sont habillés en femmes. L'escadron volant de la reine-mère, assure le service des tables et les dames de compagnie se présentent devant leurs convives, à demi nues. Ces fêtes se déroulent dans une France ravagée depuis quinze ans par les guerres civiles sur fond de disettes et les caisses de l'État sont désespérément vides.

Fin du grand projet royal

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Catherine de Médicis a dilapidé sa fortune personnelle, et ses ressources considérables ne suffisent plus à s'acquitter de ses dépenses en constructions, fêtes, mobiliers et œuvres d'art. La reine-mère est contrainte d'emprunter à des taux usuraires. Malgré le cumul des emprunts, les travaux se poursuivent à Chenonceau. Mais pour une raison inconnue, les agrandissements sur la rive gauche du Cher sont interrompus. Des pierres d'attente, visibles encore aujourd'hui, ne recevront pas le pavillon envisagé. Le chantier de Chenonceau continue dès lors sur la rive droite, par l'élévation du bâtiment des Dômes et la Chancellerie de 1580 à 1585. La réception des constructions a lieu le et l'ambitieux projet de Catherine de Médicis prend fin ce jour-là[7]. Une épidémie de peste vient s'ajouter aux malheurs de la population en 1584 et plusieurs demoiselles de la suite des reines à Chenonceau ne sont pas épargnées. Deux d'entre elles vont succomber à la maladie. Le , Catherine de Médicis meurt au château de Blois et le suivant, le roi Henri III est assassiné à Saint-Cloud, par le moine Jacques Clément. Henri de Navarre, duc de Vendôme, devient roi de France sous le nom d'Henri IV.

Catherine de Médicis. À gauche, le tableau orne la cheminée monumentale de la chambre de Diane de Poitiers. À droite, Chenonceau accueille les enfants de la reine-mère, dont la célèbre Marguerite de France, surnommée la reine Margot.

Louise de Lorraine

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La reine Louise de Lorraine.

Louise de Lorraine reçoit Chenonceau en héritage à la mort de son époux, le roi Henri III. Elle ne se remet pas de la disparition brutale de son mari assassiné en 1589 et fait de Chenonceau un lieu de recueillement. Louise de Lorraine revêt la couleur du deuil royal et devient la « Dame blanche de Chenonceau ». Une autre couleur enveloppe le château, celle du noir. Chenonceau se couvre de motifs funèbres, à la mesure du chagrin de la reine. Elle prend possession des appartements à l'est, construits par Catherine de Médicis, entre la chapelle et la librairie. Sa chambre et un oratoire, au second étage du château, sont peints en noir avec une décoration lugubre, faite de larmes et d'ossements. Cet environnement funèbre reste en place pendant plus d'un siècle. Louise de Lorraine projette l'installation en France de la communauté des Capucines, établie à Milan en Italie. Malheureusement, les circonstances n'ont pas permis de faire aboutir les démarches dans les temps. Elle ordonne par testament le legs de 20 000 écus aux Capucines, afin de créer un couvent à Bourges où elle souhaitait sa sépulture[8]. Ce vœu ne sera pas exaucé dans son intégralité.

La préoccupation d'Henri IV était de reconquérir son royaume et il renonce avec son épouse Marguerite de Valois à la succession de Catherine de Médicis. Or, celle-ci laisse à son décès, en 1589, des dettes exorbitantes qui s'élèvent à 800 000 écus. Les créanciers n'ont pas d'autre choix que de recourir à la Justice. Le , la Chambre du Parlement décide l'affectation des biens hérités de Catherine de Médicis au paiement des créances. La reine Louise est poursuivie comme détentrice du domaine de Chenonceau, qui est saisi et mis en vente. Le , Louise de Lorraine est condamnée à s'acquitter sans délai du « principal, des arrérages avec les dépens, dommages et intérêts ».

Cette mise en demeure permet à la favorite d'Henri IV, Gabrielle d'Estrées, d'intervenir. La descendante de la famille Babou de La Bourdaisière convoitait Chenonceau. Ainsi, l'Histoire se répète avec la maîtresse d'un roi qui rêve de posséder ce joyau du Val de Loire. Gabrielle d'Estrées, duchesse de Beaufort, passe un accord avec les financiers poursuivants. Le , leur représentant, Hélie du Tillet, cède les droits hypothécaires pour 22 000 écus à la favorite et il s'engage à lui faire adjuger la châtellenie pour cette somme.

Louise de Lorraine est dans l'impossibilité de régler les fonds demandés, dont le montant total est de 37 600 écus et les arriérés de plusieurs années. Menacée d'expulsion, elle est sauvée par une visite royale au mois de , celle d'Henri IV, accompagné de Gabrielle d'Estrées. Cette visite est politique. Le roi veut la soumission du dernier chef des ligueurs, le duc de Mercœur Philippe-Emmanuel de Lorraine et frère de Louise. Celle-ci a pour mission de transmettre les conditions du souverain. La réconciliation est scellée par l'allégeance de Philippe-Emmanuel, privé du soutien des Espagnols, à Angers le et en gage d'union, sa fille Françoise de Lorraine est promise en mariage à César de Vendôme, fils d'Henri IV et de Gabrielle d'Estrées.

En , le roi, la belle Gabrielle et les Mercœur se rendent à Chenonceau. Gabrielle d'Estrées abandonne ses droits conclus avec les créanciers en 1597, au profit de Louise de Lorraine, en remerciement de son intervention. Louise négocie avec Hélie du Tillet le rachat du domaine aux mêmes conditions octroyées à la duchesse de Beaufort. Cependant, la reine douairière doit faire appel à son frère Philippe-Emmanuel pour payer l'acquisition. Le , elle fait donation de Chenonceau à sa nièce Françoise et au duc de Vendôme, en conservant toutefois l'usufruit jusqu'à sa mort. L'acte est ratifié par le roi au mois de de l'année suivante. Louise de Lorraine disparaît le à Moulins et Chenonceau devient la propriété de César de Vendôme et son épouse, Françoise de Lorraine.

La duchesse Marie de Mercœur

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Au décès de Louise de Lorraine, le roi Henri IV, au nom de son fils naturel et mineur, César de Vendôme, fait prendre possession de Chenonceau et de ses terres par César Forget, son conseiller et trésorier général de France en la généralité de Touraine, le [9]. Le frère de la reine Louise, Philippe-Emmanuel de Lorraine, meurt le . Un conseil de famille se réunit à Paris le et la tutelle de sa fille Françoise de Lorraine est confiée à sa mère, Marie de Luxembourg (1562-1623), duchesse de Mercœur. Cette dernière est confrontée aux huissiers, qui refusent de ratifier la transaction avalisée successivement par Hélie du Tillet, Gabrielle d'Estrées et enfin, Louise de Lorraine. Des créanciers refusent en effet d'admettre la valeur de l'acte de donation signée par la main même d'Henri IV. Ces prêteurs continuent de percevoir les revenus du domaine et demandent sa mise en vente par adjudication. Ce droit est accordé par une décision du Parlement en leur faveur. La duchesse de Mercœur est contrainte de se soumettre à leurs revendications. Les conséquences sont lourdes. Marie de Luxembourg doit admettre la nullité de la propriété de sa fille et de son futur gendre[10]. Elle propose une nouvelle transaction, qui est acceptée. Le {{|21 novembre 1602}}, la duchesse de Mercœur s'engage à investir aux enchères une somme à hauteur de 96 300 livres tournois et céder les meubles de Catherine de Médicis, restés au château. En échange, elle obtient que Chenonceau lui soit adjugé sans frais avec une jouissance immédiate, sans attendre l'adjudication. Marie de Luxembourg doit faire preuve de patience, tant les formalités judiciaires sont longues et compliquées. Le , soit quatre années plus tard, la duchesse de Mercœur après avoir enchéri la somme requise, devient la nouvelle propriétaire de Chenonceau[9],[10].

 
Le roi Louis XIII visite par deux fois le château de Chenonceau.

Au cours des procédures judiciaires, le château de Chenonceau et ses dépendances ont souffert du manque d'entretien. À tel point que les créanciers, plus soucieux de la conservation de leur gage, en appellent une seconde fois au Parlement pour statuer sur l'état du domaine. Cette requête acceptée, des experts sont nommés et les devis sont établis. Dès 1603, Marie de Luxembourg fait réparer les toitures du château, les bassins sont restaurés et les bâtiments agricoles sont réparés. Le plus discutable de ses bienfaits est le sort réservé à une partie du parc, qui est défrichée et mise en culture. La duchesse de Mercœur réside peu à Chenonceau et ses séjours sont de brève durée. Le mariage de César de Vendôme avec Françoise de Lorraine est célébré à Fontainebleau, le . Cette alliance ne fait qu'accroitre l'influence de Marie de Luxembourg à la Cour de France. Mais l'assassinat du roi Henri IV par François Ravaillac le , remet en cause cette position privilégiée. Le prince de Condé projette de former une ligue entre les « Grands » de la noblesse pour restreindre et surveiller le pouvoir de la régente, Marie de Médicis. Sans compter l'ambition des favoris de la reine, le marquis d'Ancre Concino Concini et son épouse Léonora Dori, dite La Galigaï[11]. Ces luttes pour le pouvoir ont des conséquences sur le devenir de Marie de Luxembourg. En effet, César de Vendôme est entré dans l'opposition à la suite d'Henri II de Bourbon-Condé et se rallie aux princes coalisés. Les intrigues de son gendre obligent la duchesse de Mercœur, compromise par cette proche parenté, de s'éloigner de la Cour et d'opter pour une retraite prudente à Chenonceau en 1611.

Marie de Luxembourg passe les douze dernières années de sa vie dans cette ancienne demeure royale. Les réparations commencées en 1603 sont poursuivies, tant sur la couverture du château que les arches du pont, les levées ou la création de cabinets de verdure, de potager, de verger et l'aménagement du parc par la plantation d'arbres. La chapelle Saint-Thomas construite sous Catherine Bohier est également restaurée. La duchesse de Mercœur dispose des appartements de Louise de Lorraine et conserve son décor funèbre. Son époux Philippe-Emmanuel de Lorraine était chargé de construire un couvent des Capucines suivant les volontés de sa sœur, la reine Louise. Devenue veuve le , Marie de Luxembourg doit s'acquitter de cette tâche par lettres patentes d'Henri IV le suivant. Initialement prévue à Bourges, l'édification du cloître se fera à Paris. Dans les mêmes temps, elle fait venir une petite communauté de douze Capucines pour les établir dans un nouveau monastère à Tours, afin de réaliser un autre vœu pieux de la reine Louise de Lorraine. Mais c'est sans compter l'opposition de la ville de Tours. Dans l'attente d'un accord dont la concrétisation prendra vingt ans, les Capucines se logent à Chenonceau. Marie de Luxembourg leur aménage un couvent dans les combles du second étage, séparé du reste de l'habitation par un pont-levis. La partie nord-est du château leur est réservée avec une salle capitulaire, un réfectoire, des dortoirs et un oratoire installé au-dessus de la voûte de la chapelle[9].

Une réconciliation temporaire entre le jeune roi Louis XIII avec son demi-frère César de Vendôme, en 1615, permet enfin une visite royale à Chenonceau. La duchesse de Mercœur reçoit le monarque et sa cour le 25 août 1615. Le cortège se rendait à Bordeaux pour célébrer le mariage de Louis XIII avec l'Infante d'Espagne. Feux d'artifice sur le Cher, chasses et fêtes, agrémentent le séjour du roi à Chenonceau, jusqu'au 30 août 1615. Louis XIII effectue une autre visite fort brève le 9 août 1619 en compagnie de la reine, Anne d'Autriche, au cours de leur voyage à Amboise[11]. Marie de Luxembourg n'a pas l'ambition d'étendre sa propriété foncière par de nouvelles acquisitions mais elle reçoit en héritage de sa mère, Marie de Beaucaire, le domaine de Civray en 1613. Cette seigneurie accroit considérablement le domaine de Chenonceau. La duchesse de Mercœur se trouvait dans son autre propriété, le château d'Anet, lorsqu'elle rend son dernier soupir le . Ce même lieu où était morte, en 1566, une autre châtelaine de Chenonceau, Diane de Poitiers. La destinée a de ces curieuses coïncidences. Marie de Luxembourg est inhumée dans la chapelle du couvent des Capucines à Paris, où repose également Louise de Lorraine depuis le . Par héritage, la propriété de Chenonceau revient pour la seconde fois à Françoise de Lorraine et César de Vendôme[9],[11].

La maison de Vendôme et de Condé

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Ainsi, au lendemain des fastes royaux de la Renaissance, Chenonceau retourne dans le domaine privé au fil de successions multiples et de mutations diverses. Avec César de Vendôme (1594-1665), le château de Chenonceau entre en léthargie. Le duc préfère celui d'Anet, hérité en même temps que celui du Val de Loire. Anet est plus proche de Paris et propice aux conspirations. De son côté, Chenonceau peut le cas échéant servir de retraite ou d'exil. Un an après la disparition de sa belle-mère, César de Vendôme prend donc possession de son domaine tourangeau au mois de . César veille à l'entretien du château, que ce soit les toitures ou les parcs.

 
Portrait de César de Vendôme.

César de Vendôme offre au jeune roi, son neveu Louis XIV, une hospitalité mémorable[12], le . Chenonceau est de nouveau le cadre d'une fête somptueuse et César de Vendôme accueille également la reine mère, alors régente, ainsi que Mazarin. Louis XIV est le dernier souverain de l'Ancien Régime à se rendre à Chenonceau. La réconciliation entre les Vendôme et la famille royale est scellée par le mariage du fils aîné Louis de Vendôme, duc de Mercœur, avec Laure-Victoire Mancini, nièce aînée du cardinal. Après la visite royale, César de Vendôme cède la propriété de Chenonceau à Louis. Trois enfants sont nés de son union avec Laure : Louis-Joseph le , Philippe le , et un troisième fils, Jules-César (1657-1660), qui entraîne la mort en couches de Laure Mancini le , à l'âge de 21 ans. Inconsolable après la disparition de son épouse, le duc de Mercœur rentre dans les ordres et devient cardinal en 1667. Il meurt à Aix-en-Provence, le . Son fils aîné et héritier, Louis-Joseph de Vendôme, laisse l'usufruit en viager du domaine en 1696, à François d'Illiers, chevalier d'Aulnay. Louis XIV donne à Louis-Joseph de Vendôme un portrait d'apparat peint en 1697, en reconnaissance de l'envoi de statues au parc du château de Versailles[13]. Ce tableau sera malheureusement brûlé sous la Révolution en 1793. Louis-Joseph épouse le à Sceaux, Mademoiselle d'Enghien, Marie-Anne de Bourbon (1678-1718), petite-fille du grand Condé, mais il meurt au cours d'une campagne militaire le en Espagne. Son épouse meurt peu de temps après, le à Paris. Sans postérité, le château revient à la mère de cette dernière, la princesse douairière de Condé et veuve d'Henri III de Bourbon-Condé, Anne de Bavière, qui vend Chenonceau pour 300 000 livres le à son petit-fils, le duc Louis-Henri de Bourbon, prince de Condé, premier ministre de Louis XV de 1723 à 1726 et propriétaire du château de Chantilly.

Le duc se rend une seule fois à Chenonceau et décide de ne pas conserver le domaine. En effet, Louis-Henri de Bourbon, malgré son immense fortune, contracte de nombreuses dettes et ambitionne tout de même d'acquérir la moitié du duché de Guise en 1732. Une autre raison déterminante dans la décision du duc est celui du coût d'entretien des bâtiments, dont de récents travaux se sont élevés à 32 000 livres, compensés par la vente d'une coupe des arbres du parc pour un montant de 35 000 livres. Le , Louis-Henri de Bourbon-Condé vend Chenonceau au fermier général Claude Dupin pour la somme de 130 000 livres, soit 170 000 livres de moins que la précédente cession. Cette vente sort Chenonceau du cercle des princes de sang et le fait venir dans les mains d'un financier, ce qui revient à renouer avec les débuts de son histoire[14].

Claude et Louise Dupin

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Un financier à Chenonceau

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Portrait de Madame Louise Dupin d'après Jean-Marc Nattier, qui orne actuellement le salon Louis XIV du château de Chenonceau.
 
Marie Anne Armande Carton-Dancourt, dite Manon Dancourt (1684-1740), la mère de Louise Dupin vers 1720. Elle est représentée en Diane chasseresse. Peinture anonyme, collection privée. Ancienne collection du château de Passy et du château de Chenonceau.
 
Montesquieu, en conflit avec Claude Dupin, demande à Madame de Pompadour d'intervenir en sa faveur. La marquise, qui, par ailleurs, va acquérir à 55 km de Chenonceau le château de Menars en 1760. Tableau de Maurice Quentin de La Tour.

Claude Dupin, né à Châteauroux le , riche fermier général[note 2], propriétaire du prestigieux hôtel Lambert à Paris depuis 1732, en se rendant acquéreur de Chenonceau, accède à une situation plus que confortable et privilégiée. C'est aussi le protégé du puissant banquier Samuel Bernard. Claude Dupin, veuf de Marie Jeanne Bouilhat de Laleuf[note 3], épouse en secondes noces une de ses filles naturelles, célèbre pour son esprit et sa beauté : Louise Guillaume de Fontaine. La mère de Louise est l'ancienne comédienne Marie Anne Armande Carton-Dancourt, dite Manon Dancourt[15].

Un salon littéraire au siècle des Lumières

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Louise de Fontaine est née à Paris le et elle n'avait que seize ans lors de son mariage, le . Louise Dupin tient un salon et reçoit notamment Voltaire, Fontenelle, Marivaux, Montesquieu, Buffon et Rousseau. Jean-Jacques Rousseau, secrétaire particulier de Monsieur et Madame Dupin, raconte dans ses Confessions :

« En 1747, nous allâmes passer l'automne en Touraine, au château de Chenonceau, maison royale sur le Cher. L'on s'amusa beaucoup en ce lieu, on y faisait bonne chère ; j'y devins gras comme un moine. On y faisait beaucoup de musique. J'y composai plusieurs trios à chanter. On y jouait la comédie. J'y composai une pièce en vers intitulée l’Allée de Sylvie du nom d'une allée du parc qui bordait le Cher. »

Claude Dupin est l'auteur de l'ouvrage Réflexions sur l'esprit des lois, en 1749, qui réfute les arguments développés par Montesquieu dans son livre De l'esprit des lois, publié en 1748. Claude Dupin, avec l'aide de son épouse Louise, défend les financiers attaqués par Montesquieu, tout en prenant soin de ne pas nommer le philosophe et observant pour lui-même l'anonymat, en homme prudent et avisé. En effet, Montesquieu bénéficie d'une haute protection, celle de Madame de Pompadour. La favorite du roi Louis XV, ne s'est-elle pas fait représenter dans le tableau de Maurice Quentin de La Tour avec, placé sur une table, l'ouvrage De l'esprit des lois ?

La réaction de Montesquieu ne s'est pas fait attendre et il demande à la marquise de Pompadour d'intervenir en sa faveur[16],[17]. Grâce à son aide, Montesquieu obtient la suppression de l'édition de Claude Dupin[18],[19]. Mais le livre de Montesquieu est mis à l'Index en 1751 et le Pape en interdit la lecture.

Travaux et acquisitions

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Lors de sa prise de possession du domaine, le couple Dupin demande une évaluation des travaux à entreprendre au vu de la nécessité des réparations. Le montant estimé est de l'ordre de 70 000 livres. À l'intérieur du château, les appartements de la reine Louise de Lorraine qui donnent sur la façade Est sont refaits et perdent leur décoration funèbre. De même, le couvent des Capucines est réaménagé et le pont-levis séparant le monastère de l'habitation disparaît. La galerie du premier étage est distribuée en chambres desservies par un long couloir qui mène, à son extrémité, à une petite salle de théâtre. La chapelle conserve sa décoration. L'achat d'un nouveau mobilier vient compléter celui appartenant à l'ancien locataire, le chevalier d'Aulnay. Le fermier général s'était rendu acquéreur de cette précieuse collection lors de son accession à la propriété de Chenonceau. La bibliothèque s'accroît de nombreux ouvrages, dont certains fort rares. À l'extérieur, le bâtiment des Dômes perd sa toiture d'origine, en très mauvais état, au profit d'une couverture ordinaire. Les canalisations qui alimentent les bassins ont été détruites sous les Vendôme, ce qui amène Dupin à supprimer la fontaine du Rocher ainsi que celles du parterre de Diane et du Jardin Vert. Les jardins laissés en friche sont débroussaillés, des ormeaux sont plantés le long de la grande avenue et les vignobles sont reconstitués. Enfin, les digues sont consolidées et les douves nettoyées.

Dupin, propriétaire avisé, augmente son foncier par de récentes acquisitions : l'ensemble de la paroisse de Civray et des seigneuries à l'orée de la forêt d'Amboise. Chenonceau, laissé à l'abandon pendant cent ans, retrouve ainsi, grâce aux Dupin, sa splendeur d'antan. C'est à Louise Dupin que l'on attribue la différence d'orthographe entre le nom de la ville (Chenonceaux) et celui du château (Chenonceau), mais aucune archive ne confirme ce fait.

Les années sombres

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Dernière page du contrat de mariage entre Jacques-Armand Dupin de Chenonceaux (1727-1767) et Julie de Rochechouart-Pontville (1730-1797), le chez Me Claude Aleaume à Paris. Cet acte notarié comporte notamment les signatures de : Louise-Anne de Bourbon, Fontenelle, Claude Dupin, Louise de Fontaine, Louis Dupin de Francueil ainsi que plusieurs membres de la famille de Rochechouart. Source : Archives nationales.

Son fils unique, Jacques-Armand Dupin de Chenonceaux, cause par son inconduite des soucis à sa famille et à son précepteur, Jean-Jacques Rousseau : après avoir accumulé beaucoup de dettes entre le jeu et les spéculations hasardeuses, il met en difficulté les finances de son père. Claude Dupin est obligé de faire appel à la justice, qui envoie alors Jacques-Armand dans la Maison des religieuses de Charenton, d'où il parviendra à s'échapper en 1762[20]. Il gagne la Hollande et poursuit sa mauvaise vie à Amsterdam. Placé sous la tutelle de son père, il est extradé de Hollande. Arrêté, il est enfermé à la forteresse de Pierre Encise près de Lyon, par une lettre de cachet. Par crainte d'une nouvelle évasion ou d'un suicide, ses parents le font sortir et décident de l'exiler le à l'île de France, où il meurt de la fièvre jaune le [20].

Son fils, Claude Sophie Dupin de Rochefort, né du mariage avec Julie de Rochechouart-Pontville, disparaît sans postérité légitime[note 4] le à Chenonceau. Cette année-là est une période noire à Chenonceaux. La mortalité est plus forte que les précédentes fois et l'on enregistre pas moins de dix-sept décès, dont douze entre la période du mois de à [29]. Comparativement en 1787, le village enregistre sept décès[29].

Une autre personnalité meurt à Chenonceaux, quatre jours avant le petit-fils de Madame Dupin. Il s'agit du baron Frédéric-Auguste de Boden, chambellan du roi de Prusse et ministre plénipotentiaire du prince de Hesse-Cassel. Ce familier du salon littéraire de Louise Dupin s'éteint le et sera inhumé le suivant dans un endroit dédié du cimetière, car ce grand personnage est de confession luthérienne. Même dans la mort et peu importe le rang, il est hors de question de confondre catholiques et protestants, encore exclus de la terre dite consacrée et en dépit de l'Édit royal dit « de Tolérance » du , inspiré à Louis XVI par certaines personnalités de confession protestante. Le nouveau curé de Chenonceaux, l'abbé François Lecomte, en poste depuis 1787[30], marqué par ces événements, inscrit dans l'en-tête du registre paroissial de 1788 : « À mourir Dieu nous aide »[29].

Après la disparition de son fils puis de son petit-fils, Madame Dupin reporte toute son affection sur son neveu Pierre-Armand Vallet de Villeneuve et ses deux enfants, René et Auguste[31]. Son beau-fils, Louis Dupin de Francueil, né du premier mariage de Claude Dupin avec Marie Jeanne Bouilhat, dilapide, comme Jacques-Armand, la fortune familiale et mène un train de vie bien au-dessus de ses moyens. Il attaque même le testament de son père et se porte pour héritier de la moitié de ses biens[32],[33]. Receveur général des finances, Louis Dupin de Francueil se partage entre Paris et surtout Châteauroux, où il gère la manufacture royale créée en 1751 au bord de l'Indre dans les dépendances du château du Parc, par Claude Dupin et l'intendant des finances de Louis XV, Daniel-Charles Trudaine[34].

Louis Dupin de Francueil épouse en secondes noces à 61 ans, le dans la chapelle de l'ambassade de France à Londres, la fille naturelle de Maurice de Saxe et de la comédienne Marie Geneviève Rinteau, Marie-Aurore de Saxe, de trente-trois ans sa cadette, veuve du comte Antoine de Horn[35], tué en duel d'un coup d'épée à Sélestat, le à l'âge de quarante-quatre ans. De cette union, naît Maurice Dupin de Francueil (1778-1808) et qui sera le père d'Aurore Dupin, alias George Sand, « nom de plume » créé avec les quatre premières lettres du nom de son jeune amant Jules Sandeau.

Marie Claude Sophie Saint-Aubin (1788-1844). Elle serait la fille naturelle de Claude Sophie Dupin de Rochefort et donc une descendante directe de Madame Dupin. Le parrain est le sculpteur Jean Pierre Monpellier, qui sera chargé par la famille Vallet de Villeneuve de la réalisation du tombeau de Madame Dupin dans le parc de Chenonceau. Pierre Armand Vallet de Villeneuve alloue une rente viagère à Marie Claude Sophie Saint-Aubin le . Sous la Révolution française, un procès a eu lieu concernant la reconnaissance et la succession de cet enfant illégitime.

La Révolution française

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Pendant la Révolution française, le , Mme Dupin s'installe définitivement à Chenonceau[36],[37],[38], en compagnie de son amie, la comtesse de Forcalquier[39], sa nièce Suzanne Dupin de Francueil[40], ses petits-neveux René et Auguste Vallet de Villeneuve ainsi que sa gouvernante et lectrice, Marie-Thérèse Adam[38]. Les origines de la naissance de Marie-Thérèse Adam (1755-1836) restent mystérieuses ; elle est présumée fille illégitime de Jacques-Armand Dupin et lorsque celui-ci est exilé à l'Île-de-France en 1765 pour ses inconduites, Marie-Thérèse aurait été confiée à Mme Dupin[41],[42].

Grande amie des villageois, Louise Dupin sauve la chapelle du château en permettant qu'elle soit transformée en resserre à bois. À cette époque, l'abbé François Lecomte est nommé président du comité révolutionnaire du district d'Amboise[13] et devient influent dans le Club des Jacobins local ; pourtant, il sera chassé de son presbytère à la suite de la fermeture de son église, et devra se réfugier au château, où il exercera la fonction de régisseur.

Quant à Mme Dupin, elle consent à laisser détruire plusieurs dizaines de portraits royaux et seigneuriaux du château mais réussit à préserver ses bijoux ; son régisseur Lecomte arrive à préserver les plus importantes archives de Chenonceau en les mettant sous la protection des scellés de la commune. Son action est tout aussi déterminante lorsque la demeure est menacée de démolition et il parvient à sauver Chenonceau par un trait d'esprit[13] : « Eh quoi citoyens ! Ne savez-vous pas que Chenonceau est un pont ? Vous n'avez qu'un seul pont entre Montrichard et Bléré et vous parlez de le démolir ! Vous êtes les ennemis du bien public ! ».

Mais un autre danger guette le domaine par la mise sous séquestre comme bien national. Les révolutionnaires prétendent que s'agissant d'une ancienne propriété royale, l'ensemble du patrimoine de Mme Dupin doit revenir à la Nation, selon le décret du 10 frimaire an II (). En 1795, les commissaires de la République se présentent et en ordonnent la saisie, à laquelle Mme Dupin s'oppose. Elle obtient de présenter sa défense juridique par un mémoire prouvant sa qualité de bien privé en exposant la teneur de tous les titres conservés dans le chartrier du château, datés d'avant le au , date d'achat par son époux. Ce texte reconnu valide, Mme Dupin n'est plus inquiétée dans la possession de Chenonceau, mais est soumise à l'emprunt forcé en 1796 et 1798.

Cette même année 1798, elle reçoit la visite d'un jeune homme à l'avenir prometteur, Pierre Bretonneau, fils de Pierre Bretonneau, maître en chirurgie, médecin de Mme Dupin, et Élisabeth Lecomte ; il est le neveu de l'abbé François Lecomte et étudiant en médecine.

Les dernières volontés

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Le 30 brumaire an VIII (), Mme Dupin s'éteint à l'âge de quatre-vingt-treize ans dans sa chambre située au rez-de-chaussée sur la façade Ouest du château[43],[44], aujourd'hui appelée chambre de François Ier.

Louise Dupin est inhumée suivant ses dernières volontés dans le bois qui s'étend sur la rive gauche du Cher, dans l'axe de la galerie ; ses petits-neveux font ériger un haut sarcophage rectangulaire « à l'Antique » sur un important emmarchement, porté par de grosses pattes de lions, sculpté et gravé d'une épitaphe et d'inscriptions encore lisibles aujourd'hui mais recouvertes partiellement par des graffitis[45].

Madame Louise Dupin. Premier portrait par Jean-Marc Nattier. Second tableau également de Jean-Marc Nattier, avec la collaboration de sa fille. Ce portrait décorait au XVIIIe siècle, la chambre de Mme Dupin au château de Chenonceau. Une seconde version de ce tableau existe, mais non signée, avec une variante. Madame Dupin est en effet représentée avec un Foulque d'Amérique (collection privée). Troisième tableau : détail du visage de la précédente peinture. Quatrième tableau : Jean-Jacques Rousseau fait la lecture de L'engagement téméraire devant Madame Dupin et ses amies, dans un salon du château de Chenonceau, à l'automne 1747.

Le comte René de Villeneuve

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René de Villeneuve et Pierre Bretonneau

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Photographie de Chenonceau vers 1856 par les frères Bisson, avant la restauration de l'architecte Félix Roguet.
 
Le château de Chenonceau au cours de la période romantique, vers 1845.
 
Une des rares photographies anciennes de Chenonceau sur les façades nord-ouest vers 1856, par Louis Alphonse de Brébisson. Le jardin de Catherine de Médicis n'est alors qu'un pré.

En 1799 son petit-neveu René, François Vallet de Villeneuve (1777-1863), hérite du domaine, qui restera dans sa famille pendant soixante-cinq ans. Dans son ascendance figure Claude Dupin, mais aussi Françoise Thérèse Fontaine, une des sœurs de Louise de Fontaine. Son épouse Apolline de Guibert (1776-1852) compte également dans sa lignée les grands-parents de Louise Fontaine.

René de Villeneuve fait partie de l'ancienne aristocratie ralliée à Napoléon Ier qui le fait comte d'Empire, en récompense de ses succès diplomatiques. Il participe également aux campagnes militaires de l'Empire[46]. En 1806, il est nommé premier chambellan du roi de Hollande, Louis Bonaparte et de la reine Hortense[46],[47]. À la chute du régime, René de Villeneuve et Apolline de Guibert se retirent à Chenonceau, où ils ne faisaient jusque-là que des séjours irréguliers.

Pendant leur absence au cours du Premier Empire, le couple confie la surveillance du château à Pierre, Fidèle Bretonneau (1778-1862). Médecin réputé, il s'installe comme simple officier de santé en 1801 à Chenonceaux, où il est nommé maire de 1803 à 1807. Avant son retour en Touraine, Pierre Bretonneau se marie à Paris, le 13 prairial an IX () selon un contrat signé le 28 floréal an IX ()[48] avec Marie-Thérèse Adam[49] son aînée de vingt-trois ans, lectrice de Mme Dupin.

Marie-Thérèse a hérité de Mme Dupin, de terres, d'une maison à Paris rue de la Roquette et d'une autre propriété à Chenonceaux, dite « La Renaudière », où les époux emménagent. Pierre Bretonneau s'acquitte consciencieusement de l'intendance du domaine, en plus de ses obligations professionnelles. Les parterres et les parcs sont ainsi entretenus.

René de Villeneuve fait effectuer des réparations pour effacer le vandalisme sous la Révolution[50]. Des moulages de monogrammes royaux sont appliqués sur les murs, des bustes de personnages historiques sont disposés dans la grande galerie et des tableaux viennent remplacer ceux détruits par les révolutionnaires. Certaines pièces du château connaissent également une rénovation, mais modérée. L'entrée de l'avant-cour est ornée de deux sphinx en pierre, provenant du château de Chanteloup à Amboise, et des platanes remplacent les ormeaux qui bordaient la grande allée d'honneur.

Monument historique classé

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Un inspecteur des Monuments historiques, Prosper Mérimée, imagine un classement pour gérer ses fonds et ses interventions. Une première liste est établie en 1840 et le château de Chenonceau figure parmi les châteaux classés de la Loire[51] avec Chaumont, Blois, Chambord, Amboise, Beauregard et Chinon. Le , René Vallet de Villeneuve sollicite la protection juridique du château, afin que sa restauration soit prise en compte. Le suivant, Prosper Mérimée lui écrit[52] :

« En principe, je suis assez opposé au classement parmi les monuments historiques des propriétés particulières, mais j'admets parfaitement des exceptions et s'il y en a une qui soit justifiée à nos yeux, c'est en faveur du château de Chenonceau. La Commission [des Monuments historiques] en a pensé de même et a exprimé le vœu qu'un architecte distingué fut chargé d'examiner le château cet été […] on peut d'ici à 1853 étudier et faire des projets. »

En effet, l'architecte Eugène Lambert[53],[54] préconise dans un rapport, l'année suivante, la restauration de la voûte ogivale du pont et des deux grands encorbellements après le pont-levis, la restitution de têtes de cheminées, la réfection d'une grande lucarne et le rétablissement d'un campanile de la chapelle, travaux pour lesquels Mérimée proposera d'allouer la somme de 28 000 francs[52].

Les archives de la seigneurie, dont la majeure partie avait été sauvée et cachée lors de la Révolution par l'abbé Lecomte, sont retrouvées en 1859 en parfait état de conservation. René de Villeneuve fait appel à l'abbé Casimir Chevalier, archéologue et historien, qui les inventorie, les ordonne et les publie. Ces références documentaires irremplaçables serviront de base pour les grands travaux à venir.

Des hôtes de marque

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« Chenonceau est une merveille. L'intérieur en est arrangé à l'antique avec beaucoup d'art et d'élégance. On y jette toujours son pot de chambre par la fenêtre, ce qui fait le bonheur de [mon fils] Maurice ! » George Sand, .

La célébrité de la demeure princière et la notoriété de ses hôtes attirent les visiteurs notables : le comte et la comtesse Vallet de Villeneuve accueillent le , le duc Ferdinand-Philippe et son épouse, la duchesse d'Orléans. Témoignage de leur gratitude, le couple royal fait don d'un vitrail et d'un portrait de la reine Louise de Lorraine. En 1840, Dorothée de Courlande, duchesse de Dino et nièce de Talleyrand, venant de son château de Rochecotte pour se rendre dans celui de Saint-Aignan, fait halte au château et l'évoque brièvement dans son Journal. Les Villeneuve reçoivent également leur cousine George Sand, baronne Dudevant, accompagnée de son fils Maurice et de sa fille Solange au mois de .

En 1847, Gustave Flaubert, alors âgé de vingt-six ans, entreprend un long périple avec sacs au dos et souliers ferrés, à travers la Bretagne, le Val de Loire, l'Anjou et la Touraine, accompagné de son ami Maxime Du Camp. Les deux voyageurs effectuent une halte au village de Chenonceaux et admirent le château. René de Villeneuve leur fait visiter sa propriété, ce qui inspire au jeune écrivain un récit de voyage, Par les champs et par les grèves[55] :

« Je ne sais quoi d'une suavité singulière et d'une aristocratique sérénité transpire au château de Chenonceau. Il est à quelque distance du village qui se tient à l'écart respectueusement. On le voit au fond d'une grande allée d'arbres, entouré de bois, encadré dans un vaste parc à belles pelouses. Bâti sur l'eau, en l'air, il élève ses tourelles, ses cheminées carrées. Le Cher passe dessous et murmure au bas de ses arches dont les arêtes pointues brisent le courant. C'est paisible et doux, élégant et robuste. Son calme n'a rien d'ennuyeux et sa mélancolie n'a pas d'amertume. »

La visite la plus inattendue, et sous bonne escorte, est celle d'Abd el-Kader le , emprisonné par Louis-Philippe Ier au château d'Amboise le , et libéré par le futur Napoléon III, le .

Le comte René de Villeneuve, sénateur depuis le et chambellan honoraire sous le Second Empire, meurt au château le . Le domaine revient à ses deux enfants, la marquise douairière de La Roche-Aymon (1796-1866) et à Septime de Villeneuve (1799-1875), qui ne conserveront pas la dispendieuse demeure, d'où sa mise en vente en .

Marguerite Pelouze

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Les Wilson, ambition et arrivisme

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Au mois d'avril 1864, la famille de Villeneuve cède le château, les trois parcs, un moulin, des dépendances et 136 hectares de terres pour 850 000 francs à Marguerite Wilson, épouse du médecin Eugène Pelouze[56] (Paris 1833 - Cannes 1881), dont elle se sépare le 17 mars 1869.

Marguerite est née à Paris le 24 mai 1836, héritière avec son frère cadet Daniel Wilson, de l'ingénieur écossais Daniel Wilson[57]. Ce dernier est arrivé en France en 1819 et a fait fortune dans les mines et forges du Creusot, puis dans la fabrication des machines à vapeur, avant de fonder une compagnie d'éclairage au gaz à Paris. Mme Pelouze entreprend de 1865 à 1878 la « restauration » du château et de son domaine pour une somme estimée à plus d'un million et demi de francs-or[58]. La nouvelle propriétaire fait appel à l'architecte Félix Roguet, originaire de Chalon-sur-Saône[59], disciple de Viollet-le-Duc, pour diriger le pharaonique projet.

Une transformation pharaonique

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Gustave Flaubert effectue quatre voyages à Chenonceau, dont trois séjours au moment de Mme Pelouze[60].
 
Après la reconstruction de la façade nord du château, le balcon avec ses balustres et pilastres de pierre est reconstitué. À gauche, après la chapelle, la chambre de Louise de Lorraine est détruite. Au premier plan, les douves sont creusées et consolidées.
 
La nouvelle façade est du château de Mme Pelouze. À noter que le Jardin de Diane n'a pas encore ses terrasses surélevées, mais uniquement une protection des crues du Cher par une levée de terre et fortement talutée. Photographie de Daniel Freuler (1862-1918), qui utilise peut-être un ancien cliché pour son photochrome.
 
Daniel Wilson photographié par Nadar.

Roguet commence son chantier en 1865 par le bâtiment des Dômes. L'intérieur est refait complètement pour l'installation d'écuries, selleries, offices des cochers et valets. La façade et la toiture sont remaniées. Le 1er mai 1866 débutent les travaux du château. La façade nord modifiée par Catherine de Médicis est rétablie dans son état initial, ce qui entraîne la disparition des huit fenêtres et des quatre cariatides monumentales : Hercule, Pallas, Apollon et Cybèle sont réduits à soutenir un portique dans le parc de Chisseau. Le grand balcon et sa balustrade de fer sont remplacés par des balustres et pilastres en pierre. Les appartements de la reine Louise de Lorraine et l'arche qui les supportait sont démolis. Ce bâtiment se situait sur la façade est, entre la chapelle et la librairie. Les fenêtres condamnées sont rétablies. Les deux tourelles dans les angles sont reconstruites. Une partie du plafond de la chambre funéraire de Louise de Lorraine est réinstallée entre les solives de la galerie du rez-de-chaussée[61].

La façade ouest n'a pas été transformée, si ce n'est le grand balcon et les meneaux des fenêtres. La décoration extérieure comme les toitures sont refaites. L'intérieur du château n'est pas épargné : menuiseries, sculptures, peintures, sols, sont restaurés ou reconstitués. De même, la création de la seconde volée de l'escalier et la porte de la chapelle, à la sculpture de très grande qualité[62], est effectuée. On attribue au sculpteur Jean-Baptiste Gustave Deloye (1838-1899), les cariatides du château[63]. Charles Toché[note 5], peintre, décorateur, aquarelliste et illustrateur, réalise dans la grande galerie du château des fresques historiques et allégoriques[68], de 1875 à 1888. Les lambris des appartements détruits sont réutilisés pour le plafond de la chambre des « Cinq reines ». Les cheminées de style Renaissance ne sont pas d'origine, hormis le manteau supérieur de la salle des Gardes. Le théâtre de Madame Dupin disparaît et les salles du couvent des Capucines sont reconstituées. Les salles des piles du château sont recrépies et reçoivent un nouveau dallage. Les murs des douves sont redressés et consolidés[50]. La tour des Marques, la chancellerie et l'orangerie sont également restaurés. Un port pour les embarcations de pêche et de plaisance est créé. Les jardins et parterres sont aménagés, les parcs replantés et les allées élargies.

Lors de la guerre de 1870, le prince impérial allemand, en se rendant à Tours, visite le château de Chenonceau le 17 février 1871. Après la tourmente, la vie reprend ses droits, Mme Pelouze renoue avec les fastes, et les travaux, interrompus par les hostilités, se poursuivent.

L'académie des Arts et des Lettres

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Marguerite Wilson érige Chenonceau en Académie des Arts et des Lettres où elle accueille des écrivains, historiens, musiciens, peintres et sculpteurs[69]. Les artistes reçoivent dans la somptueuse demeure, hospitalité, encouragement et travail[69].

Mme Pelouze se fait représenter par un buste de Jean-Baptiste Carpeaux en 1872[70] et son portrait est réalisé par Carolus-Duran en 1885[71]. Ce tableau est exposé au Salon des Beaux-Arts de 1886 et il orne le centre de la grande galerie[72].

Au cours de l'été 1879, Mme Pelouze reçoit dans son orchestre de chambre le jeune pianiste Claude Debussy. Le peintre Charles Toché décore de fresques historiques et allégoriques le château de 1875 à 1888.

L'éclat des fêtes

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Elle organise pour le président de la République Jules Grévy, beau-père de son frère en 1881, « une fête de nuit sur le Cher, avec reconstitution du Bucentaure entouré de gondoles »[64], dont témoigne encore une Allégorie du Cher où figure un gondolier (tapisserie de Neuilly, fin XIXe siècle) exposée dans le vestibule du deuxième étage du château. Si la gondole importée d'Italie était authentiquement vénitienne, le gondolier était napolitain, comme le révèlera en 1985 un graffiti découvert dans la pièce du troisième étage du château qu'il occupa. Autre témoin de cet épisode nautique et festif, subsistait encore en 1910 à la pointe de l'embarcadère la « jolie lanterne vénitienne », visible sur une des photos illustrant l'article d'Albert Maumené[50].

Le frère de Mme Pelouze, Daniel Wilson (1840-1919), député radical d'Indre-et-Loire en 1869 et 1871 puis député de Loches (1876-1889), reçoit à Chenonceau l'opposition républicaine locale. En octobre 1881 se déroule au château la fastueuse réception de son mariage avec Alice Grévy, la fille du président de la République, Jules Grévy.

La multiplicité des dettes

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Wilson prend la mesure des dépenses excessives et désordonnées de sa sœur aînée, mais aussi d'un héritage qui fond comme neige au soleil ; il la persuade d'entreprendre un périple en Asie[69]. Ainsi, de juillet 1886 à septembre 1887, Mme Pelouze effectue un long voyage en compagnie de Mlle Chevillé et M. Lenoir, attaché aux travaux de la future Exposition universelle de Paris. La petite expédition parcourt l'Asie-Mineure, l'Arabie, la Syrie, la Perse et l'Hindoustan[73].

Aussitôt Marguerite Pelouze partie, Wilson, nouveau maître des lieux, vend les équipages, congédie la majeure partie de la domesticité et met fin à l'Académie des Artistes installée au domaine[69]. De retour à Paris le après quatorze mois d'absence, Mme Pelouze est mise devant le fait accompli. Elle reçoit néanmoins au château de Chenonceau, en octobre, le cheikh de Palmyre, qui l'avait accueillie lors de sa visite en Syrie[74]. La châtelaine installe son hôte dans la chambre de François Ier. Au mois de décembre, l'illustre visiteur est encore en France, en villégiature à Antibes, dans la villa de Mme Pelouze[75].

Mais le conseiller financier et avisé de sa sœur prodigue est lui-même rattrapé par ses propres malversations : Wilson est impliqué dans le scandale des décorations, consistant en l'octroi tarifé de Légions d'honneur et autres distinctions qui éclate le 7 octobre 1887, entraînant au mois de décembre suivant la démission forcée de son beau-père.

La restauration de Chenonceau et le coût de son train de vie obligent Mme Pelouze, surendettée, à recourir aux emprunts — procédé de « cavalerie budgétaire » — sans pouvoir pour autant rembourser ses créditeurs. L'année 1888 est de mauvais augure pour la famille Wilson : Daniel est condamné à deux ans de prison le 23 février 1888 pour trafic d'influence, et le domaine de Chenonceau est hypothéqué puis saisi à la demande des créanciers, dont le principal plaignant est le Crédit foncier.

Le samedi 5 janvier 1889 a lieu, à la barre du tribunal civil de Tours, la vente du château de Chenonceau[76]. Le domaine est adjugé au Crédit foncier pour une somme de 410 000 francs.

Quant à Mme Pelouze, elle se retire dans son autre propriété sur la Côte d'Azur à Antibes, jusqu'à sa mort le [77].

Les intérieurs du château de Chenonceau avant 1900. Photographie no 1 : Le décor peint du vestibule date de la Restauration. Au fond de la galerie, l'arcade de la porte-fenêtre originelle, ouverte au sud et aujourd'hui cachée. Photographies no 2 et no 3 : La salle à manger de Mme Pelouze entre 1880 et 1885, à présent la salle des Gardes. Photographie no 4 : La cheminée de Jean Goujon est modifiée par la suite, principalement son manteau supérieur et la pose d'un portrait de Catherine de Médicis par Piat Sauvage à la place de la Salamandre de François Ier. Photographie no 5 : La cheminée monumentale Renaissance en tuffeau de la chambre de François Ier. Les trois niches à baldaquin étaient ornées de statuettes au XIXe siècle. Ce dernier cliché est réalisé par le photographe d'atelier tourangeau Constant Peigné (1834-1916).

Félix Roguet

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Portrait de l'architecte Félix Roguet en 1879 par Émile Hirsch.
 
Photographie de Gustave Le Gray.
À gauche, appartements en 1851 de la reine Louise de Lorraine, avant leur destruction. Aujourd'hui, seule la chambre funéraire est reconstituée, mais déplacée sur la façade Ouest.
 
La tour des Marques
par Gustave Le Gray et Auguste Mestral en 1851 dans le cadre de la Mission héliographique.

En 1864, l'architecte Félix Roguet est chargé par Mme Marguerite Pelouze de remettre à neuf le château de Chenonceau.

Félix Roguet est né à Chalon-sur-Saône le [78]. Il est fils de Pierre Roguet, professeur d'écriture, et de Véronique Bonjean.

En 1853, il entre dans le service des travaux de la ville de Paris en qualité d'inspecteur-dessinateur. En 1861, Roguet intègre l'équipe de l'architecte en chef des travaux de Paris Théodore Ballu[79], dont il devient un proche collaborateur[80].

Il coopère à la restauration de la tour Saint-Jacques, aux grands travaux de l'église Sainte-Clotilde, à l'érection de la tour Saint-Germain de l'Auxerrois et à la construction de l'église de la Sainte-Trinité[79]. Félix Roguet se voit confier la restauration du château de Chenonceau de 1865 à 1878 par la propriétaire des lieux.

Félix Roguet construit, en collaboration avec Louis-Charles Boileau, la mairie et le presbytère de L'Isle-Adam ainsi que le château de la Donneterie, près de Neuillé-Pont-Pierre en Indre-et-Loire[81].

Il est nommé architecte de l'hôtel de ville de Paris en 1870 et il reconstruit son annexe après les destructions de 1871. Roguet a la responsabilité de la restauration de l'hôtel Carnavalet, puis de la construction du nouveau bâtiment des Archives de la Seine[79].

Il reçoit la décoration de chevalier de la Légion d'honneur le [82].

Marié le dans le 9e arrondissement de Paris avec Liévine Albertine Petit de quatorze ans sa cadette[83], une longue et douloureuse maladie survenue en 1881 vient interrompre sa carrière alors qu'il venait d'achever un plan du nouveau lycée Louis-le-Grand dont il était chargé de la reconstruction[80].

Il meurt à Paris dans le 16e arrondissement, le à l'âge de 65 ans[84].

Félix Roguet est inhumé le au cimetière du Père-Lachaise dans la 57e division[85].

Dans son ouvrage, Le secret de Chenonceau, l'historien Robert Ranjard exprime bien le contexte de l'époque à propos de la transformation du château[86] :

« Comme tous les architectes de son temps, Roguet ne concevait pas la restauration d'un monument ancien suivant les saines et prudentes doctrines en vigueur aujourd'hui […]. Roguet ambitionna de rendre à Chenonceau l'aspect qu'il présentait vers 1550, entreprise dangereuse qui, fort heureusement, ne fut pas exécutée dans son intégralité […]. Il résolut de faire disparaître complètement les adjonctions et modifications apportées par Catherine de Médicis et fit subir aux façades du nord et du levant, un remaniement considérable […] En toute impartialité, peut-on charger Roguet de la faute d'avoir par sa mutilation, diminué la beauté du monument ? Il faudrait avoir connu Chenonceau dans son état antérieur pour en juger avec certitude. »

Le livre de Robert Ranjard est publié pour la première fois en 1950, alors que les photographies réalisées avant les travaux de Félix Roguet ne sont pas encore connues du grand public[87]. La galerie photographique ci-dessous permet une comparaison entre le Chenonceau de François-René de Villeneuve (1777-1863), neveu et héritier de Mme Dupin, et le Chenonceau que nous connaissons. L'historique des travaux de 1865 à 1878, travaux que la guerre franco-allemande a interrompu, est développé dans le chapitre consacré à Madame Pelouze.

Le Crédit foncier

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Le journaliste Henri Vuagneux du Figaro, en reportage dans la Touraine à la fin du XIXe siècle, décrit dans un article en date du l'état d'abandon du château de Chenonceau, alors propriété du Crédit foncier de France[88]. L'organisme financier décide l'exploitation commerciale de son acquisition et ouvre le domaine à la visite, moyennant « vingt sous »[88], préfigurant ainsi le devenir de ce joyau du Val de Loire :

« Dans ces beaux châteaux de la Touraine, purs joyaux artistiques n'appartenant pas à l'État, il faudrait, ainsi que le faisait très justement remarquer en ces derniers temps un journal du matin, pouvoir intervenir en faveur de ceux qui s'en vont à la ruine et les sauver en dépit de leurs tenants.

Ainsi qu'Amboise, « Chenonceaux » vient d'être livré à l'abandon, depuis que Mme Pelouze en a été dépossédée, après avoir consacré trois millions à sa restauration. Le Crédit Foncier, auquel est échu ce beau domaine, semble se soucier fort peu du caractère qu'il doit lui conserver et a l'air de ne songer qu'à faire de Chenonceaux une exploitation commerciale, si l'on en juge par le ticket que, moyennant vingt sous, on octroie au visiteur dès qu'il se présente à la grille, aux amas de pierres et d'immondices disséminés dans les cours, aux herbes poussant à leur aise et aux champs d'avoine qui, depuis deux ans, ont remplacé, dans le parterre de Diane, les gazons et les massifs disparus.

La vieille porte de bois ne s'est pas refermée encore sur le promeneur aventureux, que celui-ci sent se serrer son cœur, tant l'air de tristesse et d'abandon qui l'entoure l'envahit aussitôt. Toutes les pièces des appartements paraissent avoir été mises au pillage par une bande affamée, pressée de s'enfuir. Sur les cloisons et les murs tous les clous sont adhérents encore, ayant conservé sous leur tête quelque lambeau de cuir de Cordoue, des tapisseries ou des tentures qu'ils étaient chargés d'assujettir.

Dans la galerie du Primatice qui servait de bibliothèque et contre les niches de laquelle, pour remplacer les marbres, aujourd'hui à Versailles, que Catherine de Médicis y avait installés, Mme Pelouze avait fait construire des armoires vitrées dans lesquelles s'alignaient ses belles éditions, livres et armoires ont naturellement disparu, celles-ci laissant même là, ainsi qu'une vente mobilière après décès dans la maison d'un pauvre homme, les pattes de fer qui les fixaient aux murs.

Dans la rotonde disposée autour de la fenêtre centrale de cette galerie placée sur le Cher et, comme un témoin du drame qui s'y est passé, on voit pendre encore, sur la longueur d'un mètre, l'amorce du fil télégraphique qui servait à M. Wilson, pour la facilité de sa correspondance avec l'Élysée !

À part quelques-unes des pièces du château, sur les murs desquelles les tentures de l'époque de François Ier, faites de toile peinte, n'ont pu être déplacées par crainte, vu leur état de vétusté, de ne pouvoir les détacher intactes, seule, la fameuse Galerie des fêtes, surchargée d'ornements inachevés, semble avoir échappé au désastre ; l'artiste, qui n'a pu achever son travail, n'a point eu même le temps d'enlever son échelle. On sait comment il s'est fait que les nombreux tableaux et portraits que contient cette galerie sont restés dans leurs cadres. Et dans la chapelle où elle espérait être ensevelie, Mme Pelouze n'a pas eu, paraît-il, assez d'instants à sa disposition pour faire placer la dalle de marbre destinée à sceller plus tard le caveau qu'elle s'était creusé ! Le trou est resté là, béant ! »

Le château de Chenonceau par Neurdein. Étienne Neurdein (1832-1918) et son frère Louis-Antonin Neurdein (1846-1914) réalisent une série de photographies du domaine, entre 1890 et 1900.

Famille Terry

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Le domaine de Chenonceau et les bords du Cher vers 1900.

Le domaine acheté par le Crédit foncier en 1889 est revendu en 1891 avec une confortable plus-value, pour la somme de 1 000 000 francs, à M. José Émilio Terry, député de La Havane aux Cortes espagnols.

Fils de Tomas Terry (1808-1886), banquier, propriétaire, planteur de cannes à sucre à Cuba et de Teresa Dorticos (1817-1915), qui auront dix enfants, José Emilio naît le 19 mars 1853 à Cienfuegos et meurt à La Orotava dans les îles Canaries le 17 mai 1911, à 58 ans. Propriétaire de Chenonceau pendant cinq ans, il le cèdera à son frère Francisco Xavier le pour 1 080 000 francs ; ce dernier, né le à Cienfuegos, décède le 24 février 1908 au même âge que son frère.

Sa fille Nathalie (à l'état-civil, Maria Natalia Teresa Candelaria Tomasa Terry Y Dorticos), hérite du domaine au décès de son père. Née le à Cienfuegos, elle épousera le comte Marie Charles Stanislas de Castellane Novejean à Paris dans le 7e arrondissement, le [89]. Nathalie de Castellane, veuve du comte de Castellane (1875-1959), sénateur du Cantal et propriétaire du château de Rochecotte, mourra à 84 ans, le 9 avril 1962. Sœur de l'architecte Emilio Terry - qui le achètera le château de Rochecotte - elle conservera Chenonceau jusqu'au , date à laquelle le domaine est mis en vente aux enchères publiques pour 1 300 000 francs à l'audience des Criées du tribunal de Paris, où trois compétiteurs sont en lice : l'industriel Henri Menier, le fabricant de cycles Clément et l'antiquaire Guérault.

Famille Menier

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Propriété d'un grand industriel, Henri Menier

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Portrait de la femme de lettres et seconde épouse d'Henri Menier, Hélène Thyra Seillière (1880-1973), par François Flameng en 1907.
 
Henri Menier à Thyra Seillière : « En vous offrant Chenonceau … j'ai voulu vous rendre l'hommage que les châtelains de la Renaissance offraient à la dame de leurs pensées ». Détail du tableau de François Flameng.

Cette vente judiciaire par adjudication fait entrer le domaine de Chenonceau, pour 1 361 660 francs, dans le patrimoine d'Henri Menier, homme de la grande bourgeoisie industrielle. Henri Menier, issu de la famille des chocolatiers Menier, est né le à Paris et il a pour compagne Mathilde Heintz, décédée à Paris le . Il se marie le à Paris dans le 16e arrondissement avec Hélène Thyra Seillière, née à Londres le , fille illégitime du baron Raymond Seillière (1845-1912) et d'une mère polonaise, Hélène Orzegowska. Henri Menier offre Chenonceau à sa jeune épouse et lui adresse cette correspondance[90] :

« Je sais ce qu'on va dire, ma chère Thyra, les petites feuilles déclareront qu'il s'agit là d'un caprice de millionnaire blasé. Elles stigmatiseront le pouvoir de l'argent, qui se croit tout permis et qui se plait à annexer jusqu'aux vieilles demeures seigneuriales… Laissons les dire. Si je n'avais pas acheté Chenonceau, qui s'en fût rendu acquéreur ? Un prince du sang ? J'en doute fort. Bien plutôt un de ces parvenus qui n'auraient vu là qu'une satisfaction de vanité puérile. Or, vous me connaissez suffisamment pour savoir que de telles préoccupations m'ont toujours été et me demeureront toujours étrangères. Voyez-vous, Chenonceau représente, pour moi, quelque chose de précieux, d'irremplaçable : l'épanouissement de cette architecture féodale qui avait été non seulement à l'origine de toute vie courtoise, mais encore, mais surtout, le véritable berceau de la poésie française, un hommage rendu à la femme, quelque chose comme le symbole de cette religion de l'honneur et de l'amour envers la Dame, mère, épouse, ou sœur, divinement chantée par Ronsard. En vous offrant Chenonceau, en donnant pour cadre à votre chère présence ces vieilles pierres ennoblies, magnifiées par tant de prestigieux souvenirs, témoins de tant d'idylles, de drames, de sourires et de larmes, ces murs à l'ombre desquels glissent encore tant d'harmonieux fantômes, et qui laissent à ceux qui savent comprendre le passé la plus belle leçon de grandeur et de beauté, j'ai voulu vous rendre l'hommage que les châtelains de la Renaissance offraient à la dame de leurs pensées. »

Mais le , cinq mois après l'acquisition du domaine, Henri Menier meurt d'une phtisie pulmonaire dans son château de Vauréal. Étant mort sans enfant, c'est son frère Gaston Menier, né à Paris le et sénateur de Seine-et-Marne, qui hérite du Château de Chenonceau. Hélène Thyra Seillière[note 6] est femme de lettres et publie plusieurs ouvrages littéraires. Elle meurt à Paris, le 2 mai 1973[91].

La Première Guerre mondiale et Gaston Menier

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Gaston Menier, industriel et homme politique français.

Pendant la Première Guerre mondiale, Gaston Menier installe au château, dès le , un hôpital militaire comme d'autres châtelains, dont Lord Henry Noailles Widdrington Standish et son épouse Hélène de Pérusse des Cars au château de Montjoye à Clairefontaine, la marquise de Castellane à Rochecotte, Marie-Isabelle d'Orléans au château de Randan, son fils Jean d'Orléans au château de Nouvion-en-Thiérache, le duc de La Rochefoucauld-Doudeauville à Bonnétable ou Germaine Sommier née Casimir-Périer au château de Vaux-le-Vicomte. Gaston Menier en confie la gestion à son fils Georges et sa belle-fille Simonne, infirmière en chef. Les grandes fresques de Charles Toché sont alors recouvertes d'une peinture blanche, que l'armée imaginait plus hygiénique. Les deux galeries comptent cent-vingt lits : soixante-dix dans celle du premier étage et cinquante dans celle du rez-de-chaussée, où est aménagée une salle d'opération. Cet hôpital bénéficie des dernières innovations, tant sur le plan médical que sur les équipements. L'électricité et le chauffage sont mis en place, ainsi qu'une pompe électrique pour l'eau[92]. Les médecins et infirmiers sont rémunérés par l'État, mais Gaston Menier prend en charge toutes les dépenses de nourriture et d'installation. L'hôpital militaire fonctionne pendant toute la durée des hostilités jusqu'au et 2 254 soldats blessés, la plupart très gravement atteints, sont ainsi soignés au château.

Simonne Menier, née Simonne-Camille-Marie Legrand (1881-1972), épouse de Georges Menier (1880-1933). Elle est infirmière major pendant la Première Guerre mondiale et elle est chargée avec son époux de la gestion de l'hôpital militaire à Chenonceau. Voir également sa biographie dans le chapitre : Château des Dames.

Gaston Menier reçoit officiellement Charles Lindbergh à son arrivée en France. Son fils cadet Jacques Menier (1892-1953) est lui-même aviateur, membre de l‘Escadrille des Cigognes, blessé et héros de la Guerre[93], dont le compagnon d'armes est Georges Guynemer. Gaston Menier entreprend la réparation des lucarnes de la façade principale et des becs des piles du château, abîmés par le Cher. En 1927, il charge l'architecte Jean Hardion de la reconstruction du Moulin-Fort de Chisseau. Gaston Menier meurt le à Paris. Son fils aîné Georges étant décédé le à Paris, c'est son petit-fils Antoine Menier qui hérite du château au terme d'un acte de partage en date du , réglant de ce fait la succession de son grand-père. Antoine est né à Paris le , étudie au lycée Condorcet et devient coureur automobile avec onze records sur Alfa Romeo.

La Seconde Guerre mondiale

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Entrée du château de Chenonceau en 1942 pendant l'occupation allemande au cours de la Seconde Guerre mondiale. Le château a la particularité d'être traversé par la ligne de démarcation qui délimite la zone libre de la zone occupée, de 1940 à 1942. À gauche du pont-levis, la guérite allemande avec ses motifs en chevrons.

Au début de la Seconde Guerre mondiale, le château de Chenonceau est réquisitionné en 1939 par la direction de l'Infanterie du ministère de la Guerre fuyant Paris. Le , une crue historique du Cher dévaste le jardin de Diane. Aux ravages de la nature viennent s'ajouter ceux de la guerre. Le , les Allemands se positionnent au nord de la vallée du Cher. Alors que l'armée française n'est plus stationnée dans la région, les Allemands installent une batterie d'artillerie de 105 mm et tirent sur le parc de Chisseau. Un obus traverse la toiture des galeries, un autre éclate sur l'escalier extérieur de la tour des Marques et plusieurs atteignent les champs aux alentours. Un avion vient en appui des opérations terrestres et pilonne les douves du parc. Les Allemands traversent la rivière, occupent Chenonceau où ils resteront plusieurs mois, et décident de son évacuation. Les autorités allemandes interdisent l'accès à la propriété, excepté pour le régisseur, car l'édifice chevauche, entre 1940 et 1942, la ligne de démarcation avec un côté en zone occupée et l'autre en zone libre. C'est le cas en particulier de la galerie du premier étage, utilisée par la Résistance pour faire passer de nombreuses personnes en zone libre[94],[95].

Selon l'historien tourangeau Éric Alary, citant des témoins locaux, au début 1941, le ministre de l'Air du Troisième Reich Hermann Göring serait venu à Chenonceau, peut-être pour repérer des œuvres qu'il aurait destinées au grand musée d'art voulu par Adolf Hitler à Linz (Autriche), ou à sa propre collection[96].

Les destructions sont réparées et les travaux sont effectués sous la direction de l'Administration des Monuments historiques. Quand en 1943, la frontière séparant les deux zones est supprimée, le château et ses parcs n'en demeurent pas moins fermés pour le public[97]. Le , un avion américain bombarde le château. Les bombes tombent dans le Cher, dont une à proximité de la chapelle qui détruit les vitraux d'origine, remplacés ensuite par Max Ingrand. En septembre, l'occupant s'enfuit.

Lors de sa première visite en France, le président des États-Unis Harry Truman vient au château en souvenir de l'accueil réservé à son compatriote Charles Lindbergh.

Antoine et Hubert Menier

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En 1953, Antoine Menier est avec son frère Hubert cogérant de la société familiale. Hubert Menier assure également la pérennité de Chenonceau en engageant un universitaire agronome au cours de l'été 1951 : Bernard Voisin[note 7]. Ce jeune homme de vingt-trois ans, né à Versailles le , se voit confier la direction du domaine et la conservation du château et, en raison de ses connaissances en œnologie, la responsabilité du vignoble. Arrivé le , il assumera cette fonction pendant cinquante ans. Grâce à Bernard Voisin, le château de Chenonceau connaît un nouvel essor et devient l'un des monuments les plus fréquentés[98]. Hubert Menier est né à Paris le et épouse Odette Gazay, le . De cette union naissent deux enfants : Jean-Louis le et Pauline, Marie Catherine le . La maladie emporte Hubert Menier le à l'âge de 48 ans. Son fils Jean-Louis rencontre en 1977 Laure Marie Victoire Brasilier, dix-huit ans. Leur mariage est célébré le à Paris dans le 7e arrondissement et le couple a deux enfants, Henri et Cosima.

Antoine meurt à Paris sans postérité, le , à l'âge de 62 ans. En raison d'une situation juridique confuse, un procès oppose la famille et l'association La Demeure Historique[99], légataire des parts d'Antoine sur le domaine. En 1975, la Cour de Cassation annule la donation et établit la pleine propriété de Chenonceau à la veuve d'Antoine, Renée Vigne, qui revend par la suite le domaine à la belle-sœur de son époux, Odette Menier, née Gazay. Son fils Jean-Louis assure la direction artistique du château conjointement avec son épouse Laure.

Laure Menier

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Croisière fluviale sur le Cher, à bord d'un bateau traditionnel en gabare touristique avec vue sur le château de Chenonceau.

Laure Marie Victoire Brasilier, fille d'André Brasilier et de Chantal d'Hauterives, est née à Neuilly-sur-Seine le [100]. Elle est formée à la Sorbonne et au Collège de France à Paris. Elle suit des études de grec ancien et de latin et elle est titulaire d'un diplôme de l'Institut des relations internationales. Sa famille compte trois prix de Rome[101] : son père André Brasilier (né en 1929), artiste peintre, premier grand prix en 1953 avec son frère Jean Marie Brasilier (1926-2005), architecte, premier grand prix en 1957 et Arnaud d'Hauterives (1933-2018), son oncle maternel, peintre, premier grand prix également en 1957 et secrétaire perpétuel de l'Académie des beaux-arts de 1996 à 2016.

À partir de 2002, Laure Menier gère seule la conservation et la gestion du domaine. Elle est remplacée par sa belle-sœur, Pauline Menier, le [note 8].

La reine du Royaume-Uni, Élisabeth II, effectue une visite à Chenonceau le , accompagnée d'Anne-Aymone Giscard d'Estaing, l'épouse du président de la République. Ce déplacement privé est organisé comme un voyage officiel avec le respect des obligations du protocole[103]. Le , le prince Charles et son épouse la princesse de Galles, lady Diana, se rendent aussi à Chenonceau pendant un séjour en France. Le domaine est alors fermé au public.

Depuis 1980, le château de Chenonceau expose annuellement dans la grande galerie les œuvres des peintres ou sculpteurs contemporains comme André Brasilier, Bernard Cathelin, Claude Weisbuch, Bernard Buffet, Pierre-Yves Trémois, Claudio Bravo ou Olivier Debré. En 2009, la grande galerie accueille trente-trois pièces de l'importante mais méconnue collection des cinq-cents œuvres d'art de l'UNESCO.

Restauration du château

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Cette même année 2009, Laure Menier lance un vaste programme de restauration du château : les façades du logis de Thomas Bohier et l'extérieur de la galerie sont refaites, ainsi que la toiture et la charpente en chêne. Le campanile de l'édifice est démonté, restauré en atelier et remis en place. Des frises en pierre sont réalisées à l'identique. Sont aussi remis en état la maçonnerie, des vitraux, la ferronnerie et la peinture. La mise en place de l'échafaudage d'une hauteur de vingt-huit mètres nécessite l'intervention de techniciens et de plongeurs, afin d'assurer l'ancrage et la stabilité de l'imposante structure. L'architecte des Monuments historiques et Laure Menier supervisent l'ensemble des travaux où s'affairent artisans, compagnons et ouvriers spécialisés sur un chantier sécurisé. Les travaux s'achèvent au mois de mars 2012, sans jamais avoir interrompu l'activité touristique du domaine. Le montant total de la rénovation s'élève à 4,8 millions d'euros. La dépense est financée aux deux tiers par les propriétaires et pour un tiers par l'État[104].

Chenonceau contemporain

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La cave du Bâtiment des Dômes au château de Chenonceau.

Pour le tricentenaire de la naissance de Jean-Jacques Rousseau, Chenonceau organise du au une exposition consacrée au précepteur et secrétaire de Louise Dupin[105].

Chenonceau dispose d'un atelier floral, installé dans la ferme du XVIe siècle. Le potager des fleurs occupe une surface de 10 000 m2 et chaque pièce du château est décorée d'un bouquet, renouvelé deux fois par semaine. Le jeudi , a lieu l'inauguration et le baptême de la rose Louise Dupin par sa marraine Élisabeth Badinter, en présence de Laure Menier, conservateur du château[106]. Patrick de Carolis, membre de l'Académie des beaux-arts, créateur de l'émission Des racines et des ailes, tourne une nouvelle émission télévisée, Le Grand Tour, pour France 3, au mois de à Chenonceau. Le tournage a lieu dans la chambre de Louise de Lorraine, la galerie au-dessus du Cher, le jardin de Diane de Poitiers et devant la tour des Marques, sous les conseils d'une historienne de l'art, Alexandra Zvereva. Le thème de ce film est la Renaissance et il est diffusé sur la chaîne publique le [107].

 
Plaque commémorative dans la grande Galerie du château, en mémoire des blessés de la Première Guerre mondiale.

Construit en 1513, le château de Chenonceau célèbre en 2013 cinq siècles d'histoire. À cette occasion, divers événements et expositions se déroulent dans ce chef-d'œuvre architectural du Val de Loire, de mai à décembre 2013. À partir du 5 avril 2013, est également célébré le centième anniversaire de l'acquisition par la famille Menier du domaine de Chenonceau en 1913 et de son mécénat pour la sauvegarde de ce prestigieux monument[108]. Dans cette perspective, la galerie Médicis, située au premier étage, est inaugurée au mois de septembre 2013 et présente des œuvres d'art, meubles, tapisseries et documents qui retracent l'histoire du château. En janvier 2014, une autre galerie est créée, celle des Attelages, dans la ferme du XVIe siècle. Elle expose une collection de voitures hippomobiles, datant de la fin du XVIIIe siècle jusqu'au début du XIXe siècle. Dans le cadre des promenades nocturnes de Chenonceau, le château fête le une nouvelle Appellation d'origine contrôlée qui vient d'apparaitre dans la grande famille des vins du Val de Loire, avec la qualification de Touraine-Chenonceaux[109],[110]. Cette soirée est baptisée « Dégustation sous les étoiles » et perpétue la tradition viticole de la région et plus particulièrement celle du château des Dames.

Le château de Chenonceau participe aux célébrations du centenaire de la Première Guerre mondiale par une exposition dans la galerie des Dômes, à partir du , rappelant le souvenir de l'hôpital militaire qu'il hébergea pendant le conflit. Le mobilier, les objets, photographies, documents et archives sont conservés par le Domaine depuis cent ans et en permettent ainsi une fidèle reconstitution[92],[111].

Jean-Louis Hubert Menier, le fils aîné d'Hubert Menier (1910-1959) et Odette Gazay (1920-1975), époux de Laure Brasilier d'Hauterives, meurt à Blois le [112].

 
Le tableau, L'Éducation de l'Amour, peint vers 1525 par le maître italien Le Corrège, a fait l'objet d'une expertise publique inédite en grâce à des appareils de haute technologie. Une autre version peinte, L'Éducation de Cupidon, est exposée à la National Gallery de Londres.

Au mois de , la Loire et ses affluents dont le Cher sont en crue. Plusieurs monuments historiques ne sont plus accessibles du fait de la montée des eaux. Les inondations envahissent parcs et jardins des châteaux comme celui de Chambord. À Chenonceau et ce malgré les digues, les parterres de Diane de Poitiers et ceux de Catherine de Médicis sont immergés par le Cher. L'eau inonde une grande partie des arches du château qui enjambent la rivière en furie mais les principaux accès sont sécurisés et le domaine reste ouvert au public[113].

Dans le cadre d'un partenariat public-privé, Chenonceau s'est adressé à un laboratoire afin d'expertiser les œuvres d'art sans les déménager, ni d'effectuer des prélèvements. Le procédé est inédit et il est pratiqué avec des appareils de haute technologie. Cette imagerie spectrale s'est faite en public au mois de . Les scientifiques ont réalisé leur expérience dans la galerie Médicis à partir du tableau L'Éducation de l'Amour, peint vers 1525 par Le Corrège, le maître italien de la Renaissance[114],[115]. L'emplacement d'origine de cette peinture sur bois à Chenonceau, se situe dans la chambre de Catherine de Médicis. Quatre ou cinq versions de L'Éducation de l'Amour — également connu sous le titre de L'Éducation de Cupidon — sont répertoriées, dont celle exposée à la National Gallery à Londres en Grande-Bretagne et une autre au Musée national Brukenthal à Sibiu en Roumanie.

La 41e session du Comité du patrimoine mondial de l'UNESCO se réunit à Cracovie en Pologne du 2 au . Les représentants des États intègrent dans leur classement le château de Chenonceau et son environnement au périmètre protégé du Val de Loire[116].

Un nouveau jardin contemporain inspiré par les croquis du paysagiste anglais Russell Page (1906-1985) est inauguré le [117].

À l'inverse de 2016, la sécheresse qui sévit en Touraine depuis le mois d', avec pour conséquence la baisse rapide du niveau du Cher, fragilise les arches du château, qui reposent sur des pieux en bois[118]. Aussi, devant l'urgence de la situation, le barrage à aiguilles de Civray-de-Touraine est relevé afin que les fondations de l'édifice restent en permanence immergées, à la suite d'une décision de la préfecture d'Indre-et-Loire[119].

À peine propriétaire des lieux en 1913, Henri Menier autorise le réalisateur Émile Chautard, à tourner les prises de vues en extérieur pour son film muet La Dame de Monsoreau (voir le chapitre Cinéma). Depuis, le domaine de Chenonceau accueille les équipes cinématographiques et sert d'écrin à plusieurs films dont Les Trois Mousquetaires d'Henri Diamant-Berger (deux versions en 1921 et 1932), Le Capitan de Robert Vernay (1946), Les Aventures de Quentin Durward de Richard Thorpe (1955), Le Voyage en ballon d'Albert Lamorisse (1960), Scaramouche d'Antonio Isasi-Isasmendi (1963), Marie Stuart, reine d'Écosse de Charles Jarrott (1971), Les Enfants de Christian Vincent (2005) et plus récemment, Qu'est-ce qu'on a encore fait au Bon Dieu ? de Philippe de Chauveron (2019), qui utilise un drone avant l'ouverture au public pour les séquences panoramiques[120].

 
Le jardin Russell Page.

Le , l'apothicairerie de la reine Catherine de Médicis est inaugurée dans le bâtiment des Dômes[121], à l'emplacement même où elle a existé. Cette reconstitution à l'identique a nécessité trois ans de travaux par deux ébénistes d'art. Le mobilier en ronce de noyer provient d'Italie et présente une importante collection de 500 bocaux et pots, en faïence bleue et blanche[121]. Cette restauration s'inscrit dans la célébration du 500e anniversaire de la naissance de Catherine de Médicis et de la Renaissance en Val de Loire. À l'automne 2019, une exposition dans la Galerie Médicis a pour thème : « Catherine de Médicis : Femme, Mère et Reine ».

Virginie Viard, directrice artistique de la maison de haute couture Chanel et qui succède à Karl Lagerfeld en , présente sa collection annuelle Métiers d'Art à Chenonceau[122], filmée en huis clos — crise sanitaire liée au coronavirus oblige — le 1er décembre 2020. L'unique et seule invitée du défilé est l'actrice américaine Kristen Stewart, l'égérie Chanel. L'événement se déroule en pleine période de confinement car le château est fermé au public, pour la seconde fois cette même année. Le défilé rend hommage aux Dames de Chenonceau[123] : le double C que Gabrielle Chanel fait apparaître dès 1921 sur le bouchon du parfum No 5 de la célèbre marque n'est pas sans rappeler le monogramme de la reine Catherine de Médicis — deux C entrelacés —, omniprésent au château royal[124].

Le , une assemblée générale ordinaire du château de Chenonceau se tient dans un salon d'hôtel, boulevard Heurteloup, à Tours. À l'issue de cette réunion et en présence d'avocats et de mandataires judiciaires, Laure Menier — qui n'a pas fait le déplacement jusqu'à Tours — gérante du domaine depuis le est remplacée par sa belle-sœur, Pauline Menier[125].

Les conséquences de la crise de la pandémie de Covid-19 obligent la direction de rendre obligatoire les réservations en ligne pour accéder à l'intérieur du château. En 2024, Caroline Darrasse, la directrice des relations publiques de Chenonceau, informe de la suppression des « créneaux [horaires] et des réservations tout au long de l'année sauf pour les week-ends de grande influence [affluence] »[126] comme pour les jours fériés de Pâques, de l'Ascension ou de la Pentecôte. Le système de réservation en ligne est aussi une solution pour réguler le sur-tourisme[126].

L'action commune de la conservatrice Pauline Menier, du conseil départemental d'Indre-et-Loire et de la Société archéologique de Touraine permet la création puis l'ouverture le du Cabinet des Sciences dans le bâtiment des Dômes, à côté de l'apothicairerie[127]. La reconstitution de ce Cabinet des Sciences était présentée auparavant, jusqu'à sa fermeture, à Tours, au musée Goüin[127].

Architecture

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État ancien

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Plan général vers 1865 du château de Chenonceau dans son état ancien avant la restauration de l'architecte Félix Roguet. La tour des Marques est partie intégrante du parc et elle est reliée au jardin de Catherine de Médicis par une rampe.

 
Dessin de Félix Roguet.
Collection et archives du château de Chenonceau.

Le pont de Diane

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La duchesse de de Valentinois reprend le projet élaboré naguère par Thomas Bohier, autorisé en 1517 par lettres patentes de François Ier et inexécuté, de relier par un pont le château à la rive gauche du Cher. L'architecte lyonnais Philibert Delorme se voit confier les travaux par Diane de Poitiers en 1555. Il imagine le projet d'un pont de cinq arches en plein cintre, moins large et désaxé vers l'aval par rapport à la façade du château originel. La construction du pont se déroule de 1556 à 1559 sous la direction de son frère, Jean Delorme.

 
Dessin à la plume et lavis à l'encre de Chine du château de Chenonceau et du pont de Diane de Poitiers vers 1570. Œuvre originale attribuée à Jacques Ier Androuet du Cerceau.

Découverte d'une salle d'art religieux

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Façade est du château de Chenonceau en 1851. Au centre, appartements de Louise de Lorraine avec son oratoire particulier, avant leur disparition et localisation sur cette partie de la propriété, du couvent des Capucines au niveau des combles.

La reine Louise de Lorraine se retire à Chenonceau après l'assassinat de son époux Henri III. Ce drame la plonge dans le désespoir et elle avait pour projet l'installation en France de l'ordre des Capucines, établi à Milan en Italie. Mais sa situation précaire n'a pas permis l'achèvement de son dessein[8]. À son décès survenu le , le château revient à sa nièce, Françoise de Lorraine (1592-1669). Sa tutelle est confiée à sa mère Marie de Luxembourg (1562-1623), duchesse de Mercœur et belle-sœur de Louise de Lorraine. Suivant les dernières volontés de Louise de Lorraine, Marie de Luxembourg favorise l'institution des Capucines qui vient de s'introduire en France à partir de 1602. Elle fait venir plusieurs de ces religieuses, qui s'installent dans les combles du second étage au nord-est du château, pour fonder un couvent en attendant que la construction de leur nouvelle chapelle soit érigée dans la ville de Tours[128]. La duchesse de Mercœur doit entreprendre la même mission à Paris (se reporter au chapitre : Le couvent des Capucines). Cette communauté dispense la charité à la paroisse de Chenonceau. L'entrée principale de son cloître est défendue par un pont-levis à l'intérieur du château, fermant le couloir d'accès. Ce petit pont-levis sépare ainsi les sœurs du reste de l'habitation, pour assurer leur protection. Le couvent du château est transformé au XVIIIe siècle par Louise Dupin en logements pour les domestiques et le pont-levis disparaît par la même occasion. Mme Marguerite Pelouze reconstitue dans les combles, au XIXe siècle, les salles du couvent des Capucines et le pont-levis qui en interdit l'accès est rétabli. C'est dire que les motifs religieux dans ce périmètre du château ont subi bien des altérations, si ce n'est une disparition pure et simple. Hormis la chapelle[129], les signes spirituels relatifs au séjour de la congrégation dans le monument sont donc peu nombreux.

Lorsque Laure Menier décide la restauration de Chenonceau dont l'imposant chantier s'étale sur trois années de 2009 à 2012[104], rien ne laissait présager des révélations majeures sur l'édifice. Une découverte exceptionnelle a pourtant lieu en 2011, au moment des travaux de rénovation sur la charpente et la toiture[130].

Au second étage du château, une large pièce sous comble et fermée au public est tapissée de lambris posés depuis le XIXe siècle. Une intervention par l'intérieur est nécessaire à cause des bois fragilisés et les revêtements en menuiserie doivent être enlevés. Leur démontage a permis de mettre au jour des décors dont certains datent du XVIIIe siècle. Les représentations picturales indiquent clairement qu'il s'agit d'un lieu de culte et il est assez rare de trouver ainsi des motifs religieux[131]. Un décor sur bois en parfait état de conservation, et qui correspond au cœur de cette salle, représente l'Annonciation, symbolisée par un archange. Sur les murs, des lauriers ainsi que des rinceaux peints sur fresque. Ces motifs floraux ornementaux sont en forme de branche recourbée, munie de feuilles. Des monogrammes sont présents, comme les initiales MA et IHS avec une croix. D'autres sont entrelacés et peuvent être interprétés en MA ou AM[130]. Les couleurs sont bien préservées, dont un fond bleu très net mais estompé en certains endroits. Le bon état général permettra une restauration qui consiste à un nettoyage de la surface, une consolidation par injection, la protection de la polychromie par la face et la mise en œuvre d'un enduit par un ragréage de toutes les lacunes. Une reconstitution partielle est envisagée mais elle sera très limitée, afin de garder l'authenticité du site : « Il n'est pas opportun de tout reconstituer. Nous ne sommes pas là pour refaire, mais pour restaurer », précise Marc Philippe[130], chargé des opérations.

Monogrammes et symboles. Le symbole MA peut être interprété comme le monogramme de Marie-Antoinette, mais également en Ave Maria ou la marque de Catherine de Médicis, représentée par un M redoublée et enlacée en sens inverse.

Cette salle soulève bien des interrogations : quelle est sa destination première ? Est-ce une chapelle dédiée à un saint particulier, une personne physique ou un événement ? Pourquoi est-elle située dans cet emplacement isolé et dissimulé, alors que le château possède sa propre chapelle ? Sa datation peut apporter des éléments de réponse. Le film de Jacques Vichet mentionne le XVIIIe siècle et le style floral pour sa seconde moitié[130]. Les événements qui peuvent expliquer la présence de cette salle pourraient correspondre à ceux de la Révolution française. Madame Dupin fait partie de la noblesse. Elle a un sens strict de la hiérarchie des Trois ordres et n'a jamais remis en question son statut, ni le pouvoir royal, malgré son attachement aux idées des Lumières. Elle prône la tolérance et se montre généreuse envers autrui. Mais elle ne peut pas adhérer à cette Révolution qui s'enfonce dans les excès et les dérives. Louise Dupin quitte la capitale au moment des massacres de Septembre en 1792 pour rejoindre la Touraine. Elle est accompagnée de Suzanne Dupin de Francueil, l'épouse d'Armand Vallet de Villeneuve, trésorier de la ville de Paris et Marie-Thérèse Adam, sa dame de compagnie. La Révolution frappe cruellement sa famille : au moment de la grande Terreur, son neveu, Armand Vallet de Villeneuve, se suicide à la prison de la Conciergerie pour échapper à la guillotine et Marie-Aurore de Saxe, sa belle-fille, est emprisonnée au couvent des Anglaises. La déchristianisation en l'An II culmine. L'abbé Lecomte est chassé de son église et devient le régisseur de Chenonceau. Madame Dupin transforme la chapelle officielle en réserve à bois, afin de lui retirer son aspect religieux et la sauver ainsi des destructions. Un nouveau lieu de culte à l'abri des regards en cette période troublée peut justifier la présence de cette salle et sa destination.

Les éléments entrelacés MA ou AM peints sur les murs peuvent signifier la reine de France, Marie-Antoinette ou la prière catholique en latin, Ave Maria. L'évocation en double sens de ces monogrammes dans cette pièce n'est pas un cas isolé[132]. Il est à noter que les lettres MA en majorité sont bien distinctes et représentées parfois avec un cœur. Il reste à déterminer si certaines parties de cette salle sont plus anciennes et remontent éventuellement au début du XVIIe siècle, au moment de l'ordre des Capucines. Les religieuses à cette époque sont confinées dans leur couvent du second étage et la chapelle du château, dans le même temps, est libre d'accès. Mais l'historien Casimir Chevalier (1825-1893), dans son œuvre érudite Histoire abrégée de Chenonceau, apporte de précieuses informations[128] :

« Pendant ce temps, les Capucines habitèrent les combles du château de Chenonceau, où on leur avait pratiqué des cellules, un réfectoire, une chambre capitulaire, petits, peu commodes, mais suffisants, avec une chapelle au-dessus de la voûte de la chapelle du château. Le couvent communiquait à l'appartement de la duchesse (le même que celui de la reine Louise) par un escalier dérobé qui aboutissait à son cabinet, et l'entrée ordinaire pour le service de la communauté était défendue contre les profanes par un pont à bascule. Enfin, messire Pierre Oger fut installé au château comme chapelain du couvent. »

Rappelons que lors des travaux ordonnés par Mme Pelouze au cours du XIXe siècle, les appartements de Louise de Lorraine et donc ceux de la duchesse de Mercœur sur la façade est du château sont détruits. Casimir Chevalier connaissait parfaitement l'ancien état du château et sa transformation, pour avoir étudié sous deux propriétaires : René Vallet de Villeneuve et Madame Pelouze. Un autre historien, Robert Ranjard, confirme qu'une petite chapelle est installée au-dessus de la voûte de celle du château. De cet infime monastère, un escalier permettait de rejoindre cette seconde chapelle et conduisait également à l'ancien oratoire particulier qui jouxte la chambre de Louise de Lorraine[133]. Mais dans un cas comme dans l'autre, cette seconde chapelle est localisée dans les combles de la chapelle principale. Or, la salle religieuse qui vient d'être découverte se situe au second étage, décentrée par rapport à la chapelle du château et en dehors du couvent des Capucines. La prudence est donc de règle quant à l'interprétation de ces données et les recherches historiques en cours viendront confirmer ou infirmer ces hypothèses. La restauration quant à elle est bien inscrite dans la programmation des travaux à venir[130].

Château des Dames

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L'histoire du château est marquée par les femmes qui en sont les propriétaires et les bâtisseuses, d'où son surnom de « château des Dames »[134].

Une pièce du château est également dédiée aux filles et belles-filles de Catherine de Médicis, la chambre des Cinq Reines : Marie Stuart, Marguerite de France, Louise de Lorraine, Élisabeth d'Autriche et Élisabeth de France.

Georges Menier épouse Simonne — orthographié aussi Simone, mais les documents d'état civil mentionnent bien le prénom avec deux « n » — Camille Marie Legrand le dans le 16e arrondissement de Paris. La cérémonie religieuse se déroule à l'église Saint-Pierre-de-Chaillot, le 15 décembre 1903. La veille du mariage, un banquet de 2500 couverts est donné à la Ferme du Buisson à Noisiel. Simonne Legrand, seconde fille de Louis Joseph Gaston Legrand et de Laure Augustine Grassi, apparentée à la famille Terson de Paleville, est née le dans le 9e arrondissement. Elle donne quatre enfants — des garçons — à la dynastie Menier : Antoine (1904-1967), Claude (1906-1973), Hubert (1910-1959) et Jean (1913-1944). Elle participe aux œuvres de la Croix-Rouge et obtient son brevet d'infirmière-major[135]. Simonne Menier gère avec son époux l'hôpital militaire de Chenonceau pendant la Première Guerre mondiale et fait preuve de courage, compétence et autorité. Elle est l'une des premières femmes à adopter la nouvelle mode garçonne, lancée par Coco Chanel[135]. Sportive, elle monte à cheval et suit les chasses à courre de l'équipage Menier dans la forêt de Retz[135]. Voyageuse, elle se rend à l'île d'Anticosti, propriété de la famille Menier, avec son village, Port-Menier. Intrépide, elle part au Brésil à bord d'un dirigeable[135]. Femme du monde, elle tient son rang dans la haute société. Simonne Menier meurt le en son domicile au 2 avenue Van-Dyck, à proximité de l'hôtel Menier, dans le 8e arrondissement de Paris, à l'âge de 90 ans.

Entrée du domaine

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Le domaine de Chenonceau.

Allée d'honneur

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La grande allée d'honneur menant au château est plantée de platanes sur presque 1 km. De chaque côté de l'allée d'honneur : la ferme du XVIe siècle à droite, le Labyrinthe et les Cariatides à gauche.

La paire de sphinx du XVIIIe siècle encadrant l'allée d'honneur installée par le comte René de Villeneuve provient du château de Chanteloup à Amboise, ancien domaine du duc de Choiseul, dépecé au XIXe siècle; on voit - entre autres lieux - une paire de sphinx en pierre au départ de l'escalier d'honneur de Château-Margaux en Gironde (1810).

L'avant-cour

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Après avoir emprunté la grande allée bordée de platanes et passé les deux sphinx à l'entrée du château, voici l'avant-cour du domaine. À droite et bordant l'avant-cour, le bâtiment des Dômes et le musée de Cires. Au centre, devant le château, la cour d'honneur avec la tour des Marques. À gauche, la Chancellerie construite au XVIe siècle, qui mène au Jardin de Diane.

La galerie des Dômes

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Un espace dans la galerie des Dômes est dédié depuis le à l'hôpital militaire installé dans le monument au cours de la Première Guerre mondiale, de 1914 à 1918. Cette reconstitution est un hommage à la mémoire des blessés et soignants, qui ont vécu les années de guerre au château de Chenonceau. La galerie des Dômes accueille également, depuis le , l'apothicairerie de la reine Catherine de Médicis et le cabinet des Sciences, depuis le .

Centenaire de la Première Guerre mondiale.
Le domaine de Chenonceau ouvre en 2014, une nouvelle exposition dans la galerie des Dômes par une reconstitution de l'hôpital militaire (Archives photographiques du château de Chenonceau).

La galerie des Attelages

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La galerie des Attelages est créée au mois de janvier 2014 à l'intérieur de la ferme du XVIe siècle et expose une collection de voitures hippomobiles du XVIIIe siècle jusqu'au XIXe siècle.

Ferme du XVIe siècle

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L'ensemble datant du XVIe siècle comprend les écuries de Catherine de Médicis, un potager et un atelier floral où travaillent aujourd'hui deux fleuristes pour la mise en fleurs des pièces du château. Le potager accueille plusieurs variétés de légumes et de plantes, dont plus de 400 rosiers.

Orangerie

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Situé face au jardin vert, l'orangerie abritait à l'époque des orangers et des citronniers. Elle sert aujourd'hui de salon de thé et de restaurant gastronomique.

Jardins

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Chenonceau compte quatre jardins principaux : celui de Diane de Poitiers, celui de Catherine de Médicis, situés de part et d'autre de la tour des Marques, vestige des fortifications précédant l'édification du château actuel, le jardin Russell Page et le jardin vert.

En 1565, les jardins de la rive gauche du Cher sont « nouvellement construits », comme le décrit Sonia Lesot dans son ouvrage[136] :

« La fontaine du rocher de Chenonceau construite par Bernard (Palissy) pour Catherine (de Médicis) ; elle était déjà existante du temps de Diane de Poitiers, et avait servi à alimenter les bassins de son parterre […] (dans) le parc de Francueil, sur la rive gauche du Cher […] fut aménagé un jardin bas en bordure du fleuve, composé de deux vastes carrés séparés d'une allée tracée dans le prolongement de la galerie, accentuant l'axe Nord-Sud déjà si fort. Le coteau était percé de grottes. »

Jardin de Diane

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Le jardin de Diane de Poitiers, dont l'entrée est commandée par la maison du Régisseur : la chancellerie, construite au XVIe siècle ; au pied de laquelle se trouve un embarcadère, agrémenté d'une vigne, accès indispensable à toute promenade sur le Cher.

En son centre se trouve un jet d'eau, décrit par Jacques Androuet du Cerceau dans son livre Les plus excellents bastiments de France (1576). D'une conception surprenante pour l'époque, le jet d'eau jaillit d'un gros caillou taillé en conséquence et retombe « en gerbe » vers un réceptacle pentagonal de pierre blanche.

Ce jardin est protégé des crues du Cher par des terrasses surélevées depuis lesquelles on a de beaux points de vue sur les parterres de fleurs et le château.

Jardin de Catherine de Médicis

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Le jardin de Catherine de Médicis est plus intime, avec un bassin central, et fait face au côté Ouest du château.

La décoration florale des jardins, renouvelée au printemps et en été, nécessite la mise en place de 130 000 plants de fleurs cultivés sur le domaine.

Jardin Russell Page

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Ce jardin rend hommage au paysagiste anglais Russell Page[137]. Un plan de l'artiste britannique est retrouvé dans les archives du domaine par Laure Menier, conservatrice et propriétaire du château. Ce projet élaboré par Russell Page pour Chenonceau, et qui date des années 1950, ne s'est jamais concrétisé mais Mme Menier décide de créer ce nouveau jardin avec le directeur botanique du château, M. Nicholas Tomlan. Des œuvres d'art du sculpteur contemporain François-Xavier Lalanne vont prendre place dans ce nouvel espace floral. Cet ensemble est inauguré le 1er juin 2018[138].

Jardin vert

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Ce jardin a été dessiné par Lord Seymour en 1825 pour la comtesse Vallet de Villeneuve, qui souhaitait un parc à l'anglaise. Le jardin fait face à celui de Catherine de Médicis côté nord. Il s'agit d'un enclos gazonné bordé d'une collection d'arbres, platanes, cèdres bleus, sapin d'Espagne, catalpa, marronnier, sapins Douglas, séquoias, robinier, noyer noir et chêne vert. Catherine de Médicis avait auparavant choisi cet endroit pour y aménager sa ménagerie et ses volières.

Labyrinthe

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Souhaité par Catherine de Médicis, le labyrinthe de style italien est composé de 2 000 ifs sur plus d'un hectare. Une gloriette est aménagée au centre. Sa position surélevée permet une vue d'ensemble. Elle est surmontée d'une statue de Vénus. Le labyrinthe est entouré d'une charmille où on retrouve les cariatides de Jean Goujon qui ornaient autrefois la façade du château.

Extérieurs

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Le château présente en réalité deux parties :

  • Un donjon médiéval élevé sur la rive droite du Cher qui fut remanié au XVIe siècle.
  • Un corps de logis Renaissance bâti sur la rivière elle-même, constituant l'essentiel du château.

La tour des Marques

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La tour des Marques est le seul vestige visible de l'ancien château médiéval de la famille des Marques, rasé par Thomas Bohier en 1515. Elle correspond au donjon de l'ancienne bâtisse, constituée d'une tour ronde, ainsi que d'une tourelle abritant la cage d'escalier. Bohier va réhabiliter la tour en lui donnant un aspect plus moderne, dans le goût Renaissance, grâce au percement de larges fenêtres à meneaux, d'une porte ouvragée, de lucarnes en pierre blanche, et l'ajout d'un clocheton, dont la cloche porte la date de 1513. Il fait également installer de petites consoles sur le chemin de ronde, et recouvre l'ancienne maçonnerie de mortier, cachant ainsi les anciennes archères, mais il subsiste néanmoins des traces.

Il réalise également un perron de pierre, du type de ceux visibles aux châteaux de Bury et de Nantouillet ou encore au premier château de Chantilly, correspondant à une certaine mise en scène de l'entrée, à la mode au XVIe siècle. Enfin, Bohier fait sculpter les lettres TBK sur la tour, signifiant Thomas Bohier-Briçonnet Katherine.

Sur le côté, on peut encore apercevoir le puits, orné sur la margelle d'une chimère et d'un aigle bicéphale, emblème de la famille des Marques. Cette tour, qui a pendant un temps abrité la boutique de souvenirs, n'est désormais plus accessible au public.

Le logis Renaissance

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Il est constitué d'un corps de logis presque carré (22 m sur 23) de deux étages (plus un sous-sol) flanqué de tourelles d'angle, construit sur les puissantes assises de pierre de l'ancien moulin bordant naguère la rive droite.

Celui-ci est prolongé d'un corps de bâtiment de deux étages et d'un comble qui s'appuie sur la façade sud du logis, construit par Philibert Delorme en 1560 dans un style déjà presque classique, et reposant sur un pont de cinq arches enjambant le Cher. L'étage inférieur est notamment occupé par une galerie.

On accède au rez-de-chaussée du corps de logis principal par un escalier suivi d'un petit pont.

Intérieurs

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L'entrée donne sur un vestibule central ouvrant sur quatre pièces de part et d'autre. D'un côté : une salle des Gardes, par laquelle on accède à une chapelle, la « chambre de Diane de Poitiers » et le « cabinet de travail de Catherine de Médicis ». De l'autre se trouvent un escalier donnant accès aux cuisines situées au sous-sol, la « chambre François Ier » et le « salon Louis XIV ». Au bout du vestibule, on accède à la galerie inférieure.

L'escalier, à doubles volées droites, est accessible derrière une porte qui se situe au milieu du vestibule d'entrée. Il permet d'accéder aux étages supérieurs s'ouvrant chacun sur un vestibule :

  • Le premier étage est constitué par le « vestibule Catherine Briçonnet », autour duquel se trouvent quatre chambres : « la chambre des Cinq Reines », la « chambre de Catherine de Médicis » (au-dessus de son cabinet vert), celle de César de Vendôme, et celle de Gabrielle d'Estrées (favorite d’Henri IV). Au fond de ce vestibule, se trouve là aussi une porte donnant aux pièces situées au-dessus de la galerie (celles-ci non visitables).
  • Le second étage comporte, outre le vestibule, quatre pièces dont seule « la chambre de Louise de Lorraine » est visitable.

Rez-de-chaussée

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Plan du rez-de-chaussée :
1 : Chapelle
2 : Librairie
3 : Cabinet vert
4 : Chambre de Diane de Poitiers
5 : Salle des Gardes
6 : Vestibule
7 : Salon Louis XIV
8 : Escalier
9 : Salon François Ier
10 : Galerie

Vestibule

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Le vestibule du rez-de-chaussée est couvert par un plafond en voûtes d'ogives dont les clefs, décalées les unes par rapport aux autres, forment une ligne brisée. Les corbeilles, réalisées en 1515, représentent des feuillages, des roses, des têtes d'anges, des chimères, et des cornes d'abondance.

Au-dessus des portes, dans deux niches, sont sculptés saint Jean-Baptiste, patron de Chenonceau, et une Madone italienne dans le style de Luca della Robbia. Le mobilier est composé d'une table de chasse en marbre italien. Au-dessus de la porte d'entrée, un vitrail moderne, réalisé en 1954 par Max Ingrand, représentant la légende de saint Hubert.

La salle des Gardes

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Au-dessus de la porte en chêne du XVIe siècle, on retrouve, sous la forme de leurs patrons, Sainte-Catherine et Saint-Thomas, les anciens propriétaires, ainsi que leur devise : « S'il vient à point, me souviendra » (comprendre : fera que l'on se souviendra de moi). Les plafonds à solives apparentes, dits « à la Française » portent les deux C entrelacés de Catherine de Médicis. Le sol est en partie recouvert de carreaux de faience polychromes de la fin du XIXe siècle, réalisés par l'atelier parisien de Léon Parvillée[139]. Ce pavement en majolique (photographie ci-dessous) est une reproduction du pavement du XVIe siècle de l'église de Brou[140].

La cheminée porte les armes de Thomas Bohier, tandis que les murs sont décorés d'une suite de tapisseries des Flandres du XVIe siècle représentant la vie de château, une demande en mariage, ou encore une scène de chasse. Les coffres, gothiques et Renaissance, contenaient l'argenterie avec laquelle la Cour se déplaçait.

La chapelle

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On pénètre dans la chapelle à partir de la salle des Gardes, par une porte en chêne surmontée d'une statue de la Vierge. Ses vantaux représentent quant à eux le Christ et saint Thomas et reprennent les paroles de l'Évangile selon saint Jean : « Avance ton doigt ici », « Tu es mon Seigneur et mon Dieu ».

Mme Pelouze fit ouvrir les fenêtres couplées qui furent munies de verrières d'après les dessins d'un certain Steinheil[50]. Les vitraux, détruits en 1944, ont été remplacés par des œuvres de Max Ingrand en 1954. On voit, dans la loggia de droite, une Vierge à l'Enfant en marbre de Carrare par Mino da Fiesole. À droite de l'autel, une crédence ouvragée ornée de la devise des Bohier.

En 1890, le céramiste tourangeau Édouard Avisseau (1831-1911) réalisa pour le château le bas-relief La Vierge aux poissons[141].

Au mur, des peintures religieuses : La Vierge au voile bleu par Il Sassoferrato, Jésus prêchant devant Alfonso et Isabella par Alonzo Cano, un Saint-Antoine de Padoue par Murillo, et une Assomption par Jean Jouvenet. L'historien Robert Ranjard précise[142] : « L'oratoire conserve, gravées dans la pierre de ses murs, des sentences écrites en vieil écossais […] mystérieux graffitis laissés par des hôtes inconnus au temps de Diane de Poitiers ». En entrant à droite, une sentence datée de 1543 : « La colère de l'Homme n'accomplit pas la justice de Dieu », et une autre de 1546 : « Ne soyez pas vaincus par le Mal ».

Dominant la nef, une tribune royale donnant sur « la chambre des Cinq Reines », au premier étage, datant de 1521.

Cette chapelle fut sauvegardée pendant la Révolution, Madame Dupin ayant eu l'idée d'en faire une réserve de bois de chauffage.

Chambre de Diane de Poitiers

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La cheminée par Jean Goujon et le plafond portent les initiales de Henri II et de Catherine de Médicis entrelacées. Le « H » et le « C » forment par ailleurs malicieusement le « D » de Diane de Poitiers, la favorite de Roi. Le mobilier est composé d'un lit à baldaquin du XVIIe siècle, ainsi que de fauteuils en cuir de Cordoue. Sur la cheminée, on voit un portrait du XIXe représentant Catherine de Médicis, par Sauvage.

À gauche de la fenêtre, une Vierge à l'Enfant, par Murillo. À droite de la cheminée, une toile de l'école italienne du XVIIe siècle, Le Christ dépouillé de ses vêtements par Ribalta.

Sous ce tableau une bibliothèque aux portes grillagées abrite les archives du domaine ; un document exposé porte les signatures de Thomas Bohier et Katherine Briçonnet.

Sur les murs deux tapisseries des Flandres du XVIe siècle, Le Triomphe de la Force, montée sur un char tiré par deux lions, et environnée de scènes de l'Ancien Testament. Dans la bordure supérieure, la phrase latine se traduit par « Celui qui aime de tout son cœur les dons célestes, ne recule pas devant les actes que la piété lui dicte » ; l'autre pièce est Le Triomphe de la Charité, qui, sur un char, tient dans ses mains un cœur et montrant le Soleil, entouré d'épisodes bibliques ; la devise latine se traduit par : « Celui qui montre un cœur fort dans les périls, reçoit à sa mort, comme récompense, le Salut ».

Cabinet Vert

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C'est l'ancien cabinet de travail de Catherine de Médicis, pendant sa régence. On distingue sur le plafond les deux C entrelacés. Dans cette pièce est exposée une tapisserie de Bruxelles dite « à l'Aristoloche », à la fois gothique et Renaissance. Sa couleur verte d'origine a déteint au bleu. Son thème est inspiré de la découverte des Amériques, et représente une faune et une flore exotiques : faisans argentés du Pérou, ananas, orchidées, grenades, et végétaux inconnus en Europe.

Deux cabinets italiens du XVIe siècle sont disposés à côté de la porte. Au mur une collection de tableaux, dont :

Librairie

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Cette ancienne petite bibliothèque de Catherine de Médicis donne une vue sur le Cher ; le plafond en chêne compartimenté de beaux caissons datant de 1525, de style italien, avec petites clefs pendantes, est l'un des premiers de ce type connus en France. Il porte les initiales T, B, K, en référence aux Bohier.

Au-dessus de la porte on voit une Sainte-Famille d'après Andrea del Sarto[144]. Sont conservées dans cette pièce une Scène de la vie de Saint-Benoît, par Bassano, Une martyre par Le Corrège, Héliodore par Jouvenet, et deux médaillons, Hébé et Ganymède, les échansons des dieux, enlevés vers l'Olympe de l'école française du XVIIe siècle.

Galerie du Rez-de-chaussée

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La table de fête en perspective dans la galerie en 2018 lors de l'évènement Noël Médicis à Chenonceau.

La galerie, longue de 60 mètres, large de 6 mètres, et comportant 18 fenêtres, possède un sol carrelé de tuffeau et d'ardoise, ainsi qu'un plafond à solives apparentes. Servant de salle de bal, elle fut inaugurée en 1577 lors des fêtes données par Catherine de Médicis et son fils Henri III. À chaque extrémité, deux cheminées de style Renaissance, dont l'une n'est qu'un décor entourant la porte Sud qui mène à la rive gauche du Cher.

La façade du Levant fut peinte par les décorateurs de l'Opéra de Paris pour le second acte des Huguenots[50].

La série de médaillons représentant des personnages célèbres sur les murs fut posée au XVIIIe siècle.

Chambre de François Ier

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La cheminée monumentale de la chambre de François Ier.

Cette chambre contient la plus belle cheminée du château (refaite au XIXe siècle, ses trois niches « à baldaquins » furent ornées de statues) ; sur son manteau court la devise de Thomas Bohier, faisant écho à ses armes représentées sur la porte. Le mobilier se compose de trois crédences françaises du XVe siècle et d'un cabinet italien du XVIe siècle, incrusté de nacre et d'ivoire gravée à la plume, offert à François II et Marie Stuart pour leur mariage.

Sur les murs sont exposés un portrait de Diane de Poitiers en Diane Chasseresse par Le Primatice, qui l'a réalisé ici en 1556, des toiles de Mirevelt, Ravenstein, un Autoportrait de Van Dyck, le portrait d'une noble dame en Diane Chasseresse par Ambroise Dubois[145], Archimède par Zurbaran, deux évêques de l'école allemande du XVIIe siècle, ainsi que Les Trois Grâces par Carle Van Loo représentant les trois sœurs de Mailly-Nesles, qui furent successivement maîtresses de Louis XV.

Cette chambre était également celle de Madame Dupin au XVIIIe siècle, où elle rend son dernier soupir le 20 novembre 1799 (se reporter au chapitre Monsieur et madame Dupin).

La chambre de François Ier.

Salon Louis XIV

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Ce salon tendu de rouge évoque le souvenir du séjour que fit Louis XIV à Chenonceau le 14 juillet 1650. Le portrait d'apparat actuel peint par Rigaud, remplace celui qui a été brûlé sous la Révolution en 1793. Le tableau original avait été offert par le Roi au duc de Vendôme en 1697, en reconnaissance de l'envoi de statues au parc du château de Versailles[13]. Le grand cadre en bois sculpté et doré par Lepautre est composé seulement de quatre énormes pièces de bois, ainsi que le mobilier recouvert de tapisserie d'Aubusson, et une console de style « Boulle ».

La cheminée de style Renaissance est ornée de la Salamandre et de l'Hermine, en référence au roi François Ier et à Claude de France. La corniche entourant le plafond à solives apparentes porte les initiales de Bohier.

Au-dessus de la console, L'Enfant Jésus et saint Jean-Baptiste par Rubens fut acheté en 1889 à la vente de la collection de Joseph Bonaparte, frère de Napoléon Ier et ex-roi d'Espagne.

Le salon possède une série de portraits des XVIIe et XVIIIe siècles français, ceux de Louis XV par Van Loo, d'une princesse de Rohan, de Madame Dupin par Nattier, de Chamillard, ministre de Louis XIV, un portrait d'homme par Netscher, de Philippe V d'Espagne par Ranc, et celui de Samuel Bernard par Mignard.

L'escalier

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L'escalier avec voûtes en berceau « à l'antique »

Une porte en chêne du XVIe siècle donne l'accès à l'escalier, un des premiers escaliers droits, (rampe sur rampe) construit en France sur le modèle italien. Il est couvert d'une voûte dite « rampante », à nervures se coupant à angle droit. Les caissons sont ornés de figures humaines, de fruits et de fleurs (certains motifs ont été martelés à la Révolution).

Les vantaux sculptés représentent l'Ancienne Loi sous la forme d'une femme aux yeux bandés munie d'un livre et d'un bâton de pèlerin, et la Loi Nouvelle, au visage découvert et tenant une palme et un calice.

L'escalier est coupé d'un palier formant deux loggias à balustrades donnant vue sur le Cher ; au-dessus de l'une d'entre elles, un médaillon ancien représentant un buste de femme aux cheveux épars, habituel symbole de la folie.

Cuisines du sous-sol

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Les cuisines sont installées au sous-sol, auquel on accède par un escalier situé entre la galerie et « la chambre de François Ier ». Aménagées dans les piles assises du moulin ayant précédé le château qui forme un énorme soubassement, elles sont composées de plusieurs salles, dont l'office, salle basse aux deux voûtes en croisées d'ogives comportant une cheminée, la plus grande du château. À côté se trouve le four à pain.

L'office dessert la salle à manger du personnel du château, la boucherie dans laquelle sont exposés les crochets pour suspendre le gibier et les billots pour les dépecer, ainsi que le garde-manger. Un pont se tient entre l'office et la cuisine à proprement parler. Le mobilier du XVIe siècle a été remplacé pendant la Première Guerre mondiale en un équipement plus moderne, pour soutenir les besoins de l'hôpital.

Un quai de débarquement permettant d'apporter directement des marchandises dans la cuisine, est appelé selon la légende, le Bain de Diane.

Premier étage

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Plan du premier étage :
1 : tribune de la chapelle
2 et 3 : cabinet des estampes
4 : chambre de Catherine de Médicis
5 : chambre des Cinq Reines
6 : vestibule de Catherine Briçonnet
7 : chambre de Gabrielle d'Estrées
8 : Escalier
9 : chambre de César de Vendôme
10 : galerie du premier étage.

Vestibule de Catherine Briçonnet

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Le vestibule de
Catherine Briçonnet.

Le vestibule du premier étage est pavé de petits carreaux de terre cuite marqués d'une fleur de lys traversée par une dague. Le plafond est à solives apparentes. Au-dessus des portes est disposée une série de médaillons en marbre rapportés d'Italie par Catherine de Médicis, représentant les empereurs romains Galba, Claude, Germanicus, Vitellius et Néron.

La suite de six tapisseries d'Audenarde du XVIIe siècle représentent des scènes de chasses et de « pique-nique » d'après des cartons de Van der Meulen.

Chambre de Gabrielle d'Estrées

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Le plafond à solives apparentes, le sol, la cheminée et le mobilier sont Renaissance. On voit près du lit à baldaquin une tapisserie des Flandres du XVIe siècle.

Les autres murs sont ornés de la tenture dite des Mois Lucas, dont Juin, le signe du Cancer - La tonte des moutons, Juillet, le signe du Lion - La chasse au faucon, et Août, le signe de la Vierge - La paie des moissonneurs ; les cartons de ces tapisseries sont de Lucas de Leyde ou Lucas van Nevele.

Au-dessus du cabinet est exposée une toile de l'école florentine du XVIIe siècle représentant sainte Cécile, patronne des musiciens, et au-dessus de la porte, L'Enfant à l'Agneau de Francisco Ribalta.

Chambre des Cinq Reines

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Cette chambre rend hommage aux deux filles et aux trois belles-filles de Catherine de Médicis : la reine Margot, Élisabeth de France, Marie Stuart, Élisabeth d'Autriche, et Louise de Lorraine. Le plafond à caissons du XVIe siècle arbore en effet les armoiries des cinq reines.

Le mobilier se compose d'un lit à baldaquin, de deux crédences gothiques surmontées de deux têtes de femmes en bois polychrome et d'un coffre de voyage recouvert de cuir clouté.

Aux murs, nous pouvons voir une suite de tapisseries des Flandres du XVIe siècle représentant Le Siège de Troie et L'Enlèvement d'Hélène, Les Jeux du cirque dans le Colisée, et Le Couronnement du roi David. Une autre évoque un épisode de la vie de Samson. Sont exposés également, L'Adoration des Mages, étude pour le tableau de Rubens (musée du Prado), un portrait de la duchesse d'Olonne de Pierre Mignard, ainsi qu’Apollon chez Admète l'argonaute, dû à l'école italienne du XVIIe siècle.

Chambre de Catherine de Médicis

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La chambre de Catherine de Médicis est meublée d'un ensemble du XVIe siècle ainsi que de tapisseries des Flandres du XVIe siècle retraçant la vie de Samson, remarquables par leurs bordures peuplées d'animaux symbolisant des proverbes et des fables comme L'écrevisse et l'huître, ou L'habileté est supérieure à la Ruse. La cheminée et le sol de tomettes sont d'époque Renaissance.

Dominant la pièce, une peinture sur bois, L'éducation de l'amour par Le Corrège.

Cabinet des Estampes

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Ces petits appartements, ornés d'une cheminée de la fin du XVIIIe siècle dans la première pièce, d'une autre du XVIe siècle dans la seconde, présentent une importante collection de dessins et d'estampes représentant le château datant de 1560 pour le plus ancien, du XIXe siècle pour les plus récents. Le plafond du XVIIIe siècle, attribuable à l'atelier de Nicolas Bertin, représente un Couronnement de Flore ou de l'Aurore, en présence d'Éole et d'un dieu Fleuve.

Galerie du premier étage

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La Galerie Haute sous Catherine de Médicis est divisée en appartements par des cloisons dont l'usage vraisemblable est destiné aux domestiques du château. Elle est reliée directement à la Grande Galerie du rez-de-chaussée par deux escaliers à vis, situés à l'extrémité opposée. La seule décoration est celle des deux cheminées sculptées d'esclaves enchaînés, qui se font face. Le château expose annuellement dans cette galerie depuis 1980, les œuvres d'artistes contemporains.

Chambre de César de Vendôme

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Le plafond à solives apparentes est soutenu par une corniche décorée de canons. La cheminée Renaissance fut peinte au XIXe siècle aux armes de Thomas Bohier. La fenêtre ouvrant à l'Ouest est encadrée par deux grandes cariatides de bois du XVIIe siècle. Les murs sont tendus d'une suite de trois tapisseries de Bruxelles du XVIIe siècle illustrant le mythe antique de Déméter et Perséphone : Le voyage de Déméter, Perséphone aux Enfers, Déméter donne les fruits aux humains, et Perséphone revenant passer six mois par an sur la Terre.

On voit à gauche de la fenêtre, en face du lit à baldaquin du XVIe siècle, un Saint-Joseph par Murillo.

Deuxième étage

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Plan du deuxième étage :
1, 2, 3, 4, 5, 7 : Salles fermées
6 : Vestibule du deuxième étage
8 : Escalier
9 : Chambre de Louise de Lorraine
10 : Comble de la galerie (fermé)

Vestibule du deuxième étage

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Le Vestibule du second étage.

Ce vestibule, qui conserve des traces de la restauration menée au XIXe siècle par Roguet, disciple de Viollet-le-Duc, constitue un document décoratif.

Sur le mur une tapisserie de la manufacture (disparue) de Neuilly (XIXe siècle) symbolisant le Cher, sur laquelle figure une gondole vénitienne, fait référence à celle que fit transporter jusqu'à Chenonceau Madame Pelouze, afin d'y organiser en 1886 la célèbre « fête vénitienne » évoquée par Paul Morand.

Les deux crédences et le pavage au sol sont d'époque Renaissance.

Chambre de Louise de Lorraine

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La chambre de Louise de Lorraine, reflète le deuil de la femme d'Henri III. On y remarque la couleur noire dominante des lambris, les peintures macabres, le prie-Dieu tourné vers la fenêtre et les décorations religieuses évoquant le deuil. Louise est alors entourée de religieuses qui vivent à Chenonceau comme dans un couvent. Toujours vêtue de blanc, comme le veut la tradition pour une veuve de roi de France, elle sera surnommée « la Reine Blanche ».

Sa chambre a été reconstituée à partir du plafond d'origine orné de larmes d'argent, de cordelières de veuves, de couronnes d'épines et de la lettre λ, lambda, initiale de Louise de Lorraine, entrelacée du H de Henri III. L'atmosphère pieuse de la pièce est soulignée par le Christ à la couronne d'épines et d'une scène religieuse peinte sur bois du XVIe siècle qui orne la cheminée.

Tourisme

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L'ensemble du domaine, propriété de la famille Menier, accueille annuellement 850 000 visiteurs[146]. Chenonceau est le monument historique privé le plus visité de France[147].

Chenonceau et les arts

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Cinéma

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Les films ci-dessous sont entièrement ou partiellement tournés au château de Chenonceau ou dans la commune de Chenonceaux.

Le réalisateur de cinéma Émile Chautard se sert des extérieurs du château de Chenonceau pour tourner un film muet, La Dame de Monsoreau, d'après l'œuvre éponyme d'Alexandre Dumas, en 1913.

Expositions

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Jean-Jacques Rousseau par Maurice Quentin de La Tour
Exposition de 2012 :
Rousseau heureux à Chenonceau.

Galerie Médicis

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La galerie Médicis est située au premier étage du château.

  • 2019 : « Catherine de Médicis : Femme, Mère et Reine », exposition dans la Galerie Médicis. Célébration du 500e anniversaire de la naissance de Catherine de Médicis.

Galerie Haute

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Le château expose principalement dans la galerie Haute, depuis 1980, les œuvres d'artistes contemporains ou des expositions historiques[150].

Peinture

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« Promenade à Chenonceaux » par Jean Louis Amédée Beaujouan.
  • Albert Marquet représente la façade nord du château dans une huile sur toile, non datée[152].
  • Le peintre de portraits et de genre historique, Jean Louis Amédée Beaujouan, expose en 1839 l'une de ses œuvres, intitulée « Promenade à Chenonceaux », au musée royal des arts (musée du Louvre) à Paris[153].

Deux hypothèses concernant la description des personnages :

  1. Le tableau serait censé évoquer le roi François Ier descendant un escalier monumental en compagnie probablement de sa seconde épouse Éléonore de Habsbourg, sauf que le château de Chenonceau en arrière plan est celui de Catherine de Médicis, donc postérieur. Et dans la continuité de l'anachronisme, à propos du monogramme qui figure sur la balustrade — en D inversé — l'auteur voulait-il symboliser celui de Diane de Poitiers ?
  2. Cet emblème mis en évidence suggère que nous nous trouvons en présence du roi Henri II et de sa favorite Diane de Poitiers. Mais dans cette éventualité comme dans la précédente, le château avec ses adjonctions est toujours celui de la reine Catherine de Médicis. L'escalier et ses ornementations sont imaginés par le peintre et ne reposent sur aucunes archives historiques connues à ce jour pour étayer cette représentation.

Jean Louis Amédée Beaujouan est né à Paris le 14 pluviôse an 12 () dans l'ancien 10e arrondissement[154]. Il est le fils de Nicolas Augustin Beaujouan (1762-1821), architecte à Paris[155]. Il entre à l'École des Beaux-arts de Paris le et devient l'élève de Louis-Pierre Baltard[156]. Il commence son premier salon en 1833 avec Le prince de Condé venant trouver Mlle de Montpensier pour la remercier[157]. Amédée Beaujouan épouse Henriette Élisabeth Cross, institutrice de nationalité britannique, le dans le 7e arrondissement de Paris[158]. Il est mort dans cette même ville à l'hôpital de la Charité, le dans le 6e arrondissement[159].

Littérature

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  • Le château est le cadre de la première partie du roman historique Sur Catherine de Médicis d'Honoré de Balzac (1842), qui évoque notamment l'échange de châteaux qui a lieu entre Diane de Poitiers, qui reçoit le château de Chaumont-sur-Loire, et Catherine de Médicis, à qui Diane offre le château de Chenonceau[160].
  • Marguerite Yourcenar consacre un essai ou étude historique : « Le ton général est celui de l'amertume, sinon de la satire, en présence de ce gaspillage qu'on nomme l'ordre des choses (Mémoires d'Hadrien) [...] je pourrais en détacher une vingtaine de pages consacrées au portrait psychologique d'une femme de la Renaissance et de son milieu, Louise de Lorraine [...] Le sujet est l'histoire financière et juridique d'un château exposé à toutes les vicissitudes politiques et sociales qui se sont produites au cours de quatre siècles »[161].
  • L'auteur du roman français Les Effacés - Bertrand Puard - utilise le château sous le nom de « Château d'Al-Rayyan » dans le tome 4. Un plan détaillé du château (l'usage des différentes pièces a cependant été changé dans certains cas) ainsi qu'une photo du véritable bâtiment sont accessibles au début du livre.

Arts de la table

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  • La manufacture Cristal de Sèvres a donné le nom de Chenonceaux à un modèle de service de verres de table[162].

Bibliographie

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  : document utilisé comme source pour la rédaction de cet article.

Ouvrages

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Articles de presse

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Voir aussi

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Articles connexes

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Liens externes

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Visites virtuelles

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Deux sites pédagogiques, en partenariat avec le château de Chenonceau, proposent des visites virtuelles haute définition à 360 degrés en ligne, du monument historique. Les vues panoramiques et interactives tant à l'extérieur qu'à l'intérieur du château avec un résumé historique pour l'un des sites, permet l'accès virtuel au plus grand nombre et d'explorer dans les moindres détails cet édifice patrimonial.

Documentaires

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Crédit photographique

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Sources primaires

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Notices et ressources

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Notes et références

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  1. Jean Babou de la Bourdaisière (1511-1569), comte de Sagonne, grand bailli de Touraine et grand maître d'artillerie de France. Fils de Philibert Babou de la Bourdaisière, surintendant des finances de François Ier, et de Marie Gaudin. Il se marie le à Blois, avec Françoise Robertet, dame d'honneur successivement, de Catherine de Médicis, de Marie Stuart et de Louise de Lorraine. Leur fille est Françoise Babou de La Bourdaisière et leur petite-fille Gabrielle d'Estrées.
  2. Son arrière petite-fille sera Aurore Dupin, plus connue sous le nom de George Sand.
  3. Marie Jeanne Bouilhat de Laleuf met au monde le une petite fille, Marie-Marguerite à Châteauroux, paroisse Saint-André. Le lendemain, , la mère meurt des suites de l'accouchement, à l'âge de 24 ans. Source : Archives départementales de l'Indre - ville de Châteauroux, registre paroissial de Saint-André. Cote du document : 3 E 044/007-8. Archives départementales, no 1 rue Jeanne d'Arc 36000 Châteauroux. Le sort s'acharne sur la famille avec le décès du père de Claude Dupin, Philippe Dupin, le suivant à Châteauroux, également paroisse Saint-André.
  4. Claude Sophie Dupin de Rochefort aurait une fille naturelle, Marie Claude Sophie Saint-Aubin (1788-1844), baptisée sous un nom emprunté. La transcription intégrale de l'acte de baptême a été demandée en 1808 dans le cadre des documents justificatifs du mariage de Marie Claude Sophie Saint-Aubin à Saint-Germain-en-Laye, où demeurait par ailleurs Julie de Rochechouart-Dupin à la fin du XVIIIe siècle. Après la disparition des registres originaux sous la Commune de Paris en 1871, le greffe du tribunal de grande instance de Versailles dépose cette transcription le à la Préfecture de la Seine au moment de la reconstitution de l'état civil parisien[21]. L'acte de naissance a été rétabli aux Archives de Paris sous la cote V3E / N2009 : Marie Claude Sophie Saint-Aubin, fille de Claude Saint-Aubin (Claude Sophie Dupin de Rochefort) et de Madeleine Le Vasseur (Madeleine Moret), née le à Paris, paroisse de Saint-Eustache. Le père est déclaré absent, le parrain est un sculpteur, Jean Pierre Monpellier[22], et la marraine, Louise Gaumont épouse de Jean Thomas Monpellier[23], également sculpteur. À noter que la paroisse Saint-Eustache est celle de la famille Dupin qui demeure rue Plâtrière. Madeleine Moret entre au service de Julie de Rochechouart-Pontville, veuve de Jacques-Armand Dupin de Chenonceaux, en 1786 à Saint-Germain-en-Laye[24]. Sous la Révolution française, Madeleine Moret demande la reconnaissance de sa fille à la suite de la promulgation de la loi du 12 brumaire de l'an II concernant la successibilité des enfants illégitimes[24]. Le défenseur de la famille Dupin est l'avocat Nicolas François Bellart. Si la famille Dupin gagne le procès en l'an III, il n'en demeure pas moins certains faits troublants : le testament olographe de Pierre Armand Vallet de Villeneuve du qui alloue une rente viagère de 600 livres à Marie Claude Sophie Saint-Aubin, dont la date de naissance figure dans ledit testament[24], un portrait de Claude Sophie Dupin de Rochefort remis à Madeleine Moret, des témoins corroborant les dires de cette dernière. Enfin la similitude des prénoms dans l'acte de baptême et un père absent à la signature de cet acte. Marie Claude Sophie Saint-Aubin, à son adolescence, demeure au no 34 rue de Paris à Saint-Germain-en-Laye, chez Henry Jean Tortouin, chapelier[25]. Celui-ci est le tuteur ad hoc de Sophie, nommé par le conseil de famille et présidé par le juge de paix de Saint-Germain-en-Laye. Elle épouse Jean Baptiste Blard dans cette même ville, le [26]. Le notaire qui est chargé du contrat de mariage est Me Denis Odiot de Lardillière, également maire de la commune de 1809 à 1813, puis en 1815[27]. Il est précisé dans l'acte de mariage que Sophie Saint-Aubin est dite Moret, du nom de sa mère. Les parents déclarés de la mariée à l'état civil ne sont pas présents au mariage et aucune mention sur leur domicile, ni de leur consentement. Marie Claude Sophie Saint-Aubin meurt à Saint-Germain-en-Laye le à l'âge de 56 ans[28].
  5. Formé par l'architecte Félix Thomas, Charles Toché (Nantes, 1851 - Paris, 1916) séjourne en 1893 à Tunis puis en 1908 à Venise, copie les maîtres anciens et rencontre Édouard Manet. Il expose à la galerie Georges Petit à Paris, une série de cartons aquarellés de ses fresques allégoriques pour le château qui le font connaître. Six de ses vues de Venise (1908-1909) sont exposées au musée de Nantes, en 2009 et 2012 (cf. bibliographie). L'écrivain Paul Morand fait la connaissance de Charles Toché à Venise en 1909 et le décrit ainsi[64] :

    « Personnage resté très Mac-Mahon. Il continuait à peindre la fresque comme l'on peignait à Venise trois siècles auparavant […] bel homme, il avait séduit la propriétaire de Chenonceaux, lui faisant donner des fêtes vénitiennes où erraient des gondoles amenées de la piazetta […] il redescendait notre escalier en fredonnant quelque Ombra adorata, frisant une moustache de reître à la Roybet. »

    C'est à Chenonceau qu'il rencontre Gustave Flaubert, se lie d'amitié avec lui et illustre sa Tentation de Saint-Antoine[65]. Il expose au Petit Palais à Paris en 1887, travaille à l'Exposition universelle en 1889, décore en 1895 le foyer de l'opéra de Nantes, ainsi - entre autres établissements parisiens - que « Le Chabanais », célèbre maison close de l'époque fréquentée par le prince de Galles, futur Édouard VII, où le peintre tient une table ouverte pendant un an, d'où le sobriquet malicieux de « Pubis de Chabanais » donné par les élèves des Beaux-Arts[66].

    En 1896 Toché réalise le décor du restaurant bordelais « Le Chapon Fin », ainsi qu'un portrait à l'aquarelle en pied du négociant bordelais Paul Promis (1832-1898), fils du propriétaire de Château-Giscours et lui-même propriétaire du château Rabaud-Promis, campé avec son chien devant l'esplanade des Quinconces à Bordeaux[67].

  6. Le , un procès oppose Gaston Menier et sa belle-sœur, Hélène Thyra Seillière, veuve depuis 1913 de son frère Henri, acquéreur de Chenonceau. Selon le testament de son frère, Gaston doit racheter la part d'Hélène Thyra Seillière, légataire d'Henri. Mais celle-ci ne reçoit qu'une infime partie du montant que son beau-frère aurait dû lui verser, du fait que Gaston a sous-évalué la valeur des sociétés. La cour d'appel de Paris, par son arrêt du , rejette la demande de Mme veuve Menier.
  7. Bernard François René Voisin, né à Versailles le , est l'époux de Thérèse Marie Goisque, née également à Versailles le . Bernard Voisin meurt à Chenonceaux le . Conservateur du château de Chenonceau de 1952 à 2002, il est l'auteur de l'ouvrage Chenonceau, le château des dames, publié en mars 1985 aux éditions Atelier Le Roseau. Bernard Voisin préface également certaines brochures touristiques du domaine de Chenonceau et il rédige l'article Une nouvelle renaissance dans la revue Connaissance des arts : Chenonceau, édité par la Société française de promotion artistique le 30 juin 1993.
  8. Publication du Greffe du tribunal de commerce de Tours[102] en date du à la suite de l'assemblée générale du château de Chenonceau, le .

Références

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  1. Coordonnées vérifiées sur Géoportail et Google Maps.
  2. Casimir Chevalier (dir.), Le château de Chenonceau : notice historique, Tours, Éditions Paul Bousrez, , 5e éd., 96 p. (lire en ligne), chap. 2 (« La famille Marques »), p. 17.
  3. a b c d et e Jean-Pierre Babelon (photogr. Jean-Pierre Godeaut), Chenonceau, Paris, Éditions Adam Biro, coll. « Essais », , 216 p. (ISBN 978-2-87660-342-4), p. 17 à 33.
  4. Robert Ranjard, Le secret de Chenonceau, Tours, Éditions Gibert-Clarey, (1re éd. 1950), 256 p., « Thomas et Catherine Bohier », p. 31.
  5. Michel Hébert (dir.) et André Gervaise (dir.), Châteaux et manoirs de la Manche, Condé-sur-Noireau, Éditions Charles Corlet, , 176 p. (ISBN 978-2-84706-143-7), p. 98.
  6. Robert Ranjard (dir.), Le secret de Chenonceau, Tours, Éditions Gibert-Clarey, (1re éd. 1950), 256 p., « Diane de Poitiers », p. 88 à 90.
  7. Robert Ranjard (dir.), Le secret de Chenonceau, Tours, Éditions Gibert-Clarey, (1re éd. 1950), 256 p., « Catherine de Médicis », p. 114 à 116.
  8. a et b Casimir Chevalier, Histoire abrégée de Chenonceau, Lyon, Éditions Alphonse Louis Perrin et Marinet, , 361 p. (lire en ligne), « La reine Louise et les créanciers de Catherine de Médicis », p. 254.
  9. a b c et d Robert Ranjard, Le secret de Chenonceau, Tours, Éditions Gibert-Clarey, (1re éd. 1950), 256 p., chap. IX (« La duchesse de Mercœur »), p. 151 à 160.
  10. a et b Casimir Chevalier, Histoire abrégée de Chenonceau, Lyon, Éditions Alphonse Louis Perrin et Marinet, , 361 p. (lire en ligne), « La duchesse de Mercœur et les huissiers », p. 256 à 262.
  11. a b et c Casimir Chevalier, Histoire abrégée de Chenonceau, Lyon, Éditions Alphonse Louis Perrin et Marinet, , 361 p. (lire en ligne), « L'exil à Chenonceau », p. 263 à 269.
  12. Robert Ranjard, Le secret de Chenonceau, Tours, Éditions Gibert-Clarey, (1re éd. 1950), 256 p., « Les Vendôme et les Condé », p. 166.
  13. a b c et d Robert Ranjard, Le secret de Chenonceau, Tours, Éditions Gibert-Clarey, (1re éd. 1950), 256 p., « Monsieur et Madame Dupin », p. 203 à 205.
  14. Casimir Chevalier, Histoire abrégée de Chenonceau, Lyon, Éditions Alphonse Louis Perrin et Marinet, , 361 p. (lire en ligne), chap. XX (« La maison de Vendôme et le prince de Condé »), p. 282 à 283.
  15. Jean Buon (dir.) (préf. Michelle Perrot), Madame Dupin : Une féministe à Chenonceau au siècle des Lumières (biographie), Joué-lès-Tours, Éditions La Simarre, , 224 p. (ISBN 978-2-36536-027-2), « Une mère, une fille de comédiens », p. 43.
  16. Francine Markovits, Montesquieu : Le droit et l'histoire, Librairie philosophique J. Vrin, coll. « Bibliothèque des philosophies », , 232 p. (ISBN 978-2-71162-155-2, lire en ligne), p. 131.
  17. Antoine-Alexandre Barbier, Dictionnaire des ouvrages anonymes et pseudonymes, vol. 2, Imprimerie Bibliographique (Paris), , 678 p. (lire en ligne), p. 136.
  18. L'édition que Claude Dupin a détruit est celle des Réflexions sur l'esprit des lois. L'auteur publie en 1752, une nouvelle version plus modérée : Observations sur l'Esprit des lois, et cette critique n'a pas fait l'objet d'un sort identique.
  19. Robert Ranjard, Le secret de Chenonceau, Tours, Éditions Gibert-Clarey, (1re éd. 1950), 256 p., « Monsieur et Madame Dupin », p. 185
  20. a et b Jean Buon, Michelle Perrot, Madame Dupin : Une féministe à Chenonceau au siècle des Lumières, Joué-lès-Tours, Éditions La Simarre, , 224 p. (ISBN 978-2-36536-027-2, présentation en ligne), « Après les belles années, les années sombres », p. 102 à 105
  21. Archives de Paris : État civil - dossier de l'acte de baptême reconstitué de la paroisse de Saint-Eustache. Cote du document : V3E / N2009. Archives de Paris, no 18 boulevard Sérurier 75019 Paris.
  22. Jean Pierre Monpellier est né à Paris en 1761 et il demeure successivement rue de Viarmes, puis rue de Sartine (sources : Archives nationales). Il est un élève de Lemoine et il expose au Salon en 1798 (voir : « Salon de 1798 au Muséum central des Arts », sur Bibliothèque nationale de France). Il est chargé par la famille Vallet de Villeneuve de la sculpture du tombeau de Madame Dupin en 1802 et fait la connaissance à ce moment-là du médecin Pierre Bretonneau (voir : Bretonneau. Correspondance d'un médecin – Tome 1 : de la formation à la pratique (1795-1819) de Marie Boissière, pages 267 et 268). Jean Pierre Monpellier travaille également sur l'Arc de triomphe du Carrousel et il exécute six bas-reliefs représentant des trophées. En 1804, il sculpte le buste de l'archi-chancelier de l'Empire, Jean-Jacques-Régis de Cambacérès (lire : « Empire français », sur Retronews).
  23. Jean Thomas Monpellier, veuf de Marie Étard, épouse en secondes noces Louise Gaumont le 14 janvier 1782 en la paroisse de Saint-Eustache à Paris. Sources : Archives généalogiques Andriveau.
  24. a b et c Nicolas François Bellart (préf. Bergeron-D'Anguy), Œuvres de N. F. Bellart : Procureur-général à la cour royale de Paris, t. 1, Paris, J.L.J. Brière libraire-éditeur, , 484 p. (lire en ligne), « Plaidoyer pour la famille Dupin contre la tutrice de la mineure Saint-Aubin », p. 383 à 428.
  25. La famille Tortouin est toujours présente en 1817 à cette adresse. Voir les Archives départementales des Yvelines : recensement de Saint-Germain-en-Laye, 1er quartier - année 1817. Cote du document : no 9 M 859/1, vue 8 sur 77. Archives départementales des Yvelines, 2, Avenue de Lunca 78180 Montigny-le-Bretonneux.
  26. Archives départementales des Yvelines : état civil de Saint-Germain-en-Laye - acte de mariage no 13. Cote du document : no 1139100, registre des mariages pour l'année 1808, vue 23 sur 97. Archives départementales des Yvelines, 2 Avenue de Lunca 78180 Montigny-le-Bretonneux.
  27. Lors de la Révolution française, Denis Odiot de Lardillière tente de faire oublier son nom à particule et se présente tout simplement comme Denis Odiot.
  28. Archives départementales des Yvelines : état civil de Saint-Germain-en-Laye - acte de décès no 159. Cote du document : no 2084122, registre des décès pour la période 1840 à 1845, vue 328 sur 427. Archives départementales des Yvelines, 2 Avenue de Lunca 78180 Montigny-le-Bretonneux.
  29. a b et c Archives municipales : État civil - registres paroissiaux. Mairie de Chenonceaux. 1 place de la Mairie 37150 Chenonceaux.
  30. Son nom et sa signature apparaissent dans les registres paroissiaux de Chenonceaux, à partir du mois de .
  31. Jean Buon, Michelle Perrot, Madame Dupin : Une féministe à Chenonceau au siècle des Lumières, Joué-lès-Tours, Éditions La Simarre, , 224 p. (ISBN 978-2-36536-027-2, présentation en ligne), « Son fils Jacques-Armand, un enfant trop gâté », p. 87.
  32. Chantal de la Véronne, Histoire du Blanc : des origines à la Révolution de 1789, t. VI, Poitiers, Éditions Mémoires de la société des antiquaires de l'Ouest (no 4), (réimpr. 2012 aux Éditions Alice Lyner), 234 p., p. 40 à 42.
  33. Lucienne Chaubin, Marie-Josèphe Duaux-Giraud et Chantal Delavau-Labrux, Le Blanc : vingt siècles d'histoire, Le Blanc, Éditions de l'Office municipal de la culture, des arts, des loisirs et Éditions Royer, coll. « Archives d'histoire locale », , 206 p. (ISBN 2-9501444-0-3), « Les Dupin au Blanc », p. 171 à 173.
  34. Francesca Lacour, Châteauroux, La Crèche, Geste Éditions, coll. « Petite histoire », , 174 p. (ISBN 978-2-36746-010-9), « Une cité lainière », p. 57.
  35. Le comte Antoine de Horn (1722-1767), contrairement à ce que beaucoup d'auteurs écrivent, n'est pas un fils naturel de Louis XV. Se reporter à l'ouvrage de Joseph Valynseele, Les Bâtards de Louis XV et leur descendance, en collaboration avec Christophe Brun, Éditions Perrin, 1991.
  36. L'année 1782, généralement admise, n'est pas correcte. Émile Aron de l'Académie de Touraine, mentionne le , comme date d'emménagement définitif de Mme Dupin à Chenonceau. Consulter à ce propos le document PDF : « Bretonneau et sa légende ».
  37. Un certificat de résidence délivré à Madame Dupin, le par la commune de Bléré indique bien qu'elle réside à Chenonceau depuis le .
  38. a et b Jean Buon, Michelle Perrot, Madame Dupin : Une féministe à Chenonceau au siècle des Lumières, Joué-lès-Tours, Éditions La Simarre, , 224 p. (présentation en ligne), « La Révolution, la préservation de Chenonceau », p. 112.
  39. Gaston de Villeneuve-Guibert, Le portefeuille de madame Dupin : Dame de Chenonceaux, Paris, Éditions Calmann-Lévy, , 606 p. (lire en ligne), « Madame Dupin », p. 33.
  40. Suzanne, Madeleine Dupin de Francueil est la fille de Louis Dupin de Francueil et de Suzanne Bollioud de Saint-Jullien. Elle est l'épouse du neveu de Mme Dupin, Pierre Armand Vallet de Villeneuve.
  41. Casimir Chevalier, Histoire abrégée de Chenonceau, Lyon, Éditions Alphonse Louis Perrin et Marinet, , 361 p. (lire en ligne), chap. XXII (« Travaux et acquisitions des Dupin 1733-1788 »), p. 309.
  42. Robert Ranjard, Le secret de Chenonceau, Tours, Éditions Gibert-Clarey, (1re éd. 1950), 256 p., « Monsieur et Madame Dupin », p. 195.
  43. Archives du château de Chenonceau : décès de Louise de Fontaine-Dupin, registre no 91, pièce no 1 bis.
  44. Jean Buon, Michelle Perrot, Madame Dupin : Une féministe à Chenonceau au siècle des Lumières, Joué-lès-Tours, Éditions La Simarre, , 224 p. (ISBN 978-2-36536-027-2, présentation en ligne), « Épilogue », p. 119
  45. Pour l'écrivain Jean des Cars, le tombeau de Louise Dupin serait un cénotaphe. Consulter l'ouvrage de Jean des Cars, La véritable histoire des châteaux de la Loire, Éditions Plon, , 330 p. (ISBN 978-2-25920-901-4).
  46. a et b Adolphe Robert (dir.), Edgar Bourloton (dir.) et Gaston Cougny (dir.), Dictionnaire des parlementaires français : depuis le jusqu'au , t. 5, Paris, Éditions Bourloton, , 650 p. (lire en ligne), p. 530.
  47. Prosper Mérimée (dir.), Correspondance générale de Prosper Mérimée (Établie et annotée par Maurice Parturier avec la collaboration de Pierre Josserand et Jean Mallion), Paris, Éditions Le Divan, , 560 p..
  48. Michel Laurencin (ill. Georges Pons), Dictionnaire biographique de Touraine, Chambray-lès-Tours, Éditions C.L.D., , 632 p. (ISBN 978-2-85443-210-7, BNF 35287344), « Pierre-Fidèle Bretonneau », p. 126 (Madame Dupin et Marie-Thérèse Adam).
  49. Marie-Thérèse Adam est née à Paris, le . L'année 1753 avancée par des ouvrages, est erronée. Source : Archives de Paris. État civil - acte de naissance reconstitué. Archives de Paris, 18 boulevard Sérurier 75019 Paris.
    Marie-Thérèse Adam meurt à Chenonceaux, le . Source : archives municipales de Chenonceaux. État civil - acte de décès. Mairie de Chenonceaux, 1 place de la Mairie 37150 Chenonceaux.
  50. a b c d et e Albert Maumené, La vie à la campagne, , « Le château de Chenonceau », p. 355 à 361.
  51. Jean Vassort, Les châteaux de la Loire au fil des siècles : Art, politique et société, Paris, Éditions Perrin, , 376 p. (ISBN 978-2-26204-025-3).
  52. a et b Prosper Mérimée (ill. David Bordes, édité par Solange Gauvin, inspecteur général de l'Architecture et du Patrimoine), La route de Mérimée : correspondance et patrimoine, vol. 1 : L'ouest de la France, Paris, Les éditions du huitième jour, coll. « Chemins de traverse », , 170 p. (ISBN 978-2-91411-948-1), p. 130 à 132.
  53. Une lettre de Mérimée en date du et répondant au comte de Villeneuve-Chenonceaux, évoque l'architecte Eugène Nicolas Lambert (1819-1875), désigné le pour la restauration du château. En 1855, ce dernier est nommé architecte diocésain à Laval. Voir la lettre no 2279 de : Prosper Mérimée (dir.), Correspondance générale de Prosper Mérimée : 1853-1855 (Établie et annotée par Maurice Parturier avec la collaboration de Pierre Josserand et Jean Mallion), Paris, Éditions Le Divan, , 560 p., p. 515.
  54. Répertoire des architectes diocésains du XIXe siècle : « Lambert Nicolas, Eugène », sur École des chartes, Elec.
  55. Gustave Flaubert, Par les champs et par les grèves, Paris, Éditions Georges Charpentier et Cie, (1re éd. 1881), 338 p. (présentation en ligne, lire en ligne), « Château de Chenonceau », p. 73 et 74.
  56. Le mariage a lieu à Paris le 3 décembre 1857 dans le 10e arrondissement ancien. Source : Archives de Paris : État civil - Acte de mariage reconstitué. Cote du document : V3E/M791. Archives de Paris 18 boulevard Sérurier 75019 Paris.
  57. Trois enfants sont nés du mariage de l'ingénieur, industriel et collectionneur Daniel Wilson (1790-1849) et son épouse Antoinette-Henriette Casenave : Marguerite le 24 mai 1836, Marie-Anne le 23 juillet 1838 et Daniel, le 6 mars 1840.
  58. Robert Ranjard, Le secret de Chenonceau, Tours, Éditions Gibert-Clarey, (1re éd. 1950), 256 p., « Madame Pelouze », p. 231
  59. Henri Huet, « Félix Roguet : grand architecte chalonnais », Le Journal de Saône-et-Loire, Chalon-sur-Saône,‎ (lire en ligne).
  60. René Martineau, Promenades biographiques, Paris, Éditions Librairie de France, , 256 p. (lire en ligne), « Flaubert à Chenonceaux », p. 10.
  61. Ces boiseries seront de nouveau démontées et permettront la réalisation de la chambre de Louise de Lorraine, reconstituée sur la façade ouest du château.
  62. Jean Guillaume, Chenonceau, vol. 37 : Hors-série, Paris, Connaissance des arts, , 68 p. (ISSN 0293-9274), p. 31
  63. La Gazette de l'Hôtel Drouot, no 41, 23 novembre 2012, p. 196.
  64. a et b Paul Morand, Journal d'un attaché d'ambassade, 1916-1917, Éditions Gallimard, coll. « Blanche », (1re éd. 1963), 468 p. (ISBN 978-2-07074-162-5), p. 17 à 18.
  65. Se reporter à la base « Joconde » du ministère de la Culture, juillet 2009
  66. Venises (Gallimard, 1971, p. 44 et 45), Journal d'un attaché d'ambassade, 1916-1917 (idem. 1963, p. 17 et 18) et E.Bénézit, Dictionnaire des peintres, etc. Grund, 1955, p. 328
  67. Ce tableau est en vente aux enchères publiques à Paris, le 7 juin 2013 (voir la reproduction en couleur dans La Gazette de l'Hôtel Drouot, no 21 du 31 mai 2013, page 102.
  68. Voir sur le site du Ministère de la culture et de la communication : Charles Toché (1851-1916)
  69. a b c et d Paul comte Vasili (préf. comte Paul Vasili), La société de Paris : Le monde politique, vol. 2, Paris, Éditions de la Nouvelle Revue, , 3e éd., 410 p. (BNF 34220726, lire en ligne), « La famille de M. Grevy », p. 53 à 54.
    Le comte Paul Vasili est le pseudonyme collectif de : Juliette Adam (1836-1936), Élie de Cyon (1843-1912), Henri Durand-Morimbau (1848-1911), Catherine Radziwill (1858-1941).
  70. Buste en terre cuite actuellement au Musée des beaux-arts de Valenciennes.
  71. Collection privée - localisation ?
  72. Charles Richard, Chenonceaux et Gustave Flaubert, Tours, Éditions Deslis frères, , 63 p. (lire en ligne), « La Galerie », p. 39.
  73. Le Figaro, « Échos », Le Figaro, Paris, no 270,‎ , p. 1 (lire en ligne).
  74. Mont-Richard, « Le cheik de Palmyre à Chenonceaux », Le Figaro, Paris, no 290,‎ , p. 2 (lire en ligne).
  75. Le Figaro, « Nouvelles à la main », Le Figaro, Paris, no 355,‎ , p. 1 (lire en ligne).
  76. Le Petit Parisien, « Les tribunaux : Le château de Chenonceaux », Le Petit Parisien, no 4453,‎ , p. 4 (lire en ligne)
  77. Archives départementales des Alpes-Maritimes : État civil d'Antibes - acte de décès no 106, de Marguerite Henriette Joséphine Wilson. Centre administratif départemental, bâtiment Charles Ginesy, no 147 boulevard du Mercantour, B.P. 3007 - 06206 Nice Cedex 3.
  78. Archives départementales de Saône-et-Loire : État civil de Chalon-sur-Saône - acte de naissance no 17, de Félix Roguet. Cote du document : 5 E 76/83. Vue 11 sur 89. Archives départementales, 1 Place des Carmélites 71000 Mâcon.
  79. a b et c Carrière professionnelle de Félix Roguet, voir la page 7 de son dossier de la Légion d'Honneur : Félix Roguet, nomination dans l'Ordre de la Légion d'Honneur.
  80. a et b Édouard Houssaye, « Nécrologie : Félix Roguet », La Chronique des arts et de la curiosité, Paris, no 23,‎ , p. 183 (supplément à la Gazette des beaux-arts, lire en ligne).
  81. Camille Dreyfus, La grande encyclopédie, inventaire raisonné des sciences, des lettres et des arts : Roguet Félix, t. 28, Paris, Éditions de la Société anonyme de La Grande Encyclopédie, , 1270 p. (lire en ligne), p. 817.
  82. Félix Roguet (1823-1888), dossier de la Légion d'Honneur sur la base Léonore au ministère français de la Culture : « cote LH/2368/60 ».
  83. Archives de Paris : État civil du 9e arrondissement de Paris - acte de mariage no 557 de Félix Roguet avec Liévine Albertine Petit. Cote du document : V4E / 982. Vue 22 sur 31. Archives de Paris, 18 boulevard Sérurier 75019 Paris.
  84. Archives de Paris : État civil du 16e arrondissement de Paris - acte de décès no 604 de Félix Roguet. Cote du document : V4E / 7328. Vue 19 sur 31. Archives de Paris, 18 boulevard Sérurier 75019 Paris.
  85. Archives de Paris : registre journalier d'inhumation du cimetière du Père-Lachaise. Félix Roguet, no  d'ordre 1264, caveau 57e division, 9e ligne, no 26. Page 64 du registre, vue 4 sur 31. Archives de Paris, 18 boulevard Sérurier 75019 Paris.
  86. Robert Ranjard, Le secret de Chenonceau, Tours, Éditions Gibert-Clarey, (1re éd. 1950), 256 p., « Madame Pelouze », p. 226, 228, 229 et 232
  87. Michel Guerrin, « Photo - Découverte de chefs-d'œuvre du XIXe siècle : identification d'une collection », Le Monde,‎ , p. XII
    Après deux ans de recherches, en 1994 des chefs-d'œuvre de la photographie du XIXe siècle sont mis au jour au Musée des Monuments Français par l'historienne d'art Anne de Mondenard, dont les photographies du château de Chenonceau en 1851 par Gustave Le Gray
  88. a et b Henri Vuagneux, « En Touraine », Le Figaro, Paris, no 288,‎ , p. 3 (lire en ligne).
  89. Mention marginale dans l'acte de naissance du comte de Castellane. État civil - acte no 29 en date du 15 octobre 1875, commune de Juigné-sur-Sarthe.
  90. Correspondance d'Henri Menier à son épouse Hélène Thyra Seillière, consulter : La famille Menier et Chenonceau
  91. Biographie d'Hélène Thyra Seillière (1880-1973) femme de lettres, consulter :
    Rencontre avec Henri Menier
    Dictionnaire des auteurs luxembourgeois
  92. a et b Pascal Landré, « 1914 : et Chenonceau devint un hôpital militaire », La Nouvelle République du Centre-Ouest, Tours,‎ (lire en ligne)
  93. Lire l'article : Jacques Menier, aviateur de guerre
  94. Robert Ranjard, Le secret de Chenonceau, Tours, Éditions Gibert-Clarey, (1re éd. 1950), 256 p., « Messieurs Gaston et Antoine Menier », p. 247 et 248.
  95. Sabine Albertini, François-Xavier Brabant-Pelletier, Mathias Clamens et Pierre Guitton, Châteaux de la Loire, Paris, Éditions Gallimard, coll. « GEOGuide France, Gallimard Loisirs », (réimpr. 2018) (1re éd. 2009), 640 p. (ISBN 978-2-74244-976-7, présentation en ligne, lire en ligne), « Château de Chenonceau ».
  96. Olivier Pouvreau, « Ces tableaux de la guerre rendus à leurs propriétaires », La Nouvelle République du Centre-Ouest,‎ (lire en ligne).
    Article relatif à la restitution par l'État français d'un tableau de Franz Karl Palcko conservé au Musée des Beaux-Arts de Tours au petit-fils du collectionneur autrichien Richard Neumann.
  97. Robert Ranjard, Le secret de Chenonceau, Tours, Éditions Gibert-Clarey, (1re éd. 1950), 256 p., « Messieurs Gaston et Antoine Menier », p. 246 à 248
  98. Connaissance des arts, Chenonceau, vol. 37 : Hors-série, Paris, Société française de promotion artistique, , 68 p. (ISSN 0293-9274), p. 51 à 52
  99. La Demeure Historique est domiciliée à l'Hôtel de Nesmond, au 57 quai de la Tournelle à Paris.
  100. « Statuts du château de Chenonceau », sur Pappers entreprise, .
  101. Stéphanie Leclair De Marco, « Laure Menier », Valeurs actuelles,‎ (lire en ligne)
  102. « Château De Chenonceau », sur Le Figaro entreprises.
  103. Isabelle Rivère, Élisabeth II : dans l'intimité du règne, Paris, Éditions Fayard, , 358 p. (ISBN 978-2-21363-687-0)
  104. a et b Ivan Roullet, « Le chantier du siècle est terminé à Chenonceau », La Nouvelle République du Centre-Ouest,‎ (lire en ligne)
  105. Jonathan Perrin, « Expo : Rousseau heureux à Chenonceau », Histoire pour tous,‎ (lire en ligne)
  106. Ivan Roullet, « Élisabeth Badinter à Chenonceau pour une rose », La Nouvelle République du Centre-Ouest,‎ (lire en ligne)
  107. La Nouvelle République du Centre-Ouest, « Patrick de Carolis à Chenonceau », La Nouvelle République du Centre-Ouest,‎ (lire en ligne)
    Pascal Landré, « Quand Patrick de Carolis se promène en Touraine », La Nouvelle République du Centre-Ouest,‎ (lire en ligne)
  108. Château de Chenonceau : site officiel
  109. La Nouvelle République du Centre-Ouest, « L'accueil au château du touraine-chenonceaux », La Nouvelle République du Centre-Ouest, Tours,‎ (lire en ligne)
  110. La Nouvelle République du Centre-Ouest, « Dégustation sous les étoiles à Chenonceau », La Nouvelle République du Centre-Ouest, Tours,‎ (lire en ligne)
  111. Ch. L., « Château de Chenonceau : la guerre 14-18 revisitée », France 3 Centre,‎ (lire en ligne)
  112. Dynastie Menier, voir le dossier historique : « Les Menier, une dynastie industrielle », sur les Archives départementales de la Seine-et-Marne.
  113. Y. V. (photogr. Guillaume Souvant), « Les châteaux de la Loire victimes des crues », Paris Match, Paris,‎ (lire en ligne).
  114. Magalie Basset, « Chenonceau : des œuvres d'art passées aux rayons X », La Nouvelle République du Centre-Ouest, Tours,‎ (lire en ligne).
  115. « Chenonceau, une collection d'œuvres uniques », sur Google Arts & Culture.
  116. Pascal Denis, « Chenonceau classé au patrimoine mondial », La Nouvelle République du Centre-Ouest, Tours,‎ (lire en ligne).
  117. Magalie Basset, « À Chenonceau, hommage à un virtuose des jardins », La Nouvelle République du Centre-Ouest,‎ (lire en ligne).
  118. Magalie Basset, « Avec la sécheresse inédite d’avril des inquiétudes pour Chenonceau », La Nouvelle République du Centre-Ouest, Tours,‎ (lire en ligne).
  119. Magalie Basset, « Sécheresse : La préfecture d'Indre-et-Loire relève le niveau du Cher pour protéger le château de Chenonceau », La Nouvelle République du Centre-Ouest, Tours,‎ (lire en ligne).
  120. Pascal Landre, « La Touraine devrait profiter du phénomène Bon Dieu », La Nouvelle République du Centre-Ouest, Tours,‎ (lire en ligne).
  121. a et b Christian Panvert, « L'apothicairerie de Catherine de Médicis revient à Chenonceau », Le Parisien, Paris,‎ (lire en ligne)
  122. Marion Dupuis, « À Chenonceau, Chanel présente une collection réalisée par ses doigts de fées », Madame Figaro, Paris,‎ (lire en ligne).
  123. Mitia Bernetel, « Un défilé Chanel Métiers d'Art 2020/21 royal au Château de Chenonceau », Le Journal des femmes, Paris,‎ (lire en ligne).
  124. La Nouvelle République, « Mardi 1er décembre, le château de Chenonceau a accueilli le défilé Chanel », La Nouvelle République du Centre-Ouest, Tours,‎ (lire en ligne).
  125. Julien Proult, « Chenonceau : passe d'armes entre dames au château », La Nouvelle République du Centre-Ouest, Tours,‎ (lire en ligne).
  126. a et b Quentin Cillard, « En Indre-et-Loire, il faut réserver pour visiter et manger », La Nouvelle République du Centre-Ouest, Tours,‎ (lire en ligne).
  127. a et b Delphine Coutier, « Indre-et-Loire : le château de Chenonceau retrouve son Cabinet des Sciences », La Nouvelle République du Centre-Ouest, Tours,‎ (lire en ligne).
  128. a et b Casimir Chevalier, Histoire abrégée de Chenonceau, Lyon, Éditions Alphonse Louis Perrin et Marinet, , 361 p. (lire en ligne), « L'exil à Chenonceau », p. 264
  129. Se reporter au chapitre : La chapelle.
  130. a b c d et e Documentaire : Chenonceau. Un film réalisé par Jacques Vichet et produit par Blue Bird productions à Paris. Format : DVD, produit par LCJ Éditions. Collection Les plus beaux châteaux de France. Date de sortie : 15 novembre 2013. Durée : 52 minutes. Commentaires d'Olivier Farines et voix de Michel Roy. Principaux intervenants : Élisabeth Reynaud (écrivain), Arnaud de Saint-Jouan (responsable des bâtiments de France), Marc Philippe (restaurateur), Pascal Genisson (chef d'hôte au château de Chenonceau).
  131. Le film de Jacques Vichet avance l'hypothèse que cette pièce est une seconde chapelle. Le fait d'invoquer sa superposition par rapport à celle du château est sous-entendu que cette salle se situe au second étage du logis Renaissance. Détail intéressant, l'historien Casimir Chevalier en 1879, dans son ouvrage Histoire abrégée de Chenonceau, page 264, mentionne : « une chapelle au-dessus de la voûte de la chapelle du château ».
  132. Lire à ce propos l'article du site de l'Amie du vieux Bruyères : « Le monogramme « AM » ».
  133. Robert Ranjard, Le secret de Chenonceau, Tours, Éditions Gibert-Clarey, (1re éd. 1950), 256 p., chap. IX (« La duchesse de Mercœur »), p. 156 à 157
  134. Voir : « Le château de Chenonceau », sur France.fr.
  135. a b c et d Christiane Gil, Les Dames de Chenonceau, Paris, Éditions Pygmalion, coll. « Les grandes dames de l'histoire », , 192 p. (ISBN 978-2-85704-875-6), p. 175 et 176.
  136. Sonia Lesot et Henri Gaud, Chenonceau : Des jardins de la Renaissance, Gaud, , 166 p. (ISBN 978-2-84080-120-7), p. 102
  137. Château de Chenonceau : le jardin idéal de Russell Page voit enfin le jour. France Info, 6 juin 2018. Lire en ligne.
  138. Ivan Roullet, « Naissance d'un jardin au château de Chenonceau », La Nouvelle République du Centre-Ouest,‎ (lire en ligne).
  139. Atelier également auteur de la reproduction du pavement Renaissance de la chapelle Sainte-Croix de la Cathédrale Saint-Mammès de Langres
  140. Thierry Crépin-Leblond, Images du pouvoir : Pavements de faïence en France du XIIIe siècle au XVIIe siècle, Paris, Éditions de la Réunion des Musées Nationaux, , 199 p. (ISBN 978-2-71184-047-2, présentation en ligne)
  141. Sophie Guillot de Suduiraut, Poteries décoratives à Tours au XIXe siècle, catalogue de l'exposition « La céramique dans la région Centre de l'époque gallo-romaine au XXe siècle », octobre 1980 à décembre 1982, p. 113.
  142. Robert Ranjard, Le secret de Chenonceau, Tours, Éditions Gibert-Clarey, (1re éd. 1950), 256 p., « Le château des Bohier », p. 45
  143. Original au musée des Beaux-arts de Lyon, aucun tableau de Jean Jouvenet localisé à Chenonceau n'est cité par Antoine Schnapper dans le catalogue raisonné de Jean Jouvenet.
  144. L'original, connu sous le nom de La Madone Borghèse (Galerie Borghèse); l'œuvre conservée à Chenonceau est listée par John Shearman comme la douzième copie sur treize connues (cf. Andrea del Sarto, Oxford, 1965, vol. II, no 45, p. 235).
  145. En fait, sans doute, de Claude Deruet.
  146. Keren Lentschner, « À qui appartient le château de Chenonceau », Le Figaro, Paris,‎ (lire en ligne)
  147. Axelle de Gaigneron, Ivan Cloulas, Hélène Gédouin, Jean Guillaume et Bernard Voisin (préf. Alain Decaux), Chenonceau, vol. 37 : Hors-série, Paris, Société française de promotion artistique, coll. « Connaissance des arts », , 68 p. (ISSN 0293-9274), p. 3.
  148. « La Dame de Monsoreau, d'Émile Chautard », sur Centre National du Cinéma
  149. « La Dame de Monsoreau, d'Émile Chautard », sur The Internet Movie Database
  150. Voir le chapitre sur le site de Chenonceau : « Programmation culturelle et artistique »
  151. Archives Départementales d'Indre-et-Loire : « Le séjour de Jean-Jacques Rousseau au château de Chenonceau »
  152. Cette œuvre est exposée en vente publique à Marseille le .
    La Gazette de l'Hôtel Drouot, « Albert Marquet », La Gazette de l'Hôtel Drouot, no 12,‎ , p. 176.
  153. « Notice d'œuvre : Promenade à Chenonceaux », sur Salons musée d'Orsay.
  154. Archives de Paris : État civil reconstitué de l'ancien 10e arrondissement de Paris - acte de naissance no (inconnu) de Jean Louis Amédée Beaujouan. Cote du document : 5Mil / 125. Vues numériques de 15 à 21 sur 51. Archives de Paris, 18 boulevard Sérurier 75019 Paris.
  155. David de Penanrun (dir.) (préf. J.L. Pascal), Les architectes élèves de l'École des beaux-arts, 1793-1907, Paris, Éditions de la Librairie de la construction moderne, , 508 p. (lire en ligne), p. 172.
  156. « Jean Louis Amédée Beaujouan », sur Agorha Inha.
  157. Emmanuel Bénézit (dir.), Dictionnaire critique et documentaire des peintres, sculpteurs, dessinateurs & graveurs de tous les temps et de tous les pays, vol. 1, Paris, Éditions Ernest Gründ, , 1068 p. (lire en ligne), p. 448.
  158. Archives de Paris : État civil du 7e arrondissement de Paris - acte de mariage no 393 de Jean Louis Amédée Beaujouan et Henriette Élisabeth Cross. Cote du document : V4E/778. Vue numérique 10 sur 31. Archives de Paris, 18 boulevard Sérurier 75019 Paris.
  159. Archives de Paris : État civil du 6e arrondissement de Paris - acte de décès no 1626 de Jean Louis Amédée Beaujouan. Cote du document : V4E/5950. Vue numérique 14 sur 31. Archives de Paris, 18 boulevard Sérurier 75019 Paris.
  160. Sur Catherine de Médicis, Édition dite du Furne, vol.15 des Études philosophiques, p. 477, 479, 480, 498, 500, 530 et passim jusqu'à 580
  161. Marguerite Yourcenar, lettres des 2 et 19 novembre 1961 à Hans Paeschke (Tome III de sa Correspondance 1961-1963 - Gallimard, 2011, p. 129, 130 et 141).
  162. Maisons de Campagne, « 100% fêtes pour un Noël enchanteur », Maisons de Campagne, no 79,‎ , p. 24 et 105
  163. 2014 : Jean Buon est un ancien élève de l'École normale supérieure de la rue d'Ulm à Paris et professeur honoraire de physique à la faculté des sciences d'Orsay. Le mercredi 26 juin 2013, Jean Buon tient une conférence à Tours, organisée par la Société archéologique de Touraine, sur le thème : « Madame Dupin, la Dame de Chenonceau : après les belles années, les années sombres ».